dimanche 31 mai 2009

Nouveau jeu bilingue de la RTBF et de la VRT

Très loin des querelles communautaires de la périphérie, les collaborations en tous genres se multiplient au-dessus de la frontière linguistique. La RTBF et la VRT viennent d'annoncer qu'elles vont produire un jeu bilingue co-présenté par Christophe Deborsu et Phara de Aguirre (qui vient d'être élue personnalité la plus populaire de Flandre). Le choix de Christophe Deborsu peut surprendre pour animer un jeu, mais ce journaliste bilingue de la RTBF est très connu en Flandre, car il y présente chaque semaine une chronique à la VRT. Cette nouvelle émission en deux langues s'appellera Belgische Route Belge et proposera des défis à des équipes mixtes flamands/francophones. Le concept peut paraître simple mais il n'a jamais été testé en Belgique. Si vous souhaitez y participer, il suffit d'envoyer une photo et un mail de candidature à Sylvester Productions (kaat@sylversterproductions.be). Rappelons que dans la même optique, Virgine Claes présente chaque semaine une chronique sur la Flandre dans l'émission "I Comme" de RTL-TVI.

P.S. Par ailleurs, félicitations à nos compatriotes Christophe Rochus (qui est arrivé, pour la première fois, au troisième tour du tournoi de Roland Garros), Philippe Gilbert (qui a gagné ce samedi une étape du Tour d'Italie) et Lorenzo Gatto qui a fini 2ème du Concours Musical International Reine Elisabeth de violon. Bravo les Belges (une fois de plus...)!

samedi 30 mai 2009

Guy Verhofstadt et l'Europe

A l'occasion de la sortie en français de son livre "Sortir de la crise : comment l'Europe peut sauver le monde", l'ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt (tête de liste des libéraux flamands aux élections européennes du 7 juin) a répondu aux questions de "La Dernière Heure" :

"Votre avenir passe-t-il par la présidence de la Commission Européenne?
- Si je suis candidat? Non. Les remakes ne sont jamais de bons films.
- Vous êtes pourtant largement plébiscité (par François Bayrou, par exemple) et la cote de popularité de Barroso n'est pas au mieux?
- Je ne cache pas que je suis fier qu'on pense à moi. Mais une réserve d'embauche pour la Commission, çà n'existe pas. Mon ambition se situe plutôt au niveau du parlement européen. Le rapport de forces sera bientôt différent par rapport à la Commission ou au Conseil. Le Parlement aura des compétences élargies grâce à la ratification du traité de Lisbonne. C'est donc à ce niveau qu'il faut agir.
- Que comptez-vous faire concrètement après les élections?
- M'atteler à construire une majorité alternative à la majorité habituelle entre le PPE (conservateurs) et le PSE (gauche) qui se bornent à se partager le gâteau. C'est possible avec mon groupe (les libéraux de ALDE), les Verts, mais aussi les déçus du PPE et du PSE. C'est-à-dire ceux qui ne se retrouvent pas dans la stratégie actuelle. Une stratégie trop molle, fataliste. La politique, c'est un combat d'idées dans lequel on prend des initiatives. C'est sur cette base que je veux construire une majorité.
- Et la politique belge?
- Je l'ai toujours dit : si on a besoin de moi, je suis prêt à venir en aide à mon pays".

mercredi 27 mai 2009

Que des bonnes nouvelles!

Malgré plusieurs textes par semaine et la ré-orientation de certains articles vers http://familleroyalebelge.blogspot.com/ et http://ecrivainsbelges.blogspot.com/ , les sujets d'articles ne manquent pas actuellement car malgré la petite taille de notre pays, les Belges se distinguent dans de nombreux domaines. Donc après vous avoir parlé hier de nos compatriotes qui se sont lancés à l'assaut de l'Antarctique, je voudrais féliciter :

- notre astronaute Frank De Winne qui s'est envolé aujourd'hui pour une mission de six mois dans l'espace depuis Baïkonour au Kazakhstan en présence du prince Philippe et des ministres belges de la Politique Scientifique Sabine Laruelle et de la Défense Pieter De Crem. C'est la première fois qu'un Européen prendra le commandement de la station spatiale et c'est un...Belge! De plus, ce projet ne coûte pas un euro à notre pays.

- le Musée Hergé de Louvain-la-Neuve qui a été inauguré cette semaine et qui sera accessible à partir du mardi 2 juin (infos pratiques sur http://www.museeherge.com/). Avec l'ouverture du Musée René Magritte à Bruxelles, cette année 2009 est vraiment très riche sur le plan culturel pour notre pays et on ne le souligne pas assez!

- nos compatriotes Kirsten Flipkens, Yanina Wickmayer et Christophe Rochus qui se sont qualifiés pour le deuxième tour du tournoi de tennis de Roland Garros.

- le Musée BelVue (www.belvue.be) qui a reçu le Prix du Musée 2009 pour Bruxelles (10.000 euros) pour s'être transformé en un centre d'activités sur la démocratie proposant un large éventail d'animations et de formations. Rappelons que le Musée BelVue - inauguré en 2005 lors des 175 ans de la Belgique - retrace l'histoire de notre pays depuis 1830 avec le règne de nos souverains comme fil conducteur.

mardi 26 mai 2009

Les Belges et l'Antarctique

Ces dernières semaines, Henri de Gerlache a présenté son film "L'Antarctique en héritage" dans les conférences d'Exploration du Monde afin de rendre hommage aux expéditions de son arrière- grand-père Adrien (premier hivernage à bord du "Belgica") et de son grand-père Gaston (construction de la Base Roi Baudouin). Il était aussi présent avec Alain Hubert à l'inauguration de la station de métro Belgica à Bruxelles. A l'occasion de la sortie du livre/dvd "L'Antarctique en héritage", Henri de Gerlache a accordé une interview à l'hebdomadaire "Paris Match" :

"Pourquoi ce retour aux sources? Parce que les médias sont très axés sur la nouvelle Station Polaire Princesse Elisabeth en Antarctique?
- Il y a aussi les 50 ans de la politique scientifique fédérale belge. Elle est née à la suite de la signature du Traité Antarctique en 1959 et elle joue un rôle clé dans le soutien à la recherche dans les zones polaires. Mais d'abord, la RTBF m'a commandé ce documentaire en 2006. Il s'agissait avant tout d'une conversation filmée avec mon grand-père Gaston. Il se disait alors trop âgé pour rencontrer la presse mais il avait accepté de se confier à moi. Un mois après, je suis parti en Inde pour un reportage et j'y ai appris son décès.
- Vous trouvez que, de manière générale, on n'a pas suffisamment rendu hommage au travail de vos aïeux?
- Il est intéressant de connaître son histoire ; il y a beaucoup à apprendre du passé pour construire le présent. Entre 1895 et 1957, deux beaux projets ont été réalisés. Par rapport au projet actuel, qui est ambitieux, bien sûr fondé sur des bases environnementales (un domaine qui s'est fort heureusement développé depuis), ils étaient réalisables sans difficultés majeures, car peut-être plus en adéquation avec les budgets belges.
- Peut-on parler de démesure avec le projet de Station Polaire Princesse Elisabeth?
- Boucler le budget a été difficile parce que certains ont vu trop grand dès le départ. Mais ce ne sont que des commentaires personnels, ce n'est pas spécialement mon métier. Nous manquons de temps et de recul pour analyser tout cela. Et puis, les époques sont incomparables. Je dirais simplement qu'Alain Hubert est une personnalité forte qui a donné au projet une identité propre. C'est un grand communicateur. Il peut haranguer les foules pour les budgets.
- Rien à voir avec la discrétion légendaire des de Gerlache?
- Mes aïeux étaient effectivement assez humbles, bons vivants aussi. Ils se sont entièrement donnés à ce projet pour leur pays. Sans patriotisme outrancier toutefois. Ils étaient mesurés par rapport à cela. Mais ils avaient la volonté de mettre leurs compétences au service d'une belle et utile aventure. La famille n'avait pas de problèmes financiers mais ne roulait pas sur l'or. Ces expéditions demandaient un réel investissement. Il faut dire aussi qu'à l'époque, la Belgique était prospère, l'industrie battait son plein. Ses heures de gloire ont eu pour cadre la fin du XIXème siècle. Elles allaient être renforcées, entre autres, par l'exploit du Belgica.
- Adrien, votre arrière-grand-père, avait un côté plutôt rebelle?
- Il avait une puissance intérieure. Il voulait faire de la science. Il n'était pas nationaliste en tant que tel, loin de là. D'ailleurs, Léopold II n'était pas que son ami!
- La deuxième expédition, menée par votre grand-père Gaston, se situait dans un contexte politique particulier?
- Oui, nous étions en pleine guerre froide. Lorsqu'ils ont été en difficulté, les Américains ont voulu aider l'équipe des Belges et les Soviétiques également. En fait, la guerre était aussi positive : c'était au premier qui arriverait au secours des Belges! C'est révélateur d'un espace où rien ne se passe comme ailleurs. Vous imaginez que toutes les nations se sont mises d'accord pour dire que le continent est protégé et n'appartiendrait à personne?
- Il n'y a pas de population permanente mais une sorte de roulement de quelques centaines de chercheurs, entre autres?
- Oui, on trouve en moyenne environ 1.500 scientifiques en Antarctique. Cela dit, le tourisme y est déjà trop développé. Même si les guides sont vigilants, cela ne peut avoir qu'un impact négatif sur l'environnement. On a recensé 30.000 touristes cette année. Et chaque année, il y en a 30% de plus...".

lundi 25 mai 2009

Films francophones à la côte belge

Je voudrais d'abord vous confirmer le succès des deux activités citoyennes pro-belges du week-end dernier. En communauté germanophone, ils ont réussi à réunir 400 personnes de 8 à 80 ans pour chanter la Brabançonne et ainsi battre le précédent record. A Bruxelles, 35.000 Flamands, Wallons et Bruxellois ont assisté dans la bonne humeur au concert gratuit et bilingue proposé l'asbl Belga-Vox au pied de l'Atomium et réunissant des artistes du nord et du sud de la frontière linguistique voulant montrer leur attachement à l'unité de la Belgique. Bravo aux organisateurs de ces deux activités!

Sur certains blogs rattachistes, je lis régulièrement que les francophones ne sont plus les bienvenus à la côte belge. J'y ai passé ce week-end et ai été très bien accueilli partout. Les panneaux explicatifs de la réserve naturelle du Zwin et de la triennale d'art contemporain Beaufort que j'ai visités, sont en français, en néerlandais et en anglais.

Et afin de satisfaire les touristes francophones de cet été, le cinéma Rialto d'Ostende va mettre à l'affiche chaque jeudi un film en français (à 16h, 18h et 20h) dont certains n'ont pas été distribués au nord de la frontière linguistique : "Coco avant Chanel", "Le code a changé", "Soeur Sourire", "La guerre des miss", "OSS 117 : Rio ne répond plus", "Coco", "Welcome" et "De l'autre côté du lit" (plus d'infos sur http://www.rialtooostende.be/). Par ailleurs, le Festival du Film d'Ostende mettra à l'honneur en août les films belges (tant flamands que francophones). Tout cela rejoint l'initiative de l'asbl BPlus pour faire diffuser en Wallonie le thriller flamand "Loft" qui a battu en début d'année le record d'entrées pour un film belge (plus d'un million de spectateurs).

dimanche 24 mai 2009

Le manifeste de la Warande vu par l'asbl BPlus

Lors du 175ème anniversaire de la Belgique en 2005, on a beaucoup parlé du manifeste pour une Flandre indépendante rédigé par le groupe de réflexion "In de Warande"...alors qu'il n'a été signé que par une soixantaine de personnes! Ils reprochent à la Wallonie d'être trop pauvre, trop à gauche et trop différente de la Flandre. Un an plus tard, trois membres flamands de l'asbl BPlus (Luc Ryckaert, Tony Van de Calseyde et Luc Van Coppenolle) répliquent en sortant, fin 2006, le dossier "Le manifeste de la Warande pesé, évalué et trouvé trop léger".

Les trois auteurs font remarquer : "Le problème est à vrai dire que les nationalistes flamands, aussi bien que wallons, ainsi que certains médias, martèlent les différences flamandes/wallones, les amplifient, quand ils ne les créent pas tout simplement (...) La tendance des nationalistes flamands et wallons à généraliser les différences flamandes/wallones et à créer un climat d'hostilité est particulièrement néfaste : "les" Flamands seraient intolérants et xénophobes, tandis que "les" Wallons seraient paresseux et profiteurs. Si on employait les mêmes termes relativement aux allochtones, c'est avec raison que l'on pourrait parler de racisme. Cette distorsion est voulue pour diviser les mentalités et, de la sorte, promouvoir le séparatisme (...) Des migrations séculaires entre Flamands, Wallons et étrangers ont fortement marqué les néerlandophones et francophones. Que l'on songe aux nombreux patronymes flamands en Wallonie et français en Flandre".

BPlus ne conteste pas les transferts nord/sud mais fait remarquer qu'ils existent dans toute communauté : entre riches et pauvres, entre villes et campagnes, entre allochtones et autochtones, entre arrondissements et provinces, et donc aussi entre la Flandre et la Wallonie. Mais cette tendance peut être renversée dans un proche avenir : le vieillissement de la population est plus important en Flandre qu'en Wallonie, et aura des conséquences financières sur les pensions et les soins de santé, qui font partie des compétences de l'Etat fédéral. Les transferts favorisent le pouvoir d'achat de la Wallonie, dont le premier partenaire commercial est...la Flandre!

Les trois auteurs démontrent dans leur dossier que les montants de ces transferts ont été surestimés par le groupe "In de Warande" dans son manifeste et ne sont pas supérieurs à d'autres pays européens. Ils rappellent aussi qu'en 1949, le chômage était encore de 19,5 % en Flandre contre seulement 5,2 % en Wallonie et 8,3 % à Bruxelles. Jusqu'en 1964, le Produit Régional Brut était supérieur en Wallonie par rapport à la Flandre. Cette tendance s'est ensuite inversée. Mais bizarrement, le manifeste "In de Warande" cite les chiffres des transferts à partir de 1990...en oubliant les décennies précédentes!

Sur le plan institutionnel, BPlus reconnaît que la prise de décision est plus compliquée dans un Etat fédéral que dans un Etat unitaire, et que la fusion entre la communauté flamande et la région flamande (1 gouvernement et 1 parlement tandis qu'en Belgique francophone, la communauté française et la région wallonne ont chacune 1 gouvernement et 1 parlement) est une bonne chose. Ils rappellent leur projet de création d'une circonscription électorale nationale qui obligerait les responsables politiques flamands et wallons à défendre leurs décisions de part et d'autre de la frontière linguistique, et permettrait de trouver une solution négociée au problème de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde.

BPlus souhaite également un large accord culturel entre nos communautés. La presque totalité de l'élite culturelle flamande est opposée au séparatisme et reste attachée à l'unité de la Belgique : Jan Decleir, Anne-Teresa De Keersmaecker, Geert Van Istendael, Jozef Deleu, Jan Hoet, Koen Wauters, Tom Barman, Stijn Coninx, Marc Reynebeau, Will Tura, Helmut Lotti, Erik Van Looy, Kamiel Van Hole, Dimitri Verhulst, etc.

Le manifeste du groupe "In de Warande" présente la Wallonie comme une région pauvre, immobile, corrompue et étouffée par le PS. BPlus nuance ces propos : la plus riche province belge est le Brabant wallon, la province du Luxembourg n'a pas un chômage plus élevé qu'en Flandre, le nombre d'intercommunales est passé de 112 à 56, le plan Marshall a été lancé, les écoles d'immersion en Wallonie connaissent de plus en plus de succès, il y a moins de jours de grêve en Wallonie qu'en Flandre, etc.

Les trois auteurs citent ensuite une série d'arguments contre le séparatisme oubliés dans le manifeste de "In de Warande" : départ des investisseurs étrangers suite à l'instabilité politique, difficile scission des services publics fédéraux et de la dette, protectionnisme de la Wallonie qui pourrait boycotter les produits, aéroports et ports flamands, probable départ des institutions européennes, perte de la marque "made in Belgium", francisation de Bruxelles et de sa périphérie en cas de rattachement de la Wallonie à la France, diminution de l'influence dans les organisations européennes et internationales.

Conclusion de messieurs Ryckaert, Van de Calseyde et Van Coppenolle : "Des générations de Flamands étaient déconsidérés dans l'ancienne Belgique unitaire aux plans linguistique et culturel. Grâce au mouvement flamand, la mise sur pied d'égalité des communautés est pratiquement acquise. Grâce au mouvement flamand et au mouvement wallon, la Belgique s'est commuée en un Etat fédéral avec de larges compétences aux entités. La Flandre est devenue entretemps une des régions les plus prospères au monde. Des Flamands occupent les plus hautes fonctions en Belgique. C'est au moment où la Flandre occupe une telle place dans le cadre belge que les membres du groupe "In de Warande" et d'autres entendent démanteler la Belgique. Etrange paradoxe, qui montre que la plupart des nationalistes flamands souhaitent substituer une Flandre radicale de droite à une Belgique multiculturelle et pluraliste. De toute façon, nous n'avons aucune envie d'habiter demain une Flandre nombrilique et tchatchérienne qui donne la priorité absolue à l'argent, et où la solidarité avec les partenaires plus démunis passe au second plan".

vendredi 22 mai 2009

Coup de gueule contre Olivier Maingain et le FDF

Une fois n'est pas coutume, je vais parler du nouveau problème communautaire créé de toutes pièces cette semaine par Olivier Maingain et le FDF : les communes de Linkebeek, Crainhem et Wezembeek-Oppem ont envoyé des convocations électorales bilingues (grâce à la complicité de la commune de Woluwé-Saint-Lambert dont Olivier Maingain est bourgmestre) alors que la circulaire Peeters exige qu'elles soient envoyées uniquement en néerlandais dans la périphérie.

Je suis contre cette décision pour plusieurs raisons :
1° Qu'on soit d'accord ou non avec le texte, un responsable politique est tenu d'appliquer les lois ou décrets. On ne peut pas critiquer le manque d'éthique de certains élus wallons et cautionner le comportement de ces trois bourgmestres FDF.
2° Il n'est pas normal que l'argent de Woluwé-Saint-Lambert soit utilisé pour d'autres communes sans un débat démocratique au conseil communal.
3° Le ministre flamand Marino Keulen avait annoncé qu'il nommerait peut-être les trois bourgmestres s'ils organisaient correctement élections du 7 juin. Je ne sais pas s'il était sincère, mais je constate que le FDF ne fait rien pour trouver une solution rapide à ce problème (mais les problèmes communautaires ne constituent-ils pas son fonds de commerce électoral?).
4° Olivier Maingain n'ayant pas averti les présidents du PS, d'Ecolo et du CDH de sa décision politique très sensible, il ne fait rien pour fortifier un front francophone nécessaire après le 7 juin face aux revendications flamandes.
5° Enfin, je ne peux m'empêcher de penser que la campagne électorale étant jusqu'à présent très centrée sur la Wallonie, la tête de liste MR étant détenue par le très Belge Armand De Decker et les problèmes communautaires étant relégués à l'arrière-plan depuis quelques mois, le FDF d'Olivier Maingain se sert de cette histoire de convocations pour se faire un gros coup de pub électoral et cherche à se profiler comme le meilleur défenseur des droits des francophones. Rappelons que Olivier Maingain et les trois bourgmestres sont candidats dans deux semaines lors des élections régionales...

Bref, oui, il faut trouver une solution au problème Bruxelles-Hal-Vilvorde lors des prochaines discussions de la réforme de l'Etat (notamment en créant une circonscription électorale nationale) mais pas de cette manière qui pose de sérieuses questions éthiques. Je rappelle le bon exemple de la commune de Drogenbos où il n'y a jamais aucun problème communautaire, mais elle est dirigée par une liste bilingue et un bourgmestre qui n'appartient à aucun parti politique et qui ne se présente à aucune autre élection que les communales.

Entre la démission de Didier Donfut, les phrases assassines entre PS et MR, et maintenant cette polémique lancée par le FDF, je trouve que cette campagne électorale oublie malheureusement les vrais problèmes des Belges. Il ne faut pas se plaindre ensuite que les citoyens ne s'intéressent pas à la politique.

mercredi 20 mai 2009

Modernisation de l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique

Sous l'impulsion de son nouveau secrétaire perpétuel Hervé Hasquin, l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique subit une cure de jouvence. Hervé Hasquin l'explique dans la revue "La Lettre des Académies" (que vous pouvez recevoir gratuitement sur simple demande) :

"Surmonter les difficultés liées à l'indifférence de l'environnement politique, économique et universitaire, à l'absence de visibilité, au défaut d'insertion dans la société, à la stagnation tragique des moyens financiers, tels étaient les défis à relever. En d'autres termes, comment effacer l'image, vraie ou supposée, de "ringardise" attachée aux basques de la noble Compagnie? Comment en faire une académie citoyenne qui s'implique davantage dans le réel, qui soit davantage en prise avec les nouvelles générations de scientifiques, qui tienne compte également des transformations sociologiques et politiques du pays?".

Voici les principales modifications intervenues depuis un an et demi :
1° La Classe des Beaux-Arts est transformée en Classe des Arts ; ce changement d'appellation traduit un élargissement des disciplines qui en relèvent.
2° Le président de l'Académie est élu désormais pour deux ans ; le directeur et le vice-directeur des classes sont élus pour un an renouvelable une fois. Réorganisation et meilleure osmose entre plusieurs commissions de l'Académie en étendant le principe de l'élection à leurs membres.
3° Les publications de l'Académie pourront désormais se faire par voie électronique sur leur site Internet modernisé : http://www.academieroyale.be/
4° Création d'une Classe Technologie et Société, comprenant les diverses ingénieries qui dérivent des sciences, en s'intéressant à leur impact sur la société. Il n'y avait plus eu de création de nouvelle classe depuis 1845!
5° Création d'un Collège Belgique destiné au grand public : 39 cours-conférences constitués d'une à cinq leçons de 2h (exposé magistral + discussions et échanges) au palais des Académies à Bruxelles et au palais provincial de Namur. Cette initiative est organisée en collaboration avec l'Académie Royale de Médecine et l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises.

Enfin, pour l'anecdote, sachez que l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique compte parmi ses membres l'artiste Jacques Charlier, le papa de David Charlier (Belgium4ever), un fidèle de ce blog.

lundi 18 mai 2009

Royal Acadamies of Science and the Arts of Belgium (RASAB)

Deuxième volet de cette série d'articles consacrés à nos académies qui sont peu connues :

L'asbl Royal Acadamies of Science and the Arts of Belgium (RASAB) a été créée par la Koninklijke Vlaamse Academie van België voor Wetenschappen en Kunsten (KVAB) et l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique (ARB), afin de coordonner les activités nationales et internationales incombant conjointement à l'ARB et à la KVAB. Le RASAB est l'organisateur des comités nationaux qui représentent la Belgique pour différentes sciences dans les Unions Scientifiques Internationales. Le RASAB représente aussi la Belgique dans les organisations internationales scientifiques, artistiques ou culturelles auxquelles les deux académies sont affiliées et qui n'admettent qu'une seule représentation par pays.

Le RASAB comprend une assemblée générale, composée des représentants des deux académies et un conseil d'administration, dirigés par les présidents des académies. La présidence des deux est assurée alternativement pour une année par le président de chaque académie (en 2009, c'est le président de la KVAB, le professeur Dominique Willems).

Fin 2008, Céline Dessaucy, la collaboratrice scientifique des Royal Acadamies of Science and the Arts of Belgium, a été remplacée par Sofie Vanthournout. Licenciée en biologie de la KUL, elle a fait de la recherche scientifique au laboratoire de physiologie physique et moléculaire des plantes à l'Université d'Hasselt et défendra sa thèse de doctorat dans quelques mois.

Plus d'infos sur www.rasab.be

dimanche 17 mai 2009

L'Académie impériale et royale de Bruxelles

Le 13 mai, date de la fête de sa fondatrice, l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, a été inaugurée au palais des Académies à Bruxelles (en face du palais royal) l'exposition "L'Académie impériale et royale de Bruxelles, ses académiciens et leurs réseaux intellectuels au XVIIIème siècle". Au travers de documents d'archives, de mémoires, d'objets divers, d'estampes, de sculptures et de peintures, issus essentiellement des collections de l'Académie Royale de Belgique et de la Bibliothèque Royale Albert Ier, cette exposition retrace la vie à l'Académie impériale et royale de Bruxelles, l'importance de ses académiciens et de leurs travaux ainsi que les réseaux intellectuels. L'exposition est complémentaire de celle mise sur pied par la Bibliothèque Royale de Belgique sur Joseph II et l'Europe.

A cette occasion, un livre de prestige a été rédigé sous la direction d'Hervé Hasquin, secrétaire perpétuel de l'Académie Royale de Belgique. Il s'agit de la première étude approfondie de l'Académie impériale et royale de Bruxelles, des raisons de sa création et des réseaux internationaux dans lesquels évoluaient ses membres. Plusieurs chapitres thématiques y précèdent la notice biographique des 56 académiciens du XVIIIème siècle.

En outre, un guide du visiteur propose un circuit dans le quartier royal, visant à la mise en exergue de la vie politique, scientifique et culturelle intense dans ce périmètre restreint, et une présentation des deux expositions. L'exposition de l'Académie est ouverte du 13 mai au 6 septembre 2009 inclus.

jeudi 14 mai 2009

Les listes du BUB et d'Alliance Belge

Créé en 2002, Belgische Unie-Union Belge (http://www.unionbelge.be/) est un parti national, centriste et bilingue qui plaide pour un retour à la Belgique unitaire : suppression des régions et communautés, décentralisation sur base des neuf provinces, réunification du Brabant, fusion des 19 communes bruxelloises, instauration d'une circonscription électorale nationale, renforcement du bilinguisme dans l'enseignement, etc. L'argent récupéré par la diminution du nombre de niveaux de pouvoir, de ministres et députés régionaux serait injecté dans les domaines socio-économiques. Deux de ses membres sont des fidèles de ce blog : David (http://belgium4ever.over-blog.com/) et Pierre (http://belgeetfierdeletre.skyrock.com/ et http://belgentrots.skyrock.com/). Aux élections du 7 juin, le BUB concentrera ses efforts sur la région de Bruxelles-Capitale où il présentera une liste composée de Hans Van de Couter (président national), Elza Vanwetswinkel, Elza Braeckevelt, Valentijn Cardon et Luc Claerhout.

Créé en 2008 et présidé par Ruben Cottenje, Belgische Alliantie/Alliance Belge (http://www.belgischealliantie-alliancebelge.be/) est un autre parti national et bilingue qui se présentera le 7 juin en Flandre et à Bruxelles. Contrairement au BUB, l'Alliance Belge ne demande pas la suppression des régions et le retour à la Belgique unitaire. Mais elle souhaite le retour de certaines compétences au gouvernement fédéral (commerce extérieur, coopération, environnement, recherche, sport et tourisme, p.ex.), la création d'une circonscription électorale nationale, la promotion du bi- et trilinguisme, la réintroduction du service militaire ou civil de 6 mois sur base volontaire, la création d'une télévision publique nationale et bilingue, etc. Voici ses candidats à Anvers (Yves Huybrechts, Marieke Vansant, Frederik Verdonck et Daniel Seyraeve), dans le Brabant flamand (Hans Goddé, Myriam Vandoorne, Willy De Witte et Mieke De Keyzer), à Bruxelles (Charles Winné, Marie-Thérèse Bruynel, Marcel Vandoorne et Jacqueline Van Severen), en Flandre occidentale (Ruben Cottenje, Anne-Marie Le Bocq, Patrick Ryckier, Dorine Verhaege, Frederik Van Neste, Marie-Jeanne De Neef, Miguel Kerckhove, Janine Van Der Linden, Pierre Vandenabeele, Evelyne Desmet et Tom Wittesaele), en Flandre orientale (Kathleen Kerckvoorde, Stein Van Kerckhove, Jessie De Bock et Timothy Vermeylen) et dans le Limbourg (Daniel Vandoorne, Rita Josson, Ignace Vandoorne et Esther Foulon).

P.S. Afin que cela soit clair pour tout le monde, ce blog n'est le porte-parole d'aucun parti et ne donnera aucune consigne de vote pour les élections du 7 juin. Mais j'ai décidé de vous parler des partis nationaux et bilingues qui n'ont pas la parole dans les médias traditionnels et qui militent, à leur manière, pour l'unité de la Belgique (ce qui rejoint les objectifs de ce blog).

mercredi 13 mai 2009

Agenda des prochains mois

Samedi 16 mai 2009 : Réunion de la section de Charleroi du Mouvement Dynastique.

Dimanche 17 mai 2009 : Fietstocht/Excursion cycliste "De rivier die ons samenbrengt/Ce fleuve qui nous unit" le long de l'Escaut entre Tournai, Audenaerde et Gand (org: asbl BPlus).

Dimanche 17 mai 2009 : Les artistes belges (tant francophones que néerlandophones) se mobilisent à nouveau pour l'unité de la Belgique lors d'un grand concert bilingue et gratuit au pied de l'Atomium. Sont annoncés à ce concert : Axelle Red, Salvatore Adamo, Saule, Arno, Kate Ryan, Zita Swoon, Ete 67, Suarez, Toots Thielemans, Will Tura, Joshua, Jef Neve, etc. (org : asbl Belga-Vox).

Samedi 23 mai 2009 à 15h : Mariage, réception romantique et bal de noces sur la grand-place de Bruxelles (org: asbl Sauvons la solidarité/Red de solidariteit).

Samedi 6 juin 2009 : Réunion de la section de La Calamine du Mouvement Dynastique.

Lundi 8 juin 2009 à 14h30 : Conférence "Baudouin : du roi triste au souverain auréolé" par le professeur Henri Deleersnijder au Musée Bellevue à Bruxelles (org: Association Royale Dynastie et Patrimoine Culturel).

Samedi 27 juin 2009 : Réunion de la section d'Ostende du Mouvement Dynastique.

Dimanche 28 juin 2009 : Réunion de la section de Gand de la Ligue Royale des Vétérans du roi Léopold III.

20 et 21 juillet 2009 : Festivités de la fête nationale à Liège (org: asbl BPlus).

21 juillet 2009 : Stands de l'asbl Pro Belgica et de l'asbl BPlus dans la rue de la Régence à Bruxelles.

21 juillet 2009 : Sortie en français et en néerlandais du dessin animé belge "Bob et Bobette : les diables du Texas".

2 août 2009 : Journée Nationale Albert Ier et des héros de l'Yser à Nieuport.

Samedi 26 septembre 2009 : 179ème anniversaire des combats de septembre 1830 et de l'indépendance de la Belgique (org: asbl Pro Belgica et Ville de Bruxelles).

mardi 12 mai 2009

La Belgique et l'Eurovision

Alors que la première demi-finale de l'Eurovision aura lieu ce soir, voici le palmarès complet de la Belgique :

1957 - Bobbejaan Schoepen : "Straatdeuntje" (8ème)
1958 - Fud Leclerc : "Ma petite chatte" (5ème)
1959 - Bob Benny : "Hou toch van mij" (6ème)
1960 - Fud Leclerc : "Mon amour pour toi" (6ème)
1961 - Bob Benny : "September, gouden roos" (15ème)
1962 - Fud Leclerc : "Ton nom" (13ème)
1963 - Jacques Raymond : "Waarom" (10ème)
1964 - Robert Cogoi : "Près de ma rivière" (10ème)
1965 - Lize Marke : "Als het weer lente is" (15ème)
1966 - Tonia : "Un peu de poivre, un peu de sel" (4ème)
1967 - Louis Neefs : "Ik heb zorgen" (7ème)
1968 - Claude Lombard : "Quand tu reviendras" (7ème)
1969 - Louis Neefs : "Jennifer Jennings" (7ème)
1970 - Jean Vallée : "Viens l'oublier" (8ème)
1971 - Jacques Raymond et Lili Castell : "Goeiemorgen, morgen" (14ème)
1972 - Serge et Christine Ghisoland : "A la folie ou pas du tout" (17ème)
1973 - Nicole et Hugo : "Baby, baby" (17ème)
1974 - Jacques Hustin : "Fleur de liberté" (9ème)
1975 - Ann Christy : "Could it Be Happiness" (15ème)
1976 - Pierre Rapsat : "Judy et cie" (8ème)
1977 - Dream Express : "A million in one, two, three" (7ème)

1978 - JEAN VALLEE : "L'AMOUR, CA FAIT CHANTER LA VIE" (2ème)

1979 - Micha Marah : "Hey na na" (18ème)
1980 - Telex : "Euro-vision" (17ème)
1981 - Emly Starr : "Samson" (13ème)
1982 - Sttellla : "Si tu aimes ma musique" (4ème)
1983 - Pas de deux : "Rendez-vous" (18ème)
1984 - Jacques Zegers : "Avanti la vie" (5ème)
1985 - Linda Lepomme : "Laat me nu gaan" (19ème)

1986 - SANDRA KIM : "J'AIME LA VIE" (1ère)

1987 - Liliane Saint-Pierre : "Soldiers of Love" (11ème)
1988 - Reynaert : "Laissez briller le soleil" (18ème)
1989 - Ingeborg : "Door de wind" (19ème)
1990 - Philippe Lafontaine : "Macédomienne" (12ème)
1991 - Clouseau : "Geef het op" (16ème)
1992 - Morgane : "Nous, on veut des violons" (20ème)
1993 - Barbara Dex : "Iemand als jij" (25ème)
1994 - pas qualifiée
1995 - Frédéric Etherlinck : "La voix est libre" (20ème)
1996 - Lisa del Bo : "Liefde is een kaartspel" (16ème)
1997 - pas qualifiée
1998 - Mélanie Cohl : "Dis oui" (6ème)
1999 - Vanessa Chinitor : "Like the wind" (12ème)
2000 - Nathalie Sorce : "Envie de vivre" (24ème)
2001 - pas qualifiée
2002 - Sergio and the Ladies : "Sister" (13ème)

2003 - URBAN TRAD : "SANOMI" (2ème)

2004 - Xandee : "1 Life" (22ème)
2005 - Nuno Resende : "Le grand soir" (22ème)
2006 - Kate Ryan : "Je t'adore" (12ème)
2007 - KMG's : "Love Power" (26ème)
2008 - Ishtar : "O Julisi Na Jalini" (17ème)

Et cette année, c'est le groupe Copycat qui nous représente à Moscou. Croisons les doigts...

dimanche 10 mai 2009

En bref...

1° Notre amie Edmée De Xhavée vient de consacrer un article, photos à l'appui, au peintre belge Charles Houben (1871-1931) sur son blog http://edmee.de.xhavee.over-blog.com . Il fait partie de la famille d'Edmée qui prend demain l'avion pour venir passer quelques jours en Belgique.

2° Les deux Belges qui participent cette année au Concours Musical Reine Elisabeth consacré au violon ont passé le cap des épreuves éliminatoires et sont admis parmi les 24 demi-finalistes : il s'agit de Jolente De Maeyer et Lorenzo Gatto.

3° Le sénateur Alain Destexhe vient de sortir "Le petit livre de l'histoire de Bruxelles" qu'on peut télécharger gratuitement à partir de son site www.destexhe.be ou commander la version papier pour 10 euros.

4° Je vous rappelle la récente création par David d'un site Internet consacré à toutes les tendances du mouvement belge (BPlus, Pro Belgica, BUB, Unie, Mouvement Dynastique, ZuSamenEnsemble, Alliance Belge, België Anders, etc.) : http://sites.google.com/site/movbelbew/Home. Faites-le connaître autour de vous et rajoutez-le parmi vos liens!

5° D'autres citoyens ont également voulu montrer leur attachement à la Belgique en créant des sites pour mieux faire connaître l'histoire de notre pays : www.micdelp.be (rédigé en français par Michel Delporte) et www.ars-moriendi.be (rédigé en néerlandais et en français par Dirk Van Hoef).

6° Sur mon blog http://ecrivainsbelges.blogspot.com , j'ai écrit récemment des articles sur le 6ème Festival International et Marché de Poésie à Namur, le nouveau site de l'auteur belge Vincent Engel et le livre "L'enfant de Noé" d'Eric-Emmanuel Schmitt.

7° Sur mon blog http://familleroyalebelge.blogspot.com , j'ai écrit récemment des articles sur le livre "Tout cela a passé comme une ombre : mémoires sur la Régence et la Question Royale" d'André de Staercke, les activités royales d'avril 2009 et le livre "Charles, comte de Flandre, prince de Belgique, régent du royaume" de Gunnar Riebs. Notons que la reine Fabiola a fait cette semaine sa première réapparition publique depuis son hospitalisation.

8° Enfin, je souhaite une bonne fête à toutes les mamans qui lisent ce blog!

vendredi 8 mai 2009

Nouveau film belge : "Soeur Sourire" de Stijn Coninx

Les projets culturels belges se multiplient en 2009 et dépassent de plus en plus la frontière linguistique pour associer Flamands, Wallons et Bruxellois. Dernier exemple en date : le film "Soeur Sourire" qui est sorti cette semaine avec notamment Cécile de France, Jan Decleir (acteur principal de "Daens" dans les années 90) et Marie Kremer (une jeune comédienne bruxelloise de 27 ans). Il raconte la vie de Jeanine Deckers, alias Soeur Sourire, célèbre pour son tube "Dominique".

Réalisateur de "Daens", le cinéaste belge Stijn Coninx a confié à la presse : "Cela fait 15 ans que je pense à ce film, mais il n'est devenu sérieux qu'au moment de rencontrer Cécile il y a 8 ans. Il fallait la liberté de réinterpréter l'histoire et une star. Ce n'est pas parce qu'on a une chanson connue et une nonne qui chante que les producteurs se battent pour financer un projet, surtout avec un suicide final. La solution, c'était Cécile de France.
- Pourquoi cet attachement?
- Je ne connaissais que la chanson "Dominique". A la limite, je me fous de Soeur Sourire! Mais c'est l'histoire d'une jeune fille qui doit faire des choix pour elle, sa famille, qui veut être aimée, reconnue, libre. Elle symbolise à merveille la pression de la société, de la famille, de la culture, de la religion. Et puis il y a l'homosexualité qui reste taboue aujourd'hui. J'ai un frère homosexuel qui est marié à un homme, et pour moi, cela ne change rien. Seul l'amour compte. Et cela touche tout le monde.
- Vous n'aviez pas besoin d'elle pour ces thèmes?
- Evidemment. Sans elle, on n'avait pas le problème du suicide final, mais son histoire est une vraie tragédie. Sa chanson ne veut rien dire du tout, mais elle représente beaucoup d'émotions diverses pour tous ceux qui l'ont aimée dans les années 60. En plus, même dans un couvent, elle est libre grâce à la musique. Ce sont des thèmes qui ont toujours un impact aujourd'hui. Voilà pourquoi Soeur Sourire m'intéressait.
- Mais vous survolez sa vie?
- On pouvait difficilement en montrer plus ; c'est toujours la même chose! Comment, d'une emmerdeuse, faire une emmerdeuse intéressante? C'était tout le problème. Il fallait tricher dans l'approche de l'histoire. C'était une femme intéressante mais sa vie en soi ne suffisait pas pour un long métrage. Personne ne l'aimait... Il fallait donc qu'elle endosse des idées plus larges, plus captivantes.
- Quel fut le plus grand défi?
- Elle trouvait que sa chanson n'était pas formidable. Mais se prenait très au sérieux. Il ne fallait pas faire la même erreur et l'encenser. Sinon, quand elle chante "Dominique nique nique", nous passons pour des cons".

mercredi 6 mai 2009

"Le confédéralisme démasqué" (BPlus)

Trois membres de l'asbl BPlus (Luc Ryckaert, Luc Van Coppenolle et Gilles Vanden Burre) ont rédigé un petit dossier afin de remédier à un constat : on entend souvent parler de confédéralisme et de fédéralisme en Belgique, mais ces deux concepts sont souvent peu connus, voire confondus. Les auteurs font remarquer : "Le terme confédéralisme est en général utilisé en Flandre de manière impropre. Ou bien on entend par là un fédéralisme poussé à l'extrême, et on fait usage du terme confédéralisme parce que cela traduit une attitude plus radicale que le fédéralisme. Ou bien on travaille avec un agenda caché : on prononce confédéralisme, mais on pense séparatisme. Comme ce dernier terme n'est pas populaire en Flandre, on choisit alors dans le cadre du marketing politique, le terme confédéralisme".

Une confédération n'est pas un Etat, mais résulte d'une alliance entre plusieurs Etats (contrairement à la fédération qui est bien un Etat) qui décident de gérer ensemble certaines compétences (la défense, les affaires étrangères, p.ex.). Une confédération n'a pas de parlement propre et de circonscription électorale fédérale. La prise de décision confédérale nécessite l'unanimité. Et comme chaque Etat-partie a un droit de veto et peut, à tout moment, se retirer de la confédération, ce concept est fragile...

Une fédération (comme la Belgique) dispose, entre autres, d'un pouvoir législatif, exécutif et judiciaire qui lui sont propres, d'une Cour constitutionnelle qui tranche les conflits de compétence, et d'une solidarité financière entre les entités fédérées. Il faut également relativiser le terme "dialogue de communauté à communauté" car les négociateurs sont désignés par les présidents de partis qui font partie autant de l'Etat fédéral que des entités fédérées.

En Belgique, tous les partis francophones, le SPA et Groen rejettent le confédéralisme. Grâce à la mobilisation des radicaux lors de petits congrès, le confédéralisme a été inscrit au programme du CD&V en 2001 et du VLD en 2002, mais ces votes doivent être nuancés. Plusieurs personnalités importantes du CD&V (Herman Van Rompuy, Jean-Luc Dehaene, Miet Smet, Wilfried Martens et Mark Eyskens) sont contre le confédéralisme. Libéré de la pression de la NVA, Yves Leterme ne parle que d'un fédéralisme plus poussé. Même un radical comme Luc Van den Brande souhaite encore un parlement et un gouvernement belges, ce qui n'est pas le concept du confédéralisme! Depuis le départ de Jean-Marie Dedecker et de ses amis, le VLD souhaite la création d'une circonscription électorale nationale, ce qui n'existe pas dans une confédération. Par contre, la Liste Dedecker a opté officiellement pour le confédéralisme sans élections confédérales, ce qui est conforme avec ce concept. Le Vlaams Belang et la NVA sont pour le séparatisme, sans passer par le confédéralisme comme étape intermédiaire.

Les trois auteurs constatent que les Etats-Unis d'Amérique et la Suisse ont évolué d'un Etat confédéral à un Etat fédéral, et que les confédérations Sénégal-Gambie (de 1982 à 1989) et Serbie-Monténégro (de 2003 à 2006) n'ont pas duré longtemps.

Bref, cet ouvrage intéressant a le mérite d'expliquer la différence entre confédéralisme et fédéralisme, de montrer la confusion au sein de certains partis entre un fédéralisme plus poussé et le confédéralisme, et de constater que les vrais confédéralistes sont plutôt clairsemés dans le pays. L'asbl BPlus conclut que "l'analyse prouve que le confédéralisme est un modèle inefficace et non viable", et rappelle son souhait d'une réforme de l'Etat menant à la création d'une circonscription électorale nationale, à une hiérarchie des normes et un rééquilibrage des compétences au sein de la Belgique fédérale.

mardi 5 mai 2009

Le Mouvement Belge a désormais son site Internet

Bravo à David Charlier, fidèle de ce blog et étudiant en sciences politiques, qui a créé un site Internet bilingue présentant toutes les tendances du Mouvement Belge : Pro Belgica, BPlus, Alliance Belge, Mouvement Dynastique, BUB, Unie, etc. Ces partis politiques et associations militent, chacun à leur manière, pour l'unité de la Belgique et une meilleure entente entre nos communautés. Voici l'adresse : http://sites.google.com/site/movbelbew/Home

dimanche 3 mai 2009

Nouveau spectacle de Franco Dragone à Bruxelles

Après "Le Rêve" à Las Vegas, et avant Macao en 2010 et Dubaï en 2012, Franco Dragone a choisi de lancer son nouveau mégaspectacle dans le pays qui l'a vu grandir. "Kdo" aura lieu à Forest National du 22 décembre 2009 au 3 janvier 2010. Des artistes belges y participeront, comme les étudiants danseurs de l'école bruxelloise d'Anna-Teresa De Keersmaeker et des enfants footballeurs des écoles du Standard et d'Anderlecht. Rappelons que Franco Dragone avait aussi conçu, il y a quelques années, un spectacle gratuit en plein air pour les habitants de sa ville de La Louvière, qui est particulièrement touchée par le chômage.

Franco Dragone a confié cette semaine à la presse belge : "Ce projet est le résultat de ma rencontre avec Geert Allaert qui, à l'époque, fut le premier promoteur belge du Cirque du Soleil et qui, depuis, exploite cinq grandes salles de spectacle en Belgique, dont Forest National. Nous avons toujours eu l'intention de créer ensemble un spectacle d'envergure pour la Belgique, nous avons même déjà organisé une conférence de presse pour en annoncer un qui ne s'est pas fait. Mais maintenant, nous l'avons notre spectacle! Paris propose une quinzaine de spectacles de fin d'année. Londres pareil. Pourquoi pas ici? Je me suis dit que nous devions offrir quelque chose aux familles en fin d'année. En ce temps où les gens sont tristes, nous sortons les saltimbanques. Les saltimbanques ne sont pas des gens qui font sauter les banques - ceux-là sont sur des plages - mais qui sautent sur les bancs pour amuser le public. Ce spectacle, nous l'avons voulu international et de haut niveau. Il sera basé sur les numéros de soixante artistes de cirque, choisis parmi ce qui se fait de mieux sur la planète. Pour la plupart, je les connais et j'ai travaillé avec eux. Mais, dans notre unité de production, nous avons aussi un service casting composé de trois personnes qui se rendent à tous les festivals, à l'affût des talents".

J'ai déjà eu l'occasion de vous en parler mais cette année 2009 est vraiment très riche sur le plan culturel en Belgique. D'ici la fin de l'année et le lancement de "Kdo" de Franco Dragone, nous aurons droit notamment à l'inauguration du Musée Hergé (Louvain-la-Neuve) et du Musée Magritte (Bruxelles), ainsi qu'à la sortie du dessin animé de Bob et Bobette le 21 juillet prochain.

samedi 2 mai 2009

Le jazz belge

Ne serait-ce que parce que le saxophone, comme Django Reinhardt, sont nés dans ce pays, la Belgique et le jazz ne pouvaient que lier des liens profonds. Présent dès l'origine à travers des personnalités telles que Charles Remue ou Stan Brenders, c'est surtout après la seconde guerre mondiale qu'il trouve un écho formidable en Wallonie comme en Flandre. Dès 1945, la Belgique voit la formation des Bob Shots, un groupe Bop où s'illustreront Bobby Jaspar, René Thomas, Francy Boland, Jacques Pelzer, Benoît Quersin, alors que la Flandre au même moment assiste à l'émergence du saxophoniste Jack Sels.

Toutefois, le plus connu des musiciens belges, toutes époques confondues, se nomme Toots Thielemans. Guitariste et siffleur, il s'impose internationalement en devenant l'harmoniciste le plus recherché de l'histoire du jazz. Il a joué avec Charlie Parker, Bill Evans ou Quincy Jones, et enregistré pour le cinéma les solos d'harmonica de "Midnight Cowboy", "Il était une fois dans l'Ouest" ou "Sugarland Express". De la génération intermédiaire, c'est Philip Catherine qui se détache en premier. Partenaire de Charlie Mingus comme de Chet Baker, il s'est installé depuis des années dans le peloton de tête international des guitaristes.

D'ailleurs, le jazz n'a jamais été aussi vivant en Belgique que depuis les trente dernières années : le pianiste Fred Van Hove s'est imposé comme l'un des plus grands noms de la musique improvisée européenne, Michel Herr et Nathalie Lorier ont su personnaliser le piano post-evansien alors que le saxophoniste Fabrizio Cassol constitue une des personnalités les plus originales de la scène nationale à travers Trio Bravo d'abord, puis le cultissime Aka Moon ensuite. Du côté flamand, une nouvelle génération où l'on trouve les saxophonistes Bo Van der Werf, Ben Sluijs, Jeroen Van Heerzele, le trompettiste Bart Maris, les pianistes Erik Vermeulen et Kris Defoort, et Jef Neve (www.jefneve.be) est en train d'éclater. A suivre donc et à savourer dans les innombrables salles, clubs, bars et festivals du pays (www.jazzaliege.be www.brusselsjazzmarathon.be www.gentjazz.com www.gaume-jazz.be www.jazzstation.be ). Sans oublier www.jazzinbelgium.com !
(source : article de "Plus Magazine", mai 2009).

vendredi 1 mai 2009

Bilan du printemps de nos coureurs cyclistes

Le premier tiers de la saison cycliste étant terminé (les classiques printanières), le journaliste Eric de Falleur a dressé le bilan belge dans le quotidien "La Dernière Heure/Les Sports" :

Tom Boonen (9/10) : victoires au Qatar, à Kuurne mais surtout triomphe à Paris-Roubaix.

Stijn Devolder (8,5/10) : deuxième Tour des Flandres avec un exploit à la clé, malgré un début de saison perturbé suite au genou blessé.

Philippe Gilbert (8/10) : il ne manque qu'un succès au Liégeois, 5ème mondial après une splendide série de classiques.

Kevin Seeldraeyers (7,5/10) : la révélation de Paris-Nice qu'on attend maintenant au Giro.

Dries Devenijns (7/10) : s'est montré très offensif sur les classiques ardennaises après un bon tour du pays basque.

Ben Hermans (7/10) : meilleur Belge de la Flèche (14ème), le jeune Flamand a un très bel avenir.

Leif Hoste (7/10) : aurait-il fait mieux que 4ème sans sa chute à Paris-Roubaix? Avait déçu avant.

Maxime Monfort (7/10) : en vue à Paris-Nice, très bon au Critérium, a franchi un cap prometteur dans les classiques.

Johan Van Summeren (7/10) : travail de titan pour ses leaders et une belle 5ème place à Roubaix.

Kevyn Ista (6,5/10) : le Wallon a débuté la saison sur les chapeaux de roue avant d'être arrêté par un kyste à la selle.

Bjorn Leukemans (6,5/10) : l'Anversois a été bien présent (succès à Bessèges), mais n'a pu obtenir un grand résultat.

Frederik Willems (6,5/10) : vainqueur à La Panne, en vue ensuite au Tour des Flandres. A faibli après.

Bert De Waele (6/10) : retardé par une blessure mais 10ème du Tour des Flandres, il a fait moins bien en Ardenne que l'an dernier.

Nick Nuyens (6/10) : 8ème de l'Amstel, l'Anversois n'a pas été à la hauteur des espérances.

Greg Van Avermaert (6/10) : on attendait mieux du Waelslandien, incapable de rivaliser dans les grands classiques.

Wouter Weylandt (6/10) : a gagné plusieurs courses, mais n'a pas progressé. En vue à Roubaix.

Jurgen Roelandts (5/10) : n'a pu faire honneur à son maillot en raison de plusieurs blessures.

Gert Steegmans (3/10) : après deux succès en février, le Limbourgeois, blessé au dos, a manqué totalement les classiques.
(source : journal "La Dernière Heure/Les Sports", 29 avril 2009).