jeudi 30 mars 2023

Exposition du Chat de Philippe Geluck à Bruxelles

                         


A l'occasion de l'exposition de 22 statues du Chat à Bruxelles (jusqu'au 30 juin 2023), l'artiste belge Philippe Geluck a répondu aux questions de "Plus Magazine" :

"Pourquoi Bruxelles n'était-elle pas la première étape de cette tournée ?
- Je termine en apothéose à Bruxelles ! L'idée était d'achever la tournée au Parc Royal au moment de l'inauguration du Musée du Chat et du dessin d'humour...mais le chantier a pris du retard. Pour la Belgique, j'ai préparé deux sculptures supplémentaires, une sur le thème de la déforestation et l'autre sur celui de la beauté intérieure. L'exposition tournera peut-être encore un peu après Bruxelles mais pas outre-Atlantique. J'ai finalement renoncé à New York et Montréal pour des raisons écologiques et familiales, car je n'ai pas assez de temps pour voir mes enfants, petits-enfants et amis.

- Votre sculpture préférée ?
- Pour la symbolique, la voiture écrasée par le Chat. C'est rendre justice à toutes les victimes de la violence routière qui m'est insupportable. Cette sculpture touche toutes les générations.

- Ca vous fait quoi d'exposer dans votre ville ?
- C'est le retour dans la famille et sur les lieux où le Chat est né. Dans la rue, à Bruxelles, beaucoup de gens me demandent : "Tiens, vous n'êtes pas à Paris ?". Mais non, pourquoi ? Cela fait des années que j'ai quitté les émissions de télévision pour mes projets artistiques et muséaux, car je ne peux pas continuer à faire tout en même temps. Je vis à Bruxelles, je suis ancré dans cette culture et j'enrage sur le mal qu'on fait à ma ville comme la mobilité, la saleté. Cette exposition apporte de la joie visiblement : il y a déjà eu plus de 7 millions de visiteurs ! J'espère que ce sera le même phénomène ici.

- Cette expo poursuit plusieurs buts ?
- Oui, les sculptures s'offrent aux regards et aux caresses. C'est un bonheur de présenter mon travail dans l'espace public car accessible à tous et d'interpeller sur des sujets comme la violence routière, la liberté d'expression, la pollution par le plastique. Il y a des sculptures poétiques, drôles, surréalistes. C'est un nouveau mouvement artistique finalement car il n'y a pas énormément d'art rigolo ! Et enfin, l'objectif est la mise en vente des sculptures au profit intégral de la cagnotte du futur Musée du Chat et du dessin d'humour qui doit s'ouvrir début 2026 à Bruxelles.

- L'annonce par la Région bruxelloise de l'octroi du permis d'urbanisme pour ce musée au Mont des Arts, a créé la polémique il y a deux ans. Avez-vous compris les critiques ?
- Cette annonce a été faite en pleine crise Covid, quand le milieu artistique était en souffrance. Deux artistes de la Cambre ont alors crié au scandale, puis cela s'est enflammé avec des pétitions. Je comprends la souffrance du monde culturel mais il y a un vice d'analyse dès le départ :  la Région construit un bâtiment certes, mais elle ne dépense pas cette somme pour moi ou mon projet. Elle le construit sur un chancre urbain dont personne ne sait quoi faire depuis 40 ans. Il n'y a pas un centime pour moi là-dedans. Je dois apporter 8,5 millions d'euros à ce projet, je vais me charger de tous les aménagements et l'asbl qu'on a créée exploitera le musée sans subsides. Je vais donc louer ce bâtiment à la Région. Et contrairement à ce qu'on a pu dire, mon projet n'est pas de faire un temple à ma propre gloire, je voudrais surtout honorer le métier de dessinateur humoriste. J'aurai ma partie en perpétuel renouvellement, il y aura des expositions d'autres artistes et des expositions sur le thème du Chat dans la culture depuis l'Egypte ancienne. Ma démarche est pure. Cette polémique m'a beaucoup blessée...". 

lundi 13 mars 2023

Deux Bekende Vlamingen : Jonas Lauwereys et Emilie Vansteenkiste

                            


Ce couple fait partie des Bekende Vlamingen :  Emilie Vansteenkiste (21 ans) est Miss Belgique 2023 et son petit ami médecin Jonas Lauwereys (24 ans). Ils ont créé un compte commun sur Tik Tok qui réunit plus de 500.000 abonnés, et tournent des petites vidéos humoristiques.

Emilie s'est confiée aux quotidiens du groupe Sud Presse :

"Il y a deux ans et demi que nous sommes ensemble. Nous nous sommes rencontrés à travers la danse et il est devenu mon partenaire de danse et dans la vie. Nous avons démarré la danse chez Anouchka Balsing. Moi, j'ai commencé à l'âge de 3 ans avec le ballet et lui a commencé par le disco. Ce n'est qu'après que nous sommes allés vers les danses latinos. On a démarré sur Tik Tok pendant la période Covid avec ce que j'appelle des trucs de couples. Je dois dire que c'est le hasard, je pense, qui a fait ce succès".

Peu connu au sud du pays, Jonas s'est aussi confié :

"Si j'ai bonne mémoire, c'est elle qui m'a parlé en premier. De suite, je l'ai trouvée sublime. Nous avions dansé plusieurs fois ensemble avant de devenir un couple. Mais nous nous sommes vite mis dans une relation amoureuse. Depuis septembre 2022, nous vivons dans une maison kangourou avec les grands-parents d'Emilie : nous louons un petit flat au-dessus de chez eux. Devenir propriétaires, ce sera pour plus tard après nos études. Se marier ou avoir un bébé n'est pas encore pour le futur proche. Pour le moment, notre projet, c'est surtout d'agrandir notre réseau Tik Tok en tant qu'influenceurs. Le reste, ce sera pour plus tard". 

lundi 6 mars 2023

Le pape François interviewé par un journaliste belge

                                   


Peu connu au sud du pays, Emmanuel Van Lierde (46 ans) est un théologien, philosophe et journaliste belge. Il y a quelques mois, il a pu interviewer le pape François au Vatican pour les hebdomadaires chrétiens "Tertio" et "Dimanche" et pour son livre "Paus Franciscus : de conservateur revolutionnair". 

Emmanuel Van Lierde a, à son tour, répondu aux questions de la presse belge :

"Vous avez parlé au Pape en 2016 et fin 2022, et apparemment, cela s'est rapidement réglé à chaque fois?
- Je dois cela principalement à l'ancien évêque de Gand, Luc Van Looy, qui est un bon ami de François depuis bien avant qu'il devienne pape. François a aussi un faible pour la Belgique : il y a séjourné à plusieurs reprises dans les années 1970 et il garde un bon souvenir de notre pays.

- Vous dites dans votre livre qu'il doit même en partie sa position à un Belge, Godfried Danneels ?
- Godfried Danneels faisait partie d'un groupe de cardinaux progressistes (un "club mafieux" comme Godfreid Danneels lui-même l'a un jour qualifié en riant) qui ont certainement soutenu la candidature du pape François en 2013. Il a également réussi à convaincre son ami Mgr Monsengwo du Congo. Et celui qui le convainc a une grande partie de l'Afrique derrière lui.

- Le Pape est âgé de 86 ans. Avez-vous l'impression de parler à un homme très vieux ?
- En esprit, il est encore très brillant. Physiquement, bien sûr, il est vieux. Il se fait pousser dans un fauteuil roulant, mais je ne pense pas que cela le dérange, car cela permet de progresser plus rapidement ! Il travaille énormément. Le matin où je lui ai parlé, il avait six autres réunions à terminer avant midi. C'est un sacré rythme de travail. A cet âge, je me dis que cela doit être difficile. Et pourtant, vous pouvez voir qu'il aime son travail, surtout quand il a l'occasion de rencontrer des gens. Je l'ai également remarqué lors de ces entretiens. Il était très détendu et se comportait très simplement. Pas de protocole non plus.

- Dans votre livre, vous évaluez les 10 ans de papauté de François. Le titre "Le révolutionnaire conservateur" résume immédiatement votre livre ?
- A la maison, François est souvent encadré :  par rapport aux deux papes précédents, il est censé être le "bon gars" parce qu'il est plus progressiste. Dans une large mesure, c'est vrai. Il fait souffler un vent nouveau sur le Vatican et sur les questions sociales (migration, pauvreté, inégalité, climat), il est certainement progressiste. Mais sur les questions éthiques comme l'avortement et l'euthanasie, il reste un conservateur. Il a placé de nombreuses femmes à des postes clés au Vatican, mais il n'y a toujours aucun signe d'ordination. Et lorsqu'il mentionne les femmes dans ses discours, c'est presque toujours en tant que mères ou grand-mères. Quand on l'entend parler du diable (ce qu'il fait souvent dans ses sermons), on a parfois l'impression d'entendre un médiéviste.

- En somme, il reste un jésuite d'Amérique latine de 86 ans ?
- Il est un produit de son temps et de sa culture. Dit de manière irrévérencieuse, il est un peu...vieux macho.

- Vous dites que le Pape renonce à la guerre en Ukraine ?
- J'ai eu cette impression très fortement, oui. Il pense que la guerre est vraiment terrible. Il faut savoir que François s'est rendu directement à l'ambassade de Russie le jour où le conflit a éclaté pour exprimer sa désapprobation et proposer ses services de médiateur. Pour un pape, c'est sans précédent. Jusqu'à aujourd'hui, il a continué à essayer de faire quelque chose au sujet du conflit, mais il n'a rien obtenu de plus qu'un échange de 600 soldats ukrainiens et russes. Personne ne veut entendre son message de paix, ce qui le ronge. Bien sûr, le fait que le patriarche de l'Eglise orthodoxe de Russie soit une marionnette de Poutine n'aide pas....

- En Europe occidentale, presque personne ne semble écouter le Pape, mais ce n'est pas le cas dans le reste du monde ?
- En Asie, l'Eglise catholique est en plein essor, même dans des pays laïques comme le Japon et la Corée du Sud. L'Eglise est toujours aussi forte en Afrique et en Amérique latine. Et sa voix est toujours prise au sérieux dans de nombreux pays non chrétiens. 

- Vous ne lui avez pas demandé ce qu'il pense de l'attitude progressiste des évêques belges ?
- Comme le disait l'évêque anversois Johan Bonny :  "Le Pape est un chef d'Etat, pas un chef de parti. Il doit être au-dessus de l'agitation, unir les différents camps".  Le forcer à choisir un camp en public n'aurait pas été juste". 

Pour plus d'infos autour de cette dernière question, je vous envoie à ce précédent article :   https://journalpetitbelge.blogspot.com/2023/01/johan-bonny-leveque-progressiste-danvers.html