lundi 30 mars 2009

En bref...

1° Nouvelles récompenses pour les auteurs belges : François Weyergans (Prix Goncourt 2005 pour "Trois jours chez ma mère" a été élu au 3ème tour à l'Académie française avec 12 voix contre 6 à Didier Van Cauwelaert (écrivain français ayant des origines belges). Par ailleurs, les clubs Richelieu de Belgique et du Luxembourg ont remis le Prix Richelieu à Colette Nys-Mazure pour sa contribution à la promotion de la langue et de la culture françaises. Vous pouvez retrouver dans les archives de ce blog plusieurs articles que j'ai consacrés à Colette, une Grande Dame de la littérature belge dont j'apprécie la sagesse, l'humanisme et le talent.

2° Après le PTB la semaine passée (merci à tous pour votre participation à ce débat que j'ai personnellement trouvé intéressant), j'aimerais vous parler d'un autre parti national et bilingue : Belgische Unie-Union Belge (http://www.unionbelge.be/). Ce parti centriste et bilingue plaide pour un retour à la Belgique unitaire : suppression des régions et communautés, décentralisation sur base des neuf provinces, réunification du Brabant, fusion des 19 communes bruxelloises, instauration d'une circonscription électorale nationale, renforcement du bilinguisme dans l'enseignement, etc. L'argent récupéré par la diminution du nombre de niveaux de pouvoirs, de ministres et députés régionaux serait injecté dans les domaines socio-économiques. Deux de ses membres sont des fidèles de ce blog : David (http://belgium4ever.over-blog.com/) et Pierre (http://belgeetfierdeletre.skyrock.com/ et http://belgentrots.skyrock.com/). Le BUB se présentera aux élections régionales dans certains arrondissements, mais je n'ai pas encore les listes complètes. En région bruxelloise, leur liste sera menée par Hans Van de Couter, président du BUB.

3° Quelques nouvelles aussi de la Bande des Nez Rouges qui fréquente régulièrement ce blog. Edmée De Xhavée sera de passage en Belgique en mai et présentera son roman à un club privé de Verviers. Vous pouvez lire une longue et récente interview de Micheline Boland sur son blog http://micheline-ecrit.blogspot.com/ . Son époux Louis Delville propose sur son propre blog la réunion d'auteurs peu médiatisés pour améliorer la promotion et la vente de leurs livres. Avez-vous des conseils à leur donner?

4° Derniers articles de mon blog http://familleroyalebelge.blogspot.com/ : "Journal intime d'Albert Ier à Baudouin Ier" (Alfred Bastien), le prince Philippe et le domaine social, les activités royales de février 2009.

5° Derniers articles de mon blog http://ecrivainsbelges.blogspot.com/ : le premier livre de Philippe Desterbecq, "Sur les pas des écrivains du Hainaut" (Robert Desessarts) et les récompenses littéraires belges.

6° Nouvelle initiative culturelle en faveur du rapprochement entre nos communautés : un concours bilingue de contes autour de la Belgique (jusqu'au 30 juin 2009). Plus d'infos sur www.contesprookjes.be

Merci pour votre fidélité et bonne semaine à tous!

samedi 28 mars 2009

Le retour de Kim Clijsters

Très bonne nouvelle pour le sport belge : la sympathique Kim Clijsters a annoncé son retour à la compétition après avoir fait une pause de deux ans pour devenir maman et passer du temps avec son père gravement malade. Pour rappel : fille du footballeur professionnel Lei Clijsters, Kim (née en 1983) devient, à 11 ans, championne de Belgique chez les minimes. Elle suit ensuite l'option tennis-études organisée par la VTV à Wilrijk, et fait ses débuts sur le circuit WTA à Anvers. Kim a obtenu 34 titres durant sa carrière. Avec l'équipe nationale belge de l'époque (Justine Henin, Laurence Courtois et Els Callens), elle remporte la Fed Cup en 2001 contre la Russie. Elle atteint en 2003 la première place du classement mondial de la WTA, et a été élue, à plusieurs reprises, Sportive de l'Année par les journalistes belges. Le roi Albert II lui a remis la Grand Croix de l'Ordre de la Couronne.

Voici un extrait de sa conférence de presse de ce jeudi : "Je m'entraîne six fois par semaine, la moitié du temps sur le plan tennistique et l'autre moitié au niveau physique. Je fais beaucoup d'exercices de prévention afin d'éviter les blessures. Je suis occupée depuis une dizaine de semaines et la progression est linéaire. Je reviens toutefois de loin. Pendant deux ans, je n'ai plus rien fait, si ce n'est un peu de squash ou de jogging. Pour l'instant, mon retour se limitera à trois tournois : Cincinnati, Toronto et l'US Open. Ensuite, je procéderai à une évaluation. Il faudra voir comment je parviendrai à combiner ma situation familiale avec la vie sur le circuit. Ce sont avant tout Jada et Brian qui m'importent. Après l'US Open, je déciderai si je dispute encore l'un ou l'autre tournoi WTA cette année ou si je me contente de l'exhibition d'Anvers au mois de décembre. Ce qui est certain, c'est que je ne jouerai plus 24 tournois par le passé. Je n'ai plus besoin d'être numéro un, je n'ai plus rien à prouver".

mercredi 25 mars 2009

Le PTB et la Belgique

Fidèle lecteur de ce blog, Alain Fauconnier (http://universel.skynetblogs.be/ et http://electronlibre.skynetblogs.be/) m'a fait découvrir le site Internet du Parti du Travail de Belgique (http://www.ptb.be/). J'ai parcouru leur programme afin de découvrir les positions de ce parti national et bilingue (composé de Wallons, Flamands et Bruxellois) et voilà ci-dessous le texte que j'ai trouvé et que j'approuve totalement :

Nous vivons dans un monde globalisé. L'Union européenne définit plus de 70% des lois et mesures appliquées dans chacun des pays qui la composent. Dans tous les pays, ces mesures européennes vont dans le même sens : les pensions, les indemnités de chômage, les soins de santé et la sécurité sociale sont détricotés au profit de la position concurrentielle (lisez : les bénéfices) des entreprises. Faire travailler les gens plus longtemps, comprimer les salaires, limiter les indemnités de chômage dans le temps, réduire les charges sociales pour les patrons : voilà toutes les réformes qui ont déjà connu partout au moins un début d'application.

Les organisations patronales flamandes comme le VOKA ont pu gagner en tout ou en partie les partis flamands à leurs plans de régionalisation et de scission de la politique de l'emploi. Après cela, la porte sera grande ouverte à d'autres scissions encore : celle de la sécurité sociale, celle de la politique des salaires, pour finir avec celle du pays. En vue de briser les acquis sociaux. Que visent les scissionnistes? Diviser pour régner. Si les patrons parviennent à diviser les travailleurs flamands et wallons, ils feront d'eux ce qu'ils veulent.

Les Wallons profitent-ils de l'argent des Flamands? C'est ce que prétendent les patrons et les partis politiques de la Flandre. Ils parlent de transferts d'argent de la Flandre vers les chômeurs wallons. Mais cela témoigne d'une malhonnêteté flagrante. Il y a 60 ans, la situation était inverse : à l'époque, les chômeurs flamands étaient payés par l'industrie wallonne florissante. Les chômeurs wallons aujourd'hui sont-ils eux-mêmes responsables de leur taux de chômage élevé? Non. L'industrie wallonne a vieilli. La sidérurgie a été fermée par des patrons wallons, comme Albert Frère, qui sont allés investir leur argent ailleurs. Dans une trentaine d'années, il est possible que la Flandre connaisse la même situation que la Wallonie aujourd'hui. Mais la population wallonne est plus jeune que la population flamande. Sur 10 personnes actives aujourd'hui en Flandre, 6 seront pensionnées en 2050 contre 5 en Wallonie et 4 à Bruxelles. Et alors, les pensionnés flamands auront besoin des travailleurs bruxellois et wallons pour payer leurs pensions.

Tout le ridicule de cette histoire d'argent flamand filant dans les poches wallonnes ressort clairement aussi d'une enquête plus détaillée. Rixensart est situé en Brabant wallon. Cette province est la plus riche de toute la Belgique. Elle cède davantage d'argent au trésor national qu'elle en reçoit. Va-t-on se mettre à parler dans ce cas des scandaleux transferts d'argent de Rixensart vers Ostende? La Flandre ne consacre que 3,6 % de sa richesse annuelle à la solidarité nationale. La Bavière en Allemagne (10 %), le Nord-Pas-de-Calais (5 %) et le sud-est de l'Angleterre (12,6 %) font bien plus.

Les transferts d'argent de la Flandre vers la Wallonie ne sont guère que de petits ruisseaux comparés aux rivières d'argent qui, ces vingt dernières années, ont coulé des portefeuilles des travailleurs vers les coffres des détenteurs de capitaux. Les statistiques officielles le confirment : de la valeur totale de la production en Belgique, tous les salariés mis ensemble reçoivent 8 % de moins qu'il y a 25 ans. Chaque famille wallonne et chaque famille flamande pourraient aujourd'hui s'offrir gratuitement une maison. Mais de ce flux d'argent, bien sûr, les patrons flamands ne parlent jamais, pas plus que ne le font les partis politiques qui leur emboîtent le pas.

Nous nous opposons à la scission de la sécurité sociale, de la politique de l'emploi et des salaires. Nous voulons que la sécurité sociale soit refinancée avec la moitié de ce que rapporterait un impôt sur la fortune (2,5 milliards d'euros). Les travailleurs belges ne doivent pas se laisser diviser, mais défendre ensemble la sécurité sociale nationale.

samedi 21 mars 2009

Le 250ème article de ce blog

Voilà déjà le 250ème article de ce blog créé en décembre 2006 avec pour objectifs de parler de toutes les initiatives en faveur de l'unité de la Belgique (Pro Belgica, BPlus, p.ex.) et de mettre en valeur les Belges qui se distinguent dans tous les domaines (culture, sport, p.ex.). Après avoir mis un certain temps à trouver son public, ce blog ne m'apporte que des satisfactions et je suis décidé plus que jamais à poursuivre cette belle aventure.

Quoi de neuf depuis le 200ème article? J'ai donné mon accord à la reprise de certains articles par le blog français http://jelistulisillit.wordpress.com (ce que fait également le site belge et bilingue www.medium4you.be). Le Journal du Petit Belge a également eu, au cours des dernières semaines, deux petits frères : http://familleroyalebelge.blogspot.com et http://ecrivainsbelges.blogspot.com . Ces derniers reprennent mes articles et des informations spécifiques à ces deux sujets. Il y a eu aussi en février tout une série d'articles consacrés à Edmée De Xhavée afin de marquer la sortie de son premier roman "Les Romanichels".

Merci à tous les fidèles lecteurs de ce blog (Edmée, Micheline, Cathy, Ocadine, Pierre, David, Jean, Nicolas, Louis, Bob, Youri, Alain, Marc, Michel et pardon pour ceux que j'ai oubliés) pour vos commentaires de plus en plus nombreux. Merci aussi aux responsables de blogs qui ont placé mes trois blogs parmi leurs liens.

Bon week-end à tous!

mardi 17 mars 2009

Amélie Nothomb et la Belgique

Voici un extrait de l'interview qu'elle a accordée à la revue trimestrielle "Les Amis de l'Ardenne" (n°23/décembre 2008) :

"Vous avez découvert votre pays, la Belgique, à l'âge de 17 ans seulement. C'était un monde évidemment étranger pour vous et vous avez eu beaucoup de difficulté à vous y adapter. Pourtant, aujourd'hui, vous vous revendiquez clairement comme écrivain belge?
- Oui. De toute façon, cette identité, je l'ai toujours revendiquée, mais encore plus aujourd'hui que la nation est en perdition. C'est une volonté politique. Je pense qu'il faut une Belgique, il faut que ce pays demeure. Toute scission de la Belgique serait une catastrophe. Il faut vraiment éviter cela. Je crois que 99% des Belges en sont convaincus. C'est terrible, insensé, qu'une seule minorité de politiciens puisse créer de tels problèmes.
- Vous vous partagez entre Paris et Bruxelles. Quelle est la différence à vos yeux entre la vie culturelle bruxelloise et parisienne?
- Oh, cela n'a strictement rien à voir. Je dis toujours que Paris est la guerre et que Bruxelles est la paix. J'ai besoin d'aller régulièrement au front et j'ai besoin de retrouver régulièrement la paix. Tout cela est vrai aussi pour la vie culturelle. Présenter un spectacle, ou quoi que ce soit, à Paris est une expérience violente et dangereuse. En France, c'est toujours tout ou rien. Mais si on gagne la bataille, le succès est d'autant plus grand et étincelant. Paris est une ville violente et, pour cette raison, fascinante, mais aussi traumatisante. Bruxelles est une ville pacifique, mais si j'y vivais constamment, peut-être m'y ennuierais-je.
- Vous avez dit quelque part : "Les Belges ont des idées tordues". Jules César disait déjà : "L'absurdité en Belgique, c'est un pléonasme".
- Jules César a complètement raison. Nous étions surréalistes bien avant l'invention du surréalisme. Je remarque l'absurde à chaque fois que je retourne en Belgique. Je le remarque chez mes parents. Moi-même, je le suis sûrement complètement. L'océan qu'il y a entre la France et la Belgique me frappe très fort. C'est aussi pour cela qu'il faut que la Belgique demeure et que tout projet rattachiste est tout simplement une aberration".

vendredi 13 mars 2009

Carte blanche de l'asbl BPlus (04 mars 2009)

Cela fait plusieurs jours que les pages d'opinion du "Soir" se remplissent de vifs plaidoyers demandant le rattachement à la France ou du moins la mise en place d'une "Belgique light" formée uniquement de la Wallonie et de Bruxelles. Ces envolées lyriques et ces plumes aiguisées font certainement le bonheur des quelques militants attachés à ces idéaux nébuleux mais on peut douter de leur pertinence quant à l'avenir des citoyens wallons et bruxellois, car elles ne proposent rien. Les arguments de Jules Gheude et de Paul-Henri Gendebien sont, comme à leur habitude, un condensé de préjugés anti-flamands, d'analyses politiques simplistes et de raccourcis historiques. La position de Claude Demelenne, fédéraliste convaincu, doit sans doute être davantage dictée par la désolation de la situation politico-communautaire actuelle. Leur plan d'actions concret pour résoudre nos écueils institutionnels, voire même ébaucher des négociations d'indépendance (quid de Bruxelles, de la périphérie bruxelloise, de la répartition de la dette publique, de l'impôt des navetteurs, du partage du passif fédéral, de la sécurité sociale,...) se résume donc à une page blanche et il est clair que l'émotion et la nostalgie ont pris, dans leur discours, le pas sur le bon sens et les enjeux socio-économiques actuels. Il faut, malgré tout, reconnaître un point commun important entre les textes précités, l'argumentaire des nationalistes flamands et celui d'un mouvement comme BPlus : la situation actuelle n'est plus tenable et les différents niveaux de pouvoir ne fonctionnent pas de manière optimale. Le constat est donc clair et unanime. Les solutions suggérées sont évidemment divergentes.

Notre plaidoyer se base sur la nécessité d'une importante réforme de l'Etat qui entraînerait une répartition des compétences établie en fonction de critères objectifs d'efficacité, qui renforcerait l'Etat fédéral et la solidarité interpersonnelle et surtout résoudrait une fois pour toutes nos problèmes linguistiques. Ce dernier volet étant d'ailleurs essentiel : il faut solutionner les questions ayant trait au communautaire "pur" parallèlement à la réflexion sur l'attribution des leviers socio-économiques entre Etat fédéral, régions et communautés. On ne peut plus se permettre des négociations où on échange la scission d'un arrondissement électoral contre la régionalisation de la coopération au développement, comme ce fut le cas durant l'été 2005. Le financement d'écoles au Congo ne peut dépendre du type de liste sur lequel voteront les francophones de la périphérie!

Afin de contribuer à l'édifice de cette "nouvelle Belgique" et de combler le besoin criant de solutions concrètes, voici une proposition simple de résolution définitive des épines linguistiques empêchant la conclusion d'une réforme de l'Etat bénéfique à tous :
- scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde moyennant la mise en place d'une circonscription électorale nationale
- nomination des trois bourgmestres francophones de la périphérie moyennant leur engagement à respecter les législations linguistiques
- refus définitif de toucher à la frontière linguistique et donc d'élargir la région bruxelloise
- mise sur pied d'une communauté urbaine traitant de matières socio-économiques et englobant Bruxelles avec sa périphérie
- reconnaissance du statut autonome de la région bruxelloise au même niveau que celui des régions wallone et flamande
- maintien du régime des facilités de manière illimitée dans le temps et suppression des circulaires Peeters et Martens.

Cet accord équilibré représente un véritable compromis, car il permet aux responsables des deux communautés de sortir vainqueurs des discussions tout en leur imposant des concessions importantes et courageuses. Les Flamands devront, par exemple, reconnaître la spécificité bruxelloise tout en pavoisant sur la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, tandis que les francophones pourront se réjouir de la fin des tracasseries en périphérie (circulaires Peeters et Martens) tout en fixant définitivement les frontières de la région de Bruxelles-Capitale. Ne rêvons toutefois pas : ce projet clair tenant sur une demi-page sera descendu en flèche par les extrémistes de tout bord qui hurleront à la trahison suprême et essayeront par tous les moyens de faire échouer un tel consensus.

Nous restons malgré tout convaincus que si une majorité des 2/3 est trouvée sur ce texte ou un autre du même type, avec une majorité de chaque côté de la frontière linguistique, une réforme de l'Etat sur les principaux outils socio-économiques pourraient rapidement voir le jour. De nombreux accords partiels ayant déjà été trouvés par les négociateurs, notamment sur la politique de l'emploi.

Chaque jour qui passe nous montre malheureusement toujours davantage que notre situation institutionnelle n'est plus gérable, avec un Etat fédéral désargenté et un cruel manque de confiance entre les différents niveaux de pouvoir. Compte tenu de cet état de fait, chaque jour qui passe semble également nous rapprocher de cette solution de facilité, appelée confédéralisme, qui, tout en reléguant la solidarité au placard, nous projettera définitivement dans une "conférence diplomatique permanente" nuisible à tous. Ce serait irresponsable par rapport aux défis majeurs qui nous attendent. Il nous faut donc dans les plus brefs délais s'atteler à une remodélisation de notre système qui nous amène enfin vers un fédéralisme moderne, efficace et solidaire. Une fois débarrassés de nos casseroles linguistiques, nous pourrons alors construire un niveau fédéral fort, garant de la solidarité et capable d'intervenir rapidement en cas de crise, tout en promouvant l'autonomie et la responsabilisation régionales. Dans tous les pays fédéraux au monde, c'est possible, sauf chez nous! Sans doute à cause de nos tabous et symboles communautaires qui nous éloignent des priorités et qui surtout paralysent la génération politique actuelle, née dans les années 60 et hantée par la frontière linguistique, les Fourons, les facilités ou le "Wallen buiten". Faudra-t-il dès lors attendre la prochaine génération politique pour réaliser ce grand "New Belgian Deal"? Ce n'est pas souhaitable car le temps presse et le rideau risque de tomber sur un pays auquel ses habitants restent majoritairement attachés, sans oser le crier assez fort.

Gilles Vanden Burre, président du comité de direction de l'asbl BPlus ("Le Soir", 04/03/2009)

mercredi 11 mars 2009

Qui est Eline Berings?

Le roi Albert II a reçu aujourd'hui au palais royal Eline Berings, qui est devenue ce week-end la nouvelle championne d'Europe du 60m haies et qui incarne l'avenir de l'athlétisme belge après les retraites de Kim Gevaert et Tia Hellebaut. Comme Eline Berings est peu connue, voici les confidences qu'elle a faites à la presse.

Sa prestation : "Cette finale fut sans nul doute la course de ma vie. J'étais hyperconcentrée et même le faux départ de l'Allemande Hillebrand ne m'a pas perturbée. Avec mon entraîneur Wim, nous nous étions dit que je devais être devant sur la première haie et c'est exactement ce qui s'est passé. Ensuite, je n'ai plus lâché pour finalement réussir un sacré chrono. Je savais que je devais donner le meilleur de moi-même pour l'emporter car la concurrence était relevée, malgré le forfait de dernière minute de l'Espagnole Onyia. Vous savez, sur les haies, tout peut arriver. La victoire se joue souvent sur des détails".

Sa famille : "Ma famille me suit avec enthousiasme. Mes parents sont relativement jeunes. Mon père Dries est de 1960 et ma mère Hilde de 1964. Lui est prof et elle kiné. L'un est assez calme, l'autre très extravertie, débordant d'énergie. Une véritable machine à parler! Et tous deux pratiquent l'athlétisme. Mon père court depuis longtemps sur longues distances et ma mère a commencé quand j'avais 10 ans, sur les haies également. Elle est d'ailleurs montée quelque fois sur le podium en Masters. J'ai également une soeur Margot qui est deux ans plus jeune que moi. Elle est étudiante en médecine à Gand et est superintelligente. Elle aussi a pratiqué l'athlétisme. Mais, étant encore plus petite que moi, sa taille n'a pas joué en sa faveur. En outre, elle a été gravement blessée, ce qui l'a refroidie".

Son domicile : "Je suis originaire de Gand. En fait, j'habite Sint-Amandsberg, à dix minutes de Gand à vol d'oiseau. J'y apprécie le calme de la nature, tout en n'étant pas trop éloignée de la ville. Dans ma rue, il y a un terrain de football ceinturé d'une piste de quatre couloirs. C'est là que j'ai commencé! A la maison, ma chambre respire l'athlétisme. Au mur, j'affiche les dossards des compétitions auxquelles je participe. Je collectionne également toutes les médailles. Pour la plupart, ce sont celles de championnats de Belgique, mais il y a également celle en or des championnats d'Europe juniors en 2005 à Kaunas. Le meilleur souvenir de ma carrière sportive...jusqu'à vendredi dernier! Depuis le mois de septembre, je vis quelques jours par semaine chez Wim et Tia à Tessenderlo, ce qui est un gain de temps appréciable pour l'entraînement. J'envisage d'ailleurs de prendre un appartement".

Ses études : "Sans forfanterie, mes résultats scolaires ont toujours été bons. En classe, je me situais toujours derrière, voire au milieu. Jamais devant! En humanités, j'ai étudié les langues modernes et non le latin, malgré de nombreuses discussions à la maison... Aujourd'hui, je suis en troisième année de psychologie à l'Université de Gand, des études que j'ai été autorisée à étaler pour pouvoir les combiner avec l'athlétisme".

L'avenir : "Ecoutez, j'espère que ce titre européen sur 60m haies ne sera pas sans lendemain mais, au contraire, le début de ma carrière. Avec 1,65 m et 56 kg, je pense avoir le bon gabarit pour réussir sur les haies, que ce soit sur 60 m ou sur 100 m. Rendez-vous dès lors cet été pour voir ce que valent vraiment mes 7.92 sur la plus longue distance!".

dimanche 8 mars 2009

Ma visite à la Foire du Livre de Bruxelles

Je suis allé à la Foire du Livre de Bruxelles ce samedi et ce dimanche. Comme chaque année, il y avait beaucoup de monde, mais il est difficile de savoir si ce sont des promeneurs ou des acheteurs. Rien à reprocher à l'organisation, mais je suis conscient que le prix de location des stands est trop coûteux pour les petites maisons d'édition. Je tire un coup de chapeau à la Province du Luxembourg qui loue chaque année un stand spacieux pour exposer les livres des auteurs de cette province (toutes maisons d'éditions confondues) et organiser des séances de dédicaces (www.servicedulivre.be).

J'ai pu y rencontrer les sympathiques écrivains Marc Legrand et Nicolas Ancion qui ont déjà eu la gentillesse de laisser des commentaires sur mon blog et de répondre par mail à mes questions. C'était agréable de passer à la réalité après nos échanges virtuels. Sur le blog de Marc Legrand, vous pouvez lire ses impressions suite à sa première journée à la Foire du Livre de Bruxelles en tant qu'auteur. Quant à Nicolas Ancion, l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique lui a remis cette semaine le Prix Franz De Wever. Marc et Nicolas, si vous lisez ces quelques lignes, j'ai été ravi de vous rencontrer!

Qui a le plus de succès? Comme chaque année, la star de la Foire du Livre est Amélie Nothomb. Deux heures avant son arrivée, une centaine de fans (principalement entre 15 et 25 ans) sont déjà en train de faire la file pour une dédicace et une photo souvenir. J'ai déjà lu plusieurs de ses romans ; certains me plaisent et d'autres pas. Mais j'ai un profond respect pour Amélie Nothomb pour son succès auprès des jeunes. Tant mieux si elle leur donne le goût de la lecture! Après Amélie, on trouve sur la deuxième marche du podium les dessinateurs belges Pierre Kroll et Philippe Geluck, les écrivains français Guillaume Musso et Didier Van Cauwelaert, ainsi qu'un certain Harlan Coben et des dessinateurs de bande dessinée que je ne connais pas.

J'ai croisé beaucoup de personnalités dans les allées de la Foire, j'ai eu l'occasion de parler avec plusieurs d'entre elles qui sont charmantes comme Vincent Engel, Patrick Weber ou la princesse Léa de Belgique (par contre, certaines m'ont déçu mais je ne citerai pas de nom). J'ai aussi assisté à la présentation publique du nouveau livre de l'écrivain français Didier Van Cauwelaert. Clin d'oeil à ses origines belges : ce roman est inspiré d'une toile du peintre René Magritte.

samedi 7 mars 2009

Nouveaux succès des sportifs belges

Malgré la retraite de Justine Henin, Tia Hellebaut et Kim Clijsters l'an dernier, le sport belge relève de la tête en 2009, comme je vous l'ai déjà expliqué sur ce blog. Ce week-end, l'équipe nationale belge de tennis (Kristof Vliegen, Xavier Malisse, Olivier Rochus et Steve Darcis) a remporté ses matchs de Coupe Davis contre la Pologne. Elle pourra ainsi effectuer une nouvelle rencontre de barrage pour réintégrer le groupe mondial. Bravo les gars!

En athlétisme, la Gantoise Eline Berings (22 ans) est devenue, ce vendredi à Turin, championne d'Europe de la finale du 60m haies. Le journal "La Dernière Heure/Les Sports" commente l'événement : "Alors que certains pensaient l'athlétisme belge mort, le voilà à nouveau sur la plus haute marche du podium par la grâce d'une jeune femme talentueuse, sérieuse, volontaire. Autant de qualités qu'affichaient, il n'y a pas si longtemps, Kim Gevaert et Tia Hellebaut... A priori, on craignait un peu qu'ils ne le soient, mais les Belges ont été à la hauteur ce vendredi à Turin. Avec deux finalistes et deux éliminées améliorant néanmoins leur record personnel, nos compatriotes s'en sont très bien sortis. Seul Willem Van Hoof, sur 3.000m, n'a pas répondu à l'attente, terminant septième de sa série. Qu'à cela ne tienne, ne boudons pas notre plaisir de pouvoir compter sur une Eline Berings prenant la relève de Kim et de Tia. Et si Elisabeth Davin n'est pas parvenue à l'accompagner en finale du 60m haies, elle n'en a pas moins obtenu le 9ème chrono des seize demi-finalistes. Si on espérait la voir en finale, il faut bien avouer qu'on n'attendait pas Damien Broothaerts". Bravo les Belges!

mardi 3 mars 2009

"Sur les pas des écrivains de la mer du Nord" (Yvan Dusausoit)

La série "Sur les pas des écrivains" est intéressante et agréable à lire : elle nous raconte où des auteurs sont nés ou ont séjourné, et elle nous explique, à l'aide d'extraits de livres, comment une région (ici la côte belge) les a inspirés. En voici quelques exemples!

Une villa de Knokke-le-Zoute sert de décor au roman "Le Vent du Nord" de Jean-Baptiste Baronian (1942). Quelques jours avant le déclenchement de la première guerre mondiale en 1914, Emile Verhaeren (1855-1916) retrouve au Coq l'écrivain autrichien Stefan Zweig. Le Coq a été aussi, à de nombreuses reprises, le lieu de villégiature de Charles Bertin (1919-2002), membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Plusieurs romans de Stanislas-André Steeman (1908-1970) se déroulent à Knokke et Duinbergen. La maman de Marie Gevers (1883-1975) possédait une maison sur la digue de Wenduine.

Avec son ami Georges Rodenbach, Emile Verhaeren lance le journal "La Plage de Blankenberghe" (12 pages) qui paraît tous les deux ou trois jours durant les étés 1882 et 1883 pour distraire les estivants. Il contient des nouvelles, des poèmes et des reportages. Sur la digue de Blankenberghe, le monument dédié à Henrik Conscience (1812-1883) représente un pêcheur penché sur un livre de pierre.

Ostende, la reine des plages, a fasciné et inspiré des peintres comme James Ensor, Constant Permeke ou Léon Spilliaert, mais aussi beaucoup d'écrivains : "Fantômes d'Ostende" de Michel de Ghelderode (1898-1962), "Le Clan des Ostendais" de Georges Simenon (1903-1989), "Vacances ostendaises" d'Eric De Kuyper (1942), "La plage d'Ostende" de Jacqueline Harpman (1929), etc.

Le poète Willem Elschot (1882-1960) préfère, lui, Ostduinkerke : "Pour qui supporte la solitude, Ostduinkerke me semble un endroit idéal pour réfléchir et écrire". C'est là que Félix Timmermans (1886-1947) réunit des acteurs de la vie littéraire flamande à la terrasse ou dans les salons d'un hôtel. A quelques kilomètres de là, le cimetière militaire anglais de Coxyde sert de décor au roman "Derrière la colline" de Xavier Hanotte (1960). Dans "Le bourgmestre de Furnes", Georges Simenon (1903-1989) met en parallèle l'insouciance des stations balnéaires de la côte et la vie de la vieille cité de Furnes.

Gaston Compère (1924-2008) vient écrire dans la maison de pêcheurs de son beau-frère à Saint-Idesbald : "A deux pas, le musée Delvaux et ses femmes qui, à leur manière, parlent des polders, non par leur forme sans doute, mais par leur âme de silence, et, en quelque sorte, d'absence. Comprends-moi, je veux dire que ces femmes peintes ne cessent de renvoyer à un autre monde. Un monde qui, bien sûr, est en toi, en moi, mais qui demande un signe pour naître, et le demande sous peine de ne pas être".

Enfin, dans ce livre paru en 2000, on pourrait ajouter le roman "Coxyde" du jeune auteur belge Rémi Bertrand (1982), sorti en 2006, qui raconte l'histoire d'un couple de retour à Coxyde et évoque l'Horloge, les cuistax de Marcel, les gaufres, le tram de la Route Royale, le Monument des Zouaves...

dimanche 1 mars 2009

Bravo les Belges!

1° Vendredi, je terminais mon article en croisant les doigts pour les Belges nominés aux Césars...et je n'ai pas été déçu! Yolande Moreau a reçu le César de la meilleure actrice pour son rôle dans "Séraphine" et Déborah François le César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans "Le premier jour du reste de ta vie". Ces nouvelles récompenses du cinéma belge interviennent alors que le thriller "Loft", toujours en salle, a dépassé le cap du million de spectateurs et est désormais le plus gros succès de l'histoire du cinéma belge.

2° La Belgique a également été à l'honneur cette semaine à Paris lors de la vente très médiatique de la collection d'oeuvres d'art de Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent. Parmi celles-ci, le tableau "Le Désespoir de Pierrot" du peintre belge James Ensor a été adjugé 4,4 millions d'euros. C'est un record pour James Ensor. On ne connaît pas l'identité du nouvel acquéreur.

3° Ce samedi après-midi, je suis allé voir la Balloon Parade qui avait lieu à Bruxelles entre les gares du Midi et du Nord. Ils avaient adapté l'idée américaine à la sauce belge. C'était un mélange de caravane publicitaire, de Balloon Parade (les ballons à hélium représentaient Manneken Piss, l'Atomium et des personnages de bande dessinée) et de cortège folklorique (gilles, marcheurs d'Entre-Sambre et Meuse, confrérie de Manneken Piss), avec des fanfares et majorettes de Flandre, de Wallonie et de Bruxelles. Sans oublier nos policiers en roller! Cet événement, qui lançait l'Année de la Bande Dessinée en Belgique, a attirré 30.000 personnes et...même le soleil. Je ne sais pas qui a eu l'idée de cette parade, mais je la/le félicite d'avoir mis de la bonne humeur dans les rues de la capitale et d'avoir illuminé les yeux des enfants qui n'ont pas la chance de pouvoir partir en vacances. Un touriste français, qui était à mes côtés, m'a dit : "Il n'y a que les Belges pour faire une chose pareille!", et il avait raison.

4° Et pour terminer cette semaine en beauté, notre compatriote Tom Boonen a remporté la course cycliste Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Bravo les Belges!