mercredi 20 mai 2020

Hommage à Louis Delville

                                    Charleroi: Louis Delville s’en est allé ce week-end

Je viens d'apprendre par hasard le décès de Louis Delville (1946-2020) il y a quatre mois. Originaire de Liège, il était actif dans le milieu culturel de Charleroi. Après Cristina et Dominique L, c'est le troisième ami(e) bloggeur(se) qui s'en va depuis le lancement du Journal d'un petit Belge. Je ne sais plus trop comment nous avons fait connaissance virtuelle (peut-être via le blog d'Edmée ou de Cathy?), mais ses premiers commentaires datent de 2008. Cette année-là, il a d'ailleurs participé à ma série "La Belgique de…" :

http://journalpetitbelge.blogspot.com/2008/09/la-belgique-de-louis-delville.html

L'année suivante, nous nous sommes rencontrés une fois "en vrai" avec son épouse Micheline à Tournai La Page 2009. En 2011, j'ai réalisé une interview croisée de leur couple pour mon blog des écrivains belges :

1ère partie :
http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2011/09/interview-croisee-de-micheline-boland.html

2ème partie :
http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2011/09/interview-croisee-de-micheline-boland_18.html

Sincères condoléances et bon courage à Micheline.

lundi 11 mai 2020

La FNAPG

Ce 8 mai, on commémorait le 75ème anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale, mais les cérémonies privées ont eu lieu en très petit comité en raison du coronavirus.

Les quotidiens du groupe "L'Avenir" ont eu la bonne idée de donner la parole à Michel Flament :

"A 67 ans, vous êtes le président national de la Fédération Nationale des Anciens Prisonniers de Guerre (FNAPG). Qu'est-ce qui vous a amené à cette fonction?
- Fils de prisonnier de guerre, je suis tombé dans le chaudron très tôt. Mon père était secrétaire de la section locale de Flénu et chargé de l'envoi des journaux. Je participais à la vente des Myosotis, à la collecte de vieux papiers, et j'étais à ses côtés lors des cérémonies patriotiques. Mon oncle, voisin, était porte-drapeau et je l'accompagnais fièrement. D'autres connaissances de mes parents étaient également des anciens prisonniers de guerre.

- Puis, vous avez embrayé?
- Dès l'âge de 20 ans, j'ai proposé mes services au comité local. Je suis devenu secrétaire-trésorier de la section de Flénu-Jemappes, puis président du Groupement Régional de Mons-Borinage en 2001. J'ai ensuite été trésorier national adjoint de la FNAPG de 2014 à 2018. Et depuis le 27 avril 2018, j'en suis le président national.

- Cela représente une charge?
- Plus qu'une charge, il y a pour moi le devoir de perpétuer la mémoire du sacrifice des anciens prisonniers de guerre, de soutenir leurs épouses et veuves, et de manifester une reconnaissance aux membres sympathisants qui nous sont d'une grande aide pour perpétuer, par exemple, les cérémonies de commémoration.

- Combien reste-t-il d'anciens prisonniers de guerre?
- A la date du 8 février 2020, on dénombrait 75 anciens prisonniers de guerre, quelques 2.000 veuves d'anciens prisonniers, et environ 4.400 membres sympathisants.

- Les anciens prisonniers de guerre ont souffert de la captivité.
- Elle a privé les prisonniers de guerre (pour la plupart âgés de 20 à 25 ans) de conditions normales de vie :  isolement, sous-alimentation, manque d'hygiène et de soins de santé. D'où des maladies chroniques et de lourdes pathologies (affections pulmonaires et respiratoires, problèmes digestifs, dentaires et oculaires,...). Il y a eu des drames sociaux, économiques ou familiaux lors des retours de captivité. Au début des années 1980, le traitement des pathologies lourdes n'était pas celui d'aujourd'hui, et de nombreux prisonniers de guerre sont décédés à cette époque. Il faut enfin rappeler qu'en 1945, un ancien prisonnier de guerre sur quatre était handicapé, un sur cinq tuberculeux.

- D'où l'action sociale que la FNAPG a développée?
- Rapidement, le Fonds Nachez (du nom du premier président national, Raoul Nachez) est créé. Aujourd'hui appelé Fonds des Barbelés, il a veillé à l'approvisionnement en streptomycine et son dérivé, l'auréomycine. A Montana en Suisse, le Sana Belgica a été créé. En 1952, ses 120 lits ont accueilli 4.000 malades. L'institution a quitté la Suisse en 1960, et le centre hospitalier de Sainte-Ode en Ardenne a pris le relais pour soigner les anciens prisonniers de guerre souffrant de diverses maladies graves".

A noter que les prisonniers de guerre étaient répartis entre Stalags (Stammlager, camp de base) pour hommes de troupe et sous-officiers,  et Oflags (Offizierlager) pour les officiers. Les officiers ne pouvaient pas être mis au travail. Les prisonniers des Stalags ont été obligés de travailler pour l'agriculture ou l'industrie. On estime que 225.000 soldats belges ont été faits prisonniers lors de la reddition de l'armée le 28 mai 1940.

jeudi 7 mai 2020

La grotte de Vacresse

                           
Des funérailles s’y sont déroulées ce 31 mars.
Vacresse est un hameau du village d'Herchies (commune de Jurbise en province du Hainaut, non loin du parc Pairi Daiza), connu principalement aujourd'hui pour son club de football. Mais entre leur terrain et l'église se trouve une grotte un peu oubliée. Le site de cette grotte vient d'être complètement nettoyé et s'est retrouvé à la "une" de la presse et des réseaux sociaux :   en effet, suite à la décision du gouvernement d'interdire les enterrements dans les églises en raison du coronavirus, des habitants ont eu l'idée de donner une nouvelle vocation à la grotte de Vacresse. En accord avec la commune et le curé, le site de la grotte permet aux familles d'avoir quand même une cérémonie religieuse digne de ce nom (leur permettant de faire mieux leur deuil), tout en respectant les consignes ministérielles (nombre de personnes admises, distance à respecter, office en plein air). Très bonne idée!

Voici quelques explications historiques sur cette grotte tirées du fascicule "Notre-Dame de Vacresse : la paroisse, l'église, le hameau" écrit par Jacques Durieux en 1999 :

"Dans le jardin, derrière le chœur de l'église, une grotte de belle grandeur, faite principalement de pierres, est l'œuvre de paroissiens. Comme la plupart des grottes populaires, celle-ci est dédiée à Notre-Dame. Les statues de Notre-Dame de Lourdes et de Sainte-Bernadette sont présentes. A l'intérieur de la grotte, une statue de la Vierge tenant le Christ mort dans ses bras (une pieta) rappelle la mise au tombeau. Sur un muret, l'Archange Gabriel veille. 

On possède peu de renseignements concernant la construction de l'édifice. Les plus anciens des habitants originaires du hameau, situent la période de sa construction très peu de temps après celle de l'église. Elle peut être raisonnablement être située vers l'année 1900. Les noms de Julia Lebrun et de Zacharie Plomb, qui habitaient la rue du Culot, non loin de l'église, sont cités comme ayant participé, parmi d'autres paroissiens, à la construction. En 1946, une souscription fut lancée parmi les paroissiens pour la remise en état de la grotte et de ses abords. Lorsque le temps le permet, une messe en plein air y est célébrée chaque année le 15 août, fête de l'Assomption".