jeudi 15 juillet 2021

Patrimoine et femmes : Marie-José de la Barre d'Erquelinnes

                    


En septembre prochain, les Journées du Patrimoine en région wallonne auront pour thème "Patrimoine et femmes". La commune de Jurbise (province de Hainaut) va attirer l'attention sur une statue de femme surplombant le monument aux morts de Jurbise, et symbolisant la Mère-Patrie. D'un côté, elle tient un bouclier frappé du lion belge. Et de l'autre, une épée, prête au combat. A partir de ce monument, la commune mettra à l'honneur trois Jurbisiennes ayant été actives dans la résistance :  Hermine Waneukem (durant la première guerre mondiale), Marie-José de la Barre d'Erquelinnes et Louisette Carlier (durant la deuxième guerre mondiale). Elles seront faites citoyennes d'honneur de la commune à titre posthume.

La plus connue des trois est Marie-José de la Barre d'Erquelinnes, car elle est la fille du comte Henri de la Barre d'Erquelinnes, bourgmestre de Jurbise, sénateur et ministre de l'Agriculture dans le gouvernement Pirlot d'après-guerre. Née en 1916 en Grande-Bretagne durant la première guerre mondiale, elle grandit ensuite dans le château familial des Viviers à Jurbise. 

Marie-José fait partie du premier réseau de renseignements dans lequel l'apport des nobles est important :  "les amis de Charles". Il est constitué d'amis de Charles Woeste (petit-fils du ministre d'Etat du même nom qui reçut une concession de noblesse héréditaire). Après sa libération en juin 1940, Charles Woeste retrouve son emploi de secrétaire à l'Office des pensions et invalidité à Bruxelles. En septembre 1940, il rencontre Georges Hansoul, un des cofondateurs du réseau de renseignements Zéro. Deux amis d'étude (le baron Albert Kervyn de Lettenhove et le comte Jean d'Ursel) le rejoignent dans la collecte des informations sur la situation militaire et économique en Belgique). Albert Kervyn de Lettenhove est chargé de surveiller les champs d'aviation. C'est lui qui va recruter Marie-José de la Barre d'Erquelinnes en octobre 1940. Elle vit au château familial des Viviers à Jurbise, non loin de l'aérodrome de Chièvres. 

Suite à l'arrestation accidentelle d'un membre du réseau, l'organigramme de ce dernier est revu et corrigé dès juin 1941 :  Marie-José de la Barre d'Erquelinnes s'occupe dès lors de l'aviation. Elle échappe de justesse en 1942 à une arrestation par la Gestapo. En passant par l'Espagne et le Portugal, elle a le temps de fuir en Angleterre. 

En 1946, Marie-José de la Barre d'Erquelinnes épouse Charles Villiers, un citoyen britannique veuf, père d'un garçon. Elle se lie d'amitié avec la reine mère Elisabeth (Queen Mum), et écrit ses mémoires ("Granny was a spy"). Elle est décédée à Ascot en 2015.

lundi 12 juillet 2021

Wimbledon : bravo Elise et Joachim !

 Deux Belges se sont distingués au tournoi de Wimbledon :

- Elise Mertens et la Taïwanaise Su-Wei Hsieh ont remporté la finale du double dames. Cela fait deux mois qu'elles jouent ensemble. Pour la Limbourgeoise Elise Mertens, c'est le troisième sacre en double dame après l'US Open 2019 et l'Australian Open 2021.

- Joachim Gérard a décroché la finale homme en fauteuil roulant. Victorieux de l'Australian Open en début de saison, c'est le deuxième Grand Chelem pour le Brabançon, victime de la polio lorsqu'il était enfant. 

Bravo à nos deux compatriotes, et souhaitons-leur bonne chance pour les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques ! 

lundi 5 juillet 2021

"Princesses de Belgique : d'Elisabeth à Delphine" (B. Balfoort et J. Vanden Houden)

 Il y a vingt ans, Patrick Weber avait déjà sorti un ouvrage intitulé "Dix princesses de Belgique" (Charlotte, Louise, Stéphanie, Clémentine, Marie-José, Joséphine-Charlotte, Marie-Christine, Esmeralda, Astrid et Mathilde).

Anciennes responsables du magazine "Royalty" de VTM, Brigitte Balfoort et Joëlle Vanden Houden ont réussi à faire un livre complètement différent en enlevant les princesses décédées et en se consacrant uniquement à celles qui portent le titre en 2021 (Elisabeth, Eléonore, Astrid, Maria-Laura, Luisa Maria, Laetitita Maria, Claire, Louise, Marie-Christine, Esmeralda, Delphine). L'absence de la princesse Léa est surprenante, et on fera remarquer que Delphine est princesse de Saxe-Cobourg-Gotha et non princesse de Belgique.

Destiné au grand public, ce livre est richement illustré et agréable à lire. Je n'ai trouvé aucune erreur. Il ne contient aucun scoop, mais il a le mérite de faire découvrir des princesses moins connues que les deux citées sur la couverture.

Traduit du néerlandais par Micheline Goche