lundi 25 juillet 2022

Wout Van Aert, maillot vert du Tour de France 2022

                               


Félicitations au coureur cycliste belge Wout Van Aert qui a terminé le Tour de France 2022 avec le maillot vert sur les Champs-Elysées !

A cette occasion, je vous partage l'éditorial des quotidiens du groupe Sud Presse :

"Alors que les Belges devraient être déprimés par l'inflation, la réforme des pensions ou la canicule, la nouvelle médaille d'or de Nafissatou Thiam, celle de bronze de Bashir Abdi sur le marathon, l'Euro historique des Red Flames et les coups de butoir de Wout Van Aert au Tour de France, avec un panache merckxien, ont déclenché une vague d'amour et de fierté qui a submergé tout le pays. 

La Belgique, terre de champions, c'est tout sauf nouveau. On ne va pas se repasser tout le film mais entre nos champions olympiques ou du monde d'athlétisme, d'escrime, de boxe, de cyclisme, de judo,de tennis, de natation, de hockey, de gymnastique, le Cannibale, Kim et Justine, ou le meilleur motocrossman de l'histoire (Stefan Everts, 10 fois champion du monde!), nous sommes le plus grand des petits pays.

Le mérite de nos sportifs est d'autant plus énorme que nos politiques sont plus pressés de poser à leurs côtés sur la photo que de les aider réellement. La capitale de l'Europe a été zappée de l'Euro 2021, faute de stade digne de ce nom, les championnats de Belgique d'athlétisme indoor ont parfois eu lieu en France à défaut de piste, il n'y a pas de vélodrome couvert en Wallonie, et le clan Borlée est passé sous pavillon flamand. Tout cela malgré cinq ministres en charge des sports...mais aucun au niveau fédéral !

Seul le sport roi, le football, est en reste, hormis un titre olympique folklorique en 1920. Le prochain Mondial aura lieu en hiver dans le désert. C'est tellement surréaliste que seule la Belgique peut le gagner. Non, peut-être ?"

(éditiorial du groupe Sud Presse)

lundi 18 juillet 2022

La Belgique de Georges-Louis Bouchez

                           


A quelques jours de notre fête nationale,  le jeune président du MR Georges-Louis Bouchez a accordé une interview aux quotidiens du groupe Sud Presse sur le thème de la Belgique :

"On dit de vous que vous êtes belgicain. C'est un compliment ?
- Je le revendique même. Le caractère belgicain est parfois considéré comme un peu ringard, mais je trouve que c'est une erreur de le penser. Pouvoir s'identifier à un pays, c'est quand même quelque chose d'indispensable. Et au surplus, je pense que la Belgique est un pays qui a énormément d'atouts, qui a énormément de qualités. Et ce sont les Belges qui en sont les moins conscients. La Belgique est un pays qui avait énormément de joyaux et le fait que l'on n'ait pas un sentiment d'appartenance nationale a amené à ce qu'on vende une série d'atouts, comme Tractebel. Si Tractebel était encore belge, on n'aurait pas le débat sur le nucléaire : il y a longtemps qu'on l'aurait prolongé, qu'on serait sur le nucléaire du futur !

- Le 21 juillet est une date qui semble avoir perdu un peu de sa valeur aux yeux des Belges ?
- Là aussi, ça dépend de ce qu'on en fait. J'ai proposé que l'année prochaine, on fasse un jubilé pour les 10 ans de règne du roi Philippe. C'est aussi une occasion de doper notre 21 juillet. C'est clair que si on s'en tient juste à une petite tribune, ça ne créera pas d'attrait. Et donc, à un moment donné, on doit avoir un défilé militaire. On doit aussi mettre en évidence toute une série de personnes des services de sécurité civile. Mais on doit aussi prolonger via des concerts, via des activités tout autour dans le pays. Je ne vois pas pourquoi les Belges seraient les seuls d'Europe à ne pas être fiers de leur pays. C'est bizarre parce qu'on a plein de raisons d'être fiers. La Belgique dans le monde est connue à travers une série de réussites. On doit un peu en prendre conscience et être fiers de ça.

- Vous êtes royaliste. Est-ce que des affaires comme l'affaire Delphine, ça dessert l'image de la famille royale ?
- C'est une famille comme une autre avec ses difficultés et ses moments de bonheur. Je ne vais pas commenter ce genre de choses. Je suis surtout attaché à la Belgique et pour garder la Belgique, la famille royale est indispensable. Il faut veiller, en tous les cas quand on est politique, à préserver la fonction royale. Je suis aussi assez sensible sur la manière dont on se présente quand on va au Palais. Avec certains, parfois, on a le sentiment qu'ils vont à Disneyland ! Moi, je suis désolé, je sais que ça peut faire ringard mais quand on va chez le roi Philippe, on met une cravate et on met des chaussures. Quand on est président de parti, quand on est ministre, il y a une certaine tenue à avoir quand on va chez le Roi.

- Quel regard portez-vous sur la princesse héritière Elisabeth ?
- Je trouve qu'elle fait preuve de beaucoup de maturité et je ne peux que me réjouir de voir qu'elle prend déjà totalement sa fonction à coeur. Il faut rappeler qu'en ce qui concerne la princesse, elle ne l'a pas nécessairement choisi. C'est une vie particulière de se voir imposer une série d'obligations dans le cadre d'une vie qu'on n'a pas nécessairement choisie. Et en tant que libéral, je suis très sensible à ça parce que je prône tout le temps le fait que chacun doit pouvoir choisir sa vie. Ce ne sont peut-être pas les personnes les plus malheureuses si on s'en tient à un plan matériel, mais je trouve quand même qu'il faut réaliser aussi que c'est une responsabilité quand on a 18 ans et qu'on vous dit que vous devez aller à différents endroits dans le pays et avoir le bon mot pour chacun, avoir le bon comportement, qui est adéquat avec la fonction. Ce n'est pas toujours simple.

- Faut-il revoir le budget alloué à la famille royale (36 millions d'euros environ chaque année) ?
- Ca me fait toujours rire quand on évoque le coût de la monarchie. Ce n'est pas 36 millions d'euros de salaires pour les membres de la famille royale. D'ailleurs, la plupart doivent travailler tout bonnement et simplement. Dans ces coûts, il y a tout le personnel qui travaille au Palais pour répondre aux sollicitations des citoyens, pour traiter une série de dossiers pour des fondations ou associations, et pour gérer l'ensemble des visites sur le terrain. Et puis, admettons qu'il n'y ait plus de monarchie :  qu'est-ce qu'on va faire du palais royal ? Il faudra bien faire quelque chose, on ne va quand même pas l'abattre".

Rappelons qu'il y a deux ans, Georges-Louis Bouchez s'était prononcé pour le retour d'une Belgique unitaire :    http://journalpetitbelge.blogspot.com/2020/01/un-retour-de-letat-belge-unitaire.html

lundi 11 juillet 2022

Les 75 ans du cardinal Jozef De Kesel, primat de Belgique

                   


A l'occasion de ses 75 ans, le cardinal Jozef De Kesel (à la tête de l'Eglise de Belgique depuis 7 ans) a répondu aux questions de la presse :

"Vous êtes né en 1947 à Gand. Pouvez-vous nous parler de l'enfant que vous avez été ?
- Je viens d'une famille nombreuse (nous étions onze enfants) et catholique. Assez tôt, j'ai été enfant de choeur et cela me plaisait. A l'adolescence, je me suis engagé dans la Jeunesse Etudiante Catholique (JEC). Dès 14-15 ans, j'y ai reçu des responsabilités. La JEC était alors très liée à la paroisse, je travaillais donc étroitement avec le vicaire. Elle a été un élément-clé dans ma décision d'entrer au séminaire à 18 ans. Une décision qui ne relevait déjà plus de l'évidence :  de ma classe, j'étais le seul à choisir la prêtrise.

- Quelle autre voie auriez-vous pu emprunter ?
- J'aime beaucoup les livres. A Gand, à Bruges et à Malines, j'ai toujours été un bon client des libraires. Si je n'avais pas été prêtre, peut-être aurais-je aimé gérer une librairie ? Cela nécessite de s'intéresser à la littérature, aux dernières sorties, mais cela implique aussi de pouvoir aider les gens. J'aime les librairies où on connaît les clients. C'est un très beau métier.

- Vous entrez au séminaire en 1965 et parallèlement, la sécularisation de la société s'accélère ?
- J'ai encore vécu dans un monde où la question de Dieu ne se posait pas vraiment. Pour les gens, Dieu était de l'ordre de l'évidence. Mais je me souviens qu'au séminaire, à Louvain, les choses changeaient déjà. A l'époque, en quelques années, de nombreux jeunes ont quitté le séminaire. D'autres sont restés et sont même devenus prêtres, mais en prenant leurs distances par rapport à l'Eglise institutionnelle, attendant des changements qui ne venaient pas.

- Depuis 7 ans, vous êtes à la tête de l'archidiocèse et de la Conférence épiscopale de Belgique. De quoi êtes-vous particulièrement heureux ?
- Le cardinal Danneels était un homme doux, spirituel, qui tâchait de concilier. Je ne vais pas me comparer à lui, mais je peux dire qu'il y a, chez moi aussi, ce souci de résister à toute tentative de polarisation. Je pense que c'est là quelque chose qu'on apprécie chez moi. Quand on est berger, on ne doit pas chercher à être apprécié. Mais lorsqu'on se sent porté par les autres, c'est quand même une grâce. Inversement, quand on sent qu'on n'est pas apprécié, c'est difficile. Ce qui se passe aujourd'hui aux Etats-Unis est très grave :  c'est une Eglise qui est divisée jusque dans son épiscopat. Et sur de nombreuses questions, même sur le Pape. En France, c'est moins fort mais il y a une même tendance. La radicalisation est toujours un danger. Elle se situe dans le registre de la violence, en tout cas verbale. Quand j'observe la Conférence épiscopale de Belgique, qui se réunit chaque mois, je suis heureux. Il y a évidemment de la diversité en son sein. Il y a des dossiers sur lesquels on doit vraiment discuter. Mais il n'y a ni vraie tension, ni division idéologique, ni clivage entre nos deux communautés linguistiques. Il est d'ailleurs très rare que l'on doive voter. On cherche plutôt des consensus et si l'on n'y parvient pas, on attend que le dossier mûrisse.

- Un autre de vos héritages sera naturellement votre réflexion sur la sécularisation de notre société.
- J'ai vraiment voulu faire comprendre la situation dans laquelle nous vivons. Ne rêvons pas d'un passé qui n'existe plus et qui n'était pas toujours positif. La situation que nous vivons aujourd'hui peut sembler une épreuve. Mais c'est une situation bien plus normale que celle d'une Eglise hégémonique. Je suis vraiment convaincu que dans notre pastorale, de nombreuses frustrations viennent du fait qu'on ne parvient pas encore à tourner la page. Arrêtons de nous étonner qu'à la messe, tout le monde n'est pas là. La présence de l'Eglise dans notre société n'en dépend pas. Comme le dit le pape François, le problème n'est pas d'être moins nombreux mais d'être insignifiant. Cette phrase me poursuit : que signifions-nous, comme Eglise, pour l'extérieur ?

- Comment voyez-vous l'avenir de l'Eglise de Belgique dans les années qui viennent ?
- A Bruxelles, dès 2005, j'ai lancé la dynamique des unités pastorales. Ce mouvement de rassemblement reste une voie pour l'avenir, notamment pour répondre à la question du financement des cultes. En ce qui concerne les bâtiments, nous avons une responsabilité vis-à-vis des autorités politiques :  s'il n'y a plus que dix personnes le dimanche, c'est fini. Il faut reconnaître la réalité. En même temps, je plaide pour une certaine prudence :  l'église est destinée au culte mais aussi à la prière personnelle. C'est un lieu où chacun, quelles que soient ses convictions, peut trouver le silence, le repos, pour la durée qu'il le souhaite et sans devoir se justifier. Il y a donc un discernement à faire. Mais il est clair qu'on va assister à une accélération, l'Eglise pourra de moins en moins être présente partout. Il faudra plutôt identifier les centres qui témoignent d'une véritable vie chrétienne, notamment dans les villes, et c'est là qu'il faudra investir. Dans les campagnes, nous devrons identifier les lieux où vivent encore des familles chrétiennes. Et les rassembler. Les faits nous contraignent à ces mouvements, mais j'espère que les gens comprendront les raisons de cette évolution et que celle-ci peut être bonne. Ces changements posent des difficultés pratiques mais en soi, ils ne posent pas problème. Bien sûr qu'il faut prier, mais il faut ouvrir les yeux....".