L'auteur souligne dans l'introduction : "Van Rysselberghe, Flamand francophone expatrié en France vers quarante ans, occupe une position ingrate sur la scène artistique : il ne sera pas défendu, à l'instar des peintres flamands restés géographiquement et linguistiquement flamands, par la communauté flamande, pas plus que par la communauté wallone, ni bien entendu par le monde de l'art français. Par ce dernier, il est un peu considéré comme un sous-Signac ou un sous-Cross. Il en résultera pour ses oeuvres des prix de vente peu élevés". Plus loin, il est catégorique : "Une chose est tout à fait claire : Théo Van Rysselberghe est bien l'égal des grands néo-impressionnistes".
Qui est Théo Van Rysselberghe? Né en 1862 dans une famille bourgeoise de Gand, il suit les cours des académies de Gand et Bruxelles. En 1882, il obtient une bourse d'étude pour aller en Espagne et au Maroc. Il y rencontre le sculpteur belge Constantin Meunier et peint des sujets orientalistes, comme l'imposant "Fantasia" qu'on peut voir aujourd'hui aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique.
De retour à Bruxelles, Théo expose ses toiles ramenées de son voyage et fait la connaissance du poète Emile Verhaeren qui l'introduit dans les cercles artistiques où évoluent Edmond Picard et Octave Maus. A partir de 1887, il commence à peindre des tableaux impressionnistes et pointillistes, dont de très nombreux portraits de sa femme Maria et de leur fille Elisabeth. De 1890 à 1910, Théo voyage un peu partout en Europe. Il revient à Bruxelles pour réaliser le portrait de gens aisés qui constitue sa principale source de revenus. "L'heure embrasée" (1897) est son premier tableau de baigneuses au bord de l'eau de grande dimension. C'est un sujet auquel il n'avait pas encore touché.
En 1911, Théo fait construire une maison avec atelier dans le Lavandou, non loin du peintre Henri-Edmond Cross avec qui il s'entend bien. Théo et Maria deviennent grands-parents en 1920 : Elisabeth donne naissance à une fille née de sa liaison avec le poète André Gide. La santé de Théo commence à décliner à partir de 1920 et il décède en 1926 à Saint-Clair.
Ce très bel ouvrage contient plus de 330 reproductions d'oeuvres du peintre belge Théo Van Rysselberghe que j'aime beaucoup. Mes coups de coeur vont à ses paysages lumineux, comme "Le canal en Flandre par temps triste", "La régate", "Le port de Cette", "La vallée de la Sambre", "La pointe de Per Kiridec à Roscoff", "L'île du Levant vue du cap Benat", "La promenade" ou "Le thé au jardin".
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2 commentaires:
Merci, Monsieur, pour cette évocation de Théo van Rysselberghe, grand peintre assurément.
Cette biographie complète celles que je donne de Maria et Elisabeth sur mon bog e-gide.blogspot.com.
Je me permets d'ailleurs de rectifier la date de naissance de Catherine Gide, fille d'André Gide et Elisabeth van Rysselberghe : c'est en 1923 et non 1920 que Théo sera grand-père, ignorant d'abord tout du géniteur jusqu'à découvrir dans les traits de ce petit être ceux de son ami André Gide...
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