mercredi 24 septembre 2008

Activité de l'asbl Pro Belgica ce 27 septembre

Voici l'éditorial de François Leclercq dans la dernière revue trimestrielle de l'asbl Pro Belgica :

On ne joue pas impunément avec les symboles... Même si à l'entame du XXIème siècle, il est de bon ton de se gausser de tout ce qui relie les hommes et les femmes d'un pays à leur identité fondamentale et à leurs racines culturelles et sociétales parce que çà fait chic et branché de proclamer que c'est ringard dans certains salons de la gauche caviar ou dans certains milieux de soixante-huitards attardés qui n'ont pas viré leur cuti, on se doit quand même de le rappeler en ces temps d'innovation (?) politique confédérale.

On aura lu dans la presse que le bourgmestre de Lennik a décidé de faire la grêve du drapeau belge tant que son cher B-H-V ne sera pas scindé. Mal lui en prendrait de passer à l'acte car s'il n'affiche que son cher lion flamand, il risque aussi un rappel à l'ordre, les deux oriflammes étant au fond liés, ne fût-ce que pour rappeler que la Belgique est un Etat fédéral... Mais soit, l'ami Willy De Waele (what's in a name?) qui ceint l'écharpe tricolore (!) dans ce riant bourg du Pajottenland s'est taillé un costard politique dont le fonds de commerce est communautaro-communautaire. Et voilà pourquoi votre fille est muette ou plutôt bavarde comme une pie en quête de "réclame" électorale! Et après cela, l'on feindra de s'étonner que l'on piétine ou que l'on brûle le drapeau national comme cela arriva, hélàs, bien trop souvent dans certaines manifestations flamingantes dans le dernier quart du siècle dernier.

Parmi les valeurs à ne pas galvauder, il y a aussi l'indispensable devoir de mémoire. Il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte que les derniers survivants héroïques de la Seconde Guerre Mondiale emm... sérieusement l'écrasante majorité de nos élus. Et qu'à de très rares exceptions près, la presse tant francophone que néerlandophone fait l'impasse sur ces Belges, du nord comme du sud, hommes et femmes, de gauche et de droite, qui se sont battus, souvent au prix de leur vie, pour que leur pays, leur patrie demeurent libres...

Et on en arrive alors à des oublis non moins tragiques où l'on force quelque peu le destin de l'Histoire. Combien de jeunes connaissent encore la part jouée par les anciens combattants et les résistants en 40-45? Fort peu sans doute et ce n'est pas étonnant lorsqu'on voit comment certains ministres régionaux ou communautaires instrumentalisent la mémoire de la guerre pour leur seul profit électoral en voulant s'attirer les voix des différentes communautés - non linguistiques, une fois n'est pas coutume! - que compte ce pays. Il en va un peu de même du devoir de mémoire national ou fédéral... Onbekend is onbemind, disent nos amis flamands... Comment peut-on encore aimer un pays si l'on évacue son passé ou, pire encore, si on le déforme pour s'inscrire dans une présentation "pro domo" aux accents un tantinet, osons le mot parce qu'il est nullement exagéré, négationnistes?

Avec la reprise des activités après les vacances s'annonce aussi l'anniversaire tout proche de la révolution belge de 1830 que l'asbl Pro Belgica et ses amis marqueront comme il se doit par un pèlerinage du souvenir dans notre bonne capitale qui se terminera à la Place des Martyrs où reposent ceux qui voici 178 ans n'ont pas hésité à se sacrifier pour une communauté nationale en (re)devenir après quinze ans de vie commune plutôt agités avec les Pays-Bas.

Une certaine classe politique relayée par les médias assoiffés de sensationnalisme - ah, ces sondages tous azimuts qui nous voient, par exemple, devenir des citoyens de Nicolas Sarkozy... - se muera certes une fois encore en boulier-compteur pour compter les "Belgicains" et pour en tirer des conclusions qui n'arrangera que sa seule cause schismatico-séparatiste (ou commerciale pour les marchands d'images ou de papier). C'est pourtant aussi sot que de vouloir tirer des conclusions de la participation étriquée des nationalistes flamands au Ijzerbedevaart ou à son plus fasciste "clone" qu'est l'Ijzerwake... C'est qu'à l'heure de la télé et d'Internet, le militantisme citoyen n'est plus ce qu'il était. Jadis, on manifestait avec sa tête et avec ses pieds, ne fût-ce que pour montrer sa détermination au camp d'en face. Depuis que l'électronalité s'est imposée au grand dam de tous les supporters de Gutenberg, l'on s'estime déjà fort engagé après avoir signé une pétition en ligne...

Et pourtant, l'occasion serait belle de remettre en perspective ce qui s'est passé dans la tête et dans les coeurs de nos aïeux à l'approche des années 1830. L'on verrait ainsi que la Belgique n'était nullement un concept conservateur mais déjà un extraordinaire laboratoire moderne pour l'époque de vivre ensemble. Avec le rapprochement des libéraux et des catholiques. Ou encore l'option monarchique aux accents très républicains. Mais voilà, çà ne cadre pas non plus avec l'air du temps! A méditer chez soi mais peut-être mieux encore, en se rendant le 27 septembre à la manifestation de l'asbl Pro Belgica...
François Leclercq (éditorial de la revue trimestrielle n°3/2008 de Pro Belgica)

Programme des cérémonies organisées par la Ville de Bruxelles et l'asbl Pro Belgica ce samedi 27 septembre :
13h30. Rassemblement à la Colonne du Congrès (rue Royale, 1000 Bruxelles, près de la Gare Centrale)
13h45. Hommage au Soldat Inconnu par les Volontaires de 1830 (en tenue d'époque) et Pro Belgica
14h. Rassemblement près de la statue du roi Baudouin devant la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule
14h20. Départ du cortège vers la place des Martyrs
15h. Cérémonie officielle sur la place des Martyrs (près de la Rue Neuve) en présence des autorités politiques
15h45. Départ du cortège vers la grand-place
16h. Parade finale des Volontaires de 1830 et Brabançonne sur la grand-place, suivis d'une réception à l'hôtel de ville offerte par la Ville de Bruxelles

Plus d'infos sur www.probelgica.be

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je lis vos articles avec bcp d'intérêt et apprécie l'honnêteté qu'on y trouve, mais remarque également qu' aucun fancophone n'ose aborder le fond du problème.

La Flandre a t-elle oui ou non une frontière constitutionnelle ?

La Flandre a t-elle le droit d' imposer l'usage de sa langue sur son territoire ?

La Flandre majoritaire va t-elle continuer longtemps à subir les ukases d'un monde politique wallon de gauche, alors qu'elle est manifestement de droite ? Un très bon exemple: le droit de vote des étrangers aux élections communales?
La politique d'immigration, la manière de traiter le chômage, le niveau médiocre de l'enseignement francophone, l' extension inquiétante de l' Islam à Bruxelles...

Sur quoi vont-ils négocier en dehors du rattachement du musée de Tervuren à la Flandre ?

Edmée De Xhavée a dit…

Bob, personnellement, je ne me permet pas de dire ce qu'il faudrait faire, car je n'en sais rien. Je suis loin, et bien sûr j'ai des opinions mais qui relèvent surtout du résultat de ce que j'entends dire par les autres, ou de mes émotions propres.

J'ai quand même vécu l'islam à Bruxelles, et je ne peux que m'en alarmer avec toi. Enfin, je parle de l'islam idiot, du genre les femmes belges sont impures et on ne doit pas les toucher, les femmes belges sont des chiens et c'est pour ça qu'on les siffle etc...

Quant au problème des frontières, je ne m'en mêle pas, pour ne pas dire de sottises. J'ai mal vécu l'attitude de certains groupes flamands à Bruxelles, ou aussi ce qui s'est passé dans les écoles en ... 63? je crois, quand des hommes en costards et aux visages carrés sont venus dénicher les élèves flamandes - en larmes! - dans notre école francophone pour les en arracher illico-presto. Ça laisse comme un son de bottes dans la mémoire! Bien sûr... il faut arriver à voir l'ensemble des flamands, pas seulement ceux-là, et j'y viens graduellement quand les autres ne font pas trop de boucan.

Ceci dit, la wallonie me déçoit beaucoup aussi, avec son socialisme à tout prix (et quel prix!!!) et sa corruption légendaire.

Tout ce que je soutiens, en fait, c'est l'unité de la Belgique, en souhaitant que les sacrifices nécessaires seront faits de part et d'autre pour la maintenir!

Alain a dit…

Bob, comme dit Edmée chacun réagit d'après les autres et surtout d'après sa sensibilité.
La Flandre, je ne sais pas si c'est une frontière "constitutionnelle", en tout cas elle est linguistique et elle est bien là.
La Flandre "majoritaire", bon ça dépend de quelle majorité on parle, imaginons un pays avec deux régions, une petite très très riche et une grande très très pauvre, qui devrait dire à qui comment faire ?
Je pense que la majorité est belge et non pas flamande ou wallonne.
Car la roue tourne et tout n'est que cycle, demain probablement que ce sera l'inverse d'aujourd'hui, alors dans ce cas, la minorité devra t'elle subir la majorité.
Si l'on parle de belges, la question ne se pose pas, elle se pose si on différencie trop les communautés.
Ils vont probablement négocier une plus grande autonomie pour chacun, j'aimerais seulement qu'ils "refédéralisent" ce qui doit l'être.
Ce n'est pas forcément parce que l'on fait les choses seul, quelles sont mal faites, mais ce n'est pas forcément parce que l'on fait les choses seul, quelles sont mieux faites.
Pour l'islam ou tout autre religion, c'est l'intolérance et l'intransigeance qui nuit, pour cela (pour ma part), hop placard...
Pas de place en Belgique pour ce genre de choses.
Edmée, le PS ou la gauche traditionnelle me déçoit également, mais doit t'on faire l'inverse, tout à la droite...
Si la sensibilité des gens est de droite, ok, mais la mienne n'est pas là, donc gauche...
Maintenant, rien n'interdit de prendre parti pour autre chose que le PS.
Pour cela chacun réagit à sa manière et dans les urnes fait ce qu'il lui plait.
Dire que la gauche et quelle gauche fait du tort, équivaut à dire, voter droite.
Mais la droite fait'elle mieux ?
Pour ma part, je dit faite en votre âme et conscience, mais pas de droite ou gauche ou centre ou quoique ce soit.
Les opinions "d'influence", je les laisse pour ceux qui sont en campagne.
Amitié.

Daive a dit…

Bravo pour ce texte plus engagé que d'habitude, j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire.

Bob, oui, malheureusement la Région Flamande (et non la "Flandre", c'est une erreur de terme) à une frontière qu'elle veut imposé pour des raisons qui m'échappent d'ailleurs. La langue de la Région Flamande et le néerlandais et je peux comprendre cette volonté de faire en sorte que cela soit clair (pour l'intégration, etc ...)

J'espère vraiment que les néerlandophones du pays tiendront encore quelques années et n'oublierons pas que nous avons traversé des années bien plus sombres ensemble ...