lundi 4 décembre 2023

Un 16ème site belge sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco

Lors de sa réunion annuelle, le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco a décidé d'inscrire 139 sites funéraires et mémoriels de la première guerre mondiale sur sa liste. Parmi ces lieux de mémoire, 96 sont situés en France, 27 en Flandre et 16 en Wallonie. L'objectif est de mieux préserver, pour les générations futures, le patrimoine dont la valeur est unique et universelle pour l'humanité. 

Parmi les sites funéraires et mémoriels belges de la première guerre mondiale, citons la Tour de l'Yser à Dixmude, le cimetière militaire britannique Tyne Cot à Zonnebeke, la porte de Menin à Ypres, l'Ireland Peace Tower à Messines, le cimetière militaire du Commonwealth à Saint-Symphorien, le Ploegsteert Memorial, l'Enclos des Fusillés à Tamines, les carrés militaires du cimetière de Robermont à Liège, le fort de Loncin, etc. 

Depuis 1998, la Belgique compte donc désormais 16 sites reconnus au patrimoine mondial de l'Unesco en Belgique :

1. Les 13 béguinages flamands

2. La grand-place de Bruxelles

3. Les 4 ascenseurs à bateaux du canal du Centre à La Louvière et Le Roeulx

4. Les 56 beffrois de Belgique et France

5. Le centre historique de Bruges

6. La cathédrale Notre-Dame de Tournai

7. Les 4 habitations Art Nouveau de l'architecte Victor Horta à Bruxelles

8. Les mines de silex néolithiques de Spiennes

9. L'imprimerie et le musée Plantin-Moretus à Anvers

10. Trois parcelles de hêtres anciens de la réserve forestière de la forêt de Soignes

11. Le palais Stoclet Art Déco de Bruxelles

12. Les 4 grands sites d'extraction de charbon en Wallonie (Grand-Hornu, Bois-du-Luc, Bois du Cazier et Blégny-Mine)

13. La Maison Guiette de l'architecte Le Corbusier à Anvers

14. Spa parmi 10 grandes villes d'eaux d'Europe

15. La colonie agricole de Wortel parmi les colonies de bienfaisance d'Europe

16. Les sites funéraires et mémoriels de la première guerre mondiale 

jeudi 28 septembre 2023

Les draisines de la vallée de la Molignée

                                


La Molignée est une petite rivière de Belgique, affluent de la Meuse en rive gauche coulant en province de Namur. La Molignée est formée par la confluence à Ermeton-sur-Biert du ruisseau de Biesmerée et du ruisseau de Behoûde.

La Molignée a donné son nom à une charmante vallée boisée qui compte de nombreuses curiosités liées au riche patrimoine de la région et autres attractions touristiques, comme le château de Montaigle, le château-ferme de Falaën, les abbayes de Maredsous et Maredret, l'ancien château d'Ermeton-sur-Biert reconverti en couvent ou encore les draisines de la Molignée (3 parcours aller/retour, 60.000 visiteurs par an) que vous pouvez voir sur la photo. 

Cliquez ci-dessous sur "Namur" pour retrouver mes autres articles consacrés à la province de Namur.

jeudi 14 septembre 2023

La double digue végétalisée de Westende

                         


La station balnéaire familiale de Westende fait partie de la commune de Middelkerke. Exemple unique à la côte belge :  on vient d'y inaugurer une nouvelle double digue végétalisée sur une longueur d'1, 5 kilomètre. Les travaux ont coûté 15 millions d'euros. Cette double digue a d'abord un côté pratique afin de protéger la station des inondations. Ensuite, un aspect environnemental avec toute une bande végétalisée séparant les deux digues. C'est visuellement très joli, et cela permet de se promener tranquillement sur la deuxième digue, à l'abri des cuistax qui restent sur la première digue. 

Après Westende, la commune prévoit de continuer cette double digue végétalisée sur la station balnéaire voisine de Middelkerke. Par contre, je suis moins convaincu par le projet du nouveau casino sur la digue de Middelkerke. 

jeudi 7 septembre 2023

Le Musée du Scoutisme International à Bonnert

Philippe Maldague (68 ans) habite Bonnert près d'Arlon en province du Luxembourg. Il s'est confié à "Plus Magazine" sur son musée :

"Après avoir rejoint le mouvement scout à 8 ans, j'ai entamé une collection d'insignes. Au fil du temps, j'ai réuni tellement d'objets variés que j'ai ouvert le Musée du Scoutisme International. Cinquante thématiques, illustrées par des objets du monde entier, ponctuent le parcours de ce musée privée qui fête ses 20 ans. La visite guidée s'étend d'une vitrine consacrée au tout premier camp scout, organisé par le militaire Baden-Powell, en 1907 en Angleterre, à la reconstitution réaliste d'un camp scout dans le grenier. 

On peut découvrir des timbres de tous horizons, des cartes postales, des anciennes affiches publicitaires, etc. Il y a aussi des mannequins d'époque, des statuettes exceptionnelles, une salle dédiée aux auteurs de BD comme Hergé, Peyo, Joubert avec des dessins scouts réalisés pour les calendriers de la fédération, une salle consacrée aux jamborees mondiaux avec des insignes très rares de ces rassemblements. Je présente des photos de Jacques Brel en louveteau, totémisé "Phoque hilarant", ou encore des clichés inédits du prince Baudouin visitant des camps scouts. 

Ayant de bons contacts avec des musées étrangers, je participe aux rencontres internationales de collectionneurs. Par ailleurs, j'ai exposé mes collections internationales à trois reprises et j'ai publié le livre "100 ans de scoutisme mondial". En 2012, la distinction de Commandeur de l'Ordre Scout du Mérite m'a été décernée pour l'aspect pédagogique du musée, un des rares au monde à être reconnu par le Bureau Mondial du Scoutisme !

Après la visite, les jeunes ont des étoiles dans les yeux et les moins jeunes me remercient d'avoir créé ce lieu de mémoire en ravivant les souvenirs de leurs plus belles années. J'apprécie les valeurs véhiculées par le scoutisme :  la débrouillardise, la vie en équipe et l'esprit de service. Scout un jour, scout toujours !".

Plus d'infos :   www.museescout.be

jeudi 31 août 2023

Le rocher Bayard à Dinant

                                               


Au sud de Dinant, en direction d'Anseremme, se dresse un rocher pointu :  le célèbre rocher Bayard, qui est au centre de plusieurs légendes. Selon l'une d'elles, c'est à cet endroit que les quatre Fils Aymon ont été encerclés par les soldats de Charlemagne. Le rocher était encore rattaché à la paroi et le cheval, portant les quatre frères, courut jusqu'à la pointe de la crête rocheuse (le sommet de l'actuel rocher Bayard). Au moment où les soldats de Charlemagne voulurent en finir avec les quatre Fils Aymon, le cheval donna un coup de sabot si puissant sur la crête qu'il atterrit avec les quatre hommes sur l'autre rive de la Meuse. La vérité est cependant bien différente :  l'étroit passage entre le rocher et la paroi est dû aux troupes françaises qui utilisèrent tout simplement des explosifs...

Cliquez ci-dessous sur "Namur" pour retrouver d'autres articles consacrés à la province de Namur.

jeudi 17 août 2023

La Warche

 Avec ses 35 kilomètres, la Warche est le principal affluent de l'Amblève. Elle naît à une altitude d'environ 650 mètres de plusieurs sources disséminées dans les forêts. De là, elle dessine des centaines de petits méandres vers le nord-ouest à travers des prairies, puis par la localité plus importante de Büllingen. 

La Warche se heurte à un premier barrage près de la petite ville de Bütgenbach, elle forme un lac relativement grand qui s'étend jusque Büllingen. Au-delà du barrage, les méandres gagnent de l'ampleur, la Warche accueille quelques affluents, passe par les villages de Weywerts et Champagne avant de rencontrer un second barrage :  Robertville. Mais le lac de retenue est nettement plus petit que celui de Bütgenbach. 

Continuant sa route vers le sud-ouest, elle prend alors la direction de Malmedy, où elle reçoit les eaux de la Warchenne (petite Warche). Et elle se jette dans l'Amblève à l'est de Stavelot, près de l'autoroute E42. Le confluent se situe à une altitude de 300m. 

Il y a plein de belles promenades bien balisées à faire le long de la Warche, ou autour des lacs de Bütchenbach et Robertville (province de Liège). 

A lire aussi sur ce blog :

- l'omelette géante de Malmedy :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2022/09/les-25-ans-de-lomelette-geante-de.html

- la cascade de Coo :   https://journalpetitbelge.blogspot.com/2020/07/la-cascade-de-coo.html?showComment=1597834871618

- le Grand Curtius à Liège :    https://journalpetitbelge.blogspot.com/2017/02/le-grand-curtius-liege.html

lundi 7 août 2023

A la côte belge...

En cette période de congés, j'en profite pour vous proposer de (re)lire quelques anciens articles consacrés aux 60 km de notre côte belge :  

- La boucherie Dierendonck à Saint-Idesbald :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2018/10/cote-belge-le-boucher-hendrik.html 

- Les pêcheurs à crevettes d'Ostduinkerke :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2010/06/les-pecheurs-de-crevettes-cheval.html

- La double digue végétalisée de Westende :   https://journalpetitbelge.blogspot.com/2023/09/la-double-digue-vegetalisee-de-westende.html

- Le domaine provincial de Raversijde :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2014/07/cote-belge-4-le-domaine-provincial-de.html

- Le Mercator à Ostende :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2014/10/cote-belge-7-le-mercator-ostende.html

- L'arrêt de tram du Coq (De Haan) :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2014/07/cote-belge-6-larret-de-tram-du-coq-de.html

- Le Zwin à Knokke-Heist :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2011/06/le-zwin-knokke-heist.html

- "Moeder Siska" à Knokke-Heist :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2011/06/le-zwin-knokke-heist.html

- Sur les pas des écrivains de la mer du Nord :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2009/03/sur-les-pas-des-ecrivains-de-la-mer-du.html

mardi 1 août 2023

Luc Terlinden, nouveau chef de l'Eglise belge progressiste

                                          

Comme l'exige le code de droit canon, le cardinal Jozef De Kesel avait remis sa démission l'an dernier car il avait atteint la limite d'âge de 75 ans. Jozef De Kesel a été à la tête de l'Eglise de Belgique de 2015 à 2023, et ces huit années furent marquées par ses problèmes de santé et la pandémie du coronavirus. Mais il a cependant ramené la sérénité au sein de l'Eglise de Belgique après les polémiques autour de son prédécesseur controversé André-Joseph Léonard, et son mandat a été marqué par une ouverture à l'égard de la communauté homosexuelle. 

Après un an de réflexion, le Vatican a décidé de soutenir cette ligne progressiste de l'Eglise de Belgique en choisissant Luc Terlinden (54 ans), le bras droit de Jozef De Kesel qui l'apprécie beaucoup. Il a appris sa nomination alors qu'il célébrait la messe dans le quartier populaire des Marolles à Bruxelles. 

Le chanoine Luc Terlinden n'est pas évêque, mais il était depuis 2021 vicaire général de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles. Né à Etterbeek dans une famille noble catholique en 1968, Luc Terlinden a d'abord effectué son service militaire en Allemagne et des études de sciences économiques. Il est ordonné diacre en 1998 et prêtre en 1999. Son parcours est varié :  il est nommé vicaire à la paroisse Saint-François de Louvain-la-Neuve de 2003 à 2010, responsable du Service diocésain des vocations de 2005 à 2014, président du séminaire de Namur en 2017, curé de l'Unité pastorale Sainte-Croix à partir de 2010 (avec la mission de lancer le Pôle Jeunes à Flagey à Ixelles) ; il défend une thèse de doctorat en théologie morale en 2005....avant de devenir vicaire général de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles aux côtés de Jozef De Kesel. 

Bien que peu habitué des médias, Luc Terlinden se montre très à l'aise lors de ses premières interviews en tant que nouveau chef de l'Eglise belge. Sa nomination ne suscite aucune réaction négative. Il choisit comme devise épiscopale "Fratelli tutti" parce qu'il attache de l'importance à la fraternité, et dit s'inspirer du pape François et de saint Charles de Foucauld. Luc Terlinden a souhaité donner plus de responsabilités aux femmes au sein de l'Eglise belge. Compromis à la belge, on ne le classe ni dans le camp des conservateurs, ni dans le camp des progressistes, ce qui lui permettra sans doute de faire l'unité autour de sa personne. 

Le 29 juin au Vatican, Luc Terlinden a reçu le pallium, une petite écharpe de laine brodée de croix noires et qui se porte sur les épaules lors des célébrations liturgiques. Elle symbolise le pouvoir pontifical et la fidélité au Saint-Siège. Sa prise de possession officielle du siège archiépiscopale aura lieu le dimanche 3 septembre 2023 en la cathédrale Saint-Rombaut de Malines. 

lundi 10 juillet 2023

Expo de la peintre belge Anna Boch à Ostende

                         


Jusqu'au 5 novembre 2023, le Mu.Zee d'Ostende rend hommage à la peintre et mécène belge Anna Boch, une femme avant-gardiste à la fin du 19ème siècle. L'exposition marque le 175ème anniversaire de sa naissance en 1848 à Saint-Vaast (province du Hainaut) au sein de la célèbre famille Boch. Son père est un des fondateurs de la manufacture Boch Frères Keramis à La Louvière. Son frère Eugène est peintre à Paris, où il se lie d'amitié avec Vincent Van Gogh. Leur cousin l'avocat et écrivain Octave Maus est le fondateur des collectifs d'artistes impressionnistes Les XX et La Libre Esthétique à Bruxelles.

A l'instar de ses contemporaines impressionnistes (Berthe Morisot en France ou Mary Cassat aux Etats-Unis), Anna Boch est née dans un milieu très aisé. Connue pour être très progressiste, elle possède sa propre voiture, voyage beaucoup et souvent seule, ce qui ne se fait guère pour une femme à cette époque. Grande mélomane et collectionneuse d'art, elle achète des oeuvres de Paul Gauguin, Vincent Van Goh et Paul Signac. Dans sa propre oeuvre, les paysages marins, la nature et les voyages occupent une place importante. On y retrouve également la mer du Nord, la côte belge, et surtout Ostende, la ville de James Ensor, ce qui explique pourquoi le Mu.Zee lui consacre une exposition. Il a fallu deux ans de recherche pour mettre sur pied cette exposition inédite. 

Qu'un musée d'Ostende (Flandre occidentale) consacre une exposition à une peintre originaire de La Louvière (Hainaut), c'est aussi un beau symbole...  

lundi 26 juin 2023

Le prêtre belgo-brésilien Eugène Rixen

                              


Originaire de La Calamine (province de Liège),  le prêtre belge Eugène Rixen (79 ans) vit depuis plus de 40 ans au Brésil et est aujourd'hui évêque émérite du diocèse de Goias. Lors de sa venue en Belgique au printemps dernier, il s'est confié à la presse pour soutenir les collectes du Carême 2023 en faveur de projets sociaux au Brésil :

"D'oû vous vient cet attachement aux problématiques des travailleurs ruraux ?
- En 1983, j'étais curé à Promissao dans l'Etat de Sao Paulo, où ont commencé à venir des sans-terre, des gens expulsés des barrages et que j'ai accueillis dans la paroisse, que j'ai soutenus dans leur lutte pour obtenir un bout de terre. Il y a par ailleurs eu une grande réforme agraire à laquelle j'ai participé activement :  plus de 600 familles, dont la plupart fort liées au travail de l'Eglise et qui voulaient travailler la terre, planter des cultures différentes, qui étaient fatiguées de vivre en ville. Ca m'a ouvert les yeux sur le problème de la terre.

- C'est une réalité à laquelle vous ne vous attendiez pas ?
- J'ai toujours été sensible aux problèmes sociaux. En Belgique, c'était avec les gens de la rue. Les problèmes sociaux font partie de mon ADN. Alors, quand je suis arrivé au Brésil, je me suis tout de suite intéressé à ce genre de problématiques dans le diocèse de Lins, où l'évêque Pedro Paulo Koop m'a aussi ouvert les yeux là-dessus.

- En 1999, vous êtes nommé évêque de Goias, un diocèse très ancien au sein duquel votre prédécesseur s'est montré très actif sur cette problématique ?
- Oui. Quand j'ai été nommé évêque successeur de dom Tomas Balduino (fondateur de la Commission pastorale de la Terre), c'était justement à cause de ma sensibilité pour l'accès à la terre. Avec la présence de la Commission pastorale de la Terre, j'ai tout de suite embrassé cette problématique que j'ai soutenu : j'ai même aidé à la réalisation de différents assentamentos, j'ai visité plusieurs acapamentos et je me rappelle avoir parlé avec le ministre de la réforme agraire afin de libérer des terres. Au début, c'était surtout la lutte pour la terre, mais ces dernières années, c'est surtout la lutte pour une agriculture écologique, qui produit de l'alimentation pour la population.

- De nombreux autres Belges ont fait le choix de partir pour le Brésil (on pense notamment à Joseph Comblin) ?
- Je connaissais très bien Joseph Comblin, l'un des pionniers de la théologie de la libération et grand ami de dom Helder Camara. Nous nous sommes d'ailleurs rendus tout récemment à son mémorial avec les religieux belges qui se trouvent aujourd'hui au Brésil. Nous étions 8 prêtres et 2 religieuses (c'est moins qu'avant). Joseph Comblin est un grand nom, mais il y en a d'autres. Le plus grand bibliste brésilien est aussi un Belge d'origine : Johan Konings, décédé en 2022, un jésuite de grande renommée. Un autre jésuite qui a beaucoup aidé dans les enjeux sociaux du pays, c'est le Bruxellois Thierry Linard, décédé également en 2022. Tant d'autres ont eu une grande influence au Brésil.

- Vous évoquez la théologie de la libération. En quoi celle-ci a-t-elle joué un rôle dans l'attrait des Belges pour le Brésil ?
- Quand on est arrivé ici, on était très ouvert à cette théologie, une théologie plus sociale, plus engagée vis-à-vis de la réalité. L'Eglise brésilienne, du moins dans le diocèse de Lins où je me trouvais à mes débuts, était tout à fait dans cette ligne. On sent que beaucoup de Belges ont donné un grand témoignage ici, au Brésil, surtout dans la ligne de l'engagement social.

- Et aujourd'hui ?
- La jeune génération a beaucoup changé :  elle est beaucoup plus intéressée par la liturgie, même si elle continue à avoir encore des prêtres engagés socialement.

- Comment expliquer ce repli conservateur alors que le pape François est lui-même considéré comme un progressiste ?
- Cela me fait beaucoup souffrir. Mais il y a là toute l'influence des papes antérieurs, qui ont imprimé beaucoup de force aux mouvements charismatiques, traditionnels, et qui ont été très méfiants vis-à-vis de la théologie de la libération et d'une Eglise plus engagée socialement. Malheureusement, je ne sais pas si, avec le pape François, on arrivera à récupérer une Eglise plus engagée en ce sens. Il faudra du temps...".


jeudi 1 juin 2023

La politique belge vue par Carl Devos

                      


Le politologue Carl Devos (Université de Gand) a répondu aux questions du groupe Sud Presse sur la politique belge :

"Quel parti vous semble jouer le plus gros en 2024 ?
- Presque tous jouent gros. Les Verts se rapprochent du seuil électoral, ce qui pourrait les faire disparaître du parlement dans plusieurs circonscriptions. Pour eux, l'élection est existentielle comme pour l'Open VLD et le CD&V :  s'ils passent sous les 10%, ils deviennent des petits partis qui ne peuvent peser sur les formations. Ils risquent de voir certains de leurs élus partir ailleurs, à la NVA par exemple. La NVA subirait un affront si le Vlaams Belang devenait le premier parti en Flandre et dirigeait la formation du gouvernement flamand. La NVA serait poussée à rompre le cordon sanitaire s'il n'y a pas d'option pour elle au fédéral, ce qui peut la diviser en interne. Son rêve d'une CDU flamande, avec une partie du VLD et du CD&V, s'évanouira alors.

- Juin 2024, ce sont les élections de tous les dangers ?
- La situation est désespérée mais on en a l'expérience. Si la poussée des extrêmes oblige à une Vivaldi 2, ce sera à nouveau la misère : pas de vision, pas de cohérence, des disputes. Si les partis centristes perdent, qui aura l'autorité pour des réformes majeures ? Il n'y a plus d'homme d'Etat, que restera-t-il des grands partis après une nouvelle défaite ? Les relations sont déjà si tendues... Sur le plan budgétaire, ce sera une tâche jamais vue. De nombreux partis préfèrent la dissimuler aujourd'hui.

- Quels seront les enjeux mis en avant dans la campagne ?
- La migration, l'économie (les revenus, les prix), la sécurité sociale (pensions) et le fonctionnement du système politique.

- Bart De Wever peut-il réaliser son rêve confédéraliste ?
- Pas comme lui et la NVA le décrivent. Tout au plus un accord sur des compétences bicéphales dans le cadre fédéral. Une réforme de l'Etat nécessite 100 sièges sur 150 et la majorité dans les groupes linguistiques : cela me semble impossible vu le succès des partis radicaux. Les Verts et le MR n'en veulent pas. Le PS n'acceptera qu'en échange du refinancement des francophones et de Bruxelles. Mais l'argent fédéral est épuisé. Paul Magnette s'embarquera-t-il là-dedans après un succès du PTB ? La formation risque d'être longue et de n'aboutir que sous la pression des marchés financiers et de la Commission Européenne". 

lundi 15 mai 2023

Soutien à Olivier Vandecasteele

                 


Soutien au Belge Olivier Vandecasteele, emprisonné depuis plus de 400 jours en Iran et condamné sans raison. Un traité pourrait permettre un échange de prisonnier entre la Belgique et l'Iran. Mais malgré la pression politique et citoyenne, rien ne semble bouger...  Courage à Olivier et à tous ses proches. 

lundi 8 mai 2023

"La blessure et la grâce" (Gabriel Ringlet)

                                        


Membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, ancien journaliste au quotidien socialiste "La Wallonie", ancien professeur à l'UCL, l'abbé Gabriel Ringlet sort un nouveau livre, "La blessure et la grâce", aux éditions Albin Michel. A cette occasion, il a répondu aux questions du groupe "L'Avenir" :

"Quand est née votre passion pour l'actualité ?
- A 12 ans, mes parents étaient convaincus que je serais journaliste. Ils ont été sidérés que j'entre au séminaire. Mais je n'imagine pas une lecture de l'Evangile qui ne soit branchée sur l'actualité. Jésus n'a jamais rien fait d'autre. Il part toujours d'un petit fait dans un pays, la Palestine, soumis à une occupation romaine très dure, avec des attentats permanents, des groupes de résistants, des intégristes. Un pouvoir religieux extrêmement traditionnel, comme aujourd'hui l'Eglise orthodoxe en Russie. 

- L'Histoire serait un éternel recommencement ?
- La blessure est permanente, celle de l'actualité, dans nos vies, la maladie, le deuil, mais aussi les blessures morales et spirituelles. Si, dans le titre du livre, j'ajoute la grâce, c'est parce que même dans les circonstances les plus tragiques, surgissent des pépites de joie, des gens qui viennent nous redonner espoir. C'est le cas de Jésus qui a apporté une lumière inédite dans un paysage très sombre.

- D'où l'actualité des Evangiles ?
- Oui, à une condition :  qu'on les réinterprète en permanence. Leur relecture est indispensable pour qu'elles continuent à avoir un avenir. Toutes les sensibilités peuvent y venir : on peut aussi en faire une lecture laïque, humaniste, juive, musulmane. Leur souffle poétique dépasse la doctrine.

- Mais l'Eglise ne rend pas vraiment ce texte audible ?
- L'Eglise chrétienne connaît en effet une telle crise, pas seulement à cause de la pédophilie, mais également par son discours sur la morale, sur le dogme que beaucoup s'en tiennent éloignés. Pourtant, des choses que je tente de dire depuis très longtemps, paraissent plus naturelles aujourd'hui. Même des lieux officiels s'interrogent profondément. Le souffle de l'Evangile est occulté par des débats qui devraient être beaucoup plus libres. Il faut se débarrasser de toute la lourdeur du dogme, de la doctrine et même de la morale qui vient occulter une parole beaucoup plus jeune que ça". 

lundi 17 avril 2023

L'anguille au vert

 L'anguille au vert est un plat typiquement belge, en particulier du nord du pays. 

Ingrédients pour 4 personnes :   1,5kg d'anguille nettoyée, 200g d'échalotes, 6dl de vin blanc ou de bière blonde, 100g de beurre manié, 1dl de crème, 3 jaunes d'oeufs, 1 citron, 150g de beurre, sel, poivre, aromates.

1. Emincez les échalotes et faites-les revenir dans le beurre.

2. Ajoutez la moitié des aromates hachés ainsi que l'anguille découpée en morceaux.

3. Salez, poivrez, faites mijoter, versez le vin ou la bière, et laissez encore mijoter le tout.

4. Retirez l'anguille de la casserole.

5. Ajoutez au liquide de cuisson le reste des aromates, portez-le à ébullition, épaississez-le éventuellement avec le beurre manié, rectifiez l'assaisonnement et versez quelques gouttes de jus de citron.

6. Battez les oeufs dans la crème et mélangez-les à la sauce.

7. Remettez les morceaux d'anguille dans la sauce.

8. Servez chaud avec des frites ou laissez refroidir et servez avec du pain de campagne.

Bon appétit !

dimanche 2 avril 2023

Succès du prêtre belge Aurélien Saniko sur Tik Tok !

 Aurélien Saniko (52 ans) est un prêtre belge d'origine camerounaise. Il a notamment été curé à Molenbeek-Saint-Jean, et fait actuellement partie de la communauté des pères spiritains à Gentinnes. A la surprise générale, ce prêtre se retrouve en 2023 à la une des médias pour sa chanson "Comment ne pas te louer" qui connaît beaucoup de succès sur Tik Tok.

Voici un reportage consacré à ce succès :   https://www.bing.com/videos/search?q=Aur%c3%a9lien+Saniko+youtube&docid=603544489680766922&mid=76F0EDB6AED3F26DBECD76F0EDB6AED3F26DBECD&view=detail&FORM=VIRE

Aurélien Saniko s'est également confié à "Plus Magazine" :

"Un média français m'a téléphoné ici, il y a deux mois, pour parler du buzz de "Comment ne pas te louer" sur Tik Tok. Je l'ignorais et j'étais sidéré par l'engouement suscité par cette vieille chanson composée à 15 ans ! Issu d'une famille très chrétienne, j'étais enfant de choeur à Douala. A 11 ans, j'ai souffert d'une maladie dont j'ai miraculeusement guéri ! Alors, pour remercier le Seigneur de ses bienfaits, j'ai composé une chanson au piano, je l'ai enregistrée sur cassette. Petit à petit, la chanson s'est répandue de paroisse en paroisse au Cameroun et dans les pays voisins. 

Après mes études de comptabilité, je suis entré au séminaire pour devenir prêtre et, en 2004, j'ai été affecté en Belgique où j'ai notamment été curé à Molenbeek. Partout où je passais, je jouais et je chantais "Comment ne pas te louer". J'ai même sorti un album comprenant ce morceau. Et donc, fin janvier 2023, j'ai appris que les reprises de ce chant chrétien, atteignaient 60 millions de vues sur Tik Tok !  A l'origine, c'est un utilisateur de ce réseau social qui a publié une vidéo d'une chorale congolaise interprétant ce titre. Elle est devenue virale et a inspiré d'autres utilisateurs. La chanson a transcendé la sphère religieuse pour se retrouver dans la rue en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis. Des DJ's la remixent en boîtes de nuit !

Mon objectif est atteint :  fédérer les confessions religieuses et les athées autour d'un même langage, celui de l'amour. Je reçois plein de messages chaleureux. C'est une chanson à la gloire de Jésus, entraînante et entêtante, mais ce succès est inattendu ! On me dit que je suis une star mais je suis juste un prêtre heureux de répandre la joie et l'amour dans ce monde qui en a bien besoin. J'aimerais contacter un artiste belge, comme Stromae ou Angèle, pour revisiter ce chant et en faire l'hymne à l'amour et à la paix dans le monde...". 

jeudi 30 mars 2023

Exposition du Chat de Philippe Geluck à Bruxelles

                         


A l'occasion de l'exposition de 22 statues du Chat à Bruxelles (jusqu'au 30 juin 2023), l'artiste belge Philippe Geluck a répondu aux questions de "Plus Magazine" :

"Pourquoi Bruxelles n'était-elle pas la première étape de cette tournée ?
- Je termine en apothéose à Bruxelles ! L'idée était d'achever la tournée au Parc Royal au moment de l'inauguration du Musée du Chat et du dessin d'humour...mais le chantier a pris du retard. Pour la Belgique, j'ai préparé deux sculptures supplémentaires, une sur le thème de la déforestation et l'autre sur celui de la beauté intérieure. L'exposition tournera peut-être encore un peu après Bruxelles mais pas outre-Atlantique. J'ai finalement renoncé à New York et Montréal pour des raisons écologiques et familiales, car je n'ai pas assez de temps pour voir mes enfants, petits-enfants et amis.

- Votre sculpture préférée ?
- Pour la symbolique, la voiture écrasée par le Chat. C'est rendre justice à toutes les victimes de la violence routière qui m'est insupportable. Cette sculpture touche toutes les générations.

- Ca vous fait quoi d'exposer dans votre ville ?
- C'est le retour dans la famille et sur les lieux où le Chat est né. Dans la rue, à Bruxelles, beaucoup de gens me demandent : "Tiens, vous n'êtes pas à Paris ?". Mais non, pourquoi ? Cela fait des années que j'ai quitté les émissions de télévision pour mes projets artistiques et muséaux, car je ne peux pas continuer à faire tout en même temps. Je vis à Bruxelles, je suis ancré dans cette culture et j'enrage sur le mal qu'on fait à ma ville comme la mobilité, la saleté. Cette exposition apporte de la joie visiblement : il y a déjà eu plus de 7 millions de visiteurs ! J'espère que ce sera le même phénomène ici.

- Cette expo poursuit plusieurs buts ?
- Oui, les sculptures s'offrent aux regards et aux caresses. C'est un bonheur de présenter mon travail dans l'espace public car accessible à tous et d'interpeller sur des sujets comme la violence routière, la liberté d'expression, la pollution par le plastique. Il y a des sculptures poétiques, drôles, surréalistes. C'est un nouveau mouvement artistique finalement car il n'y a pas énormément d'art rigolo ! Et enfin, l'objectif est la mise en vente des sculptures au profit intégral de la cagnotte du futur Musée du Chat et du dessin d'humour qui doit s'ouvrir début 2026 à Bruxelles.

- L'annonce par la Région bruxelloise de l'octroi du permis d'urbanisme pour ce musée au Mont des Arts, a créé la polémique il y a deux ans. Avez-vous compris les critiques ?
- Cette annonce a été faite en pleine crise Covid, quand le milieu artistique était en souffrance. Deux artistes de la Cambre ont alors crié au scandale, puis cela s'est enflammé avec des pétitions. Je comprends la souffrance du monde culturel mais il y a un vice d'analyse dès le départ :  la Région construit un bâtiment certes, mais elle ne dépense pas cette somme pour moi ou mon projet. Elle le construit sur un chancre urbain dont personne ne sait quoi faire depuis 40 ans. Il n'y a pas un centime pour moi là-dedans. Je dois apporter 8,5 millions d'euros à ce projet, je vais me charger de tous les aménagements et l'asbl qu'on a créée exploitera le musée sans subsides. Je vais donc louer ce bâtiment à la Région. Et contrairement à ce qu'on a pu dire, mon projet n'est pas de faire un temple à ma propre gloire, je voudrais surtout honorer le métier de dessinateur humoriste. J'aurai ma partie en perpétuel renouvellement, il y aura des expositions d'autres artistes et des expositions sur le thème du Chat dans la culture depuis l'Egypte ancienne. Ma démarche est pure. Cette polémique m'a beaucoup blessée...". 

lundi 13 mars 2023

Deux Bekende Vlamingen : Jonas Lauwereys et Emilie Vansteenkiste

                            


Ce couple fait partie des Bekende Vlamingen :  Emilie Vansteenkiste (21 ans) est Miss Belgique 2023 et son petit ami médecin Jonas Lauwereys (24 ans). Ils ont créé un compte commun sur Tik Tok qui réunit plus de 500.000 abonnés, et tournent des petites vidéos humoristiques.

Emilie s'est confiée aux quotidiens du groupe Sud Presse :

"Il y a deux ans et demi que nous sommes ensemble. Nous nous sommes rencontrés à travers la danse et il est devenu mon partenaire de danse et dans la vie. Nous avons démarré la danse chez Anouchka Balsing. Moi, j'ai commencé à l'âge de 3 ans avec le ballet et lui a commencé par le disco. Ce n'est qu'après que nous sommes allés vers les danses latinos. On a démarré sur Tik Tok pendant la période Covid avec ce que j'appelle des trucs de couples. Je dois dire que c'est le hasard, je pense, qui a fait ce succès".

Peu connu au sud du pays, Jonas s'est aussi confié :

"Si j'ai bonne mémoire, c'est elle qui m'a parlé en premier. De suite, je l'ai trouvée sublime. Nous avions dansé plusieurs fois ensemble avant de devenir un couple. Mais nous nous sommes vite mis dans une relation amoureuse. Depuis septembre 2022, nous vivons dans une maison kangourou avec les grands-parents d'Emilie : nous louons un petit flat au-dessus de chez eux. Devenir propriétaires, ce sera pour plus tard après nos études. Se marier ou avoir un bébé n'est pas encore pour le futur proche. Pour le moment, notre projet, c'est surtout d'agrandir notre réseau Tik Tok en tant qu'influenceurs. Le reste, ce sera pour plus tard". 

lundi 6 mars 2023

Le pape François interviewé par un journaliste belge

                                   


Peu connu au sud du pays, Emmanuel Van Lierde (46 ans) est un théologien, philosophe et journaliste belge. Il y a quelques mois, il a pu interviewer le pape François au Vatican pour les hebdomadaires chrétiens "Tertio" et "Dimanche" et pour son livre "Paus Franciscus : de conservateur revolutionnair". 

Emmanuel Van Lierde a, à son tour, répondu aux questions de la presse belge :

"Vous avez parlé au Pape en 2016 et fin 2022, et apparemment, cela s'est rapidement réglé à chaque fois?
- Je dois cela principalement à l'ancien évêque de Gand, Luc Van Looy, qui est un bon ami de François depuis bien avant qu'il devienne pape. François a aussi un faible pour la Belgique : il y a séjourné à plusieurs reprises dans les années 1970 et il garde un bon souvenir de notre pays.

- Vous dites dans votre livre qu'il doit même en partie sa position à un Belge, Godfried Danneels ?
- Godfried Danneels faisait partie d'un groupe de cardinaux progressistes (un "club mafieux" comme Godfreid Danneels lui-même l'a un jour qualifié en riant) qui ont certainement soutenu la candidature du pape François en 2013. Il a également réussi à convaincre son ami Mgr Monsengwo du Congo. Et celui qui le convainc a une grande partie de l'Afrique derrière lui.

- Le Pape est âgé de 86 ans. Avez-vous l'impression de parler à un homme très vieux ?
- En esprit, il est encore très brillant. Physiquement, bien sûr, il est vieux. Il se fait pousser dans un fauteuil roulant, mais je ne pense pas que cela le dérange, car cela permet de progresser plus rapidement ! Il travaille énormément. Le matin où je lui ai parlé, il avait six autres réunions à terminer avant midi. C'est un sacré rythme de travail. A cet âge, je me dis que cela doit être difficile. Et pourtant, vous pouvez voir qu'il aime son travail, surtout quand il a l'occasion de rencontrer des gens. Je l'ai également remarqué lors de ces entretiens. Il était très détendu et se comportait très simplement. Pas de protocole non plus.

- Dans votre livre, vous évaluez les 10 ans de papauté de François. Le titre "Le révolutionnaire conservateur" résume immédiatement votre livre ?
- A la maison, François est souvent encadré :  par rapport aux deux papes précédents, il est censé être le "bon gars" parce qu'il est plus progressiste. Dans une large mesure, c'est vrai. Il fait souffler un vent nouveau sur le Vatican et sur les questions sociales (migration, pauvreté, inégalité, climat), il est certainement progressiste. Mais sur les questions éthiques comme l'avortement et l'euthanasie, il reste un conservateur. Il a placé de nombreuses femmes à des postes clés au Vatican, mais il n'y a toujours aucun signe d'ordination. Et lorsqu'il mentionne les femmes dans ses discours, c'est presque toujours en tant que mères ou grand-mères. Quand on l'entend parler du diable (ce qu'il fait souvent dans ses sermons), on a parfois l'impression d'entendre un médiéviste.

- En somme, il reste un jésuite d'Amérique latine de 86 ans ?
- Il est un produit de son temps et de sa culture. Dit de manière irrévérencieuse, il est un peu...vieux macho.

- Vous dites que le Pape renonce à la guerre en Ukraine ?
- J'ai eu cette impression très fortement, oui. Il pense que la guerre est vraiment terrible. Il faut savoir que François s'est rendu directement à l'ambassade de Russie le jour où le conflit a éclaté pour exprimer sa désapprobation et proposer ses services de médiateur. Pour un pape, c'est sans précédent. Jusqu'à aujourd'hui, il a continué à essayer de faire quelque chose au sujet du conflit, mais il n'a rien obtenu de plus qu'un échange de 600 soldats ukrainiens et russes. Personne ne veut entendre son message de paix, ce qui le ronge. Bien sûr, le fait que le patriarche de l'Eglise orthodoxe de Russie soit une marionnette de Poutine n'aide pas....

- En Europe occidentale, presque personne ne semble écouter le Pape, mais ce n'est pas le cas dans le reste du monde ?
- En Asie, l'Eglise catholique est en plein essor, même dans des pays laïques comme le Japon et la Corée du Sud. L'Eglise est toujours aussi forte en Afrique et en Amérique latine. Et sa voix est toujours prise au sérieux dans de nombreux pays non chrétiens. 

- Vous ne lui avez pas demandé ce qu'il pense de l'attitude progressiste des évêques belges ?
- Comme le disait l'évêque anversois Johan Bonny :  "Le Pape est un chef d'Etat, pas un chef de parti. Il doit être au-dessus de l'agitation, unir les différents camps".  Le forcer à choisir un camp en public n'aurait pas été juste". 

Pour plus d'infos autour de cette dernière question, je vous envoie à ce précédent article :   https://journalpetitbelge.blogspot.com/2023/01/johan-bonny-leveque-progressiste-danvers.html


lundi 27 février 2023

Le waterzooi

Pour les fans de la gastronomie flamande, le mot "waterzooi" vient tout de suite en tête, et est associé à la région de Gand. C'est du poulet présenté dans une soupe épaisse. A l'origine, la recette ne faisait pas appel au poulet mais au poisson de rivière. Ce n'est que plus tard que le poulet supplanta le poisson, de plus en plus absent de nos rivières (brochet, carpe, perche, tanche, anguille, p.ex.). On parle alors de "waterzooi de poulet". "Zooi" serait un dérivé du verbe "zieden" qui signifie bouillir en français. Il n'y a pas de traduction correcte de "waterzooi" dans une autre langue. Certains le comparent à la "bouillabasse" mais ce n'est pas tout à fait la même chose. 

Cliquez ci-dessous sur "Flandre orientale" pour retrouver d'autres articles sur cette province belge.

lundi 20 février 2023

Pierre de Maere, révélation masculine des Victoires 2023

                                


Né à Uccle en 2001, le chanteur belge Pierre de Maere a reçu le trophée de la révélation masculine aux Victoires de la musique française à Paris. Il a répondu aux questions de Sud Presse :

"Depuis votre Victoire, vous avez dû passer par toutes les émotions, non ?
- Oui, j'étais euphorique d'abord. Car ce n'était pas une certitude pour moi de remporter cette Victoire. Et en plus, j'étais tellement fier qu'elle me soit remise par Stromae, qui est mon idole ! Ensuite, j'ai fait la fête jusqu'à 5h du matin et j'ai enchaîné les interviews. Ca paraît un peu irréel. J'ai passé en plus une bonne soirée parce que la cérémonie était super belle. Mais là, j'avoue que j'ai hâte de prendre 5 jours de vacances...

- Vous nous disiez il y a quelques semaines que votre souhait, c'est d'être populaire, de plaire au public le plus large possible. Les Victoires de la musique, vous les placez où par rapport au succès populaire ?
- Une Victoire, j'ai l'impression que ça crédibilise ce que je fais. Et j'avoue que j'aime les trophées ! Il y a une noblesse à recevoir un trophée qui vient d'un vote du public. Mais en recevoir un qui vient des professionnels, d'oreilles musicales, ça valide aussi ce que je fais. Ca me légitime aussi dans ma tête. Même si, potentiellement, je préfère remplir des Bercy ou un Stade de France !

- Par contre, le trophée de la chanson de l'année ne vous a pas été décerné. Cela vous a-t-il déçu ?
- Non, pas du tout. Parce que je le sentais, je savais d'entrée de jeu que quand tu es en compétition face à Stromae, Orelsan, Clara Luciani et Juliette Armanet, ça devient compliqué.

- Est-ce que désormais, vous avez la sensation de pouvoir vous mélanger avec les artistes confirmés ?
- Bonne question ! Pas encore...  Je n'ai pas encore leur expérience, on ne me reconnaît pas dans la rue, je ne gagne pas trop de sous, ma vie n'a pas encore vraiment changé. Juste, je suis heureux que des artistes que j'admire me suivent désormais sur les réseaux. C'est en train de monter pour moi, mais ça pourrait s'arrêter demain, même si je suis confiant en mon projet, que mon album démarre bien. Mais il va falloir faire durer et donc, je ne m'enflamme pas. 

- Stromae avait l'air content de vous remettre ce prix. Il a été sympa ?
- Il a été adorable avec moi". 
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lundi 13 février 2023

Trois Victoires pour la Belgique !

 Vendredi, lors des Victoires de la Musique française à Paris, trois artistes belges ont été récompensés :

- Stromae a reçu les trophées du Meilleur artiste masculin et du Meilleur album (pour "Multitude")

- Angèle a reçu les trophées de la Meilleure artiste féminine et de l'Album le plus streamé (pour "Nonante-cinq")

- Pierre de Maere a reçu le trophée de la Révélation masculine

Bravo à ces trois Belges qui ont donc ramené cinq Victoires de la Musique ! 

jeudi 26 janvier 2023

La fin du cash en Belgique ?

 Editorial d'Anne Vanderdonckt, directrice de la rédaction de "Plus Magazine" :

Je me souviens de ma mère faisant la queue à la banque pour retirer "l'argent des courses". Ce qui, pour elle, ne représentait pas uniquement une corvée. Vers le premier du mois, les femmes au foyer, relativement isolées entre leur ménage et le soin aux enfants, en profitaient pour socialiser, alignées devant les guichets tous ouverts. Les employés de l'agence participaient à la conversation. Les gosses finissaient par aller jouer dans l'ombre moderniste des buildings Amelinckx sur le parking du GB attenant. Je ne dis pas que c'était mieux ou moins bien, juste différent.

Puis, sont arrivés, parfois très tard dans certains endroits (on évoque 2009 dans un patelin à deux jets de pierre de la capitale), les distributeurs de billets. Le premier automate belge s'est implanté boulevard Anspach, au centre de Bruxelles. C'était en 1968, l'année où Mai a tout bousculé. Suscitant la méfiance qu'on accorde généralement à la nouveauté et à l'automatisation, ces distributeurs étaient sans doute pourtant bien moins faillibles qu'un humain qui souffre de maux d'estomac et vient de se faire engueuler par son chef.

Aujourd'hui, le liquide disparaît au profit de l'argent dématérialisé qui "sort" de nos cartes ou de nos smartphones. Une notification me prévient sur mon application bancaire : "Vous avez sorti 200 euros en liquide". Je reconnais à la fois le ton donneur de leçons des app santé :  "Vous avez fait moins de pas qu'hier". Et celui, comminatoire, de l'app de la maison :  "Fenêtre salle de bains ouverte, alerte". Fliqués, nous sommes. Jusqu'à ce que nous avons de plus tabou :  nos sous.

Les agences bancaires, avec leurs employés aux défauts insupportables et aux qualités peu reconnues, sont de moins en moins nombreux, on le sait. Le raisonnement :  peu s'y rendent encore, vu que leur ordi fait confortablement le job, 24h sur 24. Comment ne pas comprendre cela ?

Mais voilà que les automates, eux aussi, ferment tout doucement leurs clapets argentés. Ils étaient 8.750 en 2015. Ils sont 4.000 aujourd'hui. Ils seront 2.200 en 2025. Où aller chercher des sous ? Car votre médecin ne dispose pas nécessairement d'un lecteur de cartes, il y a les pourboires, le shopping sans carte bancaire pour les drogués du shopping, il y  a aussi le sentiment de sécurité que vous donnent 100 vrais euros dans votre portefeuille. Et les gamins qui vous vendent des chocolats pour financer leur voyage scolaire, vous leur avez demandé s'ils prenaient Payconic, vous ?

D'après une enquête de la Banque centrale européenne, ce sont les Belges qui râleraient le plus contre la disparition de l'argent concret. Des gens de tout âge. Non, pas nécessairement pauvres. C'est ce qu'on appelle la fracture numérique. Qui touche pas loin de la moitié des Belges...

Anne Vanderdonckt, directrice de la rédaction de "Plus Magazine"

Et vous, qu'en pensez-vous ? 

jeudi 19 janvier 2023

Johan Bonny, l'évêque progressiste d'Anvers

                           


Peu connu au sud du pays, c'est pourtant l'évêque le plus progressiste de Belgique. Né en 1955, Johan Bonny a été ordonné prêtre en 1980, et nommé évêque d'Anvers en 2008. Et depuis 15 ans, il a pris publiquement position en faveur des homosexuels, à contre-courant du discours du Vatican. 

Après la tenue d'un synode sur la famille à Rome en 2014, il a fait des déclarations dans les médias pour souhaiter que l'Eglise se mette en phase avec l'évolution de la société, et accepte l'homosexualité (ce qui lui vaudra ensuite un prix de l'association des organisations LBGT flamandes).

En 2021, alors qu'il assume le remplacement de Jozef De Kesel (en congé de maladie) à la tête de l'Eglise de Belgique, Johan Bonny s'excuse publiquement auprès de la communauté homosexuelle après avoir pris connaissance d'un nouveau texte de la Congrégation pour la doctrine de la foi considérant l'homosexualité comme un pêché. Sa phrase "J'ai honte par procuration pour mon Eglise"   fait le tour des médias.

En 2022, les évêques flamands de Belgique nomment Willy Bombeek (laïc et homosexuel) comme coordinateur interdiocésain en charge de la pastorale des homosexuels, et publient un texte de trois pages avec des prières à destination des conjoints homosexuels (vu que l'Eglise refuse toujours de les bénir et de les marier).  Officiellement, l'évêque Johan Bonny n'a pas été désavoué par le Vatican. 

Concernant le célibat des prêtres, l'évêque d'Anvers Johan Bonny a également fait une déclaration fin 2022 qui n'est pas passez inaperçue :    "Il y a deux semaines, nous avons passé, avec les évêques belges, deux heures avec le Pape, parlant entre autres de l'abolition de l'obligation du célibat. Cette question est devenue négociable et quelque chose est sur le point de se produire. Dans notre diocèse d'Anvers, nous avons cinq prêtres mariés :  un Biélorusse, deux Ukrainiens et deux Chaldéens. Il y a des discussions pour porter cette décision devant un autre niveau d'autorité. Le Pape est pris entre deux mondes :   vous ne pouvez pas lui demander de dire oui ou non. Il ne pourra jamais bien faire. C'est pourquoi nous préconisons que son autorité pour abolir le célibat obligatoire des prêtres soit supprimée et confiée aux conférences épiscopales, afin qu'elles puissent décider, pays par pays, région par région, ce qui est nécessaire pour garder les gens dans l'Eglise. Ce n'est qu'alors que nous pourrons sortir de cette impasse. Et le pape François est définitivement ouvert à ça".

En 2023, le Vatican va devoir décider le nom du nouveau chef de l'Eglise catholique belge. Reste à voir si les prises de position très progressistes de l'évêque d'Anvers Johan Bonny jouent en sa faveur ou en sa défaveur...