lundi 16 novembre 2020

La Saint-Nicolas 2020...en mode confinement

 Cher Saint-Nicolas,

Nous entendons que ce satané virus a aussi créé plein de problèmes en Espagne. Cela nous a donc fait le plus grand plaisir lorsque nous avons appris que, malgré votre grand âge, vous avez pu échapper au virus ces derniers mois et que vous êtes toujours en bonne santé.

Mais comme vous le savez, cher Saint-Nicolas, l'Espagne est en code rouge. Selon les règles, vous devriez donc rester quelques jours en quarantaine ici lors de votre arrivée. Toutefois, comme nous savons que vous n'avez pas de temps à perdre et que vous avez besoin de chaque heure pour préparer les cadeaux pour chaque enfant, nous avons décidé de prévoir - pour vous et le Père Fouettard -  une exception. L'arrêté royal nécessaire à cette fin paraîtra incessamment sous peu au Moniteur belge. En voici la teneur légale :  le voyage avec votre bateau venant d'Espagne dure 17 jours, cela fait 7 jours de plus que ce que nous demandons et donc, cette période suffit largement comme quarantaine.

Un deuxième arrêté royal, encore en préparation, concerne le couvre-feu. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, le couvre-feu sera encore d'application en Belgique. Mais bien sûr, nous savons aussi que dans ces conditions, il vous serait impossible de réaliser votre travail. De plus, vous devez aussi aller chercher toutes les lettres et tous les dessins dans les chaussures les prochaines semaines. Or vous ne voulez pas décevoir les enfants. Et nous non plus. Dès lors, la base légale pour ce deuxième arrêté royal a directement été entérinée et vous recevrez - vous et le Père Fouettard - une exception pour le couvre-feu. 

Et nous pouvons vous rassurer :  vous ne devrez pas courir de toit en toit en combinaison spatiale. Toutefois, nous vous conseillons de toujours bien garder vos distances, de vous laver les mains régulièrement et de porter un masque quand c'est nécessaire. Avec votre mitre et votre longue barbe blanche, ce n'est probablement pas amusant. En outre, un virologue espagnol nous a également confirmé que votre barbe vous protège suffisamment et fait office de masque. Mais nous voulons être certains que vous ne courrez aucun risque lors de votre visite en Belgique.

Encore une chose, Saint-Nicolas :  chaque enfant ici a été particulièrement courageux cette année. Ou, pour reprendre vots mots, bien sage. En effet, ce n'est pas facile tous les jours : à l'école, tout a changé ;  pour l'instant, ils ne peuvent plus voir leurs petits copains, ils ne peuvent plus s'adonner à leurs hobbys préférés. Vraiment, vraiment, ce n'est pas gai pour eux. Sans oublier qu'ils ne peuvent même pas aller se faire cajoler par Papy et Mamy pour se consoler. La règle est, en effet, un seul contact rapproché en dehors du foyer.

Mais pourtant, ils tiennent bon, cher Saint-Nicolas. Non seulement pour se protéger eux-mêmes, mais surtout pour protéger les autres. Durant ces deux semaines de vacances, les mamans et les papas font de leur mieux pour s'en occuper encore plus, mais cette année, ils méritent votre visite plus que jamais. Chaque enfant est un héros et pour une fois, vous n'avez pas besoin de vérifier dans votre grand cahier qui a été sage.

Saint-Nicolas, prenez bien soin de vous et faites ce que vous faites le mieux :  rendre chaque enfant heureux. Nous comptons sur vous !

Frank Vandenbroucke, ministre belge de la Santé publique

Annelies Verlinden, ministre belge de l'Intérieur

lundi 9 novembre 2020

Le Ruffus

 La production de vin belge et le nombre de vignobles belges ne cessent d'augmenter. Le plus grand producteur du pays est la Vignoble des Agaises (province de Hainaut), connu pour son Ruffus. Il est installé à Haulchin près de Binche au lieu-dit "Les Agaises", sur un coteau très riche en calcaire orienté plein sud et sur lequel régnait le seigneur Ruffus au 12ème siècle.

Le vignoble est né en 2002 à l'initiative d'un négociant en vins (Raymond Leroy), d'un agriculteur (Etienne Delbeke), d'un vigneron champenois (Thierry Gobillard) et de deux entrepreneurs (Michel Wanty et Joël Hugé). Avec ses 300.000 pieds de chardonnay, de pinot noir et de pinot meunier, répartis sur 30 hectares, il ne produit que des vins effervescents sous le nom de Ruffus. 

Arnaud Leroy a expliqué la démarche de sa famille au groupe Sud Presse :

"Dans la famille, on est négociant en vins depuis plusieurs générations et mon papa Raymond rêvait d'avoir son propre vignoble. Il lui manquait ce côté création et il voulait des vignes près de chez lui pour avoir ce contact quotidien avec la vigne. On est le premier en Wallonie pour la bulle. On a un sol très calcaire comme il y a dans la région de Reims. On n'est qu'à 90 kilomètres à vol d'oiseau de la Champagne. Il n'y a pas de raison qu'on n'ait pas une qualité équivalente. Comme partout, le consommateur se tourne davantage vers les produits locaux et la qualité suit. Ce sont des vins légers, on n'a pas l'ensoleillement de la France ou de l'Italie, mais pourquoi aller chercher ailleurs ce qu'on fait très bien chez nous? L'avenir suivra, je pense, une courbe. Il n'y avait personne quand on a commencé et maintenant, on voit arriver de nouveaux vignobles. Pour moi, il y a un avenir pour le vin en Belgique et pour tout ce qui va autour".

Bonne continuation à tous nos vignerons, et à nous aussi de les soutenir en achetant leurs bouteilles !

jeudi 5 novembre 2020

Un livre sur les troubles de l'attention

L'animateur Adrien Devyver (RTBF) est connu du grand public et il a décidé de mettre sa notoriété pour écrire un livre sur le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) :  "On m'appelle la Tornade. Parcours de vie d'un créatif encombrant". Pour l'avoir entendu en parler à la télévision, je trouve que son discours grand public est plus percutant qu'un médecin qui restera plus académique. 

Adrien Devyver a répondu aux questions des journaux du groupe L'Avenir :

"Ecrire un livre, quand on souffre d'hyperactivité, ça prend du temps ?

- Non, je l'ai écrit très rapidement, en quatre mois. J'ai commencé au début du confinement et j'ai rendu le manuscrit en juillet : les choses sortaient assez facilement et le confinement m'a aidé à me concentrer sur l'écriture. J'ai travaillé le soir, la nuit et tôt le matin, et ça a bien fonctionné.

- Vous êtes parrain de l'association TDA/H Belgique. La situation des enfants avec un TDA/H aujourd'hui est-elle différente de celle que vous avez connue?

- C'est différent aujourd'hui. On en parle plus, grâce à mon livre, grâce aux plate-formes de partage, d'écoute et de conseils. C'est moins tabou mais en revanche, il y a une problématique de manque de moyens dans l'enseignement et de méthode mise en place. Les enseignants font tout ce qu'ils peuvent, je ne leur jette pas la pierre. C'est compliqué pour les jeunes qui sont sollicités de toutes parts par les smartphones, les réseaux sociaux. La révolution numérique qui permet d'échanger sur la problématique est polluée au niveau concret.

- Vous avez été diagnostiqué tard ?

- Oui, il y a 30 ans, on ne parlait pas de TDA/H, tout juste d'hyperkinétique. On disait "C'est un élément perturbateur, il doit faire plus de sport pour se défouler". Sauf qu'au-delà de l'hyperactivité, il y a plein de paramètres comme l'anxiété, le manque de confiance en soi, la susceptibilité, des problèmes qu'on n'a jamais réglés. J'ai créé des mécanismes pour diminuer ces périodes symptomatiques. Puis, un jour, j'ai accueilli dans l'émission un petit garçon avec un TDA/H, et je me suis reconnu en lui. Il y avait des souffrances dans son comportement, et j'ai proposé à l'association TDA/H Belgique de mettre ma notoriété au service de l'association. La présidente m'a dit :  Ok mais fais-toi diagnostiquer, ça aura plus de poids à ton initiative!  Le psychiatre a diagnostiqué un TDA/H assez élevé.

- Qu'est-ce qui a changé d'en parler ?

- Je reçois des centaines et des centaines de messages depuis que je suis parrain de l'association, et encore plus depuis la sortie du livre. Les gens sont en détresse. La difficulté, c'est que c'est un trouble invisible. Je passe mon temps à en parler aux gens, à leur dire "Excusez-moi, j'ai un peu de mal à contrôler les départs d'infos de mon cerveau". Mon objectif, c'est de dire qu'il y a moyen de s'en sortir, qu'il faut donner les moyens aux personnes qui travaillent avec les enfants de limiter les dégâts".