jeudi 19 janvier 2023

Johan Bonny, l'évêque progressiste d'Anvers

                           


Peu connu au sud du pays, c'est pourtant l'évêque le plus progressiste de Belgique. Né en 1955, Johan Bonny a été ordonné prêtre en 1980, et nommé évêque d'Anvers en 2008. Et depuis 15 ans, il a pris publiquement position en faveur des homosexuels, à contre-courant du discours du Vatican. 

Après la tenue d'un synode sur la famille à Rome en 2014, il a fait des déclarations dans les médias pour souhaiter que l'Eglise se mette en phase avec l'évolution de la société, et accepte l'homosexualité (ce qui lui vaudra ensuite un prix de l'association des organisations LBGT flamandes).

En 2021, alors qu'il assume le remplacement de Jozef De Kesel (en congé de maladie) à la tête de l'Eglise de Belgique, Johan Bonny s'excuse publiquement auprès de la communauté homosexuelle après avoir pris connaissance d'un nouveau texte de la Congrégation pour la doctrine de la foi considérant l'homosexualité comme un pêché. Sa phrase "J'ai honte par procuration pour mon Eglise"   fait le tour des médias.

En 2022, les évêques flamands de Belgique nomment Willy Bombeek (laïc et homosexuel) comme coordinateur interdiocésain en charge de la pastorale des homosexuels, et publient un texte de trois pages avec des prières à destination des conjoints homosexuels (vu que l'Eglise refuse toujours de les bénir et de les marier).  Officiellement, l'évêque Johan Bonny n'a pas été désavoué par le Vatican. 

Concernant le célibat des prêtres, l'évêque d'Anvers Johan Bonny a également fait une déclaration fin 2022 qui n'est pas passez inaperçue :    "Il y a deux semaines, nous avons passé, avec les évêques belges, deux heures avec le Pape, parlant entre autres de l'abolition de l'obligation du célibat. Cette question est devenue négociable et quelque chose est sur le point de se produire. Dans notre diocèse d'Anvers, nous avons cinq prêtres mariés :  un Biélorusse, deux Ukrainiens et deux Chaldéens. Il y a des discussions pour porter cette décision devant un autre niveau d'autorité. Le Pape est pris entre deux mondes :   vous ne pouvez pas lui demander de dire oui ou non. Il ne pourra jamais bien faire. C'est pourquoi nous préconisons que son autorité pour abolir le célibat obligatoire des prêtres soit supprimée et confiée aux conférences épiscopales, afin qu'elles puissent décider, pays par pays, région par région, ce qui est nécessaire pour garder les gens dans l'Eglise. Ce n'est qu'alors que nous pourrons sortir de cette impasse. Et le pape François est définitivement ouvert à ça".

En 2023, le Vatican va devoir décider le nom du nouveau chef de l'Eglise catholique belge. Reste à voir si les prises de position très progressistes de l'évêque d'Anvers Johan Bonny jouent en sa faveur ou en sa défaveur... 

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