dimanche 28 octobre 2012

Nicolas Colsaerts, l'espoir du golf belge

Né le 14 novembre 1982 à Schaerbeek, Nicolas Colsaerts tape ses premières balles à l'âge de 6 ans au golf de Boitsfort. Il y suit son père, hockeyeur averti, qui s'initie aux joies du swing avec son fils unique. Très vite, le talent inné du petit Nicolas impressionne. S'il continue à jouer au hockey, il donne sa priorité au golf. En catégorie de jeunes, il remporte tous les titres nationaux, que ce soit sur le Kids Tour, en minimes (1996), cadets (1997-1998) et scolaires (1999). Il évolue durant plusieurs années au club brabançon de Rigenée, avant de rejoindre le Royal Waterloo. A l'échelon international, il est sélectionné à deux reprises en Ryder Cup Junior.

Nicolas, qui affiche un handicap de +5, débute sa carrière professionnelle le 14 novembre 2000, le jour de ses 18 ans. Il devient le plus jeune joueur à gagner sa carte sur l'European Tour....mais ses débuts sont loin d'être probants. Il ne passe le cut qu'à huit reprises en 25 tournois (aucun Top 10), perdant irrémédiablement sa carte. Il reprend ses marques sur le Challenge Tour en 2002, où il réussit 6 Top 10, dont un dernier lors de la finale à Bordeaux, retrouvant dès lors sa place sur l'European Tour. Il remporte son premier succès pro à l'Omnium de Belgique à Houthalen en 2003, mais il reste toujours aussi irrégulier et perd sa carte en 2004. Rattrapé par ses vieux démons, Nicolas traverse une période de crise et de souffrance intérieure. Sa vie extra-sportive dans les boîtes de nuit est incompatible avec la carrière d'un pro de haut niveau.

La renaissance a lieu en 2008 lorsqu'il part trois mois se ressourcer en Australie dans l'Académie Agame dirigée par Ken Berndt. Il y repart à zéro comme un débutant et revient métamorphosé. Deux succès sur le Challenge Tour 2009 lui permettent de revenir sur l'European Tour, plus mûr mentalement. En 2011, il a cinq Top 10 à son actif et sa victoire à l'Open de Chine, qui lui ouvre la porte de nombreux tournois. Il intègre le Top 50 mondial en 2012 et est invité à intégrer l'équipe européenne de Ryder Cup. Au cours de celle-ci, il réalise une très belle prestation face à la paire Tiger Woods/Steve Stricker et apporte un point qui s'avérera prépondérant au décompte final pour la victoire. Bonne continuation à notre compatriote qui espère notamment participer aux Jeux Olympiques de 2016...

jeudi 25 octobre 2012

Nouveau musée à Bruxelles en mai 2013

Trois ans après l'inauguration du Musée Magritte qui connaît un grand succès, le quartier de la place Royale à Bruxelles va accueillir en mai 2013 le Musée Fin de Siècle, qui remplacera l'ancien Musée d'Art Moderne (fermé depuis 2011). Ce projet coûtera 7,5 millions d'euros répartis entre l'Etat fédéral, la Région Bruxelles-Capitale, les musées fédéraux et le don privé du baron et de la baronne Gillion-Crowet. Ce nouveau musée va réunir des oeuvres réalisées entre 1863 et 1914, issues de plusieurs musées fédéraux et de la collection Gillion-Crowet. Il présentera plus de 400 oeuvres sur 6.000 mètres carrés, entre réalisme social avec Constantin Meunier, luminisme d'Emile Claus, impressionnisme et peinture de plein air d'Anna Boch, Groupe des XX, Libre Esthétique, les "inclassables" James Ensor et Henry Evenepeol, néo-impressionisme de Seurat, Van Rysselberghe, post-impressionisme des Nabis, Fernand Khnopff, polyvalences artistiques, esthétique symboliste de Rops et de Nuncques, etc. Rappelons qu'à côté du Musée Magritte et de ce futur Musée Fin de Siècle, se trouve la section Art Ancien des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, célèbre pour ses tableaux de Breughel, Rubens, Jordaens, entre autres. Bref, pour les amateurs de peinture, rendez-vous dans le quartier de la place Royale où vous serez comblés!

dimanche 21 octobre 2012

Interview d'Axelle Red

La semaine dernière, la chanteuse belge Axelle Red a accordé une longue interview à "Paris Match Belgique" :

"Cela fait quinze ans maintenant que vous partez en mission avec Unicef-Belgique. Que ressentez-vous?
- J'essaie de ne pas être blasée. Je refuse de dire que tout est pareil. Je reste curieuse, ce qui me permet de constater les nuances culturelles et historiques. Chaque pays est différent et, en même temps, je ne peux m'empêcher de comparer. Grace à çà, je comprends les choses différemment.

- C'est le cas au Burundi?
- C'est un pays méconnu et pourtant extraordinaire. Il ressemble un peu au Congo parce qu'il est géographiquement tout proche et qu'il a aussi des relations historiques avec la Belgique. En termes de pauvreté, le Burundi me fait également penser au Niger, l'un des pays les moins développés de l'Afrique. Mais il faut se méfier des images toutes faites. Il y a des choses qu'on ne voit pas tout de suite... Je pourrais dire qu'il y a une douceur de vivre ici similaire à celle du Laos. Mais il ne faut pas se fier au sourire des enfants. Quand on va plus loin et qu'on discute avec tel professeur ou tel docteur, on s'en rend compte. La polygamie est forte au Burundi. Résultat : des jeunes filles se rendent à 19 ans chez le médecin pour leur quatrième grossesse. Vous imaginez? L'extrême pauvreté entraîne de nombreux problèmes pour les femmes et les enfants. Les abus sont nombreux.

- Il y a néanmoins du positif : vous avez visité plusieurs projets mis en place par l'Unicef ainsi que des projets burundais?
- Oui, c'est magnifique. Quand on parle pauvreté, on imagine souvent des gens sans dignité. Or, ici, ce n'est pas le cas. Malgré la guerre civile qui les a meurtris pendant dix ans, les Burundais ne sont pas défaitistes. Ils entreprennent et se mobilisent beaucoup dans les villages. J'ai vu des parents qui fabriquaient des briques pour construire une école. Ils en veulent. Du coup, çà motive. Ca me donne de l'énergie pour défendre ce pays et faire sa propagande. Avec l'Unicef, par exemple, nous faisons tout ici pour que les enfants puissent non seulement aller à l'école mais aussi y rester. Il faut savoir que, souvent, leurs parents ont besoin d'aide à la maison et aux champs. Le projet "Ecole, amie des enfants" tient compte de ces réalités. Avec peu de moyens, on offre un enseignement plus efficace. J'en suis fière. Pour donner l'indépendance à un peuple, il faut lui offrir l'éducation. C'est çà qui donnera une nouvelle génération d'universitaires, d'avocats, de médecins, d'ingénieurs. On trouve des richesses dans le sol, mais il faut les cerveaux et les technologies pour les exploiter.

- On imagine que certaines missions sont plus éprouvantes que d'autres. Ca vous fragilise ou çà vous endurcit?
- Disons que je me suis protégée une fois pour toutes. J'ai récemment enregistré un double album en anglais sur les violences sexuelles envers les filles et les femmes. Le maître mot, c'était l'empathie, la compassion. Après, j'ai écrit pendant un an un livre qui m'a permis de trouver toutes les réponses aux questions que je me posais. J'ai remis les choses en place. J'ai mieux compris la vie, ma position dans le monde, mes devoirs et mon droit au bonheur. Ca m'a fait du bien. Mon problème, c'est que je suis toujours très touchée par ce que je vois. Je suis très sensible aux autres. Du coup, çà fait mal. A un moment, je n'arrivais plus à gérer toutes les douleurs que je voyais. J'étais triste parce que je ne pouvais pas me battre davantage. Aujourd'hui, cette frustration n'a pas disparu complètement mais j'ai compris qu'il y a des phases dans la vie où l'on peut faire beaucoup et d'autres où l'on peut faire moins.

- Qu'est-ce qui prédomine chez vous : le côté artiste ou le côté citoyen du monde?
- Cela dépend des périodes. Pendant longtemps, le citoyen du monde a pris le dessus sur l'artiste et tout ce que je faisais en tant que chanteuse servait cette cause. Mais cela ne me rendait pas forcément heureuse parce que j'étais bloquée par ma carrière et mes enfants. J'avais tout çà en moi mais je ne pouvais pas le réaliser à plein temps. J'étais donc malheureuse, en détresse. J'avais l'impression de décevoir, et mon public qui attendait des choses, et mes filles qui voulaient une maman plus présente... Je souffrais d'un sentiment d'échec permanent. Heureusement, j'arrive à le dépasser actuellement.

- C'est l'écriture de votre livre qui a eu un effet thérapeutique?
- Oui mais je ne l'ai pas publié parce qu'il n'était pas prêt. Pendant un an, j'ai écrit comme si je menais des hautes études, comme si je faisais un doctorat. Le souci, c'est qu'il me faudrait une année de plus pour voir ce livre aboutir et qu'il soit intéressant pour les autres. Il est entre la thèse de doctorat et le roman. Dans la vie, on est amené à des choix...

- Le vôtre, c'est la chanson?
- Pas seulement. J'ai aussi choisi d'être la mère de mes enfants. J'ai un couple. Je dois protéger tout çà. A un moment donné, c'était très difficile de vivre à la maison avec moi. J'étais toujours dans mes pensées, absorbée par l'engagement humanitaire qui ne me quittait pas. Là, je dois dire que je suis enfin heureuse. Je viens de finir un album où je me suis permise d'être très romantique.

- Quelles valeurs transmettez-vous à vos filles Janelle, Gloria et Billie? Vous leur racontez vos missions pour l'Unicef Belgique ou vous préférez les protéger de çà?
- Je parle beaucoup avec l'aînée, Janelle, qui a 13 ans et demi. Parfois, je trouve même que je lui en dis trop, parce qu'elle sait beaucoup de choses. Avec les petites de 8 et 9 ans, j'utilise des mots adaptés à leur âge. Je ne veux pas que ce soit trop lourd. J'essaie de leur faire prendre conscience qu'on a beaucoup de chance chez nous car on a de l'eau potable et de la nourriture. Je suis furieuse quand elles gaspillent l'eau ou quand elles ne finissent pas leurs assiettes.

- Quelle mère êtes-vous?
- Parfois, à cause de mon empathie, j'ai l'impression de vivre la vie de mes filles. Tous leurs problèmes à l'école, leurs histoires de copains, leurs craintes, je les fais miens. C'est fatigant. Je suis du style inquiète mais, en même temps, quand la nourriture tombe par terre, on la ramasse et on la mange. On vit dans une ferme, on a des valeurs simples. J'y tiens. Ma fille aînée me dit souvent de la laisser tranquille. Elle veut prendre le tram maintenant. Il le faut mais çà ne m'amuse pas. J'ai peur pour elle. On fait donc du karaté ensemble car je veux qu'elle sache se défendre. On est ceintures vertes!

- C'est difficile de voir ses enfants grandir?
- Ca va. Janelle est chouette. L'an dernier, je la trouvais déraisonnable et puis, cet été, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais elle a complètement changé. Elle est devenue très mature. Du coup, c'est agréable de la voir grandir.

- Votre mari Philippe est de tous vos voyages, toujours très présent et protecteur. C'est davantage votre ange gardien que votre manager?
- Au mois de mars 2012, nous avons fêté nos 25 ans d'amour... On a tout vécu ensemble. Bien avant les missions d'Unicef Belgique, on voyageait sac à dos. On est partis au Vietnam quand on était encore étudiants. Aujourd'hui, c'est mon manager. Il est donc normal qu'il vienne avec moi en mission.

- Si tant est qu'il y a une recette pour faire durer un couple, quelle est la vôtre?
- Le secret, c'est le partage. Je connais des gens qui s'aiment beaucoup au début et qui ne se comprennent plus après parce qu'ils sont chacun dans leur bulle avec leurs soucis personnels. Il faut vivre des choses ensemble pour sentir ce que l'autre ressent. Il faut se battre parce que la société dans laquelle nous vivons est faite pour être individualiste et anti-couple. En tant que femme, on se dit :  "Il faut que je me réalise, que je ne sois pas dépendante de l'autre". Pour qu'un couple fonctionne, il faut bien sûr exister en tant qu'individu, mais il faut aussi pouvoir donner.

- C'est ce que l'amour au long cours vous a appris : à donner?
- A partager, à donner : oui. On est plus fort à deux. Mais il faut prendre le temps pour çà, pour aimer, pour comprendre. Avant, on devait quoi qu'il advienne rester dans un couple. Ce qui n'était pas bon. Aujourd'hui, on vit avec l'idée qu'on peut se séparer tout de suite. C'est aussi mauvais. Je me suis mariée parce que je suis romantique mais quelque part, je trouve le mariage ridicule. Certains font des promesses de bonheur quand ils sont heureux et quand çà va mal, ils les oublient...

- Comment avez-vous fait pour surmonter les crises?
- Je ne suis pas plus maligne que les autres parce que j'ai réussi mon couple. Je crois juste que c'est une question d'alchimie. Avec Philippe, on a la chance de s'être investis tous les deux. Mais il y a eu des moments où je comprenais pourquoi certains se séparaient. Ce n'est pas toujours facile... Ce qui aide, c'est quand il y a des évidences. Je souhaite à tout le monde d'avoir une vie de couple qui soit riche. Ca donne de l'énergie, çà procure tellement de bonheurs.

- A quoi ressemble votre vie à Linkebeek?
- J'ai un travail qui me permet d'être très présente pour mes enfants puisque j'ai un studio d'enregistrement à la maison. Parfois, je voyage aux Etats-Unis pour peaufiner des morceaux. Les tournées, c'est le week-end ou pendant les vacances. En fait, j'essaie d'être là au maximum pour mes proches. C'est important pour moi et, en même temps, c'est gênant. Créer dans le quotidien est difficile... Parfois, je suis jalouse des gens qui n'ont pas d'enfants, pas de couple et qui ont le temps pour créer parce qu'ils sont tout seuls. Moi, quand je suis heureuse d'avoir l'inspiration, je dois m'arrêter pour aller chercher mes filles à l'école!".

mercredi 17 octobre 2012

Bravo aux Diables Rouges !

Il y avait longtemps qu'on n'avait plus connu cela... Lors des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil, les Diables Rouges (l'équipe nationale belge de football) sont premiers de leur groupe, à égalité avec la Croatie (10 points tous les deux). Ils ont battu le Pays de Galles (0-2), la Serbie (0-3) et l'Ecosse (2-0), et ont fait match nul contre la Croatie (1-1). Il semble désormais clair que la première place de ce groupe va se jouer entre la Belgique et la Croatie, car la Serbie et la Macédoine n'ont que 4 points, le Pays de Galles 3 points et l'Ecosse 2 points. Le premier du groupe est directement qualifié pour le Mondial 2014 et le deuxième participera aux matchs de barrage. Prochain match pour nos Diables Rouges :  le 22 mars 2013 contre la Macédoine. Ces bons débuts de notre équipe nationale s'accompagnent d'un engouement populaire qu'on n'avait plus connu depuis longtemps, avec notamment la création de nouveaux clubs de supporters des Diables Rouges (pour la province du Hainaut, p.ex., les Reds Devils Dour, les Ultras Belgium de Naast et l'AS Baisieux Diables Rouges).

mardi 16 octobre 2012

Rétrospective de Constant Permeke à Bruxelles

C'est l'exposition-phare de cet automne dans notre pays :  une rétrospective du peintre et sculpteur belge Constant Permeke au palais des Beaux-Arts de Bruxelles, soixante ans après sa mort. Elle réunit 130 tableaux, dessins et sculptures. Né à Anvers en 1886, Constant part habiter à la côte belge en 1892 lorsque son père Henri Permeke devient conservateur du musée d'Ostende. Plus tard, il est élève libre aux académies des Beaux-Arts de Bruges et Gand, et il fait partie du deuxième groupe de l'Ecole de Laethem-Saint-Martin. Son expressionnisme relevait davantage d'un mode de vie que d'un style. Il voulait mettre en images ce qui est profondément humain, et représentait la dureté de la vie de simples travailleurs, dépeignant aussi bien l'existence des pêcheurs d'Ostende que la vie rurale des agriculteurs de Jabbeke. Le lien intime que ces personnes entretenaient avec la terre et la mer le fascinait. Les autres thèmes récurrents de son oeuvre sont les nus féminins, la femme comme symbole de fécondité, la maternité, la famille et la relation organique de l'homme à la nature. Après son décès à Ostende en 1952, sa maison et son atelier sont transformés en musée dédié à son oeuvre. Il a également donné son effigie pour les billets de 1.000 FB, aujourd'hui hors circulation.

mercredi 10 octobre 2012

Trois recettes bien belges

1° Dos de cabillaud à la flamande

Pour 4 personnes :  450g de dos de cabillaud, 1 citron, 2 gros oignons, 1dl de vin blanc, thym, laurier, persil plat, 100g de beurre salé, poivre et sel.

Peler les oignons et les couper en rondelles.
Disposer dans le fond du plat l'oignon et par-dessus le cabillaud.
Mouiller avec le vin blanc et le jus d'un demi-citron, saler et poivrer.
Peler à vif le citron, couper en rondelles de 3mm et disposer sur le cabillaud.
Placer autour le thym et le laurier.
Couvrir d'une feuille de papier aluminium et cuire 20min au four préchauffé à 200°.
Servir avec le persil haché.

2° Gaufre de Bruxelles

Pour un appareil d'environ 15 gaufres :  4 oeufs, 500ml d'eau, 500ml de lait, 25g de levure, 600g de farine, 200g de beurre fondu.

Battre les oeufs avec une pincée de sel
Ajouter l'eau, le lait et la levure, puis la farine tamisée.
Enfin, le beurre et laisser reposer deux heures.
Placer dans un moule à gaufres.
Servir avec du sucre impalpable ou/et de la crème Chantilly.

3° Boulet à la liégeoise

Pour 4 personnes :  800g de haché porc-veau, 2 gros oignons, 1 gousse d'ail, 2 grosses cuillères à soupe de persil haché, 2 oeufs, 1dl de lait, 100g de chapelure, sel, poivre.

Pour la sauce :  2 gros oignons, 1 gousse d'ail, 3 cuillères de sirop de Liège, 1/2dl de vinaigre blanc, 1 bouteille de bière brune de table, 2 cuillères de raisins secs, 1 cube de bouillon de poule, 1 noix de beurre, sel, poivre.

Pour les boulettes : tailler les oignons en petits cubes ; presser l'ail ; mélanger au haché de viande l'oignon, le persil, les oeufs, la chapelure, le lait, l'ail et enfin saler et poivrer ; faire des boulettes d'environ 4cm de diamètre, sauter au beurre de chaque côté et terminer au four avec un fond d'eau durant 15 min.

Pour la sauce :  tailler les oignons en rondelles et les faire revenir dans une poêle avec un peu de beurre ; ajouter l'ail puis le sirop de Liège ; quand c'est un peu caramélisé, déglacer au vinaigre puis ajouter la bière et les raisins secs ; laisser réduire de moitié puis ajouter le fond de viande ; incorporer le beurre quand la sauce est à bonne consistance ; rectifier l'assaisonnement.

Réchauffer les boulets dans la sauce et servir avec des frites.

Bon appétit!

dimanche 7 octobre 2012

Tom Lanoye, un écrivain belge engagé

Un des objectifs de ce blog est de mettre à l'honneur les Belges qui jetent des ponts au-dessus de la frontière linguistique. La semaine passée, je vous parlais de l'humoriste Bert Kruismans qui alterne spectacles en français et en néerlandais. Aujourd'hui, laissons la parole à l'écrivain Tom Lanoye dont les livres sont traduits en français depuis deux ans (voir mon article précédent à ce sujet :  http://ecrivainsbelges.blogspot.be/2012/03/les-flamands-la-foire-du-livre-de.html).

Tom Lanoye a décidé d'aller plus loin en jouant, seul en scène, la pièce tirée de son roman "La langue de ma mère", moitié en français, moitié en néerlandais, le tout sous-titré (du 9 au 13 octobre au Théâtre National à Bruxelles, du 16 au 18 octobre au Théâtre Royal de Namur). Elle raconte l'histoire de la perte soudaine de la parole de sa mère actrice. Cette pièce bilingue est également un geste politique pour cet écrivain belge qui s'était beaucoup engagé en 2006 à Anvers contre l'extrême-droite, et ces derniers mois contre le parti séparatiste NVA de Bart De Wever.

Tom Lanoye s'explique au journal "Le Soir" :

"Le bilinguisme, c'est ce qu'il faut faire aujourd'hui en Belgique?
- Faire cette représentation me procure un plaisir énorme, même si le sujet est très lourd, car c'est un hommage à la fois à ma mère, au théâtre, à la langue, aux langues maintenant. Entre lecture, monologue, performance, j'entre dans un no man's land tout à fait belge, en mélangeant ces deux langues et cela devient magique. On va dire qu'on est génial car cela devient un message symbolique : il y a d'autres Flamands que les flamingants, il y a de la belgitude dans la flamanditude, et vice-versa. Car mon livre parle non seulement de la Flandre et de moi, mais aussi de la Belgique et de thèmes universels tels que la perte non seulement de la langue mais d'une vie. Cela ne va pas changer beaucoup de choses mais au moins, je peux, comme écrivain flamand, montrer ma propre oeuvre en ne cherchant pas la scission, mais ce qui nous est commun en Belgique. J'ai la même position comme écrivain que les metteurs en scène et acteurs flamands : nous cherchons à mélanger les styles, les registres, les différents médias. Quand je suis sur scène, je suis écrivain, fils, entertainer, raconteur. Je lis mon propre texte mais cela se mélange, j'espère, à mon goût du théâtre et à un talent, que j'ai hérités de ma mère. Tout devient un stoemp littéraire à la belge.

- Faut-il y voir un geste politique?
- La beauté, c'est que c'est politique, sans l'être. Je ne vais pas faire sur scène des remarques sur les flamingants et les élections, mais le fait même de donner une pièce bilingue est politique. Cela veut dire que la scission n'est pas réelle, que quand on fait un effort des deux côtés et qu'on utilise les moyens modernes et personnels, on peut plus ensemble. Comme les Diables Rouges!

- Les artistes belges qui font ces ponts au-dessus de la frontière linguistique, ne nient-ils pas les différences entre les deux communautés?
- Croit-on vraiment que les gens d'Alaska et d'Alabama pensent qu'ils sont d'une même planète? Qu'ont-ils de commun? En Europe, on se demande si on doit faire une Europe des nationalismes! Regardons les grandes économies en croissance : la Chine, l'Inde, la Russie, l'Afrique du Sud ne sont pas des Etats-nations. Ils sont multiculturels, multireligieux, multilingues. Le Brésil est peut-être le plus homogène. Mais ce mot me gêne énormément. L'Etat-nation, c'est une solution du XIXème siècle pour des problèmes du XXIème siècle. C'était déjà une mauvaise solution au XIXème et aujourd'hui ce n'est plus faisable.

- Le sens que vous donnez à votre prestation au Théâtre National va-t-il être infirmé ou confirmé à Anvers le soir des élections du 14 octobre?
- La plupart des journalistes sont défaitistes. Comme en 2006, ce sera Patrick Janssens qui va gagner. Quel sera le score de Filip Dewinter? Et combien de % du Belang iront chez Bart De Wever? C'est la raison pour laquelle Bart De Wever n'est pas flou quand il se dispute avec Filip Dewinter, mais ne dit rien sur les ex du Vlaams Belang qui viennent dans son parti. La NVA aurait dû leur demander de signer un texte qui les engage. Or il reste un flou artistique, électoralement rentable, mais avec quel impact pour le futur?

- Vous dites comme Guy Verhofstadt : NVA et Vlaams Belang, c'est kif-kif?
- Non. Ce n'est pas vrai dans les faits. Je n'ai pas de problèmes avec des gens qui disent démocratiquement qu'il faut divorcer. Comme Flamand, je ne veux pas que la Belgique disparaisse car on a beaucoup à y perdre. Que pèse la Flandre par rapport à la Chine? C'est comme si les Marolles disaient qu'elles allaient se séparer du reste de l'Europe! Bart De Wever est très ambigu sur la multiculturalité. En même temps, il n'a pas une idée ethnique des Flamands ou d'une purification ethnique des Flamands. Certes, il joue au gentil et au méchant, alternativement. Ainsi, il a craint que les bagarres à Borgerhout renforcent la séduction du Vlaams Belang, d'où sa sortie totalement folle :  "La ville n'est pas à tous". Il se rétracte ensuite en disant :  "La ville est de tout le monde si tout le monde est de la ville". Qu'est-ce que cela veut dire? Je mange quand j'ai faim et je ne mange pas quand je n'ai pas faim? Mais bon, rhétoriquement, il est fort.

- Il n'a pas de colonne vertébrale?
- Pour le moment, il n'a que sa colonne vertébrale, le reste a disparu! C'est un stratège énorme. Evidemment, il ne montre pas sa colonne vertébrale et sa seule idéologie, le nationalisme :  son but est de terminer la Belgique. Il doit faire un zigzag stratégique, comme le font tous les politiciens. Je suis très déçu par Bart De Wever car je croyais qu'il était un vrai conservateur mais en fait, c'est un politicien qui fait de la politique rhétorique, mais n'a rien gouverné en 20 ans... On n'a jamais entendu un seul mot venant de lui comme membre de la coalition à Anvers. Un pied dedans, un pied dehors : il joue ce jeu très bien. Mais c'est aussi grâce à la faiblesse des trois autres partis traditionnels. Maintenant, à Anvers, il a finalement un adversaire face à lui : le bourgmestre sortant Patrick Janssens.

- Ne faudrait-il pas qu'il gagne à Anvers et échoue en gérant la ville?
- J'habite à Anvers et j'ai un seul but : que la ville soit bien gouvernée. Or c'est le problème. Tout le monde sait qu'il restera président de son parti. Il n'a jamais rien conduit, sauf sa voiture. Et maintenant, il dit qu'il va combiner la ville et le parti? Je n'ai pas besoin d'idéologie pour être choqué.

- Le bilan Janssens, ce n'est que du positif?
- L'atmosphère amère s'est transformée en fierté. Patrick Janssens a de grands projets et des propositions structurelles, il sait bien organiser, il l'a prouvé. Je n'ai pas aimé, par contre, sur des dossiers symboliques comme le port du foulard, la décision qu'il a prise mais aussi la manière dont il l'a prise et forcée. C'est mieux, bien sûr, que quelqu'un sache gouverner plutôt que de discuter sans fin, comme à Bruxelles. Mais de temps en temps, c'est trop. On dt qu'il considère les gens comme des clients. J'ai un problème avec cela, bien qu'il soit comme moi fils de boucher mais sans les lunettes qui font la différence...

- Si Bart De Wever gagne à Anvers, c'est le début de la fin pour la Belgique?
- J'étais plus pessimiste il y a quelques mois. Car avoir la réforme de l'Etat et un gouvernement, c'est mieux que de ne rien avoir. La NVA, elle, est devenue une armée mexicaine. Ce n'est pas un parti mais le fan-club de Bart De Wever avec quelques bons, mais, rares, politiciens. La plupart des membres de la NVA sont des opportunistes, des ratés venus d'autres partis. Cela veut dire quoi du point de vue idéologique? Même à Anvers, le seul ciment de la liste, c'est Bart De Wever et les grands ennemis que sont la Belgique et le socialisme. Ce n'est pas de la propagande mais je crois vraiment que Bart De Wever ne va pas gagner à Anvers. Regardez la dernière page du magazine de campagne de Patrick Janssens consacré à son rêve. Ca, c'est important. Je n'ai jamais entendu ce qu'était le rêve de Bart De Wever comme bourgmestre. Peser 60kg? Changer deux slogans? Chasser les dealers, casser le socialisme? Cela va changer tout? On va se réveiller dans un Walhalla flamingant où tous les problèmes seront résolus? Sa promesse, c'est lui, uniquement, et cela ne me suffit pas".

vendredi 5 octobre 2012

Nicolas Colsaerts, l'étoile montante du golf belge

De retour de la Ryder Cup, notre compatriote Nicolas Colsaerts s'est confié à la presse :

"En quoi cette Ryder Cup 2012 va-t-elle changer votre vie?
- Quand on vit une expérience comme celle-là et qu'on a le sentiment de s'être pas trop mal débrouillé, c'est une arme supplémentaire à son répertoire. Ca ne va pas changer mon plan de carrière, si ce n'est que je vais avoir envie d'en jouer plusieurs maintenant!

- Gagner une Ryder Cup vaut-il plus que gagner 5 ou 10 places au classement?
- Ca n'a rien à voir. C'est une expérience à part entière.

- Cette compétition se déroule en équipe, mais vos onze équipiers vont bientôt redevenir des adversaires?
- Oui mais ce sera différent. On a créé des liens tellement spéciaux. En fait, on se rend compte qu'en tournoi individuel, on arrive tous avec un masque, on se crée un personnage. Tandis qu'ici, tout le monde se met à nu. La vraie personnalité des gens fait surface, et cela débouche sur des liens dès lors particuliers. Quand je suis revenu de ma partie contre Tiger Woods, plusieurs d'entre eux m'ont dit "Putain, quel guerrier!". Garcia, qui me découvrait pratiquement, m'a dit s'être demandé :  "Mais qu'est-ce que ce type?". Je pense en fait qu'ils étaient contents de voir que cela m'importait d'apporter ma contribution à notre succès.

- Jouer avec des gars comme Westwood ou Garcia vous a-t-il rassuré?
- C'était le but. Westwood le vendredi, c'est moi qui l'avais demandé. L'idée était d'un peu me cacher derrière lui. Bon, c'est vrai que çà a été l'inverse finalement. Mais il m'a aidé aussi en se mettant en retrait dans cette partie.

- Le public américain était invivable?
- Oui car on entend quand même des trucs invraisemblables pendant toute la journée. Moi, çà allait car je ne suis pas encore trop connu là-bas, mais quand j'ai joué avec Westwood et Garcia, j'ai pu mesurer combien c'était pesant. Ce qui est incroyable, c'est la façon dont les gens réagissent sur ce tournoi. Pas seulement de manière négative, mais aussi dans l'autre sens. On sent comme les gens sont derrière nous, c'est incroyable!

- Votre objectif est pourtant désormais de jouer davantage aux Etats-Unis?
- Oui, je vais tenter de décrocher ma carte, ce qui me permettrait de jouer plus facilement des deux côtés de l'Atlantique. Le calendrier va un peu changer, mais je ne suis pas encore mûr pour acheter la villa avec mon panier de basket au garage et faire mes barbecues tous les week-ends. Ce n'est pas encore pour tout de suite...

- Que pensez-vous de cette image snob qui continue à coller au golf?
- Pas grand chose car je ne suis pas certain d'avoir des conversations très intéressantes avec les gens qui pensent çà.

- Avec ce qui vient de se passer, croyez-vous pouvoir prétendre au titre de Sportif Belge de l'année 2012?
- Je pense mériter d'être considéré dans les sportifs belges de l'année. Mais bon, Philippe Gilbert fait une saison incroyable aussi. De toute façon, en Belgique, on aura toujours des éclats parce qu'on n'a pas une grosse machine sportive, comme les autres gros pays. On n'aura jamais beaucoup de grands moments dans une année, mais on aura des moments forts.

- Après la Ryder Cup, quel serait votre prochain rêve?
- Je vais sans doute aller au Masters pour la première fois. C'est un événement qui compte dans la carrière d'un joueur. Et puis il y a encore plein de cases à remplir. Je n'ai à ce stade-ci gagné que deux tournois, et je vais donc aussi essayer d'encore étoffer mon palmarès. Bien sûr, si le Masters ou le British pouvaient tomber, ce serait exceptionnel aussi".

mardi 2 octobre 2012

La ville de Dixmude

Située le long de l'Yser, la ville de Dixmude (Diksmuide en néerlandais) abrite l'un des trois béguinages de la province de Flandre Occidentale avec Bruges et Courtrai. Il date du XIIIème siècle et accueille aujourd'hui des personnes handicapées :  http://dorpstraat-mariakerke.skynetblogs.be/archive/2010/08/16/begijnhof-in-diksmuide.html (photos de notre ami Willy).

Mais Dixmude est surtout associée aux affrontements sanglants qui ont lieu dans la plaine de l'Yser durant la première guerre mondiale lorsque l'armée belge et le roi Albert Ier ont ouvert les écluses et se sont retranchés pendant quatre ans dans ce dernier lambeau de territoire libre. Aujourd'hui, on peut encore voir le Boyau de la Mort, le dernier vestige conservé des tranchées du front belge de la première guerre mondiale :  http://dorpstraat-mariakerke.skynetblogs.be/archive/2010/11/11/in-flanders-fields.html (photo de notre ami Willy).

Dixmude accueille aussi chaque année le Pélérinage de l'Yser en août. Il a été pendant longtemps récupéré par le mouvement nationaliste flamand, mais les organisateurs ont décidé cette année de mettre à l'honneur le soldat wallon Amé Fiévez (passé sous oubli depuis son décès en 1917!) et de déplacer, à partir de 2013, le pélérinage au 11 novembre afin d'en revenir à une commémoration de la première guerre mondiale. On ne peut que se réjouir de cette sage décision.

Plus d'infos sur la province de Flandre occidentale :   http://journalpetitbelge.blogspot.be/2012/04/la-province-de-flandre-occidentale.html