jeudi 29 novembre 2018

"La légende de Saint-Nicolas" (Xavier Deutsch)

                                            Aucun texte alternatif disponible.

Voici une suggestion de cadeau pour vos enfants et petits-enfants...

Rappelons que l'écrivain belge Xavier Deutsch (né en 1965) a commencé sa carrière littéraire en 1989, a écrit de nombreux livres pour la jeunesse et les adultes, et a reçu le prix Victor Rossel. Et il vient d'être élu conseiller communal Ecolo dans sa commune de Chaumont-Gistoux.

Plus d'infos :   http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Deutsch%20Xavier

lundi 26 novembre 2018

Virginie Efira dans le film "Un amour impossible"

L'actrice belge Virginie Efira est actuellement au cinéma à l'affiche du film "Un amour impossible", inspiré du roman autobiographique de Christine Angot.

Virginie Efira a répondu aux questions des journaux du groupe Vers l'Avenir :

"Qu'est-ce qui vous a attirée dans ce rôle?
- J'avais lu le roman de Christine Angot à sa sortie, donc bien avant qu'il soit question d'un film. Je l'avais adoré, il m'avait bouleversée. Je comprenais Rachel, son complexe d'infériorité, sa discrétion, le fait qu'elle ne veut pas déranger le monde, tout en étant solide. C'est assez complexe, parce que c'est une femme qui encaisse, ce n'est pas une victime. Elle n'attend rien de cet homme mais sa blessure originelle, c'est que son père ne l'a pas reconnue, donc elle ne veut pas de ça pour sa fille. C'est quelque chose auquel elle tient parce que ce n'est pas juste.

- Comment expliquez-vous ce sentiment d'infériorité?
- C'est dû à sa classe sociale, son statut de femme et ses origines juives qui la placent dans cette position sans qu'elle ne puisse rien y faire. C'est intéressant parce qu'on voit qu'elle essaie toujours de faire les bons choix, mais, par moments, elle est terriblement aveuglée. Quand sa fille ne va pas bien, elle se dit que c'est de sa faute parce que son père est plus intéressant et qu'elle s'ennuie avec elle.

- Ses choix sont donc très limités pour vous?
- Une vie est faite de choses qu'on ne peut pas toujours maîtriser. Quand il y a un sentiment amoureux, est-ce qu'on est encore libre? On peut interroger la question du libre arbitre de façon plus large. Est-ce que ça existe vraiment? Je ne sais pas.

- On voit pourtant que les choses ne sont pas figées.
- Il y a une évolution à partir du moment où ce rapport de domination est nommé par sa fille. C'est elle qui lui dit qu'elle ne pouvait pas faire autrement. Il y a un changement une fois qu'on passe de l'invisible au visible, on le voit avec tout ce qui se passe avec MeToo. A un moment donné, une parole est dite, est révélée dans la société. Après, chacun en fait ce qu'il veut, mais c'est une chose qui me paraît assez fondamentale et importante, et qu'on retrouve dans le roman et dans le film.

- Vous avez rencontré Christine Angot lors de l'avant-première. Qu'a-t-elle pensé de l'adaptation?
- Elle m'a dit qu'elle avait trouvé ça bien. Je pense qu'elle a vu que le film respectait quelque chose d'assez important pour elle :  l'absence de sentimentalisme, on s'en tient aux faits. Elle a eu l'intelligence de ne pas s'incruster dans le travail ou superviser. J'aurais été très mal à l'aise parce que c'est sa propre existence. Je me serais encore plus posé la question de ma légitimité".

jeudi 22 novembre 2018

"Léopold II, potentat congolais : l'action royale face à la violence coloniale" (Pierre-Luc Plasman)

                                                   

Cet ouvrage intéressant, bien documenté et objectif est l'adaptation d'une thèse de doctorat en histoire présentée à l'Université Catholique de Louvain en 2015. Ce n'est pas une biographie du roi Léopold II, mais une étude du fonctionnement de l'Etat Indépendant du Congo.

Pierre-Luc Plasman commence par retracer le rêve colonial du souverain qui aboutit lors de la conférence de Berlin de 1885 par la création de l'Etat Indépendant du Congo. Il nous explique ensuite comment travaille le gouvernement congolais à Bruxelles, le rôle des secrétaires généraux, les rivalités et oppositions entre les uns et les autres, les différents canaux d'information du Roi. Il fait de même avec l'administration léopoldienne au Congo. Pierre-Luc Plasman revient aussi sur les atrocités commises que plus personne ne peut nier aujourd'hui.

Après nous avoir expliqué concrètement le fonctionnement de l'Etat Indépendant du Congo, l'auteur détaille les critiques et dénonciations contre les violences, les campagnes de presse anticongolaise qui aboutissent à la création d'une commission d'enquête.  Léopold II décède en 1909 et lègue le Congo à la Belgique.

Quelle est la conclusion de Pierre-Luc Plasman sur ces violences?

"Les massacres ne sont pas ordonnés par le gouvernement léopoldien, mais ils se produisent dans un contexte d'incitation permanente à accroître la production tout en laissant le champ libre aux acteurs sur place. Hauts fonctionnaires territoriaux et directeurs de sociétés abusent largement de leurs prérogatives, tandis qu'agents subalternes et sentinelles africaines intègrent la bestialisation de leur comportement dans leur cadre de travail. Les violences ne se limitent pas aux régies de l'Etat. Elles se déchaînent même avec plus de brutalité dans les concessions, où la productivité permet toutes les exactions. Aussi horribles soient-elles, ces violences de masse ne peuvent pas être qualifiées de génocidaires. De même, la moitié de la population congolaise n'a pas été exterminée. Il existe cependant bel et bien un déclin démographique, dans lequel la terreur et la violence jouent un rôle primordial à côté d'autres facteurs, comme la dénatalité vénérienne".

Sur le rôle de Léopold II, l'auteur fait remarquer son manque d'objectivité : 

"Avec l'âge,  l'esprit et l'intelligence du monarque sont devenus rigides et teintés de misanthropie. A plusieurs reprises, il dénie l'existence des abus et il distingue dans la campagne anticongolaise l'expression d'une frustration de l'impérialisme anglais. Plus généralement, le Roi ne perçoit pas que la source des abus réside dans le système d'exploitation. Dès lors, son appréciation place la responsabilité sur des acteurs collectifs, à savoir les sentinelles africaines, les compagnies commerciales et la force publique. Léopold II se place dans une position défensive et offensive à l'égard des critiques et ne cherche plus dans les dernières années qu'à maintenir sans profonde modification le régime léopoldien. L'appareil étatique n'est pas non plus une pyramide sur laquelle le Roi règne sans partage, mais ressemble plus à une matriochka. Sentant le fil des jours s'écouler, Léopold II désire mettre une touche finale au programme de son règne :  il veut une Belgique plus grande, plus forte et plus belle. Léopold II n'a donc pas cherché à s'enrichir personnellement, même si son train de vie est devenu - quoique tardivement - plus luxueux".

Bref, après avoir lu cet ouvrage, on ne peut plus parler ni de génocide, ni d'œuvre civilisatrice. La vérité historique est plus nuancée et est à mi-chemin entre ces deux extrêmes. Les responsabilités sont nombreuses. Et il faut aussi remettre les faits dans le contexte de l'époque.

lundi 19 novembre 2018

Premier album de Mustii

Le jeune auteur-compositeur-interprètre-acteur bruxellois Thomas Mustin (alias Mustii) vient de sortir son premier album pop, intitulé "21st Century Boy". Pour l'écouter :   https://www.youtube.com/watch?v=5HKLb1p-p3o

Mustii a répondu aux questions de la presse :

"Vous avez au départ une formation théâtrale et vous avez fait du cinéma. Maintenant, vous sortez un album. Comment gérez-vous vos deux carrières?
- J'ai un agent pour le cinéma et un label côté musique. Même si ce sont deux mondes assez cloisonnés, j'ai une équipe qui accepte et comprend que le cinéma peut nourrir le projet musical. Il ne faut pas voir ça comme deux choses contraires. Les artistes sont de plus en plus décomplexés. Avant, on disait "c'est l'acteur qui chante" ou "c'est le chanteur qui joue, c'est un caprice". Aujourd'hui, j'ai l'impression que le public demande des ponts entre disciplines. Les artistes ont besoin de passer par plusieurs médiums pour faire passer leur message.

- Dans "21st Century Boy", quel est votre message?
- Le personnage, le 21st Century Boy, est une sorte d'alter ego, un Hamlet du 21ème siècle. Le personnage de Shakespeare doit faire face au décès de son père. Il est très moderne de ce point de vue. L'album est conçu comme un journal intime. C'est lui qui parle et chaque chanson est une sorte d'aveu d'inquiétude sur un sujet. Il est inspiré d'une figure adolescente qui subit un traumatisme, comme dans les films de Gus Van Sant, Larry Clark, Harmony Korine. L'idée était ensuite de confronter ces angoisses à une musique qui, elle, est beaucoup plus grandiloquente, épique, large. Le côté galvanisant était indispensable, j'aime l'idée des paradoxes et des contrastes.

- Quelles sont vos inquiétudes?
- Il y a la question de la religion, la spiritualité, le rapport aux autres, le fait de ne plus se sentir en phase avec la société, pas intégré. J'ai repris ça du début de mon adolescence et j'ai ensuite fictionnalisé. J'imagine comment il va vivre après un traumatisme. Est-ce qu'il va vivre avec ces peurs? Se suicider? Aller vers la destruction des autres? Vers l'isolement?  Ou au contraire, est-ce qu'il va regorger de vie? Chaque texte est un aveu d'angoisse sur le monde qui l'entoure mais sur des thèmes différents.

- Ce n'est pas pessimiste pour autant parce que vous ne donnez pas la réponse?
- Effectivement. A la fin de la chanson éponyme, il dit clairement qu'il ne va pas bien, il dit qu'il va peut-être prendre une arme, mais ne dit pas qu'il va le faire. J'avais envie de faire un album très lâcher-prise. Le but n'était pas de plomber les gens. Pour moi, l'inquiétude n'est pas du pessimisme. On est tous un peu inquiets, c'est moteur, c'est une forme d'observation et d'intelligence, ça peut être très constructif.

- L'album n'était pas encore sorti que la majorité de vos dates de concert affichaient sold out. Ca vous fait quoi?
- Eh bien, je me dis que je dois être à la hauteur!  Je suis un angoissé de nature, depuis tout petit. C'est hypermotivant mais en même temps, j'ai peur de décevoir. Mais ça booste deux fois plus! Le seul moment où je me sens rassuré, c'est quand je suis sur scène.

- Pourquoi des chansons en anglais et pas en français?
- Ca m'est déjà arrivé d'écrire des trucs en français, mais je ne me sens pas encore prêt à partager ça. C'est lié à la musique que j'écris aussi, une musique liée aux sonorités anglo-saxonnes. Ca n'aurait pas marché avec du français, c'est référencé Lana Del Rey, Florence and The Machine, Hyphen Hyphen. J'écoute aussi beaucoup Bowie, New Order, Depeche Mode, Rihanna. 

- L'ado de "21st Century Boy", c'est un peu votre Ziggy Stardust à vous?
- J'y ai un peu pensé mais Bowie, lui, le poussait très loin. Pour mes lives, je ne veux pas aller dans l'incarnation totale. J'aime trop l'aspect sincère du moment, je ne veux pas tomber dans l'aspect millimétré, théâtral où je ne serais qu'un personnage. Et ne pas tomber dans la schizophrénie totale parce que la frontière est fragile. C'est vrai qu'il y a, avec mes cheveux teints, une évocation du personnage.

- Vous, finalement, comment avez-vous trouvé votre place?
- Je crois que ce sont mes parents qui m'ont beaucoup aidé en m'inscrivant à des cours de théâtre. Ca m'a aidé à m'assumer, ça a été thérapeutique au départ. Ils se sont dits que ça allait peut-être m'ouvrir...et j'ai adoré ça. En me présentant face aux autres, j'avais des raisons de m'assumer".

jeudi 15 novembre 2018

L'humoriste belge Véronique Gallo

Née en 1976 à Liège, Véronique Gallo est maman de trois enfants. Après avoir été professeur pendant dix ans au collège Sainte-Croix à Hannut, elle décide d'arrêter en 2008 pour le théâtre. Elle s'est fait remarquer sur YouTube grâce à des capsules humoristiques intitulées "Vie de mère" :   https://www.youtube.com/watch?v=7SfP5iboMNM&index=2&list=PLB3s-xND1Lpu4IfzQpzQ-RRD-Sgb1MXRr&t=0s

Sa carrière dépasse aujourd'hui nos frontières. Remarquée par Kev Adams qui devient son producteur, 60 capsules ont été ré-enregistrées pour les chaînes M6 et Teva. Outre cette diffusion, Véronique Gallo part en tournée chez nous avec "The One Mother Show", un spectacle basé sur les mêmes thèmes que "Vie de mère" :  elle sera le 20 décembre à Liège, le 21 décembre à Louvain-la-Neuve, le 19 janvier à Uccle, le 27 janvier à Spa et le 9 mai à Namur.

lundi 12 novembre 2018

Nouveau livre de Gabriel Ringlet

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Né en 1944, Gabriel Ringlet a une vie bien remplie :   prêtre, poète, théologien, ancien professeur à l'Université Catholique de Louvain. Il est aussi membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique.

Il vient de sortir un nouveau livre :  "La grâce des jours uniques :  éloge de la célébration", paru aux éditions Albin Michel. A cette occasion, il a répondu aux questions des quotidiens du groupe Sud Presse :

"Vous parlez du rite et de son importance :  les rites religieux mais aussi les rites autour des grands matchs de foot, ou au décès de stars (comme Johnny). Le rite s'est déplacé aujourd'hui?
- Le rite est en tout cas plus urgent et plus important que jamais. J'ai suivi le Mondial de tout près, et toutes les dimensions de la liturgie classique, de la messe et même d'une messe solennelle que le pape François peut célébrer place Saint-Pierre, on les retrouve dans le rituel footballistique d'aujourd'hui. Dans les événements publics, le rite est omniprésent. Dans les attentats, par exemple, pour moi, c'est très frappant et très touchant de voir qu'une personne, anonyme, peut sortir de chez elle avec sa petite fille pour aller déposer une fleur à l'endroit où quelqu'un a été tué, en silence, avec tout un rituel, une gestuelle. Et on peut avoir ces mêmes gestes lors de la disparition d'une vedette. Donc, de fait, le rite est partout.

- Si le rite s'est déplacé, c'est parce que le rite religieux n'attire plus?
- C'est vrai que les lieux classiques qui nous donnaient du rite sont complètement désertés. Et le phénomène dépasse nos églises. J'ai parlé avec des musulmans pratiquants qui venaient du Maroc et me disaient que, dans leur petite ville, il y a 200 ou 300 mosquées mais avec 5 pratiquants par semaine. Mais ce n'est pas parce que les lieux traditionnels de rites se voient désertés que le besoin de célébrer la naissance, l'alliance et la mort, eux, ont disparu. Alors, on cherche d'autres lieux, on invente d'autres rites, on va voir dans d'autres sagesses. 

- Comment renouveler le rite?
- Nous voulons former des célébrants laïcs (hommes et femmes) qui n'auront pas du tout été ordonnés prêtres, qui n'auront pas fait de théologie, mais qui ont une très grande sensibilité et qui ont envie d'aller dans ce sens-là. Depuis que le livre est sorti il y a un mois, des dizaines de gens m'ont dit qu'ils voulaient s'inscrire dans notre "école de célébration", qu'on annonce pour 2020. Ca veut dire que des tas de gens se sentent peut-être une vocation pour cela.

- Et l'Eglise, comment réagit-elle?
- L'Eglise est à mon avis complètement perdue et elle a tout avantage à se réjouir que des lieux se mettent à inventer, à respirer, et à dire qu'il faut que ça change. Et si l'Eglise veut survivre, elle ne pourra que suivre ces chemins qui vont s'ouvrir. On ne lui demande pas la permission, mais on le fait volontiers en dialogue, si le dialogue est possible.

- Et dans quels lieux pratiquer ces rites?
- Moi, je crois au sacré laïc, comme au sacré juif ou musulman. Et il me paraît normal d'ouvrir l'église à tous ces rites. J'ai plein de réactions positives à cette idée, des gens qui préféreraient célébrer des funérailles laïques dans l'église de leur quartier plutôt que dans une salle de sport ou un funérarium. Même chez les francs-maçons, il y a des réponses favorables à cette proposition".

jeudi 1 novembre 2018

La famille belge Houben (3) : Greg Houben

Article dédié à Edmée, la plus ancienne et la plus fidèle lectrice de ce blog....

Je vous ai déjà parlé du peintre Charles Houben et du musicien Steve Houben :

- Charles :   http://journalpetitbelge.blogspot.com/2010/03/le-peintre-belge-charles-houben.html

- Steve :  http://journalpetitbelge.blogspot.com/2010/09/steve-houben-lacademie-royale-de.html

Aujourd'hui, je voudrais vous parler de Greg Houben qui a sorti un nouvel album en 2018 et est actuellemnt en tournée.

Voici la présentation de ses concerts :   "Greg a le cœur qui balance. Entre Belgique et Brésil, entre musique et théâtre, entre jazz et chanson française. Il accumule des quatre coins du monde, comme des pépites, des mélodies, chacune associée à une rencontre, un voyage, un sentiment. La chanson lui apparaît alors comme une évidence, comme l'élément permettant d'unir son amour pour les mots, pour les mélodies et les histoires. Lors d'une tournée au Brésil, Greg saisit l'occasion d'enregistrer ses premières chansons en français. Il invite ses amis musiciens pour les amener à deux blocs de Copacabana, au studio Compania dos tecnicos, lieu mythique qui a vu défiler les plus grands noms de la musique brésilienne tels que Chico Buarque, Arlindo Cruz, Caetano Veloso, Beth Carvalho. C'est là que la magie s'opère et révèle une série de morceaux délicieux remplis de joie de vivre. De retour à Bruxelles et conscient du joyau qu'il a entre les mains, Greg façonne la matière première à l'image de son univers, unique, loin des exercices de style. Si l'on décèle chez Greg des fragments de Mathieu Boogaerts, de Louis Chedid, de Chet Baker, mêlés à la tendresse d'un Bourvil, on lui remarquera, et cela après deux mesures à peine, une singularité attachante et une manière élégante et chaloupée de raconter sa propre histoire".

Je vous propose d'écouter Greg Houben :  https://www.youtube.com/watch?v=ppbMXW4HYXc

Que de talents dans notre pays !