jeudi 31 janvier 2019

L'unique carte "Utopia" d'Abraham Ortelius

                                  La Fondation Roi Baudouin acquière une carte unique Utopia dessinée par Ortelius 

La Fondation Roi Baudouin a acheté l'unique carte "Utopia" (1595-1596) d'Abraham Ortelius. Il s'agit de la représentation visuelle que le cartographe a réalisée sur base du livre Utopia de Thomas Moore. Abrah Ortelius (1527-1598) a débuté sa carrière en tant que coloriste chez Christoffel Plantijn, et est devenu cartographe et humaniste. Il est aussi devenu un ami de la maison et un auteur lié à l'imprimerie, où la grande majorité de ses atlas ont été imprimés. Ortelius a acquis une renommée en tant qu'inventeur de l'atlas moderne. Un objectif atteint grâce à ses connaissances et à ses nombreux contacts avec des savants de toute l'Europe, quelques années avant que Gerard de Jode et Gerard Mercator éditent également un atlas. Pour la conception de sa carte "Utopia", il s'est basé fidèlement sur les indications du livre de Thomas Moore pour la partie écrite en 1515 lorsque Moore était en mission diplomatique à Anvers. Elle a été imprimée en douze exemplaires, mais c'est le seul encore connu. Il avait fait sa réapparition en 2016 lors de l'exposition "Op zoek naar Utopia" au Musée M de Louvain.

La carte "Utopia" a été mise en vente récemment par un collectionneur. La Fondation Roi Baudouin et le Fonds Charles Vreeken se sont unis pour l'acquérir pour un montant de 175.000 euros. Cette acquisition rejoint parfaitement un des objectifs de la Fondation Roi Baudouin (créée en 1976 pour les 25 ans de règne du souverain) :   acquérir des œuvres d'art du patrimoine belge, les valoriser et les rendre accessibles au grand public. La fondation a décidé de confier cette carte en prêt permanent au Musée Plantin-Moretus à Anvers.

lundi 28 janvier 2019

L'apôtre Mathieu par Van Dyck

                                          

Nouveau tableau à la Maison Rubens à Anvers :   "L'apôtre Mathieu" d'Antoine Van Dyck. Le jeune peintre s'est sans doute inspiré de Rubens pour ses apôtres. Rubens avait peint vers 1610 une série d'apôtres pour le duc de Lerma que Van Dyck a dû voir dans l'atelier de son maître. "L'apôtre Mathieu" fait partie de la série Böhler, du nom du marchand d'art allemand Julius Bohler qui en fit l'acquisition vers 1914 auprès d'une collection privée italienne. Il a ensuite revendu les œuvres séparément à différents musées et particuliers. Il existe encore huit des treize compositions de la série, dont quelques-unes dans des collections privées.

Grâce à un legs, la Fondation Roi Baudouin a pu acheter "L'apôtre Mathieu" d'Antoine Van Dyck. Elle a ensuite financé la restauration de ce portrait par l'Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA). Il a d'abord été nettoyé : la couche de vernis jaunie et les repentirs ont été enlevés couche par couche. Les fissures et les lacunes dans la couche ont été comblées. Le problème majeur était toutefois que le support en bois du panneau était rongé par les xylophages, et fut donc soumis à un traitement appelé dans le vocabulaire des restaurateurs "secondary flexibly attached support". La restauratrice Aline Genbrugge a appris cette technique à Londres, et c'est la première fois que cette méthode était appliquée en Belgique.

Après la restauration, la Fondation Roi Baudouin a décidé de le confier en prêt permanent à la Maison Rubens à Anvers. C'est le septième prêt permanent fait par la fondation à ce musée anversois qui a déjà reçu l'ensemble en argent du ciseleur Theodoor Rogiers, l'Hercules de Lucas Faydherbe, le manuscrit De Ganay d'après Pierre Paul Rubens, et deux toiles de Jacobs Jordaens. La Fondation Roi Baudouin remplit ainsi sa tâche de protection, de conservation et de valorisation d'œuvres d'art afin d'être rendues accessibles au grand public.

Plus d'infos sur la Maison Rubens :   www.rubenshuis.be