Carte blanche de Sandy Evrard

Carte blanche de Sandy Evrard, bourgmestre de Messines (une commune à facilités de Flandre occidentale) parue il y a quelques jours dans les quotidiens du groupe "Vers l'avenir" :

Nous y voici de nouveau : le 13 juin, nous devrons de nouveau aller voter. Pourquoi? Parce qu'une paire de "bonobos" n'a pas la décence, la volonté et surtout la sincérité de résoudre un "détail" politique. Considérez comme vous le voulez, BHV reste surtout un problème pour la politique elle-même et ses petits postes. Les gens ont raison d'en avoir plus que marre. Peut-être devrait-on enlever le salaire des gens qui se trouvent autour de la table de négociations aussi longtemps qu'il n'y a pas d'accord? C'est peut-être une mesure populiste et simpliste, mais je crois qu'elle serait efficace...

Un peu de sens commun, c'est ce qui nous manque dans la politique nationale. Il est grand temps que de nouvelles personnes s'occupent de politique. Les "décideurs" actuels, de n'importe quel parti, s'occupent avant tout de leur message, de se vendre, au lieu de s'occuper du contenu. L'hypocrisie de certains politiciens dépasse les bornes. Les bourgmestres de la périphérie bruxellosie qui parlaient encore la semaine passée un langage provocant, se trouvent maintenant eux-mêmes sur la liste. On prend des virages, les opinions changent comme le vent... Qui croit encore ces gens?

Dans chaque parti, il y a un manque de respect pour la population. Les pensions, la sécurité sociale, la sûreté d'avoir un boulot, la pression que causent les impôts élevés : voilà les thèmes dont devraient s'occuper les gouvernements, pas de la énième confrontation communautaire. L'élite politique de notre pays a perdu le contact avec la population. C'est la raison pour laquelle je répète mon appel à aller voter, quoi qu'il en soit, pour de nouveaux candidats sur la liste qui vous séduit.

Messines est peut-être une petite commune, mais nous réussissons depuis des années à vivre ensemble, francophones et néerlandophones. Nous n'avons pas de problèmes linguistiques parce que nous nous respectons et nous écoutons les aspirations de chacun. J'invite ainsi tous les parlementaires et surtout les négociateurs futurs à venir respirer notre bon air, éventuellement à mener les négociations dans notre "Ecole de la Paix".

Personnellement, je dis que nous devons aller voter. C'est notre devoir démocratique de participer au processus des élections, même si la démocratie ne fonctionne pas comme il faut. Appeler à ne pas voter est un mauvais signal et ne fera que créer davantage de frustrations. Ceci est une vision personnelle et je voulais la faire connaître via la presse, parce que les politiciens locaux comme moi-même désapprouvent certainement la comédie, le drame des semaines passées et nous ressentons comme la majorité de la population beaucoup d'indignation. Les décideurs politiques nationaux feraient mieux de prendre plus ample connaissance de la réalité de tous les jours des gens et moins s'occuper de leur ego et de leur poste auxquels ils tiennent tant.

Sandy Evrard, bourgmestre de Messines (province de Flandre occidentale)