lundi 14 avril 2025

La librairie de la Reine à Binche


De quelle reine s'agit-il ?  Le nom de cette librairie fait référence à la reine Marie de Hongrie (1505-1558), soeur de l'empereur Charles Quint, archiduchesse d'Autriche, gouvernante générale des Pays-Bas pendant près de 25 ans....et dame de Binche. Elle y fait construire un château Renaissance disparu en 1554 suite à un incendie. Son ancien emplacement est devenu le parc communal. Et elle rejoint son frère Charles Quint en Espagne à la fin de ses jours.

Pour plus d'infos, il y a la biographie "Marie de Hongrie, soeur et homme fort de Charles Quint" (éditions Jourdan)....écrit par Etienne Piret (57 ans), le gérant de la librairie de la Reine à Binche depuis 1996.

Etienne Piret s'est confié à la revue "Le Carnet et les Instants" que vous pouvez recevoir gratuitement sur simple demande auprès du Service de Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles :

"J'ai toujours eu un intérêt pour le livre, je fréquentais les bibliothèques du coin, mais aussi pour la gestion. C'est essentiel sauf si vous êtes rentier. Une librairie reste un commerce avec la gestion des stocks, des achats, des ventes, des retours. Si on se laisse déborder, on peut très vite avoir des problèmes financiers, d'autant que les marges ne sont pas énormes.

Les lecteurs se déplacent car on a chacun nos spécialités. C'est ce que j'appelle la couleur de la librairie, c'est ce qui fait la spécificité d'un libraire indépendant. Moi, je suis fort intéressé par les arts, les documents historiques, les catalogues d'expositions, y compris parisiennes ou en anglais. En littérature, j'aime les auteurs anglo-saxons, surtout les Anglais. Il y a des choix que j'initie et je sais ce que je vais vendre. Une clientèle n'est pas l'autre. Nous ne sommes pas dans une ville universitaire, ce public n'est pas majoritaire chez moi. J'ai peu de clients orientés philosophie par exemple. Le rayon psycho grand public marche assez bien. Je vends de la new romance comme le Goncourt. Je n'ai pas d'apriori. Il y a aussi des livres qu'on n'a pas vu venir et que les clients font émerger. Il y a aussi des vagues éditoriales, des effets de mode, surtout dans la littérature pour ados (la sorcellerie, le vampirisme, ...). Internet et les réseaux sociaux ont mis en avant la new romance, puis la dark romance. Les femmes sont des dévoreuses de polars, de thrillers et il leur faut du dur comme les Scandinaves, du cosy crime, qui est une tendance forte, mais pas d'espionnage, de science-fiction". 

 

lundi 7 avril 2025

Lode Van Hecke : de l'abbaye d'Orval à l'évêché de Gand

                                                


Comme le veut la tradition, le sympathique Lode Van Hecke a remis sa démission en tant qu'évêque de Gand le jour de ses 75 ans. Il a répondu aux questions du journal "Dimanche" :

"Comment regardez-vous ces cinq années passées en tant qu'évêque de Gand ?

- Ce fut un épiscopat court, notamment parce que les deux premières années ont été marquées par le Covid et que j'ai moi-même été gravement malade par la suite. Pourtant, je n'ai pas perçu cela comme un faux départ. La période du Covid m'a permis de rencontrer de nombreuses personnes. Chaque samedi après-midi, j'étais à l'église Saint-Pierre pour écouter des gens de tous horizons. Cela m'a permis de m'immerger pleinement dans leurs préoccupations. Les gens attendaient deux choses de moi :  un leadership spirituel et une proximité avec eux. Dès le début, j'ai donc demandé à être chargé de l'administration afin de me concentrer sur deux priorités :  aller vers les plus démunis dans l'esprit de l'Evangile et me consacrer aux jeunes, car ils représentent l'avenir.

- Avez-vous le sentiment d'être plus ancré dans le monde aujourd'hui qu'au temps de l'abbaye d'Orval ?

- Mon passage à Gand m'a confirmé qu'un moine ne perd pas le contact avec le monde. Même à l'abbaye d'Orval, j'avais de nombreux échanges qui me permettaient de garder un lien avec la société. Mais ici, tout est devenu plus concret. Par exemple, en communauté, nous priions souvent pour les détenus. A Gand, je les ai rencontrés et donc mis des visages sur ces prières. Ce qui était totalement nouveau pour moi, c'était la réalité de l'Eglise et de la culture flamandes. J'ai vécu longtemps en Wallonie, et les contextes sont très différents.

- En quoi les situations de la Flandre et de la Wallonie sont-elles si distinctes ?

- En Flandre, on est encore en train de se détacher d'un passé où le christianisme était omniprésent. Cette transition met une pression considérable sur l'Eglise. En Wallonie, cette période est déjà révolue :  là-bas, les chrétiens forment une minorité depuis bien plus longtemps.

- Avez-vous déjà douté de l'existence de Dieu ?

- Oh oui ! J'ai grandi dans la foi et étudié dans une école catholique. Mais après le concile Vatican II, même nos professeurs de religion se posaient des questions. A un moment donné, j'ai décidé que Dieu n'était qu'un mythe dépassé. Pourtant, une interrogation me hantait :  pourquoi des personnes intelligentes continuent-elles à croire ? J'ai alors commencé à lire la Bible, et tout s'est accéléré. Je voulais étudier la médecine et j'ai d'abord été impressionné par Jésus en tant que guérisseur. Puis j'ai réalisé que ce qui me fascinait chez lui venait de sa relation avec son Père. Alors, j'ai moi-même commencé à vivre à partir de cette relation de foi. Il suffisait d'être ouvert à la Parole, qui agit et transforme d'elle-même.

- Et c'est ainsi que vous avez découvert votre vocation de trappiste ?

- - A vrai dire, j'étais contre les moines cloîtrés. Je trouvais irresponsable qu'ils se retirent dans le silence et la prière alors qu'il y avait tant à faire dans le monde. Mais c'était la volonté de Dieu. Depuis mon entrée à l'abbaye d'Orval, je n'ai plus jamais douté de l'existence de Dieu, même si j'ai connu des périodes de crise.

- Orval vous a-t-elle manquée durant ces cinq années à Gand ?

- En vivant totalement selon la volonté de Dieu, je suis libre du manque. Cela dit, mon coeur est à Orval. J'y étais le père d'une communauté fragile et la quitter a été un véritable déchirement. Je sais que mes frères m'attendent. La phrase la plus touchante que le cardinal De Kesel a prononcée lors de mon ordination a été :  "Lode, j'espère que tu garderas l'âme d'un moine".  J'ai alors pensé :  "Ouf, je peux être moi-même".  Cela a été le cas durant ces cinq années.

- Quels sont vos projets pour l'avenir ?

- Je pense que Dieu décidera encore des aventures qu'il veut me faire vivre. Mais si je peux rêver, j'aimerais retravailler ma thèse publiée sur Bernard de Clairvaux pour un plus large public. J'ai eu l'occasion d'en parler à travers le monde et je pense être prêt à relier sa spiritualité aux questions contemporaines. Mais mes futures missions dépendront de mon supérieur à Orval".  

lundi 31 mars 2025

Bande dessinée "La princesse et l'archiduc"


"La princesse et l'archiduc" est le premier tome de la série de bandes dessinées consacrées à l'impératrice Charlotte du Mexique, née princesse de Belgique (1840-1927). Fabien Nury a écrit le scénario qui respecte la vérité historique, et les dessins ont été réalisés par Matthieu Bonhomme. Ce premier tome commence à Laeken lors de la rencontre arrangée entre la fille du roi Léopold Ier et l'archiduc Maximilien d'Autriche, frère du puissant empereur François-Joseph. 

Après leur mariage, on suit le couple princier à la Cour de Vienne, puis Maximilien est nommé vice-roi de Lombardie-Vénétie, une région rebelle au pouvoir des Habsbourg. Mais plus libéral que son frère, il doit démissionner. Ils s'installent au château de Miramar qu'ils font construire face à la mer. Les rumeurs circulent sur leur couple.

Ce premier tome se termine par la proposition de l'empereur Napoléon III de monter sur le trône du Mexique, avec la bénédiction du Vatican. Malgré les réticences de la famille royale belge, Charlotte pousse son époux désoeuvré à accepter ce défi prestigieux mais difficile. 

 

lundi 17 mars 2025

L'église catholique ukrainienne de Colfontaine


J'ignorais que cela existait dans notre pays, mais la Belgique compte plusieurs églises ukrainiennes. Sur la photo, il s'agit de la paroisse fondée à Colfontaine (province du Hainaut) dans les années 1960 par un prêtre belge et des émigrants ukrainiens. Ils y construisent une petite église et une maison paroissiale pour pouvoir organiser des activités.

A partir de 2021, cette paroisse est passée au calendrier grégorien, ce qui signifie qu'ils fêtent Noël et Pâques en même temps que les autres chrétiens en Belgique. La messe y est célébrée chaque dimanche.

Suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, cette église sert dans les premiers mois à entreposer les dons des Belges avant d'être envoyés en Ukraine. Puis, les réfugiés ukrainiens arrivés dans le Borinage décident de rénover l'église catholique ukrainienne de Colfontaine et de la remettre aux normes de sécurité.


lundi 3 mars 2025

Le château de Reinhardstein


Le château de Reinhardstein se trouve dans le village d'Ovifat dans les Hautes Fagnes en province de Liège. Situé à une altitude de 500 mètres, c'est le château le plus élevé du pays. Ses origines remontent au 14ème siècle. Racheté en 1965 par le professeur Jean Overloop (aujourd'hui décédé), il a été restauré sur base de documents du 17ème siècle et est ouvert au public. Il jouit d'un environnement naturel exceptionnel : bois, rochers, petite cascade, vallée de la Warche, etc.

Cliquez ci-dessous sur "Liège" pour retrouver mes autres articles consacrés à cette province. 

 

jeudi 27 février 2025

Deux auteurs belges appréciés par la reine Mathilde

                                 


A la demande de la reine Camilla, la reine Mathilde a suggéré deux livres belges pour The Queen's Reading Room, le club de lecture qu'elle a créé sur Instagram et qui était suivi par plus de 175.000 personnes en 2024 :   "Célébration du quotidien" de Colette Nys-Mazure et "Les Téméraires quand la Bourgogne défiait l'Europe" de Bart Van Loo.

Et la Reine explique son choix :

"Bart Van Loo donne vie au Moyen Age, qui fait puissamment appel à l'imagination. Dans un style très coloré et divertissant, il raconte au lecteur comment les ducs de Bourgogne ont façonné ce que nous connaissons sous le nom des Pays-Bas :  la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et le nord de la France. Il réussit à dépeindre les personnages historiques comme des personnes de chair et de sang que l'on aurait aimé rencontrer en personne. Ne vous laissez pas décourager par les 800 pages, ce livre se lit comme un thriller".

""Célébration du quotidien", le merveilleux livre de Colette Nys-Mazure nous invite à apprécier les petites choses de la vie, car dans notre routine quotidienne, nous sommes souvent ailleurs, absents, imperméables aux sources d'émerveillement qui remplissent notre vie ordinaire. J'espère que sa vision positive vous séduira autant qu'elle m'a séduite".