dimanche 9 novembre 2008

La Politique Scientifique Belge

Voici l'interview accordée par la ministre fédérale de la Politique Scientifique Sabine Laruelle à l'hebdomadaire "Paris Match" :

"Quel est le niveau de la recherche en Belgique?
- Plutôt bon et élevé. En termes de publications scientifiques par million d'habitants, nous nous classons 6ème en Europe.
- Reçoit-elle assez d'argent?
- L'objectif européen de 3 % du PIB affecté à la recherche n'est pas encore atteint en Belgique. On se situe actuellement à 1,13 % pour le privé et 1,06 % pour le public. Cela dit, des efforts sont consentis pour répondre à la demande pressante des recteurs d'université visant à maintenir le niveau de la recherche fondamentale et à assurer son financement. Le gouvernement fédéral a pris des initiatives en ce sens. La mesure précompte, par exemple, allège la fiscalité qui pèse sur les rémunérations des chercheurs en réduisant de 65 % le précompte professionnel. C'est une mesure structurelle qui diminue le coût de la recherche et développement et, par conséquent, la rend plus compétitive. Cela représente un effort annuel de l'Etat fédéral de près de 245 millions d'euros. Nous avons également décidé de rendre moins cher le dépôt de brevet.
- Comment concilier recherche fondamentale et recherche appliquée?
- L'équilibre entre les deux doit être maintenu. Mais l'une mène à l'autre. Lorsque nous finançons la Station Polaire Princesse Elisabeth en Antarctique, nous finançons la recherche fondamentale, et en même temps, nous contribuons à l'innovation technologique dans le domaine des énergies renouvelables et de l'isolation. De même avec les programmes spatiaux qui font progresser les technologies d'imagerie des satellites.
- Les jeunes désertent les filières scientifiques et l'avenir de la recherche semble en péril, faute de relève. Ensuite, il y a le problème du sous-financement des post-doctorants qui attise la fuite des cerveaux vers l'étranger et le privé. Quelles solutions pour y remédier?
- Pour ce qui concerne les post-docs, çà relève de la compétence des régions et communautés. S'agissant de la relève, je compte notamment beaucoup sur les projets-phares, capables de susciter l'émulation, de mobiliser les jeunes et de les faire rêver. Parce que la recherche, c'est aussi du rêve. Le LHC, en tant que rêve d'universalité réalisé, en est un bon exemple. Ainsi que la Station Polaire Princesse Elisabeth en Antarctique ou prochainement le second voyage de Frank De Winne dans l'espace. Plus largement, en dehors du fédéral pour soutenir la recherche, il est nécessaire d'en assurer la promotion dans un cadre européen pour faire face à la concurrence mondiale".

1 commentaire:

Cédric Gommes a dit…

6eme place en termes de publication par million d'habitants? Voilà un chiffre pertinent.

L'histoire ne précise pas que le nombre moyen de lecteurs par publication scientifique est 0.5.
La plupart de ces publications ne sont jamais lues!