Né en 1989 à Liège, Yoris Grandjean vient d'accorder une longue interview au journal "La Dernière Heure/Les Sports" :
"Qu'attendez-vous des Jeux Olympiques de Pékin?
- Tout d'abord, pour moi, c'est un rêve de gosse qui se réalise. J'attends donc énormément des jeux olympiques. De Pékin, j'attends plus sur le plan humain que sur le plan sportif. J'ai envie d'en avoir plein les yeux! Compte tenu de mon âge, je m'y rends pour engranger de l'expérience. Ce qui ne signifie pas sans ambition! Loin de là... J'espère donc me qualifier pour les demi-finales du 100m libre, ma distance de prédilection, soit figurer parmi les seize meilleurs mondiaux. Pour y parvenir, je devrai sans doute améliorer mon record personnel (49.09), ce qui me semble accessible.
- Quelle place ces Jeux ont-ils dans votre carrière sportive?
- Je ne le cache pas : je rêve d'être champion olympique. Mais ce ne sera pas pour cette année à Pékin. J'ai à peine 19 ans. Je suis encore trop jeune. Vous savez, ma qualification est une performance en soi, à laquelle, pour être honnête, je ne croyais pas en 2007. Ce n'est, en fait, que dans ma phase de préparation pour les championnats d'Europe en mars à Eindhoven, que j'ai pris conscience que le minimum olympique m'était accessible. Puis, j'ai ma devise : les premiers jeux pour l'expérience et les seconds pour la performance. Rendez-vous en 2012 à Londres. Ceci dit, cette échéance, je me dois de la préparer dès maintenant. C'est pourquoi j'ai choisi de m'expatrier à Antibes. J'y ai trouvé les meilleures conditions d'entraînement.
- Craignez-vous la chaleur en Chine?
- Pas du tout. Ce n'est, bien entendu, pas pareil pour nous, nageurs, que pour les athlètes, par exemple. La température étant régulée, l'atmosphère sera plus respirable à l'intérieur de la piscine qu'à l'extérieur. Je ne crains pas ces circonstances extrêmes. Comme beaucoup, j'ai passé les tests à Louvain et ils se sont révélés positifs. Compte tenu de mon âge, c'est assez logique.
- Comment êtes-vous venu à la natation?
- J'ai appris à nager, à l'âge de 3 ans, pour me débrouiller, tout simplement. En fait, je ne connaissais rien à la natation lorsque, vers 8 ans, ma soeur m'a proposé de l'accompagner à la piscine de Crisnée. C'est donc par hasard que je suis venu à ce sport. Et ce n'est qu'à l'âge de 13 ans que j'ai laissé tomber le handball que je pratiquais également. Mais je n'avais aucune idée de ce qu'était la compétition. Au début, je nageais le papillon et c'est mon entraîneur de toujours, André Henveaux, qui m'a poussé vers le crawl. De toute façon, physiquement, je ne pouvais pas nager la brasse.
- Quel est le meilleur et le pire souvenir de votre carrière?
- Jusqu'en mars dernier, mon meilleur souvenir était d'avoir conservé mon titre de champion d'Europe juniors du 100 m libre en 2007 à Anvers. Mais il me semble désormais que ma participation à la finale de l'Euro seniors à Eindhoven revêt plus de valeur, même si je n'y ai pas signé mon meilleur temps. Pour ce qui est du pire souvenir, je n'en ai pas vraiment, même si j'ai été peiné quand ma soeur a arrêté la natation il y a deux ans.
- Combien d'heures par jour passez-vous à l'entraînement?
- Disons que je nage tous les jours, sauf le dimanche. Je m'entraîne au rythme de deux séances le lundi et le mardi, puis une le mercredi, ensuite deux le jeudi et le vendredi, et enfin une le samedi. La première est programmée de 7h30 à 9h30, la deuxième de 15h à 17h, ce qui représente environ 60km par semaine. Entre les deux, je me repose le plus possible. Il faut ajouter une séance de muscu le lundi et le mardi, une de course le mercredi, et encore une de stretching le samedi. Croyez-moi, mes semaines sont drôlement bien remplies. Heureusement, j'ai terminé ma rhéto.
- Si vous n'aviez pas pratiqué la natation, dans quel autre sport ou discipline vous aurait-on retrouvé?
- Aucun doute : encore un sport individuel! L'athlétisme, par exemple.
- Avez-vous un ou des hobby(s) en dehors du sport?
- Je n'ai pas de hobby à proprement parler parce que la natation occupe la majeure partie de mon temps. Entre les séances d'entraînement, il faut récupérer, sinon on ne tient pas le coup. Je consacre, chaque jour, une heure et demie à la sieste et je vais dormir assez tôt. Un hobby? Disons tout simplement l'ordinateur.
- Sport et politique sont-ils liés ou non?
- Pour moi, non. Même si le sport dépend souvent de la politique sur le plan financier... Pour ce qui est des jeux olympiques, je pense qu'il s'agit d'un événement sportif et rien d'autre. J'ai été très peiné par les nombreuses manifestations, notamment à Paris, autour de la flamme olympique. Je trouve çà vraiment regrettable.
- Quelle image avez-vous des jeux olympiques?
- Sans hésiter : la cérémonie d'ouverture des Jeux d'Athènes lorsque les cinq anneaux olympiques se sont embrasés sur une immense étendue d'eau recouvrant la piste".
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