1. Institut de Droit International (Prix Nobel de la Paix 1904)
Fondé à Gand en 1873, l'Institut de Droit International est une institution indépendante de toute influence gouvernementale, susceptible de contribuer au développement du droit international et d'agir pour qu'il soit appliqué. Ses résolutions sont portées à la connaissance des gouvernements, des organisations internationales et de la communauté scientifique. De cette manière, l'Institut s'efforce de souligner les caractéristiques de la lex lata pour en recommander le respect.
2. Auguste Beernaert (Prix Nobel de la Paix 1909)
Né à Ostende en 1829, Auguste Beernaert a effectué des études de droit à Louvain et a été avocat au barreau de Bruxelles, avant de se lancer dans la politique au sein du parti catholique. Ministre des Travaux Publics de 1873 à 1878, il étend les réseaux ferroviaires et les infrastructures portuaires d'Anvers, de Gand et d'Ostende, et fait aménager le barrage de la Gileppe. Auguste Beernaert a ensuite été premier ministre (de 1884 à 1894) et président de la Chambre (de 1895 à 1900). C'est son gouvernement qui fait voter les premières lois sociales, notamment la limitation du travail des femmes et des enfants. Il décède à Lucerne en 1912.
3. Maurice Maeterlinck (Prix Nobel de Littérature 1911)
Né à Gand en 1862, Maurice Maeterlinck est un écrivain belge de langue française. Après ses études de droit, il commence sa carrière littéraire en publiant des poèmes dans la revue "La Jeune Belgique". Mais il a ensuite aussi écrit des essais et pièces de théâtre. Ses œuvres les plus connues sont "Serres chaudes", "L'Oiseau Bleu" et "Pelléas et Mélisande". Il est considéré comme l'un des chefs de file du mouvement symboliste au théâtre et a été l'un des premiers membres de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Anobli par le roi Albert Ier, il passe la deuxième guerre mondiale aux Etats-Unis et s'éteint à Nice en 1949.
4. Henri La Fontaine (Prix Nobel de la Paix 1913)
Après ses études de droit à l'ULB, Henri La Fontaine (né en 1854) participe à la publication de "Essai de bibliographie de la Paix" et de la Classification Décimale Universelle, et soutient le projet de Mundaneum de Paul Otlet. Socialiste, il se fait élire au Sénat. Henri La Fontaine contribue à la création du Bureau International Permanent de la Paix qu'il présidera ensuite. Il décède en 1943. Ses archives sont aujourd'hui consultables au Mundaneum de Mons.
5. Jules Bordet (Prix Nobel de Médecine 1919)
Né à Soignies en 1870, Jules Bordet est un immunologiste et microbiologiste belge. Après avoir travaillé à l'Institut Pasteur de Paris, il fonde l'Institut Pasteur de Bruxelles. Jules Bordet découvre la bactérie à l'origine de la coqueluche. Il décède à Bruxelles en 1961 et a donné son nom à un hôpital spécialisé en cancérologie.
6. Corneille Heymans (Prix Nobel de Médecine 1938)
Fils du recteur de l'Université de Gand, Corneille Heymans (né en 1892) étudie la médecine. Il travaille au Collège de France à Paris, à l'Université de Lausanne, à l'Université de Vienne, à l'University College of London et à l'Université de Gand. Il a rédigé plus de 800 articles scientifiques durant sa carrière. Ce sont ses découvertes relatives à la respiration et au rôle de l'aorte qui lui valent le Prix Nobel. Corneille Heymans est décédé en 1968.
7. Père Dominique Pire (Prix Nobel de la Paix 1958)
Né à Dinant en 1910, Dominique Pire est un dominicain belge qui s'est engagé en faveur des réfugiés. Il a fondé l'asbl Aide aux personnes déplacées, l'Université de la Paix (prévention et gestion positive des conflits) et les Iles de Paix qui soutiennent des projets de développement dans les pays pauvres. Le père Pire pensait qu'il ne pourrait y avoir de paix sans éliminer la pauvreté. Il est décédé en 1969 à Louvain.
8. Christian de Duve (Prix Nobel de Médecine 1974)
Diplômé en médecine et chimie de l'UCL, Christian de Duve (né en 1917) a travaillé comme chercheur et enseignant à la Rockefeller University of New York et à l'UCL. Il s'est fait connaître pour ses travaux sur le lysosome et le peroxysome. Membre de l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, Christian de Duve a créé l'Institut de Pathologie Cellulaire à Bruxelles. Il a été titré vicomte par le roi Baudouin et est décédé en 2013.
9. Albert Claude (Prix Nobel de Médecine 1974)
Né en 1899 dans une modeste famille ardennaise, Albert Claude s'engage au sein du British Intelligence Service durant la première guerre mondiale et est déporté deux fois dans des camps de concentration. Il entreprend ensuite des études de médecine à l'Université de Liège. Professeur à l'ULB et directeur de l'Institut Bordet (spécialisé en cancérologie), Albert Claude est connu pour ses travaux sur les superstructures cellulaires. Il est décédé en 1983.
10. Ilya Prigogine (Prix Nobel de Chimie 1977)
Ilya Prigogine (1917-2003) est un physicien et chimiste belge d'origine russe. Exilé à Bruxelles, il étudie d'abord le droit, puis la biologie, la chimie et la physique. Il a introduit en thermodynamique les notions d'instabilité et de chaos, et a apporté une contribution fondamentale aux sciences physiques et biologiques par ses recherches sur la réversibilité des processus. De là, Ilya Prigogine a proposé une nouvelle méthodologie pour la démarche scientifique.
11. François Englert (Prix Nobel de Physique 2013)
Dans les années 70, le boson - ce maillon manquant parmi les constituants les plus fondamentaux de la nature - avait été prédit presque simultanément par deux physiciens de l'Université Libre de Bruxelles Robert Brout et François Englert, et par le physicien britannique Peter Higgs de l'Université d'Edimbourg. Brout et Englert ont même publié leur trouvaille un mois avant Higgs, mais la postérité a gardé le nom de "boson de Higgs". Il faudra attendre 2012 pour que le Centre Européen de Recherche Nucléaire reconnaisse l'existence d'une nouvelle particule, compatible avec les caractéristiques du boson de Higgs. Un an plus tard, le Prix Nobel de Physique est attribué au professeur Englert (Robert Brout étant déjà décédé).
Pour plus d'infos : "Dix Prix Nobel belges" de Pierre Stéphany, éditions Racine, 2003
mardi 14 janvier 2014
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
Désolé Petit Belge, il y en eut 12 (douze).
En effet, vous avez oublié Robert Gérard qui faisait partie des observateurs de l'ONU qui obtint le prix en 1988.
Mr Gérard est en possession du titre et de la médaille.
Ce sont donc 8 Francophones et 4 Flamands qui ont eu le titre.
Bien à vous.
Bonjour Petit Belge, je ne savais pas que nous avions eu tous ces prix, le dernier bien sûr j'étais au courant... excellente semaine, amitiés.
Le prix Nobel de la paix du nom de l'inventeur de la dynamite, cela m'a toujours un peu interpelé ! Pourquoi pas le prix Gandhi de la guerre ? Amitiés. Serge
Beau palmarès pour les Belges!
Bravo à la Belgique pour ces magnifiques références qui valorisent notre pays.
Enregistrer un commentaire