vendredi 19 janvier 2007

La reine Paola à Paris

A la demande de la Reine, Bernadette Chirac a organisé une réunion du comité honoraire du Centre International pour Enfants Disparus et Sexuellement Exploités (ICMEC) le 17 janvier 2007 au palais de l'Elysée à Paris. Elle se situe dans le prolongement de la réunion organisée en novembre 2004 au palais royal de Bruxelles.

La journée a commencé par l'accueil des prestigieuses invitées par Bernadette Chirac : la reine Paola des Belges, la reine Silvia de Suède, Mesdames Laura Bush, Lioudmila Poutine et Suzanne Moubarak (respectivement Premières Dames des Etats-Unis, de Russie et d'Egypte), Margarida Barroso (épouse du président de la Commission Européenne), Valentina Matvienko (gouverneur de Saint-Pétersbourg) et Jolanta Kwasniewska (épouse de l'ancien président polonais).

Après une réunion à huit clos du comité d'honneur de l'ICMEC (dont la présidence est assurée par Daniel Cardon de Lichtbuer) et une photo de famille sur les marches de l'Elysée, un déjeuner était offert par le président de la République Jacques Chirac et son épouse, avant l'importante réunion internationale sur la protection des enfants disparus et sexuellement exploités.

Au cours de cette réunion, Elie Wiesel (Prix Nobel de la Paix 1986) a évoqué la responsabilité de la société dans la protection de l'enfant. Ronald K. Noble, secrétaire général d'Interpol, a expliqué la lutte contre la pédophilie sur Internet. La commissaire européenne Viviane Reding a parlé de l'aide aux victimes et du numéro unique européen pour les enfants disparus. La conclusion a été prononcée par Franco Frattini, vice-président de la Commission européenne, en charge de la justice, de la liberté et de la sécurité.

Présidente d'honneur de Child Focus, la reine Paola a également pris la parole : "Aujourd'hui, je vous parle en tant que mère, grand-mère et Européenne. Nos enfants, nos jeunes adolescents, vivent dans un monde à la fois merveilleux et dangereux. Les progrès des communications et de l'informatique leur ouvrent ce monde, mais les confrontent en même temps à des menaces de plus en plus nombreuses, et sournoises parce que diffuses. Pour les protéger au mieux de nos capacités, nous devons absolument unir nos efforts. Je me réjouis des travaux qui se poursuivent à plusieurs niveaux : aux Nations-Unies, au Conseil de l'Europe, dans les institutions de l'Union Européenne et à l'OSCE où, sous la présidence belge, une importante décision contre l'exploitation sexuelle des enfants a été adoptée en décembre dernier.

Ce sont les ravages et l'extension effrayante de la pédopornographie sur Internet qui me préoccupent particulièrement. Pour lutter efficacement contre ce fléau, il est souhaitable que plusieurs mesures concrètes soient mises prioritairement en oeuvre au niveau européen, et si possible mondial. J'en mentionnerai quatre brièvement :

1° Premièrement, en Europe, de nombreux pays ne condamnent pas encore la détention de matériel pédopornographique, même si la législation européenne les y oblige. Sur ce point, une mise en oeuvre effective me semble essentielle.

2° Deuxièmement, la création dans tous les Etats-membres d'une unité de police spécialisée dans les délits commis via Internet. Et pour rendre les enquêtes encore plus efficaces, les données rassemblées par ces unités devraient être échangeables entre Etats-membres.

3° Troisièmement, devant un enjeu de cette taille, les autorités publiques ne peuvent travailler seules. Il leur faut un engagement ferme des opérateurs économiques tels que les opérateurs financiers et les opérateurs Internet pour dénoncer l'achat et la transmission de matériel de pornographie enfantine. L'arrestation en Allemagne de 322 personnes soupçonnées d'avoir utilisé un site Internet à caractère pédophile, grâce à une collaboration entre la police et le secteur bancaire, en est une belle illustration.

4° Enfin, nous ne pouvons oublier que derrière chaque cas de pédopornographie se cache un enfant : il s'agit d'enfants meurtris, victimes de créateurs pervers. S'il faut sanctionner les producteurs, distributeurs et utilisateurs de matériel pédopornographique, il faut également s'employer à retrouver leurs victimes afin de leur apporter toute l'aide nécessaire à leur reconstruction sociale et psychologique.

Toutes ces mesures aideront à endiguer un phénomène qui, malheureusement, sévit déjà à grande échelle. En plus de cela, nos efforts en matière de prévention doivent s'intensifier et se poursuivre inlassablement, tant envers les parents qu'envers les enfants et tous ceux qui travaillent avec des enfants. Beaucoup d'associations font déjà de l'excellent travail dans ce domaine, et méritent d'être soutenues par les autorités publiques. En effet, l'action sur le terrain est primordiale : nous devons en féliciter toutes ces associations et leur personnel, et le nombre toujours croissant des bénévoles. J'espère de tout coeur que les discussions et les contacts établis au cours de cette journée apporteront des résultats concrets dans la lutte contre la disparition et contre ce terrible fléau qui nous mobilise aujourd'hui".

Cette journée de Paris aura permis au moins un résultat concret : la création d'un numéro de téléphone unique pour les enfants disparus dans toute l'Union Européenne (116000). Il sera opérationnel durant le premier semestre de 2007

1 commentaire:

Aelius Philologus a dit…

Pour ma part, j'apprécie beaucoup la reine Paola. Elle remplit ses fonctions avec beaucoup d'humanité et aussi de charme.
J'ai été scandalisé ce midi par les attaques d'une certaine presse du nord du pays contre le prince Philippe. De là à penser que l'on manipule l'opinion publique pour accélérer la division de la Belgique...