lundi 16 juin 2025

Rénovation du Palais Chinois à Laeken


Le Palais Chinois (ex-Pavillon Chinois) est né suite à la visite du roi Léopold II à l'Exposition Universelle de Paris en 1900. Il souhaite en faire un restaurant de luxe en bordure de son domaine royal de Laeken. Le roi Léopold II décède en 1909 et ne verra pas la fin des travaux. Le Pavillon Chinois est inauguré en 1913 et devient finalement les Musées d'Extrême-Orient avec la Tour Japonaise. Un siècle plus tard, il est fermé pour des raisons de sécurité. 

Bonne nouvelle :  il va être restauré !  La baronne Diane Hennebert (administratrice-déléguée depuis 2024 du Palais Chinois) a répondu aux questions de Plus Magazine :

"Comment vous est venue l'idée de restaurer le Palais Chinois (ex-Pavillon Chinois) ?
- Un peu par hasard, en discutant avec des amis et en nous plaignant ensemble de cette négligence assez généralisée du patrimoine dans la capitale. En remarquant aussi que la restauration d'un bâtiment emblématique, abandonné pendant longtemps, remporte un franc succès auprès des gens, fiers de le montrer à leurs enfants, amis, aux visiteurs étrangers. Nos institutions publiques n'ont pas conscience de l'importance de l'héritage historique pour les citoyens et des énormes possibilités commerciales et touristiques. C'est dommage...  Laisser mourir le patrimoine semble être une spécialité belge, surtout bruxelloise. Heureusement, certains politiciens et nos souverains (la reine Mathilde patronne le projet) ont compris l'importance et l'urgence du projet. On l'a rebaptisé "Palais chinois et des pays de la route de la soie" car il est plus qu'un simple pavillon chinois. Un vrai palais ! Le mot "pavillon" est souvent associé à l'Expo 1958 mais l'histoire de ce bâtiment est antérieure à cette exposition universelle.

- Le plus précieux pour vous ?
- Le salon japonais du premier étage est la plus belle pièce. Ses murs sont tapissés de grandes broderies encore en bon état. Il en reste peu de cette qualité dans le monde. Au niveau extérieur, j'admire la façade principale en bois, confectionnée à Shanghai dans un orphelinat dirigé par des jésuites belges. Rien ici n'a été fait dans un esprit d'économie. Quant aux chinoiseries, elles amusent beaucoup les Asiatiques aujourd'hui. C'est un peu comme des caricatures qui reflètent une vision paternaliste que l'Occident avait de l'Orient à l'époque.

- Combien de temps dureront les travaux ?
- J'espère qu'ils commenceront rapidement pour l'annexe, soit les anciennes écuries. Ils devraient durer six mois car il n'y a pas de dégradation grave. Quant au Palais Chinois, les travaux les plus lourds seront liés à la stabilité du balcon en bois de la façade et à la toiture en raison d'infiltrations d'eau. Pour le reste, beaucoup de choses sont stockées dans les caves ici et aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire au Cinquantenaire. Et le bâtiment est très bien archivé. On espère faire venir des artisans d'Orient pour les détails asiatiques. La réouverture au public est prévue au printemps 2028. Ce sera un succès immense, je le sais. 

- Quel est le budget prévu ?
- Il avoisine les 6 millions d'euros. La rénovation de l'Atomium en a exigé 30 et la Villa Empain près de 20 ! Le Palais Chinois est la propriété de l'Etat au travers de la Donation Royale. En 2024, on a créé une asbl composée de représentants publics et d'administrateurs privés. Cette association a reçu la concession du site pour 30 ans, renouvelable une fois. Elle devra gérer le suivi de la restauration du Palais Chinois, son entretien et son animation. Le partenariat public-privé est une formule efficace, je pense. 
 
- Que deviendra le Palais Chinois ?
- Un lieu qui reste orienté sur cette thématique des routes de la soie avec un programme culturel et artistique très riche :  expositions, concerts, conférences, réceptions, etc. Le Palais et l'annexe seront toujours voués aux relations de la Belgique avec l'Asie. C'est fondamental à notre époque, car il y a vraiment une demande de rapprochement de l'Asie vis-à-vis de l'Europe. Pour l'ouverture, on prévoit une exposition consacrée aux arts textiles de toutes époque".

Par contre, pas de projet de restauration pour l'instant pour la Tour Japonaise à Laeken. 



 

lundi 2 juin 2025

Les grottes d'Han-sur-Lesse


La petite ville d'Han-sur-Lesse possède le plus grand complexe de grottes du pays. Dans le hameau de Belvaux, traversé par la Lesse, une partie des eaux de la rivière se perd dans le Trou des Crevés. La Lesse disparaît complètement un kilomètre plus loin dans le gouffre de Belvaux, incorporé aujourd'hui au parc à gibier de Han (il ne peut donc pas se visiter librement). A une distance de 1.100 m à vol d'oiseau, la Lesse reparaît à la surface au Trou de Han, l'endroit où les touristes quittent les grottes à la fin de la visite. 

La Lesse traverse donc une série de salles et de galeries d'un nombre nettement supérieur à celles que visitent les touristes. Le premier à s'y aventurer fut l'abbé de Feller qui reconnut les premiers mètres de la grotte en 1771. Une exploration plus approfondie eut lieu au 19ème siècle par des scientifiques, des écrivains, des touristes et aventuriers en tous genres. A cette époque, le baron Spandl de l'Herze est le propriétaire de la seigneurie de Han et des grottes. Après son décès en 1880, ses héritiers fondent la société anonyme de la grotte de Han pour ne pas partager les grottes entre ses cinq enfants, et pour développer une activité commerciale sur le site. Leurs descendants font toujours partie du conseil d'administration de la société.

Des fouilles archéologiques sont effectuées dans les grottes au début du 20ème siècle. L'éclairage électrique et l'installation d'une ligne de tram du village jusqu'à l'entrée des grottes va faciliter l'arrivée des visiteurs. Les grottes de Han-sur-Lesse sont devenues une des attractions touristiques les plus célèbres de la province et du pays. 

 

lundi 19 mai 2025

Bande dessinée sur Godefroid de Bouillon

                               


Retrouvailles en 2005 à Bruxelles entre Benoît et Mady, deux anciens amis d'école de Bouillon. Ils se souviennent de la pièce de théâtre sur Godefroid de Bouillon à laquelle ils ont participé dans les années 1960. A travers leur histoire, la bande dessinée nous raconte la vie du chevalier et les Croisades pour délivrer le tombeau du Christ à Jérusalem. 

L'auteur-dessinateur fait aussi une réflexion pertinente sur la vision mythique de Godefroid de Bouillon dans les années 1960 (mis en avant après l'indépendance de la jeune Belgique en 1830) et son image plus objective et plus nuancée au 21ème siècle.

Bravo à Jean-Claude Servais pour ses dessins réalistes et sensibles, son talent de conteur bien documenté qu'il utilise pour mettre en avant sa jolie région de Gaume (il a également réalisé une bande dessinée sur l'histoire de l'abbaye d'Orval) ! 

lundi 5 mai 2025

Les 50 ans de l'asbl Pro Belgica

Message du président national de Pro Belgica :

"En 2025, l'association Pro Belgica célèbre un demi-siècle d'engagement au service de l'unité et des valeurs de la Belgique. Fondée dans un esprit de rassemblement et de fidélité à notre royaume, à l'heure où il s'agissait de sauver la place des Martyrs à Bruxelles, notre association a oeuvré sans relâche pour promouvoir l'histoire, l'héritage et les symboles de notre pays.

Pourtant, ces 50 ans de militantisme patriotique s'inscrivent aujourd'hui dans un contexte de plus en plus incertain, marqué par des tensions politiques internes, des défis économiques et une remise en question des repères traditionnels. Les associations patriotiques font face à des vents contraires. La montée des régionalismes, l'indifférence croissante à l'histoire nationale et les fractures communautaires affaiblissent l'identité collective. A cela s'ajoute la difficulté de mobiliser les jeunes générations, souvent détachées des idéaux patriotiques et peu sensibilisées aux combats pour la préservation de l'unité belge.

Mais faut-il pour autant céder au pessimisme ? L'avenir de la Belgique repose sur une redéfinition intelligente du patriotisme :  un attachement lucide et rassembleur, capable de conjuguer traditions et modernité. Plus que jamais, il est essentiel de réaffirmer les valeurs d'unité et de solidarité qui ont fait la force de notre pays. 

La Belgique a prouvé, à travers son histoire, qu'elle savait surmonter les crises. A nous de veiller à ce qu'elle continue à le faire avec engagement, fierté et courage. Vive la Belgique !"

Anthony Milléquant, président national de l'asbl Pro belgica vzw

La boutique tricolore en ligne de l'asbl Pro Belgica :    https://probelgica.shop/

lundi 28 avril 2025

Carte blanche du cinéma belge francophone

Depuis la dernière cérémonie Magritte du cinéma, le secteur du cinéma belge francophone a fait l'objet de nombreuses attaques médiatiques, offrant une image particulièrement biaisée de nos films, talents et institutions. A l'heure où des discours simplificateurs voire méprisants sur la culture se multiplient, nous, professionnels de l'audiovisuel belge, issus de tous ses métiers, souhaitons réagir !

Nous sommes profondément alarmés par ces visions tronquées du fonctionnement du cinéma belge, visant toujours les mêmes cibles (Jeanne Brunfaut, le Centre du cinéma et de l'audiovisuel, la Commission Cinéma, Patrick Quinet, les frères Dardenne, le cinéma Palace, les Magritte du cinéma, ...). Or, ces personnes et institutions ont particulièrement oeuvré au développement et à la notoriété de nos films et talents ces dernières décennies, et nous souhaitons, au contraire, souligner l'importance de leur engagement.

Plus largement, ces attaques jettent le discrédit sur un secteur pourtant en plein essor qui a connu de grands succès publics, tant en salles de cinéma qu'en télévision, sur Auvio, et à l'international ces derniers mois. Un exemple éclatant vient encore d'être donné aux Oscars 2025, lors desquels "Flow", une coproduction belge, a remporté l'Oscar du meilleur film d'animation. 

Soutenir pleinement les talents émergents qui se déploient au sortir de nos excellentes écoles et ne cessent, ensuite, de se développer et de se diversifier est en effet devenu une gageure particulièrement complexe pour les 130 membres de la commission, dont le travail sincère et engagé ne répondant à aucune "consigne", consiste à trancher, avec des enveloppes désormais en diminution, entre les dossiers de plus en plus nombreux et de plus en plus qualitatifs sollicitant des soutiens auprès du Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel. 

Dans le même temps, le secteur évolue :  nos associations représentatives se concertent pour augmenter le bien-être des équipes, se doter d'outils pour prévenir le harcèlement, encourager la diversité de nos talents, nos histoires et travailler avec les éditeurs de télévision et les plateformes pour toucher plus et mieux les publics. En dix ans, une industrie de la série télévisée belge francophone est sortie de terre. Le secteur s'est fortement ressaisi après la crise du Covid.

Et l'étude Deloitte démontre qu'il utilise remarquablement l'argent public investi, en le convertissant en près de deux fois plus d'emplois que dans les autres secteurs de l'économie (pour 1 million d'euros d'investissements publics, le secteur génère 31 ETP, contre 17 en moyenne dans les autres secteurs) et en transformant chaque euro perçu des pouvoirs publics (incluant les investissements tax shelter) en 4,4 euros de produit brut.

Mais face à cet essor, que constatons-nous ?   Des coupes budgétaires (à la commission du film, à la commission séries, à la RTBF, ....) ;  des plateformes américaines de streaming qui attaquent l'application d'un décret européen (dit SMA) pourtant essentiel pour l'avenir de nos productions belges ;  des discours politiques et médiatiques qui suggèrent, dans la droite ligne des populismes en pleine expansion, que les subsides investis dans la culture le sont à perte (ce qui est factuellement faux, cf. étude Deloitte).

Rappelons au passage que la création audiovisuelle indépendante que nous représentons - et même la culture de manière générale -  coûte très peu à l'Etat  (132 millions d'euros en 2022 pour la production de films, documentaires et séries belges francophones, dont + de 70 % provenant d'entreprises privées, investissant au travers d'un incitant fiscal fédéral, le tax shelter),  face aux, par exemple, 13 milliards d'euros investis la même année par la Belgique dans les subsides aux énergies fossiles.

Aujourd'hui, ce qui nous inquiète, ce ne sont pas les prétendus dysfonctionnements de nos institutions culturelles, mais la démagogie des discours qui les inventent et les exagèrent. Ces discours qui suggèrent que la culture est trop financée, tout en pointant du doigt la domination des productions américaines, comme si celles-ci n'avaient pas bénéficié, depuis l'après-guerre, d'investissements publics massifs qui les ont imposées dans nos imaginaires et notre quotidien, avec un grand risque d'uniformisation.

Carte blanche signée par plus de 1.150 personnalités du cinéma belge, dont Bouli Lanners, les frères Dardenne, François Damiens, Olivier Gourmet, Zidani, Déborah François, Stefan Liberski, Lucas Belvaux, Pablo Andres, Stijn Coninx, Jaco Van Dormael, Guillermo Guiz, Frédéric Fonteyne, etc. 


lundi 14 avril 2025

La librairie de la Reine à Binche


De quelle reine s'agit-il ?  Le nom de cette librairie fait référence à la reine Marie de Hongrie (1505-1558), soeur de l'empereur Charles Quint, archiduchesse d'Autriche, gouvernante générale des Pays-Bas pendant près de 25 ans....et dame de Binche. Elle y fait construire un château Renaissance disparu en 1554 suite à un incendie. Son ancien emplacement est devenu le parc communal. Et elle rejoint son frère Charles Quint en Espagne à la fin de ses jours.

Pour plus d'infos, il y a la biographie "Marie de Hongrie, soeur et homme fort de Charles Quint" (éditions Jourdan)....écrit par Etienne Piret (57 ans), le gérant de la librairie de la Reine à Binche depuis 1996.

Etienne Piret s'est confié à la revue "Le Carnet et les Instants" que vous pouvez recevoir gratuitement sur simple demande auprès du Service de Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles :

"J'ai toujours eu un intérêt pour le livre, je fréquentais les bibliothèques du coin, mais aussi pour la gestion. C'est essentiel sauf si vous êtes rentier. Une librairie reste un commerce avec la gestion des stocks, des achats, des ventes, des retours. Si on se laisse déborder, on peut très vite avoir des problèmes financiers, d'autant que les marges ne sont pas énormes.

Les lecteurs se déplacent car on a chacun nos spécialités. C'est ce que j'appelle la couleur de la librairie, c'est ce qui fait la spécificité d'un libraire indépendant. Moi, je suis fort intéressé par les arts, les documents historiques, les catalogues d'expositions, y compris parisiennes ou en anglais. En littérature, j'aime les auteurs anglo-saxons, surtout les Anglais. Il y a des choix que j'initie et je sais ce que je vais vendre. Une clientèle n'est pas l'autre. Nous ne sommes pas dans une ville universitaire, ce public n'est pas majoritaire chez moi. J'ai peu de clients orientés philosophie par exemple. Le rayon psycho grand public marche assez bien. Je vends de la new romance comme le Goncourt. Je n'ai pas d'apriori. Il y a aussi des livres qu'on n'a pas vu venir et que les clients font émerger. Il y a aussi des vagues éditoriales, des effets de mode, surtout dans la littérature pour ados (la sorcellerie, le vampirisme, ...). Internet et les réseaux sociaux ont mis en avant la new romance, puis la dark romance. Les femmes sont des dévoreuses de polars, de thrillers et il leur faut du dur comme les Scandinaves, du cosy crime, qui est une tendance forte, mais pas d'espionnage, de science-fiction". 

 

lundi 7 avril 2025

Lode Van Hecke : de l'abbaye d'Orval à l'évêché de Gand

                                                


Comme le veut la tradition, le sympathique Lode Van Hecke a remis sa démission en tant qu'évêque de Gand le jour de ses 75 ans. Il a répondu aux questions du journal "Dimanche" :

"Comment regardez-vous ces cinq années passées en tant qu'évêque de Gand ?

- Ce fut un épiscopat court, notamment parce que les deux premières années ont été marquées par le Covid et que j'ai moi-même été gravement malade par la suite. Pourtant, je n'ai pas perçu cela comme un faux départ. La période du Covid m'a permis de rencontrer de nombreuses personnes. Chaque samedi après-midi, j'étais à l'église Saint-Pierre pour écouter des gens de tous horizons. Cela m'a permis de m'immerger pleinement dans leurs préoccupations. Les gens attendaient deux choses de moi :  un leadership spirituel et une proximité avec eux. Dès le début, j'ai donc demandé à être chargé de l'administration afin de me concentrer sur deux priorités :  aller vers les plus démunis dans l'esprit de l'Evangile et me consacrer aux jeunes, car ils représentent l'avenir.

- Avez-vous le sentiment d'être plus ancré dans le monde aujourd'hui qu'au temps de l'abbaye d'Orval ?

- Mon passage à Gand m'a confirmé qu'un moine ne perd pas le contact avec le monde. Même à l'abbaye d'Orval, j'avais de nombreux échanges qui me permettaient de garder un lien avec la société. Mais ici, tout est devenu plus concret. Par exemple, en communauté, nous priions souvent pour les détenus. A Gand, je les ai rencontrés et donc mis des visages sur ces prières. Ce qui était totalement nouveau pour moi, c'était la réalité de l'Eglise et de la culture flamandes. J'ai vécu longtemps en Wallonie, et les contextes sont très différents.

- En quoi les situations de la Flandre et de la Wallonie sont-elles si distinctes ?

- En Flandre, on est encore en train de se détacher d'un passé où le christianisme était omniprésent. Cette transition met une pression considérable sur l'Eglise. En Wallonie, cette période est déjà révolue :  là-bas, les chrétiens forment une minorité depuis bien plus longtemps.

- Avez-vous déjà douté de l'existence de Dieu ?

- Oh oui ! J'ai grandi dans la foi et étudié dans une école catholique. Mais après le concile Vatican II, même nos professeurs de religion se posaient des questions. A un moment donné, j'ai décidé que Dieu n'était qu'un mythe dépassé. Pourtant, une interrogation me hantait :  pourquoi des personnes intelligentes continuent-elles à croire ? J'ai alors commencé à lire la Bible, et tout s'est accéléré. Je voulais étudier la médecine et j'ai d'abord été impressionné par Jésus en tant que guérisseur. Puis j'ai réalisé que ce qui me fascinait chez lui venait de sa relation avec son Père. Alors, j'ai moi-même commencé à vivre à partir de cette relation de foi. Il suffisait d'être ouvert à la Parole, qui agit et transforme d'elle-même.

- Et c'est ainsi que vous avez découvert votre vocation de trappiste ?

- - A vrai dire, j'étais contre les moines cloîtrés. Je trouvais irresponsable qu'ils se retirent dans le silence et la prière alors qu'il y avait tant à faire dans le monde. Mais c'était la volonté de Dieu. Depuis mon entrée à l'abbaye d'Orval, je n'ai plus jamais douté de l'existence de Dieu, même si j'ai connu des périodes de crise.

- Orval vous a-t-elle manquée durant ces cinq années à Gand ?

- En vivant totalement selon la volonté de Dieu, je suis libre du manque. Cela dit, mon coeur est à Orval. J'y étais le père d'une communauté fragile et la quitter a été un véritable déchirement. Je sais que mes frères m'attendent. La phrase la plus touchante que le cardinal De Kesel a prononcée lors de mon ordination a été :  "Lode, j'espère que tu garderas l'âme d'un moine".  J'ai alors pensé :  "Ouf, je peux être moi-même".  Cela a été le cas durant ces cinq années.

- Quels sont vos projets pour l'avenir ?

- Je pense que Dieu décidera encore des aventures qu'il veut me faire vivre. Mais si je peux rêver, j'aimerais retravailler ma thèse publiée sur Bernard de Clairvaux pour un plus large public. J'ai eu l'occasion d'en parler à travers le monde et je pense être prêt à relier sa spiritualité aux questions contemporaines. Mais mes futures missions dépendront de mon supérieur à Orval".  

lundi 31 mars 2025

Bande dessinée "La princesse et l'archiduc"


"La princesse et l'archiduc" est le premier tome de la série de bandes dessinées consacrées à l'impératrice Charlotte du Mexique, née princesse de Belgique (1840-1927). Fabien Nury a écrit le scénario qui respecte la vérité historique, et les dessins ont été réalisés par Matthieu Bonhomme. Ce premier tome commence à Laeken lors de la rencontre arrangée entre la fille du roi Léopold Ier et l'archiduc Maximilien d'Autriche, frère du puissant empereur François-Joseph. 

Après leur mariage, on suit le couple princier à la Cour de Vienne, puis Maximilien est nommé vice-roi de Lombardie-Vénétie, une région rebelle au pouvoir des Habsbourg. Mais plus libéral que son frère, il doit démissionner. Ils s'installent au château de Miramar qu'ils font construire face à la mer. Les rumeurs circulent sur leur couple.

Ce premier tome se termine par la proposition de l'empereur Napoléon III de monter sur le trône du Mexique, avec la bénédiction du Vatican. Malgré les réticences de la famille royale belge, Charlotte pousse son époux désoeuvré à accepter ce défi prestigieux mais difficile. 

 

lundi 17 mars 2025

L'église catholique ukrainienne de Colfontaine


J'ignorais que cela existait dans notre pays, mais la Belgique compte plusieurs églises ukrainiennes. Sur la photo, il s'agit de la paroisse fondée à Colfontaine (province du Hainaut) dans les années 1960 par un prêtre belge et des émigrants ukrainiens. Ils y construisent une petite église et une maison paroissiale pour pouvoir organiser des activités.

A partir de 2021, cette paroisse est passée au calendrier grégorien, ce qui signifie qu'ils fêtent Noël et Pâques en même temps que les autres chrétiens en Belgique. La messe y est célébrée chaque dimanche.

Suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, cette église sert dans les premiers mois à entreposer les dons des Belges avant d'être envoyés en Ukraine. Puis, les réfugiés ukrainiens arrivés dans le Borinage décident de rénover l'église catholique ukrainienne de Colfontaine et de la remettre aux normes de sécurité.


lundi 3 mars 2025

Le château de Reinhardstein


Le château de Reinhardstein se trouve dans le village d'Ovifat dans les Hautes Fagnes en province de Liège. Situé à une altitude de 500 mètres, c'est le château le plus élevé du pays. Ses origines remontent au 14ème siècle. Racheté en 1965 par le professeur Jean Overloop (aujourd'hui décédé), il a été restauré sur base de documents du 17ème siècle et est ouvert au public. Il jouit d'un environnement naturel exceptionnel : bois, rochers, petite cascade, vallée de la Warche, etc.

Cliquez ci-dessous sur "Liège" pour retrouver mes autres articles consacrés à cette province. 

 

jeudi 27 février 2025

Deux auteurs belges appréciés par la reine Mathilde

                                 


A la demande de la reine Camilla, la reine Mathilde a suggéré deux livres belges pour The Queen's Reading Room, le club de lecture qu'elle a créé sur Instagram et qui était suivi par plus de 175.000 personnes en 2024 :   "Célébration du quotidien" de Colette Nys-Mazure et "Les Téméraires quand la Bourgogne défiait l'Europe" de Bart Van Loo.

Et la Reine explique son choix :

"Bart Van Loo donne vie au Moyen Age, qui fait puissamment appel à l'imagination. Dans un style très coloré et divertissant, il raconte au lecteur comment les ducs de Bourgogne ont façonné ce que nous connaissons sous le nom des Pays-Bas :  la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et le nord de la France. Il réussit à dépeindre les personnages historiques comme des personnes de chair et de sang que l'on aurait aimé rencontrer en personne. Ne vous laissez pas décourager par les 800 pages, ce livre se lit comme un thriller".

""Célébration du quotidien", le merveilleux livre de Colette Nys-Mazure nous invite à apprécier les petites choses de la vie, car dans notre routine quotidienne, nous sommes souvent ailleurs, absents, imperméables aux sources d'émerveillement qui remplissent notre vie ordinaire. J'espère que sa vision positive vous séduira autant qu'elle m'a séduite".