mardi 9 avril 2013

"La Belgique sans roi : 1940-1950" (Vincent Dujardin et Mark Van den Wijngaert)

Cet ouvrage retrace ces dix années au cours desquelles le roi Léopold III n'a pu exercer ses prérogatives constitutionnelles. Après l'invasion de notre pays par l'Allemagne en 1940, le gouvernement Pierlot quitte la Belgique pour poursuivre la lutte auprès des Alliés. Le Roi refuse de les suivre et veut rester avec l'armée belge (c'est le point de départ de la future Question Royale). Au terme de la Campagne des 18 jours, la Belgique capitule et le souverain est prisonnier de guerre. Surveillé au château de Laeken, il ne peut plus exercer ses compétences, mais son remariage avec Lilian Baels en 1941 est mal perçu par la population. Les deux historiens (l'un francophone et l'autre néerlandophone) racontent ensuite les quatre années d'occupation et de privations, la collaboration, la résistance, etc.

Notre pays est libéré par les Alliés en septembre 1944. Suite à la déportation de Léopold III en Allemagne, son frère cadet le prince Charles est élu régent par les Chambres réunies. La guerre n'est cependant pas encore finie :  de nombreux civils sont tués lors de la Bataille des Ardennes à la fin de l'année 1944.

Notre actuel système de sécurité sociale est instauré le 28 décembre 1944. Cette assurance obligatoire prévue pour tous les salariés permet de couvrir les risques de maladie-invalidité, de chômage, d'accorder des allocations familiales, des congés payés, ainsi que de financer les pensions. Une assurance libre subsiste parallèlement, et les syndicats restent habilités à verser des allocations de chômage à leurs affiliés.

Après sa libération par les Alliés en 1945, Léopold III ne parvient pas à s'entendre avec les gouvernements successifs sur ses conditions de retour en Belgique. Une partie du monde politique belge et les Alliés lui reprochent son comportement durant la guerre et le testament politique qu'il a laissé avant sa déportation. Le Roi est contraint de vivre en exil en Suisse de 1945 à 1950, pendant que le prince Charles remplit son rôle de régent sans prendre parti pour son frère avec qui il a des relations difficiles.

Au cours de la Régence, la libération du territoire inaugure une ère de prospérité pour la Belgique. Portée par la paix sociale et un assainissement monétaire efficace, l'industrie fait des miracles. Le droit de vote est accordé aux femmes. En politique étrangère, notre pays rompt avec sa politique de neutralité et entre dans l'ère des alliances (Benelux, Otan, CECA, etc.). Certains hommes politiques belges accomplissent aussi un travail de pionnier dans la construction européenne qui s'amorce.

1950 voit la fin de la Question Royale. Après la consultation populaire aux résultats contrastés entre le nord et le sud du pays, le Parlement vote la fin de la régence et le roi Léopold rentre en Belgique. Des troubles éclatent et entraînent la mort de trois manifestants à Grâce-Berleur. Léopold III renonce au trône au profit de son fils le prince Baudouin (20 ans).

2 commentaires:

Youri a dit…

Petit Belge:

Deux jours avant la fusillade de Grâce-Berleur, divers mandataires wallons lancèrent l'idée des Etats Généraux de Wallonie qui réunirent le rassemblement des parlementaires wallons mais aussi des mandataires politiques de tous niveaux, les représentants des syndicats, du patronat, de tous les grandes forces sociales organisées.
Ces Etats Généraux de Wallonie votèrent une première fois le Rattachement de la Wallonie à la France; Ce n'est que lors d'un deuxième vote qu'une très courte majorité se dégagea pour le maintien du belgium.
Les Wallons sont passés là à deux doigts de devenir Français et je pense personnellement qu'ils auraient dû saisir cette chance car nous ne serions pas depuis lors sous le joug des Flamands qui ne nous aiment pas et spolient le pays aux seules fins de la Flandre.
J'espère un jour connaître cette Wallonie Française.

Josiane a dit…

bonjour petit belge. Il est toujours bon de nous rappeler notre histoire. Merci de nous en faire profiter ici.
En te souhaitant un bon week end, avec mes bisous de Josiane de Namur.