mardi 24 septembre 2013

183ème anniversaire de la révolution belge


             

Historique de la révolution belge :
Suite au congrès de Vienne de 1815, l'actuel Benelux (Belgique, Pays-Bas et grand-duché de Luxembourg) est réuni en un royaume des Pays-Bas dirigé par Guillaume d'Orange. Mais il ne tiendra guère longtemps :  la Belgique deviendra indépendante en 1830 et le grand-duché de Luxembourg en 1890.

Le 25 août 1830, à l'occasion des 59 ans de Guillaume d'Orange, a lieu au théâtre de la Monnaie à Bruxelles la représentation de "La Muette de Portici", un opéra en cinq actes qui exalte les sentiments patriotiques en racontant la révolte du peuple de Naples contre la domination espagnole au 17ème siècle. L'enthousiasme monte dès le deuxième acte lors de cette chanson :   "Amour sacré de la Patrie, rends-nous l'audace et la fierté. A mon pays, je dois la vie. Il me devra la liberté". Les spectateurs sortent du théâtre en criant "Aux armes" et "Au National". Une émeute éclate, la foule saccage l'imprimerie du "National", journal officieux du gouvernement, et les maisons de plusieurs agents ministériels.

Devant l'inaction des autorités, quelques hommes résolus organisent le lendemain une garde bourgeoise et choisissent pour chef Emmanuel van der Linden d'Hoogvorst. Ils forment des compagnies de volontaires et prennent comme signe de ralliement les couleurs de la révolution brabançonne (le noir, le jaune et le rouge). Le 26 et le 27, l'émeute se déplace vers les faubourgs de Bruxelles et tourne à la révolte sociale. La destruction de machines et les vols décident les bourgeois à renforcer la garde bourgeoise qui ouvre le feu sur les pillards. Les premiers morts de la révolution belge sont des Belges tués par d'autres Belges.

Pendant ce temps, à La Haye, Guillaume d'Orange (informé seulement le 27 des événements bruxellois!) envoie en Belgique une armée de 6.000 hommes commandés par ses deux fils et reçoit les catholiques Frédéric de Merode, François de Sécus et Emmanuel d'Hooghvorst, et les libéraux Alexandre Gendebien et Joseph Palmaert. Le 30 août, l'arrivée des Hollandais à Vilvorde énerve les Bruxellois qui prennent les armes et élèvent des barricades. Le fils aîné du Roi renonce à un coup de force et fait son entrée dans la ville le 1er septembre avec quelques officiers sous la protection de la garde bourgeoise. Après quelques jours de négociations, il repart aux Pays-Bas pour montrer à son père le projet de séparation administrative suggéré par les notables bruxellois. Le prince fait reculer ses troupes des portes de Bruxelles à Anvers.

Mais des émeutes éclatent dans les villes. Des bandes de volontaires s'y organisent et se préparent à rejoindre les patriotes de la capitale (par exemple : un groupe de volontaires part le 4 septembre de Liège, menés par Rogier et accompagnés du célèbre Charlier à la jambe de bois). Le 3 septembre, le Roi signe la démission de son ministre impopulaire Van Maanen. Les députés belges sont convoqués à La Haye le 8 septembre.

Profitant du désarmement de la garde bourgeoise les 19 et 20 septembre, le roi Guillaume ordonne à son fils Frédéric de marcher sur Bruxelles pour rétablir l'ordre. Cette décision enflamme le patriotisme et galvanise la foule. Les renforts arrivent d'un peu partout. Les Hollandais pénètrent dans la ville le 23 septembre et se heurtent à des barricades, au feu nourri des volontaires et à la colère de la population. Le lendemain, les volontaires nomment Juan Van Halen commandant en chef des patriotes.

Le 26 septembre, la commission administrative devient le gouvernement provisoire composé d'Alexandre Gendebien, du général baron van der Linden d'Hoogvorst, du baron André Jolly, du comte Félix de Merode, de Charles Rogier et de Sylvain van de Weyer, rejoints deux jours plus tard par Louis De Potter. Le gouvernement provisoire s'attribue tous les pouvoirs jusqu'à la convocation d'une assemblée constitutante. Après quatre jours de combat, les Hollandais quittent le parc de Bruxelles dans la nuit du 26 au 27 septembre. La victoire des insurgés provoque l'arrivée des patriotes dans la capitale. Revenu d'exil, Louis De Potter est accueilli en héros le 28 sur la Grand-Place de Bruxelles. Le 4 octobre, le gouvernement provisoire proclame l'indépendance des provinces belges.

Le 4 novembre, les représentants de l'Angleterre, l'Autriche, la France, la Prusse et la Russie réunis à Londres impose aux Hollandais et aux Belges l'évacuation mutuelle de leurs territoires respectifs. Le 10 novembre, le Congrès National vote trois décrets importants :  l'indépendance du peuple belge, la monarchie héréditaire et la déchéance de la famille d'Orange-Nassau. Il rédige ensuite la nouvelle constitution belge.

Le Congrès National propose la couronne de Belgique au duc de Nemours, fils du roi Louis-Philippe, mais son père refuse car il craint l'hostilité de l'Angleterre. Le Congrès National est donc contraint d'instaurer, en février 1831, une régence en la personne du baron Surlet de Chokier. Le 4 juin, ils proposent au prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, veuf de la princesse Charlotte d'Angleterre, de devenir le premier roi des Belges. Il accepte et prête serment le 21 juillet 1831 sur la place Royale à Bruxelles.

Historique de la place des Martyrs (Bruxelles) :
La crypte située au centre de la place des Martyrs (autrefois place Saint-Michel) à Bruxelles accueille les corps de 446 volontaires morts lors des combats de septembre 1830 pour l'indépendance de la Belgique. Par un décret du 25 septembre 1830, la commission administrative décide de les inhumer au centre de la place Saint-Michel. Les inhumations commencent dès le soir du 27 septembre. Les corps sont déposés dans une fosse creusée par des ouvriers de la ville de Bruxelles. La place est rebaptisée place des Martyrs de la Liberté. Une grande croix est plantée et ornée d'un texte d'Hypolyte Jenneval, l'auteur de la Brabançonne, inhumé avec ses compagnons d'armes le 24 octobre. A la demande de Léopold Ier, la construction d'un monument débute en 1831, grâce notamment à un don de 16.000 florins du comte Félix de Merode qui les avait reçus pour sa participation au gouvernement provisoire.

Dessiné conjointement par l'architecte Roelandt et l'artiste Guillaume Geefs, le monument Patria est une dame représentant une statue de la Liberté. Elle trône sur le piédestal central et grave avec un stylet sur une plaque de marbre les combats de septembre 1830. A ses pieds un lion aux chaînes brisées symbolise la Belgique libre. Le second niveau en pierre bleue et en forme de sarcophage est flanqué de quatre génies représentant la prière, le combat, la victoire et la sépulture. Au dernier niveau, les quatre faces du monument comportent des bas-reliefs en marbre de Carrare illustrant des scènes de 1830. Il est entouré d'une crypte à ciel ouvert dont la galerie est ornée de 27 panneaux de marbre noir où sont gravés les 446 volontaires tués lors des combats de septembre 1830. L'inauguration a eu lieu le 24 septembre 1838.

En 1849, Guillaume Geefs termine son œuvre par le placement du dernier des quatre bas-reliefs auxquels il travaillait depuis plusieurs années. Que peut-on y voir? Côté sud, le comte Félix de Merode tient le drapeau brabançon et reçoit le serment des patriotes devant l'hôtel de ville de Bruxelles. Côté nord, sous la conduite de Jean Van Haelen, les troupes belges (sarrau de toile bleue, ceinture de cuir et bonnet noir) s'élancent à l'assaut du parc. Côté est, la consécration de cette nécropole par le doyen de Sainte-Gudule. Côté ouest, le symbole de la Belgique libre et indépendante, couronnant de lauriers ses valeureux fondateurs.

Chaque année fin septembre, la Ville de Bruxelles, l'asbl Pro Belgica (www.probelgica.be) et les Volontaires 1830 (www.b1830.be) co-organisent un défilé historique dans les rues de la capitale, et une commémoration bilingue à la place des Martyrs qui est entourée de bâtiments de style néo-classique datant de l'époque des Pays-Bas autrichiens et est aujourd'hui classée. N'hésitez pas à aller les voir ce samedi après-midi! Et Manneken Piss portera le costume des Volontaires 1830!

14 commentaires:

Youri a dit…

Congrès de Vienne où, pour des raisons géo-politiques, on accrocha la Belgique aux Pays-Bas.
Grave erreur historique dont nous payons encore les frais tous les jours.
1830: "révolution belge" ....
A ce moment , Talleyrand le visionnaire déclara que ce pays contre nature ne tiendrait pas...
Vu l'actualité, Talleyrand avait raison.
Charles de Gaulle, 13( ans plus tard écrivait que la France était la vraie patrie des Wallons et les attendait.
J'espère vivre assez vieux pour connaître cette récompense.

Youri a dit…

Pardon, faute de frappe: de Gaulle: 130 ans plus tard...

Edmée a dit…

Youri, je trouve que les Belges et les Français sont très différents... vraiment!

Merci au Petit Belge pour cet exposé!

Youri a dit…

Edmée,

C'est la différence entre les régions de France, unie autour d'une langue pour un pays voire une nation, qui fait la richesse du pays et aide à son maintien.

Mais je note que vous vous sentez plus proche en tant que Francophone d'un Anversois ou d'un Ostendais plutôt que d'un Lyonnais ou un Bordelais.
Je respecte votre choix un peu contre nature tout de même.

Anonyme a dit…

Merci cher Petit Belge pour ce rappel du 183ème anniversaire de la révolution belge !

Bises et bonne journée !

Serge l'Optimiste a dit…

Eh oui, Petit belge, au nord comme au Sud, il y a des séparatistes, les premiers pensent qu'ils pourront vivre seuls, les seconds veulent se rattacher plus à une idée qu'à une nation car, annexée par la France, la région francophone serait vite considérée comme la Lorraine où tout est en train de mourir et il faudrait se farcir une alternance politique qui a un dénominateur commun : toujours + d'impôts, mais on aurait de belles routes... c'est vrai !

Il faut avoir de la famille et des amis en France pour comprendre que certains nous envient... sinon pourquoi viendraient-ils en masse dans notre pays, pourquoi songeraient-ils à voter pour l'extrême droite, pourquoi partiraient-ils en grève plus encore que chez nous ?

J'aime la France pour son accueil, pour ses paysages, pour sa gastronomie, pour son climat (dans le Sud), mais pour le reste, c'est-à-dire le principal, je ne préfère pas envisager de devenir un jour enfant d'Hollande, de Marine ou de Sarko !

Youri a dit…

L'optimisme mène parfois à l'aveuglement mon bon Serge.

J'attends que vous me disiez ce qui vous fait écrire que la Lorraine est délaissée par la France.
Que je sache, on n'a jamais entendu une seule Région française clamer qu'il ne fallait plus consacrer de fric pour une autre. En Belgïe-que, c'est tous les jours que la région dominante s'inscrit pour écraser et spolier l'autre.
Pour votre gouverne, l'Etat français accorde à la Corse 10 fois plus de subsides que l'état belge n'en accorde à la Wallonie alors qu'il y a 10 fois moins d'habitants en Corse qu'en Wallonie..... Cherchez la différence si votre optimisme le permet.

Plus d'impôts en France ??????
Eh ben où avez-vous lu cela ? La Belgie-que est le pays le plus taxé au monde après la Suède.
En France, 30% des habitants ne paie pas d'impôts sur le revenu. Alors, quand on augmente un peu ces derniers, il est normal qu'on en parle au café du commerce.

Les Français viennnent en masse en Belgieque... Oui, les très nantis car en effet, les taxes sont plus élevées pour les très riches que pour les moins riches.
En revanche, ces derniers subissent nettement moins d'impôts que les belges.
Pourquoi nombre de retraités vont-ils vivre en France ? Le climat sans doute mais aussi parce que cela leur permet d'économiser pas mal de fric qui échappe à l'impôt sauvage belge.

Ah oui, Sarko, Hollande...
Bek Sarkozy a été remarquable au point de vue international; très démagogue en interne.
Hollande est en train de développer une volonté de sortir de la crise.
Ce n'est pas parce qu'un gouvernement ou un Dirigeant est impopulaire qu'ils sont d'office mauvais.

Mais je vous laisse avec nos Kubla, Van Cauwenbergh, Nollet, Destexhe, Happart, Milquet, Lizin .... (liste non-exhaustive) ... ou De Wever (droite pas tout à fait extrême), Van Rompuy ....
Faites de doux rêves.

Youri a dit…

A l'heure d'écrire ces dernières lignes, j'apprends que Hollande s'est rendu à Florange en Moselle.
Délaissée la Lorraine !!!!!

Florence a dit…

Un petit copié-collé pour vous dire que je ne suis pas bien du tout et incapable de vous écrire des coms. Bonne fin de semaine avec de bons bisous de Florence

Josiane a dit…

très bon exposé. Bizarre, je ne parviens pas à avoir la photo ...
Bon week end petit belge et à bientôt.
Josiane de Namur

Anonyme a dit…

J'adore la Belgique mais j'aurais préféré que nous restions unis avec les Pays-Bas.

Wallons, Flamands et Néerlandais ont beaucoup en commun et je ne fais pas allusion à Saint-Nicolas : nous voulons tous le maintien de la monarchie, des élections avec scrutin proportionnel, une société libérale (euthanasie légale etc.)...
Que tout notre territoire ne parle pas la même langue (quoique le Wallon parle un français bien particulier, où l'empreinte du néerlandais est profonde) est un détail sans importance. Hélas, c'est parfois difficile à faire comprendre à un unilingue...

Enfin, gelukkige verjaardag quand même ;-)

Anonyme a dit…

Je viens te souhaiter un excellent dimanche !
GROSSES BISES d'Asie vers la Belgique et meilleures pensées amicales !

Youri a dit…

http://www.lesoir.be/archives?url=%2Factualite%2Fbelgique%2Felections_2010%2F2011-08-07%2Ffrancois-perin-finissons-en-855343.php

A lire Petit Belge.

Particulièrement les chapitres relatifs à la "révolution belge".

Certaines vérités historiques doivent être rappelées.

naline a dit…

J'ai deux de mes ancêtres à la place des martyrs : un du côté de mon père, l'autre du côté de maman.