mercredi 17 août 2016

"Frédéric François, c'est mon histoire" (Brice Depasse)

"Brice Depasse, vous venez de publier la biographie officielle du chanteur Frédéric François. Comment est né ce projet?
- Avec Frédéric François, on se croise régulièrement depuis les années 90. C'est lors de l'une de ces rencontres qu'on a abordé l'idée d'écrire sa biographie. C'était un prolongement de mon boulot de journaliste : j'allais écrire la méga-giga story de sa vie, de façon populaire avec des dialogues. Un peu à la manière de Marc Lévy et Guillaume Musso. C'est sans doute ce côté vivant de la bio qui l'a séduit.

- Pendant plus de 200 pages, vous racontez comment Fransesco Barracato est devenu Frédéric François. Qu'est-ce qui vous a marqué le plus dans son histoire?
- En fait, je me suis rendu compte que j'ignorais beaucoup de choses sur lui. Mais ce qui m'a sans doute le plus marqué, c'est le récit de son intégration en Belgique. Frédéric en parle d'ailleurs très bien dans le livre. S'il était considéré comme un Italien en Belgique, et était donc un peu rejeté, il explique qu'il était perçu comme un Belge lorsqu'il retournait en Sicile. Pour un jeune qui se construit, çà peut être très compliqué à vivre. C'est là qu'on comprend que son enfance n'a pas toujours été une partie de plaisir. Et c'est sans doute aussi pour çà que sa famille a une grande importance pour lui.

- Vous écrivez que c'est sa famille qui a lancé sa carrière?
- C'est exact. Sa femme, par exemple, la beaucoup soutenu quand ils n'étaient encore que de jeunes mariés. Et puis, il y a aussi son père Giuseppe... Contrairement aux parents de Serge Gainsbourg, "Peppino" a encouragé Frédéric François à suivre sa voie. Concrètement, c'est lui qui a investi dans un micro pour que son fils puisse poser sa voix lorsqu'il chantait. C'est grâce à ce genre de coup de pouce que "Frédo" a appris à ne pas hurler en public pour se faire entendre. Et c'est ce qui lui a notamment permis de remporter des radiocrochets au début de sa carrière.

- Est-ce qu'on peut dire que la carrière de Frédéric François tient du miracle?
- Plus encore que de miracle, on peut parler d'acharnement. De la part de Frédéric François, son père et sa femme, mais aussi de la part de son producteur Constant Defourny qui ne l'a jamais abandonné, malgré le fait qu'ils se prenaient bide sur bide avec leurs premiers 45 tours.

- Qu'est-ce qui fait son succès finalement?
- Il a fait ce que la grande majorité des autres artistes n'a pas fait : il est toujours resté fidèle à son propre style musical, il a toujours suivi la même ligne de conduite en mêlant chanson italienne et variété française. Et ce, peu importe les étiquettes qu'on lui a collé au fil des années.

- Peut-on dire de lui que c'est un des phénomènes de la chanson française au même titre que Johnny Halliday par exemple?
- Sa popularité parle pour lui en tout cas. Excepté une courte période de cinq, six ans, de la fin des années 70 au début des années 80, où il a connu un creux, Frédéric François est toujours resté au top.

- Pensez-vous qu'il chantera encore longtemps?
- C'est son vœu en tout cas. Mais ce qu'il souhaite plus que tout, c'est continuer à chanter sur scène. Pour çà, il est un peu comme Paul McCartney : il ne va plus jamais redescendre de la scène. Donc, tant qu'on lui proposera de belles salles, on risque encore de le voir quelques années sur scène....".

"Frédéric François, c'est mon histoire" de Brice Depasse, éditions La Renaissance du Livre, 221p.

3 commentaires:

youri a dit…

Juillet 1974. 24 h de Spa-Francorchamps.
L'organisateur avait eu la (mauvaise) idée d'inviter Frédéric François en avant-première de Joe Dassin.
Le belgo-rital n'est pas resté longtemps sur scène. Le pleurnichard, en costume blanc, à rapidement reçu une avalanche de mottes de terre. Pauvre chou qui s'en prend hargneusement au public. Re bain de boue assuré.
Disparition définitive du bonhomme.
Apparition de Dassin sous les vivas de la foule. Enfin de la bonne chanson.

serge l'optimiste a dit…

Nul n'est prophète en son pays, la preuve en est apportée, une fois encore, par le commentaire de 04.07. J'ai toujours entendu dire : "Si tu n'aimes pas, au moins n'en dégoûte pas les autres". Alors qu'en France, surtout en ce moment, le sentiment national est hyper développé (on appelle cela le chauvinisme), en Belgique, de nombreuses voix cultivent une forme de snobisme qui consiste à critiquer continuellement le pays ou la région. Pauvre et triste mentalité de personnes qui souhaitent se démarquer par une attitude continuellement négative. Excellent week-end, Petit Belge.

youri a dit…

Serge l'optimisme.
Vous devez être bien fatigué après cet intense effort de réflexion.
Je vous souhaite un beau et bon repos.
Sous ce chapiteau des 24h, en 1974 je vous le rappelle, l'immense majorité des spectateurs a hué le pleurnichard François.
Et franchement, je ne comprends pas votre comparaison avec la France. Seriez-vous affublé d'un complexe d'infériorité aussi intense que celui de supériorité que développé petit belge pour qui tout est super bien dans sa Belgique ?
Ce serait désolant.