lundi 29 février 2016

La fête des craquelins à Grammont

(Article actualisé en 2018)

Ce week-end, la ville de Grammont (province de Flandre Orientale) était en fête pour les Krakelingen et le Tonnekensbrand, qui sont inscrits depuis 2010 au patrimoine culturel et immatériel de l'Unesco. Chaque avant-dernier dimanche précédant le premier lundi de mars, les Krakelingen (fête des craquelins) et le Tonnekensbrand (fête du feu) mêlent tous les deux symboles chrétiens et traditions folkloriques.

Ces manifestations trouvent leur origine dans une légende remontant au siège de Gauthier d'Enghien en 1381. Selon elle, la population grammontoise assiégée aurait jeté au-dessus des murs de la ville ce qui lui restait de nourriture pour décourager l'ennemi et lui donner l'impression qu'elle avait assez de ressources pour vivre. Même si cette histoire a ensuite été démentie, la fête populaire a continué à vivre à travers les siècles.

Depuis 1393, date de la première trace de cette manifestation, plus d'un millier de personnes se rassemblent chaque année à Grammont pour célébrer le cycle des saisons lors d'un grand cortège réunissant histoires locales et nouveautés. Ce sont les géants Goliath, Gerarda et Kinneke Baba qui ouvre le cortège qui part de l'église romane d'Hunnegem en direction de la colline d'Oudenberg. La procession retrace vingt-cinq siècles d'histoire et est composée d'environ un millier de personnes.

Arrivé à la colline, le cortège se dissout. Les druides, les porteurs de craquelins (petits pistolets séchés en forme d'anneaux) et les autorités gravissent la colline pour rejoindre la chapelle et réciter la litanie de Notre-Dame avec le clergé. Les autorités boivent ensuite une gorgée de vin dans une coupe d'argent datant du 16ème siècle, dans lequel nage un petit poisson vivant, cela en signe d'abondance.

Après ce rituel, 10.000 craquelins sont jetés sur la foule qui s'évertue à attraper l'unique exemplaire contenant un papier donnant droit au "craquelin d'or", créé par un bijoutier local et d'une valeur de 750 euros. A 20h, c'est le Tonnekenbrand (fête du feu) : au sommet de la vieille montagne, un mât enveloppé de paille est allumé, symbole de la fin de l'hiver et du retour de la lumière et de la vie. Des torches sont ensuite distribuées au public qui ramène le feu sur la Grand-Place. Le feu est au même moment répandu dans les quinze villages de la commune.

A l'occasion des 950 ans de la ville de Grammont, le roi Philippe et la reine Mathilde ont assisté au cortège des Krakelingen en février 2018.

                         

5 commentaires:

Florence a dit…

Le craquelin en Belgique ressemble au pain ou à la brioche tout comme le cramique avec ses raisins secs, il semble me souvenir ?
Il y aussi des craquelins à Saint Malo en Ille et Vilaine qui sont très réputés et très bons, ou à Plumaudan dans les Côtes d'Armor, mais ils n'ont rien à voir avec ceux de Belgique: ce sont de petits pains ronds et aplatis en forme d'assiettes creuses, ils sont soufflés et croustillants.
Bonne fêtes des craquelins Petit Belge !
Florence

Anonyme a dit…

Oh ciel, une fête des craquelins... ça me ferait craquer sans panache... J'adore absolument le craquelin! Bonne semaine Petit Belge

Fanchon a dit…

Quelle belle histoire, et un folklore dont j'ignorais les origines. Merci beaucoup pour cette découverte.
Belle fin de weekend

willy a dit…

j'avais l'intention d'y aller Petit Belge..

mais il faisait tellement mauvais

mais j'ai bien participé au "krakelingentocht"

belle journée

bhttp://dorpstraat-mariakerke.skynetblogs.be/archive/2016/02/24/te-voet-1-2-8573185.html

Philippe D a dit…

Je connais un peu Grammont mais je ne connais pas cette fête !
Bonne fin de semaine.