dimanche 8 novembre 2015

Nouveau primat de Belgique

C'est officiel : Jozef De Kesel est le nouveau primat de l'Eglise de Belgique. Pour ceux (comme moi) qui n'en avaient jamais entendu parler :  cinquième d'une famille de neuf enfants, il est né à Gand en 1947. Il a derrière lui une longue carrière d'enseignant (collège Saint-Vincent, Institut Saint-Léon à Eeklo, Faculté de théologie de l'UCL à Louvain). De 2002 à 2010, il a exercé la fonction d'évêque-adjoint à Malines-Bruxelles, en charge du vicariat général de Bruxelles. Depuis 2010, il était évêque de Bruges où il a dû gérer la difficile succession de Roger Vangheluwe, impliqué dans un scandale de pédophilie. Récemment, il s'était rendu auprès des réfugiés en Irak. Jozef De Kesel prendra officiellement ses fonctions de primat de Belgique le 12 décembre.


Dans les quotidiens du groupe "Vers l'Avenir", Philippe Leruth commente cette nomination :   "Le nouveau primat, Jozef De Kesel, n'a pas dû parler longtemps pour qu'on prenne la mesure du virage qu'il va imprimer à l'Eglise de Belgique. Un virage qui va le ramener dans le droit fil de l'action du cardinal Danneels, aux côtés duquel il a travaillé pendant huit ans. La parenthèse doctrinaire ouverte par Mgr Léonard va se refermer. L'homme se dit prudent, voire attentiste. Aimer la concertation avant la décision. Il n'a pourtant fallu que quelques minutes pour se rendre compte que le nouvel archevêque de Bruxelles-Malines inscrivait ses pas dans ceux de Godfried Danneels, et dans ceux du pape François, et non dans ceux de son prédécesseur immédiat André-Joseph Léonard. C'est sans doute ce profil qui a déterminé le choix de Rome, de préférence à celui, plus en pointe, d'un Johan Bonny, dont les récentes prises de position sur la place des divorcés et des homosexuels dans l'Eglise étaient peut-être apparues trop en avance sur l'état actuel de l'opinion catholique. Mais en s'inscrivant dans la ligne de Godfried Danneels, et plus loin dans le temps de Léon-Joseph Suenens (un des hommes-clés du Concile Vatican II), voire d'un Désiré-Joseph Mercier (précurseur du dialogue interreligieux avec les anglicans), Jozef De Kesel n'en remet pas moins l'Eglise de Belgique au cœur de la société.


Une société multiculturelle, a-t-il rappelé, où les chrétiens sont appelés à témoigner de leurs valeurs, tout en respectant celles des autres. Si sa désignation peut avoir déçu les plus progressistes des catholiques, elle a été bien accueillie à l'extérieur, notamment par le monde laic. Même si la pratique religieuse est en recul, et si l'Eglise n'a plus l'influence qu'elle avait jadis sur les croyants, la désignation d'un nouveau primat n'en concerne pas moins l'ensemble de la société. La preuve, en creux, en a été donné par les controverses suscitées par les prises de décision sans concession d'André-Mutien Léonard. Il reste à Jozef De Kesel à concrétiser les espoirs qu'il éveille, au sein et en dehors de l'Eglise. L'attribution, d'ici à la fin de son mandat, du chapeau de cardinal montrera, si au-delà de sa désignation à Malines, le pape François compte sur lui pour faire évoluer l'Eglise. Une évolution qui ne peut être que lente, a précisé le nouvel archevêque".

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je pense qu'être dans la lignée du Cardinal Daneels et du pape François n'est pas un mauvais bulletin...

Pierre-Jean a dit…

L’Église belge, dont la destruction a été entamée, très largement, par Daneels, continuera sa chute vertigineuse avec ce nouveau primat; Léonard n'a pas eu le temps ni les moyens de redresser la situation catastrophique. Si tout le monde est content, c'est que personne ne constate que si Daneels était si bien, alors pourquoi les églises se sont à ce point vidées? Pourquoi les vocations belges se portent vers les communautés dites "traditionalistes"? Il y a comme une odeur de pourriture dans certaines églises locales....

Philippe D a dit…

Je ne connais pas ce terme "primat"...
Bon weekend.