jeudi 22 octobre 2015

Pairi Daiza : Entreprise Belge de l'Année 2015

Déjà élu plus beau parc du Benelux (Belgique-Pays-Bas-Luxembourg),  Pairi Daiza vient de recevoir le titre d'Entreprise Belge de l'Année 2015 par le roi Philippe. Ce prix est amplement mérité pour Eric Domb et toute son équipe. Je vous propose de (re)découvrir ce très beau parc grâce aux photos de nos amis PhilippeD et Mimi du Sud :   http://journalpetitbelge.blogspot.be/2014/01/les-20-ans-du-parc-pairi-daiza-ex.html


Eric Domb, fondateur et responsable du parc Pairi Daiza, a répondu aux questions du groupe Vers l'Avenir :


"Entreprise Belge de l'Année 2015, c'est une consécration?
- Ce prix ne me revient pas mais revient à l'entreprise Pairi Daiza. J'ai réalisé un rêve d'enfant en la créant il y a 21 ans. Pour moi, cette entreprise est un être vivant. C'est ma raison de vivre. Et j'espère que ceux qui me succéderont seront fidèles à l'esprit de Pairi Daiza en respectant cette obligation, presque morale, d'être en équilibre sans devoir tendre la main aux pouvoirs publics. Pas par profit, mais dans le respect de ceux qui y travaillent et l'embellissent tous les jours. Ce qui m'importe, ce ne sont pas les intérêts privés, c'est que cette entreprise soit reconnue sur le plan économique. Quand on a créé le parc, on a été moqués, on nous prenait pour des touristes. Aujourd'hui, on est reconnus et respectés comme un acteur économique important. Et çà doit rester une priorité. Pas en accumulant de l'argent, mais en continuant à s'engager et s'investir dans des projets.


- Vous pensez donc qu'il y a moyen de concilier libéralisme et respect des valeurs humaines?
- J'en suis convaincu. Dans une autre vie, j'ai dû être un animal ou une plante asiatique. Les Orientaux fonctionnent comme çà. Nous, on est les enfants de Descartes : soit on est dans l'associatif, soit on est dans le marchand. Or, on peut très bien avoir des exigences de rentabilité avec des objectifs plus larges. Evidemment que créer de la richesse est indispensable! Mais la question est de savoir à quelle fin. Il faut que cela ait un sens et profite à tous. Pairi Daiza est à la fois un objet et un sujet. Le problème du libéralisme, c'est qu'on ne fait de l'entreprise qu'un objet. Or, une entreprise a aussi une responsabilité sociétale. Alors, souvent, elle se pare de cette responsabilité en surface, mais c'est de la poudre aux yeux. Moi, je considère vraiment mon entreprise comme un sujet vivant. Si on ne considère son entreprise que comme objet, c'est comme çà qu'on arrive à des délocalisations et du saucissonnage. Si, par contre, on veille à la pérennité, on peut réécrire l'économie...


- Vous êtes un ovni dans le monde global d'aujourd'hui?
- Soyons réalistes : dans notre pays, on n'a plus de matière première, mais on a de la matière grise. C'est notre seul avenir. Alors, je comprends que chacun défende ses intérêts privés, mais il y a des choses beaucoup plus importantes que çà. Ce que je voulais démontrer, c'est qu'on peut, en dépit des conditions difficiles, passer de petit à grand. On a créé un parc dans une région peu touristique, où les gens ont des difficultés économiques et avec un concept à la base qui paraissait comme ringard au possible (un parc avec des oiseaux). On a prouvé qu'on pouvait créer de la richesse pour le plus grand nombre. Et çà, on peut le faire dans tous les domaines.


- Vous avez le sentiment qu'on n'agit pas assez dans ce sens en Wallonie?
- Avec le Plan Marshall, les pouvoirs publics font ce qu'ils peuvent. Le problème en Wallonie, c'est qu'on ne respecte pas assez et on ne reconnaît pas assez ceux qui entreprennent. Chez nous, on a toujours le sentiment que les entreprises ont toujours existé. Même les patrons et les cadres qui travaillent dans des entreprises existantes. Or, ce qui compte, c'est qu'à un moment donné, un homme ou une femme passe à l'acte, crée l'étincelle, le big bang, prenne l'initiative personnelle qui deviendra collective. C'est le drame de chez nous : on ne parle jamais des créateurs d'emplois. On les moque, on ne reconnaît pas leur importance stratégique. Des sportifs, des vedettes : on les reconnaît. Pas les entrepreneurs.


- C'est çà, le mal wallon?
- Chez nous, le souci, c'est qu'il y a trop peu d'entreprises et qu'elles sont trop petites. Elles ne sont pas assez rentables, parce que la croissance reste un tabou. Je connais des patrons qui ne veulent pas passer 49 employés ; c'est dingue! On critique la croissance, mais la croissance, ce n'est pas l'exploitation de l'homme par l'homme. Créer de l'emploi, pas pour remplir les poches d'une personne mais pour le bien collectif, c'est sa croissance! Et çà peut très bien se faire dans le respect des valeurs humaines et environnementales. En Wallonie, je suis sûr qu'on est capable de faire çà.


- Qu'est-ce qui nous manque alors?
- L'enthousiasme. Il faut arrêter de se plaindre et de s'opposer à la croissance. Faire cela, c'est presque de la lâcheté. C'est prendre des excuses pour ne pas se remettre en question. Nous sommes trois millions de Wallons face à huit milliards d'habitants sur terre avec des milliards de problèmes. Mais tout est possible. L'avenir nous sourit.


- Les mesures que prend le gouvernement fédéral belge sont de nature à résoudre cette peur de la croissance?
- Le coût du travail est évidemment une barrière. Mais pourtant, en Flandre, où les problèmes sont pareils, l'esprit d'entreprendre est plus présent. Pourquoi? Simplement une question de confiance. Notre problème en Wallonie est plus psychologique qu'autre chose".

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ton blog est intéressant.
Merci.
Je mets ton blog dans mes favoris.

Philippe a dit…

De Paradisio à Pairi Daiza il y a du chemin parcouru...
J'ai connu l'endroit avant son énorme développement, que dire de plus que bravo il fallait oser, bonne semaine Petit Belge.

Anonyme a dit…

Je n'y ai encore jamais été. Je le voudrais pourtant, mais l'afflux de monde me dissuade un peu, tandis que la beauté des lieux (tout au moins ce que je devine...) me tente beaucoup!

Philippe D a dit…

Si j'avais le temps, j'irais plusieurs fois par an. Je me sens tellement bien dans ce parc.
J'ai des photos de cette année que je n'ai pas encore mises sur le blog.
Bonne nuit.

carine-Laure Desguin a dit…


Je ne suis jamais allée dans ce parc mais tous mes amis adorent se promener là-bas, je suis impardonnable...

Mimi du Sud a dit…

Kikou Petit Belge,
Tout d'abord merci pour le lien d'un de mes articles sur ce beau parc de Pairi Daiza,
je l'adore ce parc et je suis retourné encore avec mon amie Nina cet été :-) et je ferais
encore quelques articles sur cette sortie.
Mon mari Pierrot va beaucoup mieux, il marche sans l'aide des béquilles, et il peut
reconduire ,il a toujours ses séances de rééducation et de balnéothérapie et pour
6 semaines encore, et il heureux de pouvoir marcher normalement :-)
Je te souhaite une bonne fin de journée, gros bisous à toi :-)