mercredi 16 mai 2012

Matthias Schoenaerts, la révélation du cinéma belge

Né en 1977 à Anvers, Matthias est le fils de l'acteur Julien Schoenaerts et est parfait bilingue grâce à sa grand-mère liégeoise. Elève au Conservatoire Royal d'Anvers, il fait ses débuts au cinéma dans le film "Daens" de Stijn Coninx où il tient un petit rôle. Il enchaîne ensuite des films et séries néerlandophones.

C'est en 2010 que la carrière de Matthias Schoenaerts s'envole et dépasse nos frontières, grâce au film "La Meute" du réalisateur français Franck Richard aux côtés de Benjamin Biolay, Yolande Moreau et Emilie Dequenne. En 2011, il prend 30kg de muscles pour incarner le rôle principal de "Rundskop" ("Tête de boeuf"), ce qui lui vaut le Magritte du meilleur acteur et de nombreuses critiques positives. Et cette semaine, Matthias est avec Marion Cottillard à l'affiche de "De rouille et d'os" du réalisateur Jacques Audiard, un film qui est en compétition au Festival de Cannes!

Matthias vient de répondre aux questions du journal "La Dernière Heure" :

"Vous ne ressentez pas la pression?
- Non. Chez moi, l'envie l'emporte toujours sur la peur.

- Quel défi recherchez-vous?
- Parvenir à faire évoluer un personnage. Cela va peut-être vous étonner mais l'aspect physique ne représente pas grand chose à mes yeux. J'aime l'ambiguïté d'un personnage, son trajet dans l'histoire, l'univers dans lequel il évolue, les relations avec son entourage, comment montrer qui il est vraiment à travers tout cela. Voilà ce qui m'excite.

- Dans "De rouille et d'os", Ali ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes, il fonce. Et vous?
- De temps en temps, je fonce. Et puis, je me dis : ah,merde... De temps en temps, je calcule. Mais honnêtement, j'ai plus tendance à foncer et puis seulement à réaliser. Un acteur doit être dans l'instant, comme un joueur de foot qui ne doit pas réfléchir à qui il veut faire une passe : il doit donner le ballon, c'est tout. L'important, c'est la justesse. Comme quand je demande à Marion si elle veut baiser. Si je la joue à plat, on va se demander "C'est qui ce débile?". Sans la justesse, on est dans la vulgarité, la bêtise. Alors que là, il est complètement à côté de la plaque mais sincère, et dès lors, c'est drôle.

- Certains vous qualifient de De Niro flamand. Qu'est-ce que cela vous inspire?
- Rien. Mais c'est un compliment.

- Pour quel réalisateur rêvez-vous de jouer?
- J'aime bien Faith Akin, François Ozon, mais le rêve absolu, c'est David Lynch. J'aime les univers uniques, les films qui ne ressemblent à rien d'autre, avec des personnages étranges. Lui, c'est le maître.

- Vous rêvez d'une carrière internationale?
- Oui. Mais là, j'ai tellement de chance que je devrais peut-être jouer au loto... Je rêvais de tourner en français et j'avais un projet de documentaire sur un ami combattant unijambiste. Quand j'ai lu le scénario de Jacques Audiard, je n'en revenais pas de cette coïncidence incroyable. A cause d'elle, j'ai tout de suite eu le pressentiment que ce film était pour moi.

- Jacques Audiard a la réputation d'être très exigeant?
- Oh oui! Il veut que tu y ailles à fond. Il est dans la recherche en permanence. Il bouscule ses acteurs pour avoir des propositions, que çà bouge. Il ne faut pas se retenir mais y aller, sans avoir peur de se casser la figure.

- Comme dans "Rundskop", vous êtes de nouveau très impressionnant physiquement?
- Oui, d'une autre façon. Jacques m'a demandé de prendre du poids, d'être costaud en haut mais aussi d'avoir un peu de ventre. Comme çà, le personnage dégage une impression de force sans paraître affuté. On doit voir qu'il se nourrit mal car il n'a pas d'argent. On sait tout de suite qu'il a fait de la boxe mais plus depuis un bon petit moment.

- Comment s'est passée la relation avec Marion Cotillard?
- Face à elle, on ne se pose pas de question : tout paraît juste, tant elle est le personnage. D'ailleurs, dans ma tête, elle n'avait pas de jambes! C'est une chance inouïe de l'avoir pour partenaire. Je me demandais si j'arriverais à être à la hauteur. Les premières fois, face à elle, j'avais la pression : elle joue tellement bien. Moi, quand je suis sur un plateau, je reste en permanence dans la tête du personnage, çà m'excite, je me demande ce qu'il pense. Ma technique, c'est de réfléchir beaucoup en avance avant le tournage, puis d'être dans l'instant, sans trop réfléchir quand je joue. Ce n'est pas toujours facile mais j'essaie d'être bien préparé pour réagir avec les partenaires.

- On attend énormément de vous au Festival de Cannes. Comment le vivez-vous?
- J'ai envie d'y être ; çà m'excite. Je suis très curieux de connaître les réactions de la presse internationale et très fier de représenter notre pays à Cannes".

6 commentaires:

oli4 a dit…

Bonjour "petit Belge" je viens te faire un petit coucou, un peu plus de temps, grâce à ce long wk,
Amitiés,
Olivier

Tania a dit…

"Parvenir à faire évoluer un personnage", belle ambition que seuls les grands acteurs réalisent.

thierry a dit…

bonjour à toi, merci pour cet article, je ne connaissais pas cette personne , faut dire que je suis rarement devant la télévision, bonne journée

christina a dit…

Je ne connais pas non plus,je vais aller a la découverte!
Bonne fin de semaine!

Florence a dit…

Coucou mon cher Petit Belge !
je viens après mes 15 jours d'absence dans la blogosphère, te faire une petite visite d'amitié et j'en profite pour feuilleter ton journal !
Il faut que je me remette dans le bain !!!
Merci d'être venu me souhaiter un prompt rétablissement !
Je te souhaite une bonne fin de semaine et je t'embrasse bien fort !
Florence

Mimi du Sud a dit…

Bonsoir Petit Belge,
c'est une belle et juste leçon de vie,un film bien réalisé,Marion Cotillard est parfaite ainsi que Matthias Schoenaert,deux splendides comédiens,film délicat,intense,mais un peu long pour moi :-)Beaucoup de monde hier soir au cinéma :-) un film à voir.. Je te souhaite une belle soirée,bisous de Mimi