Bernard Daussaint, le gérant du Royal Hôtel-Restaurant Bonhomme, a répondu aux questions des quotidiens du groupe Vers l'Avenir :
"Un établissement qui existe depuis 1768 et qui appartient toujours à la même famille : en voilà une sacré prouesse!
- Tout à fait, c'est rare de nos jours. C'est même unique. Nous sommes aujourd'hui le plus ancien hôtel-restaurant de Belgique. Il faut croire que l'on a cela dans le sang. Ce qui est chouette, c'est que chaque génération a apporté sa petite touche. Au départ, l'établissement était un relais de malle-poste. Les gens venaient souvent de Liège et laissaient leurs chevaux dans les écuries qui se trouvaient à l'époque derrière la maison. C'est ensuite devenu une taverne-restaurant puis un hôtel-restaurant.
- Désormais, c'est votre fille Stéphanie qui a pris le relais derrière les fourneaux. Etait-ce difficile de la convaincre de reprendre l'affaire?
- Pas du tout. C'est elle qui a demandé à le faire. Elle a fait l'école hôtelière de Spa, moi celle de Namur, et mon grand-père celle de Liège. On a toujours été dans ce milieu, ça coulait donc de source. Puis, il n'y a rien à faire : on est attaché à ces murs, à cette maison. De ce fait, j'ai même demandé à pouvoir changer de nom et à reprendre celui de ma mère, Bonhomme, comme l'hôtel. C'est elle qui avait poursuivi l'activité suite au décès accidentel de mon oncle et j'aimerais vraiment faire perdurer ce nom : cette démarche n'a rien de commercial, au contraire, c'est sentimental.
- Contrairement à d'autres endroits, où l'on tente de recréer une ambiance, votre hôtel-restaurant possède une atmosphère toute particulière, comme hors du temps. C'est une volonté?
- Oui, nous tenions à conserver le caractère authentique de l'endroit, comme à l'époque. On a gardé la toile tendue sur les murs, les boiseries, les lambris. La verrière a également été rénovée à l'ancienne. Dans la salle de restaurant, on n'allume pas de lumière le soir, tout se fait à la lueur des bougies. Sur les tables, on retrouve toujours de l'argenterie, de la porcelaine et des fleurs fraîches. Nous avons vraiment envie de replonger les gens dans les belles années. Et cela fait son effet, même sur les jeunes générations.
- Qu'avez-vous prévu pour célébrer ces 250 ans d'existence?
- Nous avons décidé d'étaler les festivités sur toute l'année 2018. Pour l'instant, et depuis deux mois, je réalise des recherches sur l'histoire de l'établissement. J'ai également récupéré tout un tas de photographies d'époque. Certaines m'ont notamment été fournies par des collectionneurs de la région. Je compte exposer ces archives dans le couloir qui mène à la salle du restaurant. Ensuite, nous proposerons un menu d'époque différent tous les mois. Puis, nous organiserons aussi une soirée piano-bar tous les premiers vendredis du mois. Et en septembre, il y aura un grand feu d'artifice.
- Avez-vous des projets pour les années à venir?
- Pour l'instant, nous possédons douze chambres qui ont, elles aussi, conservé leur charme d'autrefois, mais nous avons prévu de construire prochainement une extension de part et d'autre du bâtiment. Nous espérons commencer les travaux l'année prochaine. Cela nous permettrait notamment d'avoir cinq chambres supplémentaires. Toutefois, nous ne souhaitons pas agrandir davantage l'établissement : on tient à ce que cela reste un endroit convivial et familial".
5 commentaires:
Il faudra que j'aille voir, c'est magnifique une histoire comme celle-ci! Une famille qui a des racines bien profondes!
Bonsoir Petit Belge, content moi aussi des échanges et des découvertes sur les différents blogs... j'ai appris l'existence de cette ancienne sablière via mes contacts avec le département nature et forêt du service public de wallonie où je travaille, c'est une réserve domaniale et l'accès y est réglementé. Amitiés
Coup de chapeau à cet établissement qui se maintient de génération en génération : bravo au plus ancien hôtel-restaurant de Belgique !
J'apprends :-)
Huit générations, c'est rarissime. Un bel exemple.
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