L'association Objectif Ô a financé des projets dans huit pays : Bénin, Haïti, Nicaragua, Sénégal, Côte d'Ivoire, Congo, Inde, Népal.
Jean-Denis Lejeune vient d'accorder une interview aux quotidiens du groupe Sud Presse :
"D'où vous est venue cette idée d'apporter l'eau potable à des populations déshéritées?
- Quand je travaillais aux droits de l'enfant, j'accompagnais des jeunes Wallons en difficulté qui partaient construire des puits au Bénin. J'ai vu des femmes qui faisaient deux fois 12km à pied tous les jours pour amener 20 litres d'eau à leur famille. J'en ai parlé en Belgique et, touchée comme moi, une dame m'a offert les 400.000 euros de la vente d'une de ses maisons en me faisant promettre de les consacrer à fournir de l'eau potable en Afrique. C'est le début d'Objectif Ô.
- Comment trouvez-vous les projets à financer?
- Je travaille toujours en partenariat avec des associations de la région car il faut que le projet soit accepté par la population. Il faut toujours tenir compte de la culture et des traditions locales. Eux me proposent les projets et en assurent le suivi. Moi, je m'occupe de trouver les fonds et de vérifier que chaque euro soit bien utilisé. A chaque puits creusé, je me dis que c'est une petite bataille de gagnée. Et je suis encore plus motivée à trouver des fonds pour en construire de nouveaux.
- Et qu'est-ce que ça vous apporte personnellement?
- Dans nos pays, les gens ont toujours 1.001 raisons de se plaindre, pour tout et pour rien. Ici, on remet les vraies valeurs à leur place. C'est aussi un objectif que je me suis fixé après tout ce qui m'est arrivé. Pour positiver, aller de l'avant. Je le fais aussi pour Julie. Et ce qui me fait le plus plaisir, c'est quand on me dit que, là où elle est, elle doit être fière de son papa.
- Quelle sera la suite de votre action?
- Essayer de trouver plus de partenaires (comme la Compagnie Liégeoise des Eaux) ou de dons pour assurer le plus de projets possible.
- N'êtes-vous pas parfois découragé devant l'ampleur de la tâche? Une goutte d'eau dans l'océan?
- Non, jamais. Ce qui est fait est fait. Si on n'avait rien financé, ce sont 400.000 personnes qui n'auraient pas toujours d'accès à l'eau potable et des centaines de vies qu'on n'aurait pas pu sauver.
- Et à ceux qui vous reprochent de vous occuper de la misère dans le monde alors qu'il y en a déjà en Belgique?
- Personne en Belgique ne sait ce que c'est de ne pas avoir d'eau potable. On n'imagine pas la chance qu'on a tous d'en avoir en tournant simplement un robinet. Il faut souvent forer jusqu'à 200m ou 300m pour aller chercher les nappes aquifères et parce que la terre proche du sol contient de l'uranium à l'état naturel. En Belgique, il y a suffisamment d'organisations qui s'occupent de la pauvreté. Moi, j'ai fait le choix de m'occuper de l'eau en fonction de ma promesse à ma première donatrice. Je pourrais faire autre chose, mais je n'ai pas du tout envie d'arrêter".
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