A la demande du gouvernement fédéral de l'époque, la Fondation Roi Baudouin rédigea en 1994 un Rapport Général sur la Pauvreté, qui fait figure de référence dans notre pays. Parmi les recommandations de ce rapport figurait la nécessité de renforcer la cohérence des politiques de lutte contre la pauvreté menées par les nombreux pouvoirs compétents et rendre permanente la concertation entre responsables politiques et personnes vivant dans la pauvreté.
Après cinq ans de discussions (oui, vous avez bien lu, cinq ans pour se mettre d'accord sur un sujet pourtant si primordial...), l'Etat fédéral, les communautés et les régions créent en 1999 le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale. Je viens de découvrir leur site Internet très bien documenté qui m'a incité à vous faire part de quelques informations.
Le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale a pour missions de répertorier toutes les informations sur la pauvreté, d'organiser une concertation structurelle avec les associations, d'émettre des recommandations et propositions dans un rapport bisannuel. Bref, son rôle n'est pas d'aider concrètement les plus démunis dans la vie quotidienne, mais d'aider les autorités politiques et les responsables d'associations à coordonner leurs actions en faveur des pauvres, ce qui n'est sûrement pas inutile vu la complexité des institutions belges...
La plus agréable information du site est notre 13ème place en 2006 de l'indicateur du niveau de vie du Programme des Nations-Unies pour le Développement. La Belgique est mieux classée que la France (16ème), l'Italie (17ème), l'Espagne (19ème). Par contre, nous sommes devancés par la Norvège, l'Islande, l'Irlande, la Suède et les Etats-Unis. L'ONU souligne également que le fossé entre les pays les plus pauvres et les plus riches se creuse de plus en plus...
Il n'existe aucun chiffre officiel sur le nombre de SDF en Belgique. On estime que 14,8% de la population (soit 1 personne sur 7) connaît un risque accru de pauvreté. La région de Bruxelles-Capitale est la plus menacée. La pauvreté s'observe plus fréquemment en ville que dans les zones rurales. Bruxelles contient le plus de personnes vivant dans des quartiers pauvres, devant Liège, Charleroi, Anvers, Mons et La Louvière. En fonction de la source et des critères utilisés, on estime que 10% à 25% des adultes en Belgique ne savent ni lire, ni écrire, en le comprenant, un exposé simple et bref de faits en rapport avec leur vie quotidienne. En 2005, 106.550 ont fait appel à la Fédération Belge des Banques Alimentaires.
L'emploi offre-t-il une protection suffisante contre la pauvreté? Même s'il est prouvé que le chômage et l'inactivité engendrent un risque de pauvreté bien plus élevé que l'emploi, avoir un travail ne constitue pas toujours une garantie contre la pauvreté. Certaines structures familiales (familles à revenu unique, p.ex.) et la faiblesse de certaines rémunérations sont à l'origine du phénomène appelé travailleurs pauvres.
En conclusion, je voudrais d'abord souhaiter bon courage aux personnes qui traversent ces problèmes. Je reste persuadé qu'il faut s'attaquer à la cause principale et créer des emplois, notamment en augmentant nos exportations à l'étranger. Je pense aussi que les parents doivent inciter leurs enfants à poursuivre leurs études pour obtenir un diplôme, que ce soit dans l'enseignement supérieur, technique ou professionnel. Il y a donc du pain sur la planche pour le monde politique. J'espère que la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sera un des grands débats de la prochaine campagne électorale mais je ne suis pas dupe : les querelles communautaires et l'avenir institutionnel de la Belgique seront la priorité de nos hommes politiques. C'est consternant...
Et vous, qu'en pensez-vous?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Pas étonnant que la France ne soit que 16ème dans ce classement vu la dégringolade subie depuis des années... et qui n'est pas finie !
13ème, c'est mieux, bien sûr.
Enregistrer un commentaire