A l'occasion de sa retraite, le journaliste et animateur Thierry Luthers sort un livre "Souvenirs, souvenirs" aux éditions Luc Pire. A cette occasion, il a répondu aux questions du Soir Mag :
"Comment avez-vous fait le tri dans 42 ans de souvenirs de votre carrière ?
- Je me suis un peu laissé porter par ma mémoire. Il y a des événements qui ont ressurgi lors de l'écriture du livre. J'ai charpenté mes écrits en trois parties : ma vie artistique que peu de personnes connaissent, ma carrière dans le divertissement et ensuite celle dans le sport. Au fur et à mesure, je me suis souvenu de certains détails. J'ai même fait rajouter des passages alors que le manuscrit avait déjà été envoyé !
- Au fil de votre carrière, avez-vous pris des notes et gardé des objets ou des souvenirs de vos différents projets professionnels ?
- J'ai gardé tous les badges d'accréditation des événements sportifs que j'ai couverts. J'ai une grosse boîte bien remplie. J'ai des tickets des matchs que j'ai commentés, les accréditations des Jeux Olympiques, les coupes du monde. C'est un peu un calendrier affectif car on se souvient de son état d'esprit au moment de l'événement.
- En jetant ce regard dans le rétroviseur, de quel projet êtes-vous le plus fier ?
- Je suis assez content d'avoir écrit mes six livres sur les cimetières. Cela m'a demandé un travail de dingue. Je me suis lancé le défi de retrouver toutes les tombes des Belges un peu célèbres. J'y suis quasiment arrivé. La parenthèse inattendue et le bonus de ma carrière, c'est "Le Grand Cactus". Cela m'a redonné soudainement une certaine visibilité en me replongeant dans le divertissement aux côtés de personnes de talent. J'ai aussi essayé de faire de mon mieux dans le commentaire sportif en radio. Je suis d'ailleurs très ému car depuis plusieurs jours, je suis submergé de témoignages de tous horizons. Je ne m'attendais pas à ça. Quand je lis ces messages, je suis touché car j'ai toujours essayé de faire le plus consciencieusement possible mon métier.
- Qu'aimeriez-vous que les télespectateurs et auditeurs retiennent de vous ?
- Que j'ai été un bon soldat du service public qui a fait son travail consciencieusement, sans compromission, honnêtement. Je voulais partir en laissant une petite trace sur ce milieu du foot qui n'est pas toujours très reluisant : je l'ai fait avec Patrick Remacle et le documentaire "Le milieu du terrain". Cette enquête est aussi l'une de mes plus grandes fiertés. Cela a été un chemin parfois semé d'embûches. Je suis triste d'arrêter mon métier mais je suis content de laisser derrière moi le milieu du foot ! C'est un microcosme sans foi ni loi.
- En 42 ans, la télévision a énormément évolué. Etes-vous nostalgique de la télé du passé ?
- Je dirais non car je sais que j'ai connu une période qui ne reviendra jamais. J'ai vécu une période dans le divertissement où les artistes venaient beaucoup plus facilement, nous avions des moyens budgétaires plus confortables. Ce contexte a disparu. J'ai eu la chance d'avoir deux carrières successives bien différentes mais dans le fond de mon être, je savais que je voulais m'orienter vers le commentaire sportif. La télé a beaucoup changé mais ce qui a beaucoup évolué, c'est la fabrication de l'information. Tout a changé avec Internet et tout va de plus en plus vite. Nous sommes un peu le fast-food de l'information et je vois que les jeunes sont moins intéressés par des dossiers d'investigation".
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