Chaque jour, les quotidiens du groupe "Vers l'Avenir" propose deux billets d'humeur (en page 2 et en dernière page) signés par des journalistes de la rédaction. J'ai choisi les deux billets du mercredi 12 février 2020.
Billet d'humeur de Xavier Diskeuve (page 2) :
"L'autre jour, il m'est arrivé un truc que je ne souhaite qu'à mon pire ennemi : j'ai perdu mon gsm. Bêtement, il est tombé de ma poche alors que je roulais à vélo. Sur le coup, j'étais tout paniqué ! Je voulais prévenir mes proches, ma famille : "J'ai perdu mon gsm ! Je ne suis plus joignable ! Mais je vais bien !" Au début, c'était horrible, comme si on m'avait amputé d'un membre. Oui, il paraît que si on coupe une jambe, elle vous chatouille encore après. De fait, ma main était démangée en permanence. En plus, je n'allais pas pouvoir en acquérir un autre avant deux jours. Le monde entier allait m'oublier! Et pourtant, bizarrement, le lendemain matin, je n'y pensais déjà plus à mon gsm perdu… J'arrêtais de le chercher convulsivement. N'attendant plus ni SMS, ni mail, ni rien, j'étais...détendu! Je ne me sentais plus "traqué comme avec ce fichu mouchard à touches. J'écoutais les oiseaux, je regardais les fleurs, j'embrassais les arbres… Après 48 heures, je ne savais même plus que j'avais eu un jour un gsm. Le lundi, j'ai dû me forcer à aller "me rééquiper". J'avais l'impression de sacrifier ma tranquillité! Depuis, pour ne plus le perdre, je le laisse toujours au même endroit, attaché à une ficelle… On m'a dit : "Comme un téléphone fixe alors?". Ah bon? Il paraît qu'autrefois, tous les téléphones étaient rattachés par un fil à une prise fichée dans le mur. Mais pourquoi c'est plus comme ça? C'était si pratique!".
Billet d'humeur de Philippe Martin (page 56) :
"En prenant la parole devant le Conseil de Sécurité, ce mercredi, le roi Philippe fait œuvre utile. A la fois pour la cause des enfants soldats et….pour notre pays. Quel est ce petit pays (11 millions d'habitants et 30.000 km2), incapable de se gérer lui-même, qui se hisse à la tribune de l'ONU pour instruire les puissants de ce monde? Pour donner des leçons de politique étrangère devant le Conseil de Sécurité? Crédible? C'est en tout cas ce qu'a entrepris la Belgique en briguant un siège, pour deux ans, dans cette haute instance internationale. Et ce que confirme le Roi, ce mercredi, en prenant la parole devant le Conseil de Sécurité dont la Belgique assure la présidence pendant ce mois de février. Objectivement, il faut reconnaître que ce sont de grands honneurs qui échoient à notre petit pays et qu'il s'agit aussi d'une reconnaissance de notre savoir-faire diplomatique. Historiquement, la Belgique a toujours voulu être présente sur la scène internationale, en dépit de sa taille et de son influence réelle, du point de vue politique et économique. Par présomption, par manque de lucidité? Pas exactement. Parce que nos dirigeants - et nos souverains - ont toujours su que le besoin de reconnaissance extérieure est inversement proportionnel à la taille d'un Etat. Et, pour y parvenir, le confetti belge doit précisément s'investir dans de grands ensembles tels que l'Union Européenne ou l'ONU et jouer la carte du multilatéral, c'est-à-dire l'action concertée de plusieurs capitales. Jusqu'à ces derniers temps, la Belgique passait aussi pour une experte du compromis, une orfèvre du consensus pour dénouer, patiemment, les tensions intérieures et internationales. Ce dont elle ne peut plus se vanter, aujourd'hui, au regard de la durée des crises politiques que nous traversons pour former nos gouvernements. Heureusement que Philippe ne doit pas, ce mercredi, faire un exposé sur les relations entre le sud et le nord de son petit royaume, sans quoi il verrait de nombreux regards médusés le fixer, dans la prestigieuse assemblée. Finalement, c'est beaucoup moins risqué (et beaucoup plus utile) d'évoquer le sort des enfants impliqués dans les conflits armés…".
Que vous inspirent ces deux billets d'humeur?
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2 commentaires:
ils sont tellement vrais l'un et l'autre :-)
Le premier m'amuse davantage que le second, tu t'en doutes. Se connecter n'est un plaisir que si l'on se donne le droit de se déconnecter, de ne pas réagir immédiatement, comme autrefois on pouvait laisser sonner le téléphone ou carrément retirer la fiche du mur, comme le faisait une amie quand elle voulait avoir la paix totale, écouter de la musique sans être dérangée. Bref, se servir de ces formidables nouveaux instruments sans en devenir esclave.
L'absence de compromis pour former un nouveau gouvernement fédéral me choque, d'autant plus qu'au nord du pays, on n'avait pas trouvé impensable de former une coalition avec un seul parti francophone non majoritaire dans le gouvernement précédent. Mais c'est évidemment très compliqué quand tant de gens votent pour un parti séparatiste qui cherche à démontrer que la Belgique fédérale n'a plus d'avenir.
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