jeudi 5 novembre 2020

Un livre sur les troubles de l'attention

L'animateur Adrien Devyver (RTBF) est connu du grand public et il a décidé de mettre sa notoriété pour écrire un livre sur le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) :  "On m'appelle la Tornade. Parcours de vie d'un créatif encombrant". Pour l'avoir entendu en parler à la télévision, je trouve que son discours grand public est plus percutant qu'un médecin qui restera plus académique. 

Adrien Devyver a répondu aux questions des journaux du groupe L'Avenir :

"Ecrire un livre, quand on souffre d'hyperactivité, ça prend du temps ?

- Non, je l'ai écrit très rapidement, en quatre mois. J'ai commencé au début du confinement et j'ai rendu le manuscrit en juillet : les choses sortaient assez facilement et le confinement m'a aidé à me concentrer sur l'écriture. J'ai travaillé le soir, la nuit et tôt le matin, et ça a bien fonctionné.

- Vous êtes parrain de l'association TDA/H Belgique. La situation des enfants avec un TDA/H aujourd'hui est-elle différente de celle que vous avez connue?

- C'est différent aujourd'hui. On en parle plus, grâce à mon livre, grâce aux plate-formes de partage, d'écoute et de conseils. C'est moins tabou mais en revanche, il y a une problématique de manque de moyens dans l'enseignement et de méthode mise en place. Les enseignants font tout ce qu'ils peuvent, je ne leur jette pas la pierre. C'est compliqué pour les jeunes qui sont sollicités de toutes parts par les smartphones, les réseaux sociaux. La révolution numérique qui permet d'échanger sur la problématique est polluée au niveau concret.

- Vous avez été diagnostiqué tard ?

- Oui, il y a 30 ans, on ne parlait pas de TDA/H, tout juste d'hyperkinétique. On disait "C'est un élément perturbateur, il doit faire plus de sport pour se défouler". Sauf qu'au-delà de l'hyperactivité, il y a plein de paramètres comme l'anxiété, le manque de confiance en soi, la susceptibilité, des problèmes qu'on n'a jamais réglés. J'ai créé des mécanismes pour diminuer ces périodes symptomatiques. Puis, un jour, j'ai accueilli dans l'émission un petit garçon avec un TDA/H, et je me suis reconnu en lui. Il y avait des souffrances dans son comportement, et j'ai proposé à l'association TDA/H Belgique de mettre ma notoriété au service de l'association. La présidente m'a dit :  Ok mais fais-toi diagnostiquer, ça aura plus de poids à ton initiative!  Le psychiatre a diagnostiqué un TDA/H assez élevé.

- Qu'est-ce qui a changé d'en parler ?

- Je reçois des centaines et des centaines de messages depuis que je suis parrain de l'association, et encore plus depuis la sortie du livre. Les gens sont en détresse. La difficulté, c'est que c'est un trouble invisible. Je passe mon temps à en parler aux gens, à leur dire "Excusez-moi, j'ai un peu de mal à contrôler les départs d'infos de mon cerveau". Mon objectif, c'est de dire qu'il y a moyen de s'en sortir, qu'il faut donner les moyens aux personnes qui travaillent avec les enfants de limiter les dégâts".

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