lundi 26 novembre 2018

Virginie Efira dans le film "Un amour impossible"

L'actrice belge Virginie Efira est actuellement au cinéma à l'affiche du film "Un amour impossible", inspiré du roman autobiographique de Christine Angot.

Virginie Efira a répondu aux questions des journaux du groupe Vers l'Avenir :

"Qu'est-ce qui vous a attirée dans ce rôle?
- J'avais lu le roman de Christine Angot à sa sortie, donc bien avant qu'il soit question d'un film. Je l'avais adoré, il m'avait bouleversée. Je comprenais Rachel, son complexe d'infériorité, sa discrétion, le fait qu'elle ne veut pas déranger le monde, tout en étant solide. C'est assez complexe, parce que c'est une femme qui encaisse, ce n'est pas une victime. Elle n'attend rien de cet homme mais sa blessure originelle, c'est que son père ne l'a pas reconnue, donc elle ne veut pas de ça pour sa fille. C'est quelque chose auquel elle tient parce que ce n'est pas juste.

- Comment expliquez-vous ce sentiment d'infériorité?
- C'est dû à sa classe sociale, son statut de femme et ses origines juives qui la placent dans cette position sans qu'elle ne puisse rien y faire. C'est intéressant parce qu'on voit qu'elle essaie toujours de faire les bons choix, mais, par moments, elle est terriblement aveuglée. Quand sa fille ne va pas bien, elle se dit que c'est de sa faute parce que son père est plus intéressant et qu'elle s'ennuie avec elle.

- Ses choix sont donc très limités pour vous?
- Une vie est faite de choses qu'on ne peut pas toujours maîtriser. Quand il y a un sentiment amoureux, est-ce qu'on est encore libre? On peut interroger la question du libre arbitre de façon plus large. Est-ce que ça existe vraiment? Je ne sais pas.

- On voit pourtant que les choses ne sont pas figées.
- Il y a une évolution à partir du moment où ce rapport de domination est nommé par sa fille. C'est elle qui lui dit qu'elle ne pouvait pas faire autrement. Il y a un changement une fois qu'on passe de l'invisible au visible, on le voit avec tout ce qui se passe avec MeToo. A un moment donné, une parole est dite, est révélée dans la société. Après, chacun en fait ce qu'il veut, mais c'est une chose qui me paraît assez fondamentale et importante, et qu'on retrouve dans le roman et dans le film.

- Vous avez rencontré Christine Angot lors de l'avant-première. Qu'a-t-elle pensé de l'adaptation?
- Elle m'a dit qu'elle avait trouvé ça bien. Je pense qu'elle a vu que le film respectait quelque chose d'assez important pour elle :  l'absence de sentimentalisme, on s'en tient aux faits. Elle a eu l'intelligence de ne pas s'incruster dans le travail ou superviser. J'aurais été très mal à l'aise parce que c'est sa propre existence. Je me serais encore plus posé la question de ma légitimité".

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