jeudi 3 septembre 2015

"La Belle Saison" : nouveau film de l'actrice belge Cécile de France

                                                       


A l'occasion de la sortie du film "La Belle Saison", Cécile de France a répondu aux questions de la presse belge :


"Votre nouveau film parle du féminisme : c'est un concept qui vous parle?
- Oui, évidemment. Ne serait-ce que grâce à ma mère, je n'ai pas grandi totalement éloignée du féminisme. Mes parents étaient très libres d'esprit. A la maison, les conversations étaient très ouvertes : la pilule, l'amour, la sexualité,... Je suis la digne héritière de ce combat. Quant à moi, je ne me sens pas particulièrement féministe. Mais je suis encore choquée par certains comportements rétrogrades, notamment sur la question des salaires.


- Ce film raconte aussi une histoire d'amour entre Izïa Higelin et vous. C'est compliqué à jouer, les scènes d'amour?
- Les scènes d'amour ne me gênent pas, et être nue non plus. C'était même très agréable d'être à poil dans un champ. Je m'amusais comme une petite folle! Et puis, être déshabillée sur un balcon et hurler "A bas la société bourgeoise", alors que les gens en face, dans les immeubles, ne savaient pas que c'était pour les besoins d'un film, étaient en train de dîner et me regardaient comme une dingue : je trouvais çà excitant...


- Jouer des scènes d'amour avec une femme change-t-il quelque chose?
- C'est finalement presque plus facile à tourner avec une fille parce qu'on est entre copines. Et comme nous sommes hétéros toutes les deux, il n'y avait pas d'ambivalence, aucun sous-entendu. Alors qu'avec un homme, c'est parfois plus délicat...


- A cause de certains rôles, on vous a longtemps collé une étiquette gay?
- C'est vrai. Il faut dire que j'ai accepté de jouer ce genre de rôles à plusieurs reprises (dans la trilogie "L'auberge espagnole" déjà, dans "Haute tension" ou "Sœur Sourire" ensuite). J'étais devenue la lesbienne du cinéma français!  Mais cela ne me dérange pas du tout. Je suis même fière de porter cet étendard, heureuse que l'on puisse s'identifier à mes personnages. Cependant, "La belle saison" sera sans doute le dernier film de ma carrière dans lequel j'interprète une lesbienne.


- Comment êtes-vous en dehors des plateaux de tournage?
- Comme je passe beaucoup de temps à être quelqu'un d'autre, dès que j'en ai l'occasion, je suis moi-même. En vieillissant, on fait la paix, on accepte ses traits de caractère, même si ce ne sont pas ceux que l'on aurait aimé avoir. Il vous appartiennent, il faut bien faire avec.


- Avez-vous des regrets?
- Aucun. Parce que je suis plutôt instinctive. Une fois que j'ai fait un choix, je m'investis à fond pour ne pas passer à côté de quoi que ce soit. Quand c'est terminé, je passe à autre chose. Je ne suis pas nostalgique, j'ai une certaine faculté à vivre le présent. C'est comme au restaurant : on m'apporte un bon plat, je le savoure et c'est fini. Même la mort ne me fait pas peur.


- C'est une belle vision des choses?
- Cette méthode spontanée me procure beaucoup de joie. Je ne suis pas torturée, je déteste les conflits, j'essaie d'être agréable pour mon entourage. C'est justement dans mon métier que j'évacue mes parts d'ombre, mes tensions. Du coup, dans la vie, je suis peinarde.


- Vous êtes aussi cool avec vos enfants?
- Je leur fais assez confiance, à condition de dialoguer. Je préfère expliquer plutôt qu'imposer. Pour qu'ils expérimentent d'eux-mêmes, qu'ils se responsabilisent.


- Vous semblez tellement sereine. De quoi avez-vous peur?
- De la mort de mes proches. J'ai découvert le deuil il y a quelques années et cette émotion m'a submergée. C'était une très grande souffrance qui m'a beaucoup appris, mais à laquelle je ne m'attendais pas. Le décès de quelqu'un que j'aime fort me terrorise. Rien que d'y penser, j'ai envie de pleurer.


- Comment vivez-vous le passage du cap des 40 ans?
- Je vis très bien le fait d'être passée parmi les quadras. J'espère que cela ne sera pas pris comme de la vanité, mais je me sens libre, je me trouve jolie, j'accepte que mon corps change. Cela me permet même d'accéder à un nouveau cycle dans ma carrière : les tourments de la quadra sont passionnants à jouer. Et puis, je me sens plus sereine, plus détendue qu'il y a dix ans. C'est passionnant de vieillir. Mais bon, je ne dirai peut-être plus cela si on se revoit quand j'aurai 50 ans, cela dit!".

7 commentaires:

Célestine ☆ a dit…

J'aime beaucoup Cecile de Belgique!
Bises petit belge
Et courage pour ta rentrée.
¸¸.•*¨*• ☆

tanette2 a dit…

J'ai eu plaisir à lire cet interview car j'aime beaucoup cette actrice qui me paraît être une belle personne en "dedans" comme "en dehors".

youri a dit…

Son succès comme celui de tous les artistes belges francophones, elle le doit à la France.

Anonyme a dit…

Je ne pense pas que j'irai voir le film mais j'aime bien cette actrice, c'est vrai. Youri, peu importe qu'elle doive son succès à la France, qu'est-ce que ça change? La France promeut mieux que la Belgique, en général, on le sait... mais la Belgique produit de la qualité et de la différence :)

Tania a dit…

Une actrice sympathique - et qui a l'air très à l'aise pour tourner !

Marie-Madeleine a dit…

Je ne savais pas qu'elle était belge!

PS Ta rentrée s'est elle bien passée?

carine-Laure Desguin a dit…


Un film que j'aurais aimé voir mais il n'est plus à l'affiche à Charleroi, je l'ai loupé ...