lundi 11 mai 2020

La FNAPG

Ce 8 mai, on commémorait le 75ème anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale, mais les cérémonies privées ont eu lieu en très petit comité en raison du coronavirus.

Les quotidiens du groupe "L'Avenir" ont eu la bonne idée de donner la parole à Michel Flament :

"A 67 ans, vous êtes le président national de la Fédération Nationale des Anciens Prisonniers de Guerre (FNAPG). Qu'est-ce qui vous a amené à cette fonction?
- Fils de prisonnier de guerre, je suis tombé dans le chaudron très tôt. Mon père était secrétaire de la section locale de Flénu et chargé de l'envoi des journaux. Je participais à la vente des Myosotis, à la collecte de vieux papiers, et j'étais à ses côtés lors des cérémonies patriotiques. Mon oncle, voisin, était porte-drapeau et je l'accompagnais fièrement. D'autres connaissances de mes parents étaient également des anciens prisonniers de guerre.

- Puis, vous avez embrayé?
- Dès l'âge de 20 ans, j'ai proposé mes services au comité local. Je suis devenu secrétaire-trésorier de la section de Flénu-Jemappes, puis président du Groupement Régional de Mons-Borinage en 2001. J'ai ensuite été trésorier national adjoint de la FNAPG de 2014 à 2018. Et depuis le 27 avril 2018, j'en suis le président national.

- Cela représente une charge?
- Plus qu'une charge, il y a pour moi le devoir de perpétuer la mémoire du sacrifice des anciens prisonniers de guerre, de soutenir leurs épouses et veuves, et de manifester une reconnaissance aux membres sympathisants qui nous sont d'une grande aide pour perpétuer, par exemple, les cérémonies de commémoration.

- Combien reste-t-il d'anciens prisonniers de guerre?
- A la date du 8 février 2020, on dénombrait 75 anciens prisonniers de guerre, quelques 2.000 veuves d'anciens prisonniers, et environ 4.400 membres sympathisants.

- Les anciens prisonniers de guerre ont souffert de la captivité.
- Elle a privé les prisonniers de guerre (pour la plupart âgés de 20 à 25 ans) de conditions normales de vie :  isolement, sous-alimentation, manque d'hygiène et de soins de santé. D'où des maladies chroniques et de lourdes pathologies (affections pulmonaires et respiratoires, problèmes digestifs, dentaires et oculaires,...). Il y a eu des drames sociaux, économiques ou familiaux lors des retours de captivité. Au début des années 1980, le traitement des pathologies lourdes n'était pas celui d'aujourd'hui, et de nombreux prisonniers de guerre sont décédés à cette époque. Il faut enfin rappeler qu'en 1945, un ancien prisonnier de guerre sur quatre était handicapé, un sur cinq tuberculeux.

- D'où l'action sociale que la FNAPG a développée?
- Rapidement, le Fonds Nachez (du nom du premier président national, Raoul Nachez) est créé. Aujourd'hui appelé Fonds des Barbelés, il a veillé à l'approvisionnement en streptomycine et son dérivé, l'auréomycine. A Montana en Suisse, le Sana Belgica a été créé. En 1952, ses 120 lits ont accueilli 4.000 malades. L'institution a quitté la Suisse en 1960, et le centre hospitalier de Sainte-Ode en Ardenne a pris le relais pour soigner les anciens prisonniers de guerre souffrant de diverses maladies graves".

A noter que les prisonniers de guerre étaient répartis entre Stalags (Stammlager, camp de base) pour hommes de troupe et sous-officiers,  et Oflags (Offizierlager) pour les officiers. Les officiers ne pouvaient pas être mis au travail. Les prisonniers des Stalags ont été obligés de travailler pour l'agriculture ou l'industrie. On estime que 225.000 soldats belges ont été faits prisonniers lors de la reddition de l'armée le 28 mai 1940.

1 commentaire:

Adrienne a dit…

son expérience de prisonnier de guerre avait fait d'un des cousins de ma mère un si féroce anti-allemand qu'il ne voulait rien chez lui venant de là, ni appareil, ni voiture...
il a beaucoup souffert
son frère par contre était "bien tombé", logé et nourri dans la famille chez qui il avait été mis au travail