Le ministre d'Etat Charles-Ferdinand Nothomb a légué 35 ans d'archives aux Archives de l'Etat, et plus particulièrement à son siège d'Arlon en province de Luxembourg.
Il a répondu aux questions des quotidiens du groupe Vers l'Avenir :
"Comment avez-vous eu l'idée de conserver tous ces documents?
- Ce n'est pas moi qui ai eu l'idée. Au début de ma carrière, un archiviste arlonais, Mr Petit, avait prévu que je serais longtemps en politique. C'est lui qui m'a demandé de tout déposer. Les premiers documents remontent à l'époque où je suis devenu député, c'est-à-dire en 1968. Je l'ai ensuite fait durant 35 ans. Cela représente une énorme masse de papier : environ 500 mètres de rayonnages. Quand j'ai mis un terme à ma carrière politique, je suis retourné aux archives voir le successeur de Mr Petit. On s'est rendu compte qu'elles n'étaient finalement pas classées, faute notamment de temps et de personnel.
- Vos archives atterrissent ensuite à Saint-Hubert et c'est là que commence le travail de classement?
- C'est là qu'un archiviste consciencieux, Mr Annaert, s'est attaqué à la classification. Il n'a pas tout fait, mais a décidé d'organiser un colloque pour éclairer certaines thématiques. Des relations avec mon père à celles avec la famille royale ou des relations au Congo : des professeurs universitaires se sont exprimés sur celles-ci. Je les ai entendus faire des commentaires sur mon histoire sans rien dire. Et aujourd'hui, ce sont les actes de ce colloque qui sortent. Malheureusement, Mr Annaert est décédé et n'a pas pu aller au bout de ce travail.
- Concrètement, que retrouve-t-on dans tous ces documents? Et à quoi cela peut-il servir?
- Toute ma correspondance, ce que les gens m'écrivent, ce que je leur réponds. Tous mes documents parlementaires, les réunions, etc. Il y a des dizaines d'exemples qui peuvent éclairer soit des étudiants, soit des hommes politiques sur des décisions qui ont été prises.
- Y a-t-il des choses que vous avez voulu retirer?
- Non, tout y est. C'est peut-être un peu imprudent d'ailleurs. Un professeur est, par exemple, allé fouiller dans les archives de mon père. Il a découvert toutes les polémiques que nous avions lui et moi, et tous les noms d'oiseaux que nous nous donnions dans la famille. Rien de dramatique, mais cela prouve que nous avons tout laissé ouvert. Les gens qui chercheraient scandale pourraient sans doute trouver des choses que je ne pourrai expliquer. Personnellement, je n'ai rien supprimé, y compris sur le débat du Heysel qui était de toute façon un débat public. Je ne me suis d'ailleurs jamais gêné pour expliquer pourquoi j'ai pris cette position. J'estimais à l'époque que le ministre de l'Intérieur devait soutenir ses subordonnés contre une fédération qui avait beaucoup de torts et était démagogique. C'était sa responsabilité. Certains m'en ont voulu.
- Où seront conservées ces archives?
- Si elles ont un temps été divisées, elles sont désormais toutes à Arlon. On aurait pu les mettre à Bruxelles, mais nous avons fait le choix de les laisser là où tout a commencé…".
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4 commentaires:
là où tout a commencé... ça me semble une bonne idée :-)
A-t-il un lien avec Amélie ? ;-)
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Réponse à Célestine : oui, c'est son oncle.
Une famille brillante !
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