Dans le cadre de la traditionnelle ducasse (inscrite au patrimoine immatériel de l'Unesco), la ville de Mons (capitale culturelle européenne en 2015) offrira un concert gratuit du groupe Sttella le vendredi 29 mai. Cela promet une grosse ambiance... (vous pouvez les retrouver sur Youtube : www.youtube.com/watch?v=cNXrIcSh-h0 ).
A cette occasion, Jean-Luc Fonck, le leader du groupe, a répondu aux questions du journaliste Vincent Piccillo :
"Ce n'est pas la première fois que Sttellla joue à Mons?
- Non, on y a déjà fait trois ou quatre concerts. En fait, je viens souvent à Mons pour des tas de raisons (spectacle, radio, p.ex.).C'est une ville que j'apprécie. D'ailleurs, je ne connais personne qui trouve que ce n'est pas une belle ville. Mais çà sera la première fois sur la Grand-Place. Notre tournée s'est terminée et le concert du Doudou, c'est une date qui s'est rajoutée. Mais c'était difficile de refuser de jouer dans de telles conditions. On aura quelques invités, dont des gens qu'on ne s'attendrait pas à voir sur scène avec nous. Ca sera surprenant, mais je n'en dis pas plus...
- Vous êtes prolifique : sortie de l'album "Oune Dosse Treize" le 28 avril, une tournée qui s'achève, le livre "Dream Dream" (paru fin 2014), une chronique sur Vivacité, le concert de la ducasse de Mons.
- Divertir les gens, c'est un boulot énorme, mais c'est tellement agréable de pouvoir créer des choses. C'est vrai que quand on me voit, j'ai toujours l'air un peu touriste, mais je travaille tout le temps, en fait. Plus je travaille, plus c'est facile pour moi. Et j'ai la chance de pouvoir passer très vite du coq à l'âne. Je peux répondre à une interview et tout de suite après, inventer une chanson. Sur Vivacité, je fais une chronique ou une chanson ou un rêve. Cela m'excite vraiment et j'y ai une très grande liberté. Ils ne savent pas du tout à l'avance ce que je vais faire et je trouve çà vraiment très bien.
- Vous avez récemment été honoré d'un Octave de la Musique pour l'ensemble de votre carrière. Une consécration pour vous?
- Cela me fait plaisir. Les Octaves, avant, je pensais que c'étaient des magouilles parce que c'étaient toujours les autres qui les recevaient alors que c'est moi qui les méritais. Maintenant que j'ai eu ce prix, je sais que ce n'est pas le cas parce que c'est moi le meilleur! Et j'ai pu faire la bise au prince Laurent. C'était surréaliste.
- Dans une de vos chansons de votre album, vous dites "I prefer chanter in French des trucs idiots qu'on comprend bien plutôt que de chanter en Angliche des trucs malins qu'on n'comprend nein". C'est important pour vous de défendre la chanson francophone?
- J'ai toujours trouvé çà tellement naturel de chanter dans ma langue que la question ne se pose pas. Beaucoup de groupes chantent en anglais pour des mauvaises raisons, pour faire carrière à l'international par exemple. Mais quand on entend parfois les conneries qu'ils racontent... On ne pourrait même pas les chanter en français! Stromae cartonne à l'international et pourtant il chante en français. Je ne le remercierai jamais assez pour çà. Je l'ai croisé une fois lors d'un concert à l'Atomium. C'était le début pour lui ; il avait sorti "Alors on danse". Il est comme il doit être. On le compare souvent à Brel, mais quand quelqu'un chante "des trucs", tout de suite, on dit que c'est Brel!
- A part lui, quels sont les autres groupes de la nouvelle scène belge francophone que vous appréciez?
- J'aime bien Suarez. Avec Sttellla, on les a rencontré pas mal de fois sur des festivals. Ils sont vraiment sympas. C'est agréable de les côtoyer en backstage. Jali aussi est très sympa. A part çà, il y a des groupes festifs et décalés come les Gauff' ou Priba 2000.
- Dans votre chanson "Comment on faisait avant", vous semblez vous interroger sur l'invasion de la technologie dans notre quotidien. Etes-vous plutôt technophile ou technophobe?
- Moi, je suis un grand enfant et j'ai la chance d'avoir connu l'époque où on faisait de la musique avec un enregistreur. Le progrès technique est génial. Les morceaux que j'ai créés pour la radio, je les ai composés sur une tablette. Le prix d'une tablette, c'est le prix d'une journée dans un studio. Cela met la création à la portée de tout le monde.
- Quel point de vue avez-vous sur ces nouvelles façons de consommer la musique? Si on effectue une recherche sur Spotify, on ne trouve pas d'album de Sttellla. Est-ce voulu?
- Non, pas vraiment. Si on cherche un peu sur Internet, il y a moyen de trouver du Sttellla. Evidemment, moi, j'ai connu les vinyles. C'était chouette mais çà nous plaisait à moitié car c'était fragile et çà s'abîmait. Le CD, c'était sympa sauf pour la pochette. Le MP3 a fait que la musique a circulé sur Internet. Pour moi, il faut savoir vivre avec son temps. Cela dit, il faut que les artistes soient rétribués, sinon çà ne va pas. Ce n'est pas s'enrichir sur le dos du public, mais il faut donner à la musique les moyens d'exister. Il y a le coût de fabrication et d'enregistrement, et toute une série de gens qui vivent de la musique (artistes, éditeurs, p.ex.). Même faire un clip, çà coûte. Dans les années 80, pas mal de clips ont été réalisés avec de gros moyens ("Thriller" de Mickaël Jackson, p.ex.). 20 euros, c'est cher pour un album mais zéro euro, ce n'est pas assez. Si la musique ne rapporte plus d'argent, l'industrie du disque s'éteint et les gens sont moins enclins à miser sur de nouveaux talents".
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1 commentaire:
J'ai vu Stella en concert à Charleroi, j'aime beaucoup.
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