mardi 4 mars 2014

Exposition sur le pointillisme à Bruxelles

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Comme j'ai déjà eu l'occasion de vous en parler, le quartier de la place Royale à Bruxelles est un grand pôle culturel de notre capitale, avec le Musée d'Art Ancien, le Musée Bellevue, le palais des Beaux-Arts, le Musée Magritte, le Conservatoire, le nouveau Musée Fin de Siècle, l'ancien palais du Coudenberg et le Musée des Instruments de Musique (qui accueille l'exposition sur les 200 ans d'Adolphe Sax dont je vous ai parlé il y a peu). Mais sur cette place Royale, l'Espace culturel ING propose également d'intéressantes expositions (infos pratiques : www.ing.be/art).

Jusqu'au 18 mai, on peut y voir l'exposition "To The Point" sur le pointillisme. Né à Paris en 1886, quand Seurat expose sa toile "Une après-midi sur l'île de la Grande Jatte", le pointillisme révolutionne la peinture en juxtaposant des points de couleurs pures afin de rendre objectivement ce que voit l'œil. L'année suivante, le tableau est présenté au Salon des XX à Bruxelles et enthousiasme les artistes belges et étrangers présents dans la capitale. Le Belge Théo Van Rysselberghe (voir tableau ci-dessus) devient l'une des figures de proue du pointillisme.

L'exposition "To The Point" réunit une soixantaine de portraits pointillistes, dont certains venant de collections privées sont montrés pour la première fois. Ils sont signés Seurat, Signac, Pissarro, Van Rysselberghe, Van de Velde, etc. Plusieurs bornes interactives permettent de découvrir de nombreuses photos d'époque des personnalités liées aux peintures. Plus d'infos sur cette expo grâce à notre amie Tania qui l'a déjà visitée :  http://textespretextes.blogs.lalibre.be/archive/2014/02/22/portraits-en-touches-1125009.html

Pour plus d'infos :  "Théo Van Rysselberghe" par Ronald Feltkamp (éditions Racine)
L'auteur souligne dans l'introduction :   "Van Rysselberghe, Flamand francophone expatrié en France vers quarante ans, occupe une position ingrate sur la scène artistique :  il ne sera pas défendu, à l'instar des peintres flamands restés géographiquement et linguistiquement flamands, par la communauté flamande, pas plus que par la communauté wallonne, ni bien entendu par le monde de l'art français. Par ce dernier, il est un peu considéré comme un sous-Signac ou un sous-Cross. Il en résultera pour ses œuvres des prix de vente peu élevés".  Plus loin, il est catégorique :  "Une chose est tout à fait claire : Théo Van Rysselberghe est bien l'égal des grands néo-impressionnistes".

Qui est Théo Van Rysselberghe?   Né en 1862 dans une famille bourgeoise de Gand, il suit les cours des académies de Gand et Bruxelles. En 1882, il obtient une bourse d'étude pour aller en Espagne et au Maroc. Il y rencontre le sculpteur belge Constantin Meunier et peint des sujets orientalistes, comme l'imposant "Fantasia" qu'on peut voir aujourd'hui aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique.

De retour à Bruxelles, Théo expose ses toiles ramenées de son voyage et fait la connaissance du poète Emile Verhaeren qui l'introduit dans les cercles artistiques où évoluent Edmond Picard et Octave Maus. A partir de 1887, il commence à peindre des tableaux impressionnistes et pointillistes, dont de très nombreux portraits de sa femme Maria et de leur fille Elisabeth. De 1890 à 1910, Théo voyage un peu partout en Europe. Il revient à Bruxelles pour réaliser le portrait de gens aisés qui constitue sa principale source de revenus. "L'heure embrasée" (1897) est son premier tableau de baigneuses au bord de l'eau de grande dimension. C'est un sujet auquel il n'avait pas encore touché.

En 1911, Théo fait construire une maison avec atelier dans le Lavandou, non loin du peintre Henri-Edmond Cross avec qui il s'entend bien. Théo et Maria deviennent grands-parents en 1920 :   Elisabeth donne naissance à une fille née de sa liaison avec le poète André Gide. La santé de Théo commence à décliner à partir de 1920 et il décède en 1926 à Saint-Clair.

Ce très bel ouvrage contient plus de 330 reproductions d'œuvres du peintre belge Théo Van Rysselberghe que j'aime beaucoup. Mes coups de cœur vont à ses paysages lumineux, comme "Le canal en Flandre par temps triste", "La régate", "Le port de Cette", "La vallée de la Sambre", "La pointe de Per Kiridec à Roscoff", "L'île du Levant vue du cap Benat", "La promenade" ou "Le thé au jardin".

4 commentaires:

Youri a dit…

Peintre méconnu mais digne d'intérêt.

A noter que ce Flamand Francophone (car à Gand, disait Jacques Brel, il y a des rues qui pissent dans les deux langues), a vécu au Maroc (francophone), en France puis à Bruxelles.
Peut-on encore parler de peintre flamand ????

Tania a dit…

Van Rysselberghe est à l'honneur dans cette exposition, avec de beaux portraits de femmes mais aussi, en plus de ceux de Verhaeren, deux remarquables portraits d'hommes, moins connus, issus de collections privées. (Merci pour le lien.)

Philippe a dit…

De quoi donner une idée de visite en cet endroit... ici aussi, tous les jours on apprend ! Merci Petit Belge.

Serge l'Optimiste a dit…

Youri, je vous trouve "pointilleux" ! Amitiés au Petit Belge et à ses amis. Serge