samedi 15 septembre 2012

182ème anniversaire de la révolution belge de 1830

Dans l'après-midi du samedi 22 septembre 2012, la Ville de Bruxelles, l'asbl Pro Belgica (www.probelgica.be) et les Volontaires 1830 (www.b1830.be) co-organisent le 182ème anniversaire de la révolution belge. La cérémonie officielle aura lieu à 15h à la place des Martyrs (où se trouve la crypte des révolutionnaires belges morts en 1830) en présence de représentants du Palais, de la Chambre, du Sénat et de la Ville de Bruxelles. Outre cette cérémonie, d'autres activités auront lieu au cours de l'après-midi :  hommage à la Colonne du Congrès, dépôt de fleurs devant la statue du roi Baudouin, défilé de plus d'une centaine de Volontaires 1830 en costume historique dans les rues de Bruxelles, réception à l'hôtel de ville de Bruxelles, cérémonie autour de Manneken Pis qui portera le costume des Volontaires 1830. Retrouvez les photos de l'édition 2011 :  http://probelgicahainaut.blogspot.be/2011/09/commemoration-des-journees-de-septembre_1545.html

Petit rappel historique de la révolution belge :

Suite au Congrès de Vienne de 1815, les actuels Pays-Bas, Belgique et grand-duché de Luxembourg sont réunis en un seul royaume des Pays-Bas dont Guillaume d'Orange en est le souverain. La Belgique deviendra indépendante en 1830 et le grand-duché de Luxembourg en 1890. La famille d'Orange continue de régner sur les actuels Pays-Bas.

Contrairement à ce que prétendent les séparatistes et rattachistes, la Belgique n'est pas un Etat artificiel créé par les grandes puissances, mais le fruit de la lutte d'hommes et de femmes pour son indépendance à l'égard du régime hollandais. Ainsi, dès 1828, un article critique de Louis de Potter (né en 1786 à Lophem) contre le concordat entre le royaume des Pays-Bas et le Vatican, lui vaut d'être emprisonné, accusé de complot contre l'Etat et d'excitation à la révolte. Mais ses écrits parviennent à quitter la prison, et il devient le chef de file de l'opposition au régime hollandais. Il prône l'union des catholiques et des libéraux, et défend la liberté de l'enseignement, de la presse et de l'emploi des langues. Il demande à sa mère d'accueillir des réunions de contestataires chez elle à la place Saint-Michel (actuelle place des Martyrs).

Le 16 avril 1830, Louis de Potter et d'autres opposants comparaissent à la Cour d'Assises pour complot visant à renverser le gouvernement. Il est condamné à l'exil hors du royaume. Un journal français explique le procès à ses lecteurs :   "Ce ne sont pas seulement des intérêts individuels qui sont en jeu, c'est une population en présence d'une autre, c'est la Belgique en jugement devant la Hollande. Ces deux peuples, divisés par la langue, la religion, les moeurs, les intérêts, n'ont qu'un lien en commun : celui du gouvernement".

Le 25 août, à l'occasion des 59 ans de Guillaume d'Orange, a lieu au théâtre de la Monnaie à Bruxelles la représentation de "La Muette de Portici", un opéra en cinq actes qui exalte les sentiments patriotiques en racontant la révolte des Napolitains contre le vice-roi espagnol au 17ème siècle. Lorsque le ténor entonne "Amour sacré de la patrie, rends-nous l'audace et la fierté. A mon pays, je dois la vie. Il me devra la liberté", les spectateurs quittent le théâtre en criant "Aux armes" et "Au National", et sont rejoints par d'autres personnes. La foule saccage des maisons d'agents ministériels liés au régime hollandais et l'imprimerie du "National", le journal officieux du gouvernement. C'est le début de la révolution belge.

Devant l'inaction des autorités, quelques hommes résolus organisent le lendemain une Garde bourgeoise et choisissent pour chef Emmanuel van der Linden d'Hoogvorst. Ils forment des compagnies de volontaires et prennent comme signe de ralliement les couleurs de la révolution brabançonne (le noir, le jaune et le rouge). Le 26 et le 27 août, l'émeute se déplace vers les faubourgs de Bruxelles et tourne à la révolte sociale. La destruction de machines et les vols décident la bourgeoisie à renforcer la Garde bourgeoise qui ouvre le feu sur les pillards. Les premiers morts de la révolution de 1830 sont des Belges tués par d'autres Belges...

Pendant ce temps, Guillaume d'Orange (informé seulement le 27 août des événements à Bruxelles!) envoie en Belgique une armée de 6.000 hommes commandés par ses deux fils, et reçoit à La Haye les catholiques Frédéric de Merode, François de Sécus et Emmanuel van der Linden d'Hoogvorst, et les libéraux Alexandre Gendebien et Joseph Palmaert. Le 30 août, l'arrivée des Hollandais à Vilvorde énerve les Bruxellois qui prennent les armes et élèvent des barricades. Le fils aîné du Roi renonce à un coup de force et fait son entrée dans la ville le 1er septembre avec quelques officiers, sous la protection de la Garde bourgeoise. Après deux jours de négociations, il repart aux Pays-Bas pour montrer à son père le projet de séparation administrative suggéré par les notables bruxellois. Le prince fait reculer ses troupes des portes de Bruxelles à Anvers.

Mais des émeutes éclatent dans les villes. Des bandes de volontaires s'y organisent et se préparent à rejoindre les patriotes de la capitale (par exemple : un groupe de volontaires part le 4 septembre de Liège, menés par Rogier et accompagné du célèbre Charlier à la jambe de bois). Le 3 septembre, le Roi signe la démission de son ministre impopulaire Van Maanen. Les députés belges sont convoqués à La Haye le 8 septembre.

Profitant du désarmement de la Garde bourgeoise les 19 et 20 septembre, le roi Guillaume ordonne à son fils Frédéric de marcher sur Bruxelles pour rétablir l'ordre. Cette décision enflamme le patriotisme et galvanise la foule. Les renforts arrivent d'un peu partout. Les Hollandais pénètrent dans la ville le 23 septembre et se heurtent à des barricades, au feu nourri des volontaires et à la colère de la population belge. Le lendemain, les volontaires nomment Juan Van Halen, commandant en chef des patriotes.

Le 26 septembre, la commission administrative devient le gouvernement provisoire belge composé d'Alexandre Gendebien, d'Emmanuel van der Linden d'Hoogvorst, du baron André Jolly, du comte Félix de Merode, de Charles Rogier et de Sylvain van de Weyer, rejoints deux jours plus tard par le journaliste-écrivain contestataire Louis de Potter, rentré triomphalement d'exil et accueilli en héros sur la grand-place de Bruxelles. Le gouvernement provisoire s'attribue tous les pouvoirs jusqu'à la convocation d'une assemblée constituante. Après quatre jours de combat, les Hollandais quittent le parc de Bruxelles dans la nuit du 26 au 27 septembre. La victoire des insurgés provoque l'arrivée de patriotes dans la capitale. Le 4 octobre, le gouvernement provisoire proclame l'indépendance des provinces belges.

Le 4 novembre, les représentants de l'Angleterre, l'Autriche, la France, la Prusse et la Russie réunis à Londres impose aux Hollandais et aux Belges l'évacuation mutuelle de leurs territoires. Le 10 novembre, le Congrès National vote trois décrets importants :  la déchéance de la famille d'Orange-Nassau, l'indépendance du peuple belge et l'instauration d'une nouvelle monarchie héréditaire. Il rédige ensuite la nouvelle Constitution belge.

Le Congrès National propose la couronne de Belgique au duc de Nemours, fils du roi Louis-Philippe, mais son père refuse car il craint l'hostilité de l'Angleterre. Le Congrès National est donc contraint d'instaurer, en février 1831, une régence en la personne du baron Surlet de Chokier. Le 4 juin, ils proposent au prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, veuf de la princesse Charlotte d'Angleterre, de devenir le premier roi des Belges. Il accepte et prête serment le 21 juillet 1831 sur la place Royale à Bruxelles.

8 commentaires:

Josiane a dit…

bonjour petit belge et merci de ta visite. Cela nous est très bénéfique de relire et de se réinstruire avec la constitution de notre pays. Il faut rafraichir les mémoires ! Bon week end aussi à toi.

Olivier a dit…

Plus sympa que nos manuel d'histoire....
Bon W.E.

Anonyme a dit…

*** ✿ Un petit coucou pour venir te souhaiter un bon début de semaine Petit Belge :o) ! GROS BISOUS de Thaïlande !!!! ✿ ***

Anonyme a dit…

PB, ton adresse privée a été hackée. Je peux te transférer les mails pour info si tu me donnes une autre adresse où l'envoyer.
delphine

Edmée De Xhavée a dit…

Oui, ton adresse a été hackée, je l'ai vu aussi ce matin...

Bonne semaine quand même!

Tania a dit…

Merci pour ce rappel très vivant des débuts de la Belgique.

Pierre-Jean a dit…

J'ai eu aussi un surprenant message sur ma boite mail...

Pierre-Jean a dit…

Je me demande si les Belges, à l'instar des Français, connaissent bien leur histoire; si ce n'est pas le cas, cela doit faire les affaires des séparatistes, rien de mieux que l'ignorance pour manipuler les peuples !