samedi 26 mai 2012

Benoît Poelvoorde et Emilie Dequenne au Festival de Cannes

Le cinéma belge est en nombre cette semaine au Festival de Cannes. Je vous ai déjà parlé de Matthias Schoenaerts, mais  nos compatriotes Benoît Poelvoorde et Emilie Dequenne sont également présents. Ils se sont confiés à la journaliste Fabienne Bradfer pour le quotidien "Le Soir".

1° Emilie Dequenne :

"Comment avez-vous vécu la projection d' "A perdre la raison" à Cannes?
- On ne fait pas un film uniquement pour soi et pour son plaisir. C'est bon quand le film existe aux yeux du public. Du coup, j'étais très anxieuse. L'accueil fut inespéré. Ca ne m'étonne pas car je suis spectatrice avant d'être comédienne et j'avais été moi-même bouleversée par le scénario. Et le film est tout autant bouleversant. Le premier regard pour moi est celui de mon metteur en scène. Si lui est content, je suis heureuse. J'étais plus excitée de voir les réactions car j'avais vu le film avant et j'avais eu la sensation de voir un grand film.

- On a effectivement l'impression que ce film est un moment-clé dans votre carrière?
- Sans doute, même si on ne peut pas prévoir l'impact d'un film. Mes trente ans sont passés, j'espère avoir réenclenché une nouvelle décennie de bonheur. J'espère que çà va continuer... J'y vais à fond pour chaque film pour lequel je m'investis. Ne pas arriver à faire exister un personnage en tant que comédienne est criminel. Et l'aventure que j'ai vécue avec Joachim est belle et grande.

- Quelle différence y a-t-il entre l'inconnue qui débarquait à Cannes en 1999 avec "Rosetta" et l'Emilie d' "A perdre la raison"?
- J'ai un peu plus conscience des enjeux. A 17 ans, je n'avais rien vu passer. Tout s'était déroulé si rapidement et dans un état de folie. Aujourd'hui, Cannes est toujours aussi fatiguant, mais c'est plus sage, plus tranquille.

- A Cannes plus qu'ailleurs, les actrices se parent et font rêver en montant les marches. Comment se prépare-t-on à cela?
- On va voir des créateurs, on fait des essayages. J'ai mes chouchous. Là, cette année, j'ai trouvé mon bonheur chez Balenciaga. Evidemment, son apparition à Cannes, çà se prépare. D'autant plus maintenant car j'ai l'impression qu'on parle parfois plus de la robe que du film. Donc, il faut faire attention. Je me sens toujours très fragile dans ce genre de jeu-là car malheureusement, on n'est pas caché. On est bel et bien soi-même face aux regards et aux photographes, et c'est bien flippant. Ca me fait un peu penser à une grande fête de famille, à un mariage".

2° Benoît Poelvoorde :

"Etes-vous vraiment l'enfant terrible du cinéma?
- Pas du tout. C'est un jeu! Moi, je suis surtout un paresseux. Et un égoïste comparé à Albert Dupontel qui, lui, s'inquiète de tout. Il pense trop. Moi pas! J'aime le confort, la propreté, les choses bien rangées. Je ne me battrais pas pour des idées. Je ne suis pas un révolutionnaire. Je ne suis pas un pur punk, mais je suis franc.

- Un geste punk quand même dans votre vie?
- Mon mariage à l'église avec les orgues. Ma femme est une sainte. Celle des causes désespérées!

- L'alcool donne-t-il des excuses?
- Non. Mais j'adore dire : boire n'a jamais aidé personne à résoudre ses problèmes, mais boire du lait non plus!

- Faites-vous des choses gratuitement pour le plaisir dans le cinéma?
- Le cinéma, c'est un métier. Là où il y a de l'argent, j'en prends. Là où il n'y en a pas, je n'en prends pas. Je ne sacralise pas le métier. Dupontel est capable de tout claquer pour faire un film, moi pas. J'adore aussi les belles bagnoles, les belles fringues, les belles chemises.

- Que diriez-vous au jeune Poelvoorde qui venait présenter "C'est arrivé près de chez vous" il y a 20 ans à Cannes?
- Tout çà pour çà! Les gens disent souvent : "Je n'ai pas vu le temps passer". Moi, je dis : c'est long, extrêmement long...et pour arriver au même stade. Car ce sont les meubles qui ont changé, pas moi. Je n'en rêvais même pas. C'est çà qui injuste pour tous ceux qui en rêvent. Je n'ai jamais eu de rêves en ce qui concerne le cinéma. C'est ma force ; je m'en fous!

- Et vos projets? Arrêter le cinéma devient une blague récurrente, non?
- Ce n'est pas un mythe. Il m'en reste deux : un tournage avec Kad Merad et le film de Benoît Mariage. Et c'est la crise... On ne refuse pas du boulot en temps de crise...".

Rendez-vous dimanche soir pour le palmarès du Festival de Cannes 2012...

9 commentaires:

thierry a dit…

2 beauartiste que j'apprécie, bonne journée à toi

Célestine ☆ a dit…

Le cinéma belge se porte bien, mais est-ce étonnant? La Culture belge devrais-je dire, tant vous brillez dans bien des domaines.
Bon long weekend, cher PB!

jacques robert a dit…

tu devrais parler aussi d'un jeune espoir du cinéma belge thomas Coumans, mais je ne sais pas s'il est à Cannes

Tamara a dit…

Ils ont bien mérités d'être à Cannes... Je te souhaite un très agréable weekend ensoleillé :)

Henri Desterbecq a dit…

Je vais rarement au cinéma. Je lis quand même les journaux. Emilie Dequenne est une artiste de valeur. Il fallait quand même pouvoir oublier ce qui inspire le film. Fallait-il le faire, c'est un autre débat.
Amicalement. dinosaure80.

christina a dit…

Beau succés pour le cinéma belge!
belle journée de soleil!

Mimi du Sud a dit…

Kikou Petit Belge,

"A perdre la raison",une belle histoire mais tragique,Emilie est bouleversante dans ce film,un fait divers qui avait touché la Belgique,j'ai eu des émotions fortes quand j'ai vu le film ...
Je te souhaite une belle soirée,
bisous

carine-Laure Desguin a dit…

Le cinéma belge se porte bien. Toutes ces créations dans tous les domaines d'ailleurs ....Nous sommes fiers d'être belge!

R-N a dit…

J'aime beaucoup Benoît Poelwoorde.

Bonsoir Petit Belge !