Plusieurs Belges participent actuellement à la célèbre Biennale d'art contemporain de Venise :
1° Axel Vervoordt
"Intuition" sera sa sixième et dernière exposition au Palazzo Fortuny. Avant d'ouvrir sa fondation au Kanaal près d'Anvers, l'antiquaire belge Axel Vervoordt montre une fois encore qu'il est un des meilleurs "assembleur" d'oeuvres d'art en faisant dialoguer dans la même pièce, près de l'atelier de Mariano Fortuny, l'immense toile faite de capsules métalliques "The Beginning and the End" du Ghanéen El Anatsui, la toile "Piazza d'Italia" de Giorgio De Chirico et la sculpture "Le Jour et la Nuit" d'Alexandre Calder.
2° Dirk Braeckman
Le photographe belge Dirk Braeckman expose ses clichés au pavillon belge où il défie les conventions : des lieux vides où le temps semble s'être arrêté, des éléments d'intérieur interchangeables ou des personnages hors de toute émotion ou identité spécifique.
3° Jan Fabre
Dans le cadre de l'abbaye bénédictine de San Gregorio, Jan Fabre expose 40 oeuvres représentant ses 40 années de carrière artistique. Sa dernière oeuvre créée est un gigantesque scarabée en verre confectionné cette année dans les ateliers de Murano pour cette biennale.
Jan Fabre a répondu aux questions de la presse :
"Pourquoi avoir, dès vos débuts, choisi de travailler le verre et ensuite les ossements?
- Ce sont des matériaux très anciens qui me fascinent. J'ai un rapport très charnel avec le verre. C'est un matériau que l'on chauffe et qui change de forme, un peu comme l'utérus féminin. J'aime cette métaphore autour du verre qui peut être modulé comme bon vous semble, un peu comme les humains. Et puis, ce sont deux matériaux à la fois très solides mais aussi très fragiles. Les utiliser ensemble, çà m'a toujours beaucoup plu.
- C'est aussi une façon de célébrer les peintres flamands? La Flandre et son folklore sont d'ailleurs très présents dans votre travail?
- Oui, tout à fait. Van Eyck et tant d'autres utilisaient la poudre d'os pour peindre. Les crânes de verre associés aux squelettes de petits animaux ou d'oiseaux sont, par exemple, une référence à une guilde anversoise très ancienne.
- Vous utilisez constamment le bleu dans vos oeuvres, ce fameux bleu issu des bics. Comment vous est venue cette idée?
- C'est parce que je n'avais pas d'argent! J'ai commencé à utiliser l'encre des bics que je volais un peu partout parce que çà ne coûtait pas cher et j'ai trouvé cette couleur tellement fascinante, changeante avec la lumière, que j'ai plus pu m'en passer. Et puis, le bleu est une couleur très importante dans l'histoire de l'art. Par exemple, les vêtements de la Vierge sont toujours peints en bleu. Ici à Venise, le bleu occupe aussi une place très importante ; c'est un bleu plus moderne. Et puis, il y a l'heure bleue, ce moment de silence absolu où la nuit s'achève et les animaux ne sont pas encore éveillés. C'est magique...
- Et il y a ce canoë fait d'os, une pièce monumentale exposée pour la première fois, qui date de 1991 et qui prend une tout autre profondeur aujourd'hui?
- En tant qu'artiste, c'est à la fois formidable et horrible de constater qu'une pièce qui se voulait une critique du colonialisme il y a 25 ans, prend une tout autre signification aujourd'hui. Placée dans cette salle le long du Grand Canal de Venise, cette oeuvre résonne avec l'actualité de ces réfugiés qui débarquent sur les côtes italiennes, notamment. C'est à la fois grisant et honteux en même temps".
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5 commentaires:
Dites PB...
Ils proviennent d'où vos copiés-collés ?
j'ai du mal avec Jan Fabre, depuis le début (en 2000?) quand il a enveloppé les colonnes du bâtiment universitaire de Gand avec du jambon de Parme.
http://www.ugent.be/bw/img/faculteit/actueel/nieuwsberichten/hamzuilen-jan-fabre-ham-aula.jpg/view
J'aime beaucoup les photographies de Dirk Braeckman, je suis beaucoup plus sensible à son travail qu'aux deux autres - un ensemblier et Fabre qui fabule entre mythe et mystification, un artiste avec qui "j'ai du mal", comme dit Adrienne.
Adrienne & Tania.
Que ce soit mauvais ou pas, stupide ou pas, inutile ou pas, grotesque ou Pas, hideux ou pas, .... le petit belge est admiratif dès l'instant où c'est belge.
Youri, parler de ce qui est Belge n'est pas forcément être personnellement en admiration! Comme Adrienne, l'idée des colonnes universitaires de Gand avec du jambon de Parme est du genre "beurk" pour moi... Belge n'est ni un label de qualité ni une garantie de "ce sera moche", finalement les Belges sont des fous ou des génies comme les autres :D
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