samedi 20 décembre 2008

Discours du prince Philippe (17/12/2008)

Monsieur le Ministre d'Etat, Madame la Sénatrice,
Excellences,
Chers lauréats de Belgodyssée 2008,
Mesdames et Messieurs,

De tout coeur, je vous souhaite la bienvenue à cette quatrième édition de Belgodyssée. Une aventure que j'admire avec une satisfaction particulière et une grande fierté. Pas pour moi-même, mais pour vous, nos seize lauréats, vos familles, vos accompagnateurs pédagogiques, parrains et marraines, et les piliers et accompagnateurs de ce projet au sein de la radio et de la télévision. Mais je pense évidemment aussi à nos partenaires structurels, aux ambassadeurs des pays où nos tintins, tintines et kuifjes sont partis à l'aventure et à vous tous ici présents, sympathisants de nos lauréats, du projet et du Fonds.

Au cours des dix dernières années et grâce à l'action du Fonds, plusieurs dizaines de milliers de compatriotes des différentes communautés de notre pays se sont rencontrés. Le Fonds a ainsi joué pleinement son rôle de plate-forme de rencontre avec comme unique objectif d'amener des personnes à se rencontrer et à se connaître, pour augmenter le respect et l'estime mutuels. Le Fonds existe pour tous les Belges qui ont un regard ouvert sur la société et le monde, et qui vont à la rencontre des autres avec cet esprit d'ouverture. Nous poursuivrons sans relâche cette voie que le Fonds s'est choisie. Il y a dans ce pays beaucoup plus de choses qui nous rapprochent que de choses qui nous séparent. Et si j'insiste là-dessus, c'est parce que dans tout le pays, du nord au sud, c'est le même message que je reçois, principalement de personnes qui ont eu l'opportunité d'en rencontrer et d'en découvrir d'autres : jeunes et vieux, étudiants et personnalités académiques, membres d'associations et chefs d'entreprises lors de missions économiques.

Chers lauréats,
Par votre participation à la Belgodyssée, vous vous êtes complètement inscrits dans l'esprit du Fonds : relever le défi dans tous ses aspects. Par l'ajout de la télévision, les exigences ont été à nouveau rehaussées cette année. J'ai eu l'occasion d'écouter quelques reportages - et cette année pour la première fois d'aussi les regarder - et j'ai consulté quelques articles et blogs. Votre travail est impressionnant et je vous en félicite. Tant vos recherches préliminaires et la manière dont vous gérez le temps imparti, que votre travail de montage, la rédaction d'articles, la mise à jour de blogs, les reportages photos. Mais aussi la fantastique patience et le respect dans vos relations avec votre partenaire parlant une autre langue, la manière dont vous interviewez vos invités et réussissez à transformer le son en image : quelle belle radio! Je suis intimement convaincu que cette expérience est inestimable, tant sur le plan professionnel que sur le plan humain. Mon voeu le plus cher est que vous puissiez préserver l'amitié qui est née pendant cette aventure.

Je tiens à remercier nos partenaires structurels pour leur apport indispensable. Merci à tous les aventuriers de la première heure qui sont partis sur le terrain, et tout spécialement Adrien Joveneau et tous les techniciens professionnels qui étaient là pour encadrer nos jeunes dans leur odyssée.

Merci aussi aux parrains et marraines qui ont pris le temps, malgré leur agenda chargé, de partir en voyage, à Bruxelles mais aussi à l'étranger. Plusieurs de vos interventions m'ont touché en particulier. Je ne peux malheureusement pas toutes les citer mais je voudrais partager avec vous une des interventions de Jo Lemaire, partenaire de Belgodyssée de la première heure. Elle décrivait le journaliste parfait comme un Tintin : inventif, dynamique, aventurier et curieux. Elle disait encore, et je la cite : "Tintin, c'est le reporter idéal qui va partout dans le monde, qui symbolise bien la Belgique, la belgitude et qui devient finalement universel". Elle a exprimé l'amour pour son pays et ses compatriotes en disant : "On est ensemble, on a des cultures qui sont différentes, on s'aime beaucoup, on boit les mêmes bières et on mange la même ratatouille".

Félicitations à vous, parents : vous avez donné à vos filles et vos fils la confiance en soi pour se lancer dans cette aventure. Vous pouvez être fiers de les avoir accompagnés jusque là où ils sont aujourd'hui. Quelqu'un qui était interviewé à Bruxelles déclarait : "Je n'ai eu que des cadeaux dans toute ma vie. Je ne fais que dire merci". Je crois, chers lauréats, que cela est peut-être vrai pour vous aussi. Reconnaissance pour toutes les opportunités reçues. Je ne doute pas que vous serez aussi généreux envers ceux qui, dans votre vie quotidienne, croiseront votre chemin.

Avant de conclure, je voudrais encore partager brièvement avec vous deux aspects qui me tiennent très à coeur.

En choisissant une profession dans la communication et les médias, vous avez opté pour un métier avec un impact sociétal particulier. Auditeurs, spectateurs et lecteurs attendront de vous d'être informé correctement. Ils baseront leur jugement sur ce que vous leur ferez entendre, voir et lire. Une grande responsabilité repose donc sur vos épaules dans la construction d'une société tolérante et harmonieuse dans laquelle les individus, grâce à l'information correcte qu'ils reçoivent, sont capables d'engager un débat démocratique constructif et ouvert. Jacques Bredael l'exprime de manière très convaincante dans un de ses reportages (je cite) : "Il est extrêmement important de le faire honnêtement, objectivement, convenablement ; de ne pas se laisser emporter par ses passions, ses envies ou ses idéologies. Qu'ils apprennent à recouper les infos reçues pour s'assurer que tout ce qui passe sur antenne soit correct" (fin de citation).

A côté de la responsabilité sociétale qui restera un des piliers de votre travail, je voudrais m'arrêter encore un instant sur l'importance du multilinguisme. Dans un des reportages, j'ai entendu parler de l'obstacle de la langue. Je partage complètement l'avis de ceux qui promeuvent le multilinguisme. Pas seulement pour ses aventages pratiques mais aussi - et ceci va beaucoup plus loi - en parlant la langue de l'autre, on reconnaît la personne dans son identité, on témoigne du respect pour l'environnement dans lequel elle s'épanouit et cela contribue automatiquement et inconsciemment à rendre la société plus équilibrée. Adhérez, vous aussi, à l'objectif de l'Union Européenne de maîtriser deux autres langues que votre langue maternelle. A la question qu'Adrien, depuis Saint-Nazaire en France, lui posait face à l'observation de ces jeunes Flamands et Wallons travaillant ensemble et parlant la langue de l'autre, la sénatrice Anne Delvaux, une des marraines, répondit : "C'est ce que je voudrais voir tous les jours ; c'est un bel exemple effectivement qu'il faut promouvoir" (fin de citation).

Chers lauréats, j'espère que vous gardez un souvenir très fort de votre participation à cette édition de Belgodyssée. Je vous souhaite beaucoup de succès et de satisfaction dans la carrière qui vous attend. A vous tous, mesdames et messieurs, j'exprime ma reconnaissance pour votre intérêt pour nos jeunes, pour le projet et pour le travail du Fonds. Je vous souhaite à tous une paisible fin d'année et beaucoup de succès pour 2009. Je vous remercie.

Plus d'infos sur www.fonds-prince-philippe.org

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